Mangeeeeeeeeer.

Mangeeeeeeeeer.

Mange... hein ? Quoi ? Non ! Je n'imite pas un zombie, j'ai juste faim. Après avoir couru pour fuir les zombies puis discuter avec ce... euh... type, c'est normal que j'ai faim. Très faim.
Revenons à nos steaks... moutons !

Une main m'avait secouée en couinant un truc du style « gneu veux mangeeer ». Et du coup j'avais dû traîner deux zozos en recherche de bouffe. Avant de foncer dans le tas j'avais fait un truc que je n'aurais jamais penser à faire avant. Réfléchir.
Petit Topo : qu'est ce que je connais ici ? Facile, pas grand chose ! Mais l’essentiel. Soit le lycée, ce qui ne nous intéresse pas pour l'instant et... le cinéma. J'y allais de temps en temps, dilapider mes économies avec des amies, un nanar bien de chez nous et masse de... friandises ! Qu'est ce qu'on s'amusait...

Faire le tour du quartier ne fût pas très rigolo, mais il fût fait. Le quartier était surtout une zone professionnelle, entreprises,
écoles, studios... le tout clôturé. Et donc à peu près sain. Il suffisait de passer de grillage en grillage, le plus discrètement possible et courir jusqu'à la zone suivante. Sauf en cas de morts-vivants. Là on faisait demi-tour en silence, et on contournait. Souvent en courant. Si bien qu'au bout de trente minutes j’ahanais comme un phoque dépressif. Mais on y était.

Devant le cinéma. Et une horde.

Ce genre de truc dans les films sur des dystopies zombiesques. J'avais assez apprécié une BD où l'on voyait des centaines de milliers de zombies sur une lande. « Une nation en mouvement ». Et bien là on pouvait facilement dire que c'était une « ville à l’affût ». Et merde.

Je n'avais jamais fait attention aux plans d'évacuation, c'était pas mon genre, et je le regrettais bien. Où aller ? Nulle part n'était indiqué « entrée de secours en cas de horde de zombies ». Quelle merde. Seul un grillage nous séparait des zombies. Et dix bons mètres, loués soient ils. Entre nous et le bâtiment, quatre employés-charognes. La grille en métal longeait deux façades du cinéma, celle de l'entrée et une autre, juste à côté. Si nous arrivions à être discrets, on pourrait peut-être escalader et chercher une porte de chargement, n'importe quoi pourvus qu'elle soit libre et ouverte...

Sans regarder à côté, je me dirigeais en canard vers le tournant. Ce côté du cinéma était grand, mais on voyait une porte prometteuse. J'en bavais presque... Allons bon... Et personne en vue en plus ! Mais au moindre bruit... Tant pis, il fallait bien manger, hein ? Histoire de réduire le risque, je passais la première. J'étais devenue experte en escalade de bidules depuis ma plus tendre enfance. Non je blague, j'ai dû réussir à tomber de tout. TOUT. Haerm.

Avec d'infinies précautions je grimpais... Arrivée au sommet, je me mis dans la tête de regarder en bas. Et d'osciller. Le métal allait grincer... ou casser... bref faire du bruit. Je fermais les yeux, et priais un dieu quelconque...

[Le dé arrive après]

Options:
Réussite. Reiiko stabilise la grille en silence et atterrit par terre silencieusement.
Échec. Le métal grince affreusement. il est temps de fuir! Reiiko tombe de l'autre côté et doit fuir seule!

Le membre 'Reiiko A. Jäger' a effectué l'action suivante : Lancer de dés

'Dé de Réussite' : 14

Reii avait pris le lead, elle filait droit. Avait-elle une destination en tête ? Peu importe pour lui, il avait retrouvé sa soeur, il ne la lâcherait pas d'une semelle. D'ailleurs, avec la fatigue, il était passé en mode zombie. Beuarg ! Sa soeur avance : il la suit. Un bizom' se pointe : il l'éclate. Un mec leur cherche des poux : il l'éclate aussi. Cela ne lui ressemblait, mais il avait oublié son cerveau quelque part en route, entre chez leurs parents et ici bas dans Oakland post-apo.
Traversée du quartier. Passage par dessus les obstacles. Kei suivait. L'autre gus était à la bourre en arrière. Kei se disait qu'il devait les suivre parcequ'il n'avait rien d'autre à faire pour le moment, mais ne semblait pas emballer pour faire autant d'exercice. Après tout, ça ne serait pas plus mal s'il se laissait distancer.
Kei manqua de se cogner à sa soeur qui venait de s'arrêter complètement essouflée. Le cinoche ! Comment s'appelait-elle déjà ? Cindy. Son premier rencard, son premier palot. Ou alors c'était Cynthia ? Ils n'avaient pas croisé des masses de bizom' jusqu'à présent, mais là, il y en avait une belle concentration ! Y avait-il une représentation en hommage aux films d'horreur de Romero ?

