Don't let me down - PV. Aloïs
Mer 21 Sep - 16:37
- Charline ? Mon coeur ? Répond moi mon ange !
Inquiète, tu cherchais ta fille partout. Tu courais, parcourais le labyrinthe de mur. Tu étais complètement perdue. Tu avais déjà perdu ta sœur et ton fiancé, il était hors de question que tu perdes qui que ce soit d'autre ! Là, au fond de ce couloir sinueux, tu as aperçu une porte en fer et sans vraiment réfléchir, tu as décidé d'entrer dans la pièce qu'elle renfermait. Plusieurs corps jonchaient le sol, tous baignant dans une marre de sang assez colossale. Le premier, le plus proche de toi, c'était celui de River. Puis, ce fut celui d'Alexander. Un peu plus loin, tu reconnus le chevelure rousse de William. Tu t'es alors approchée de ce dernier. Contrairement à tes camarades précédents, tu ne voyais pas son visage. Mais ce que tu vis à ce moment te donna la nausée. Dans ces bras, la petite Aurore était éventrée. Et tu pus remarquer que ton ami, lui, n'était pas mort. Il serait sa fille dans ses bras, comme s'il attendait qu'elle se réveille et qu'elle le dévore. C'est alors que les yeux du rouquin se posèrent sur toi. Il y avait une certaine haine dans son regard, tu le voyais bien. Des larmes perlaient ses deux orbes vertes. Tu t'es agenouillée près de lui pour le prendre dans tes bras, pour le rassurer, pour le réconforter. Mais c'est avec une violence dont tu ne le soupçonnais en aucun cas capable, qu'il te rejeta, te faisant tomber en arrière avec force.
- C'est de ta faute Lucy ! Tu les a tué ! Tu les a tous tué ! Tout est de ta faute !
Te hurla-t-il. Comment ça ta faute ? Comment avais-tu pu provoquer ça ? Avais-tu vraiment mené tous tes amis à la mort ? River, Alex, Aurore. Ils n'étaient plus de ce monde par ta faute. Tu le savais maintenant, tu le sentais au fond de toi, cette douleur vive, brûlante, cette douleur de culpabilité. Tu n'étais pas vraiment sûre de savoir comment elle était arrivée là, ni même pourquoi. Mais le fait est qu'elle était là, bien présente dans ta poitrine. C'est à ce moment que la blondinette est revenue. Elle a alors sautée sur la première personne qu'elle aperçu. Et cette personne, ce n'était pas toi. Les cris de douleur de Will était insupportable. Pourtant, au lieu d'y mettre fin, tu t'es juste défilée et t'es échappée, laissant Aurore dévorer l'homme qu'elle avait commencé à appeler ''Papa''. Évidemment, tu n'étais pas forcément dans ton assiette à ce moment précis. Pire encore, tu n'avais aucune idée d'où pouvaient bien être Charline et Aloïs. Malheureusement, c'est après avoir ouvert une seconde porte que tu finis par les retrouver. Tu n'aurais jamais dû franchir cette porte. Tu n'aurais jamais dû voir ce que tu as vu. Ta fille, ta frêle et petite rouquine, celle que tu avais conçue sept ans auparavant alors que tu n'étais même pas encore majeure, elle était là, devant toi, penchée sur un corps. Ce corps, c'était celui de l'homme dont tu étais tombée amoureuse. Pourtant, tu ne le lui as encore jamais dit, et tu ne pourras sans doute plus jamais lui dire. Tu savais bien ce qu'elle faisait. Elle se nourrissait de lui. Elle était devenue un de ces infâmes monstres. De plus, avec le fracas que la porte à fait lorsque tu es entrée, elle t'a entendue facilement. En se retournant, tu as pu remarquer qu'elle n'avait plus rien de ta fille. Ce n'était plus Charline. Du sang la recouvrait, sa peau se nécrosait, ses blessures étaient sérieuses. Tu ne pu t'empêcher de hurler à cette vision qui te terrifia. Pire encore, elle s'approchait dangereusement de toi. Elle allait t'attraper. Tout allait être fini. Ton calvaire, ta souffrance, tout.
Puis, tu ouvris les yeux, en sueur et en pleurs. L'enfant que tu chérissais tant te fixait avec un regard inquiet, presque apeuré. Alors quoi ? Tout cela n'était qu'un rêve ? Tu as remarqué que William était lui aussi près de toi, sans doute pour te rassurer. Tu n'as pas hésité à te confier à lui, à lui faire part de tes craintes, de tes peurs, de ton cauchemar. Tu n'as pas hésité à pleurer dans ses bras. Après tout, tu savais que tu pouvais avoir une confiance quasi aveugle en Will. Il t'a assuré que tout le monde allait bien même si Aloïs ne s'était toujours pas manifesté. River lui, était arrivé il y a peu de temps mais ce fut tout de même un soulagement pour nous tous. Après quelques minutes de discussion avec ton ami, il dû partir à l'école. Il emmena donc Aurore et Charline avec lui, te laissant te remettre de tes émotions. De plus, tu allais avoir une grosse journée. Vouloir plusieurs jours que tu cherchais à réparer le générateur mais rien à faire, toutes tentatives n'étaient qu'échecs. Finalement, tu as laissé tomber. Après tout, tu est mécanicienne, pas électricienne. Les générateurs, tout ça, toi tu n'y connaissais rien. Pourtant, si tu voulais manger, il allait falloir que tu bosses. Alors pendant un bon moment de la mâtiné tu as fait le tour du mur pour vérifier que tout allait bien. Et c'était le cas. Rien à signaler. R.A.S. Tant pis, tu iras réparer autre chose…
Tu arrivais presque au niveau de l'école lorsque un bruit se fit entendre derrière toi. Un mort ? Ils avaient réussi à entrer ?! Tu as sursauté, crié. Tu es même tombée au sol. Ridicule. Des passants se retiennent de rire, tu le vois bien. Ils se moquent intérieurement. Et pour cause, il n'y avait rien derrière toi qu'un pauvre rat. Un truc tout p'tit, tout frêle, tout moche, tout sale. Tu portais une main à ta poitrine, haletante. Certes, tu avais eu l'air bête sur le coup, mais toi tu es encore traumatisée par toute cette merde qui se passe dehors. Tellement que tu refuses presque de sortir. Tu as tout le temps peur maintenant. Et ça, ça te pourri la vie.
Une main métisse se tend vers toi pour t'aider à te relever. Sans hésité, tu l'attrapes et te remets donc sur tes pieds. Tu restes sans voix en voyant à qui appartient cette fameuse main. Tu ne peux retenir tes larmes plus longtemps. Aloïs. Il est là. Il est devant toi. Bien vivant. Tu n'as pas vraiment réfléchi et lui saute au cou, l'enlaçant de toutes tes forces. Tu es tellement heureuse de le revoir et surtout de le savoir sain et sauf. Tu plonges ton regard dans le sien quelques secondes avant de déposer un baiser sur ses lèvres. Tes larmes ne s'arrêtent plus de couler. Et toi, tu ne t'arrêtes pas vraiment de l'embrasser. Tu ne lui as jamais avoué ce que tu ressentais, pourtant une tension s'était toujours fait ressentir entre vous. Affichant un sourire doux, tu finis par prendre la parole.
- Tu m'as tellement manqué !