Reii semblait vouloir rentrer là dedans ! Une folle envie de popcorn ? Mmmm... Voilà un mot alléchant !
On contourne. Porte dérobée. OK, pourquoi pas. Et Reii qui se lance à l'assaut du grillage. Dans ton état et avec ta maladresse congénitale, tu n'y penses pas !!?? Secondes angoissantes où Keiran retient sa respiration. Il déglutit et souffla de soulagement quand elle arriva de l'autre côté sans encombres. A travers le grillage, il lui fait comprendre du regard qu'elle a eu de la chance sur ce coup là.
Bon bein, à mon tour je crois ? Plus grand, plus agile, plus costaud, plus expérimenté, plus malin et tout cela sans me vanter. Mais comme on n'est jamais à l'abri d'une imprudence, j'y vais avec précaution et ... passe à mon tour ! Kei adresse un sourire de satisfaction à sa soeur.

Bon cette porte alors ? Porte de sortie. Elle ne s'ouvre pas depuis l'extérieur pour éviter que les petits malins en profitent pour accéder aux salles sans payer leur billet. Système "anti-panique" de l'autre côté. Suffit de faire jouer le penne avec une pièce métallique fine. Kei s'était ainsi plusieurs fois offert des séances gratuites !

Ton couteau. Echange de regards. S'il te plaît.

La lame du couteau suisse de Reii suffira à ouvrir. En espérant que ce qu'ils trouveraient derrière leur apportera bon espoir ...

Le cœur au bord des lèvres, j'avais oscillé d'avant en arrière pendant au moins mille ans. Sans rire! J'flippais grave, coincée là haut comme une débile. Sans regarder Keiran en bas, qui se rongeait surement les sangs, je sautais comme une grosse enceinte en bas. La grille avait grincé un peu, et le temps que Keiran se décide à faire grimpette, quelques zombards à l'ouïe fine se trainaient vers nous avec lenteur. Chouette, de l'action!

Ce qui était moins chouette c'était... tout le reste. Y avait rien ici, pas une seule branche qui puisse servir de gourdin ou un meuble qui entrave le monstre. Chic... J'avais envie de tirer le pied de Kei, qui pendait mollement à cheval sur la grille, afin qu'il se dépêche. Ou qu'il défonce la tête des puants avec sa batte. Cloutée.

Le temps s'étirait à l'infini, ce salaud me faisait des pieds de nez genre « nananananèèèèreuuuuh va falloir être patiente gamine! » et ponctuait le tout d'un « bitch » bien senti. Merci le temps... Pour ma défense je suis un monstre de patience, et toc! Au terme d'une atroce attente, mon frangin met enfin le pied au sol, avec aux lèvres un sourire qui aurait semblé ravageur à n'importe quelle pu... fille en émoi.. Ce qui est totalement faux! Ce sourire incroyablement séduisant est en fait de la vanité à peine camouflée. Salaud de frangin! Tous contre moi!

Tant pis, je le plante là (et il me suit, l'andouillette) pour aller forcer sur la porte en la secouant comme une possédée par la débilité. Comme une abrutie que je suis, puisque celle-ci est verrouillée. Décidément, j'aurais mieux fait de rester au lit moi. Non je blague, j'ai plus de lit! Keiran inspecte la porte par dessus mon épaule, je me décide donc à me pousser pour lui laisser l'éclate totale. Il reste penché là, avec son regard ultra concentréfaispaschierj'vaistesauversoeurdébile. S'il veut mon couteau? Il l'aura! Tout ce que tu veux frangin! Satisfaite de mon job de mule/idiote que le héros sauve/tête à claque/figurante pour la parité des handicapés dans les attaques zombie, je lui tend, de toute façon il sert à rien. Enfin, il ne me sert à rien, étant donné que je suis incapable de faire quoi que ce soit à part me maquiller. Ou faire venir des zombies. Zombies qui venaient un peu trop rapidement à mon goût. Je délaissais Keiran à sa tâche pour sprinter comme un escargot jusqu'à un pneu abandonné et essayer de le porter. Échec de ma tentative, tant pis... Je me décide à le rouler tel un cerceau pour gosses, lentement d'abord, puis courant à ses côtés. Enfin, pas vraiment puisqu'un cercle n'en a pas maiiis bref! Je cours donc, puis d'un coup puissant (enfin je crois), le laisse filer vers le premier des cinq zombies. YIIHAAAAA TOUCHÉ!! Plus que... 4. Et un qui risque fort de se relever. Allez Keikei, tu dois y arriver!!!

Test crochetage.
Résultat Dé +5 (compétence vol à 50)

Le membre 'Keiran Jäger' a effectué l'action suivante : Lancer de dés

'Dé de Réussite' : 8

Ca se compliquait : des morts sur pattes se dirigeaient vers l'origine du bruit. Question discrétion, on repassera !
Yavait plus qu'à espérer que cette foutue porte s'ouvre. Bon, Reii me balance son couteau suisse. Fort heureusement, la lame était repliée car elle m'aurait bien empalé dans sa précipitation à me le filer !
Merde ! Je stresse ! C'est pourtant pas la peur de me faire chopper par un vigile, on n'est même pas là pour resquiller une séance du dernier blockbuster. Je déplie la lame, les mains tremblotantes.
Merde ! Le tire-bouchons ! Concentres toi Kei, concentres toi ! OK la lame est sortie, je la glisse entre les portes. Je l'ai déjà fait plus d'une fois et pas que pour accéder au cinoche.
Merde ! Ca coince ! J'y suis presque, j'y suis presque ...

Reii file... Où va-t-elle ? La voilà qui reviens avec ... un pneu ! Pas le temps de me poser de question qu'elle balance celui-ci à l'attention des nouveaux venus.
Strike ! Ah non, elle n'en a touché qu'un. Allez, allez ...
Clac ! Aaah ! Ce bruit jouissif annonciateur d'une bonne nouvelle.

"CA Y EST !!!", hurlais-je aux oreilles de ma soeur qui s'était entre temps rapprochée de moi.

Les portes s'ouvrent vers l'extérieur, cela devrait empêcher les morts sur patte de nous suivre à l'intérieur. J'ouvre un battant, faisant entrer la lumière sur un couloir sombre et fort heureusement vide.
Tout d'un coup, un doute m'assaille. Voulait-on vraiment pénétrer dans ce lieu vide de lumière, tatonner dans le noir ?

Ya là une grosse poubelle. Je m'y précipite. Qu'espérais-je y trouver ? Popcorn moisi, lunettes 3D abimées, emballages de glaces et bonbons ? Une lampe de poche me conviendrait. Ce n'est pas parceque j'ai un teint de vampire que l'obscurité me sied !

Etant rentré et mes yeux commençant à s'habituer à la pénombre, j'aperçois si une faible lumière à différents spots. Les éclairages de sortie de secours ! Ils fonctionnent sur batterie, mais ce sera toujours ça pour nous repérer. Voilà qui un début pour me rassurer, je fais signe à ma soeur de me rejoindre, levant le pouce pour confirmer que la voie est sûre.

Les grognements de Keiran fusaient, et ils rendaient les zombies excités. Le déclic de la porte puis son cri de joie les rendis fous. J'hésitais entre le maudire et sprinter vers l'entrée du bâtiment, dans laquelle mon frère s'engouffrait déjà. Je tends ma jambe et un zombie s'empêtre dedans, puis je file.

La porte se ferme dans un boucan d'enfer, inutile de dire qu'on devrait vite se casser de là avant que ça ne se mette à grouiller. Et puis, claquer les portes à toujours été ma spécialité, mais cette fois je m'en serais très très bien passée... On est dans le noir, et mes yeux ne se sont pas encore habitués à la pénombre. Je tends donc mes oreilles, dans l'espoir d'entendre mieux. Devant moi, à droite, un bruit de froissement, c'est Keiran qui farfouille dans la poubelle, grand bien lui fasse. Juste dans mon dos, un gratouillement: les zombies. Brr.

Je me dirige à tâtons vers mon frère, et rencontre un mur. Heureusement que j'avais les mains tendues devant moi... Histoire d'éviter de me faire mal (aka un crâne fendu dans des escaliers), je m'arrête dos au mur et attend que ma vue passe au travers du voile obscur du couloir. Je distingue déjà la pâle lueur des lumières de secours. Elles sont fascinantes, elle indiquent la sortie de secours. Qui pour nous a été l'entrée de secours. Drôle d'ironie.


Le temps de divaguer sur entrée et sortie, mes yeux se sont adaptés, je ne vois pas tous les détails, mais suffisamment pour ne pas me fracasser la tronche. J'entre-vois deux portes et une troisième à battants, sans doute menant aux guichets, et le petites aux locaux techniques. Qui eux-même mènent aux salles. Probablement. J'ai une forte intuition qui me dit que les salles qui jouaient un film doivent contenir des zombies, qui sont incapables d'ouvrir une porte juste en se vautrant dessus. Idéalement il nous faudrait un programme, mais on va faire à pile ou face. Facile, y a deux portes, la grande étant exclue car trop risquée. Une à droite une à gauche, plouf plouf... Droite!

Par chance, la-dite porte ne grince pas, c'est une pièce avec le nécessaire pour diffuser un film et de quoi s’asseoir. La bande lumineuse projette à travers une petite fenêtre, je m'amusais souvent à regarder le film sur ce mini écran, étant petite. Je soupire de nostalgie, ça me manque... je me penche au dessus de la chaise pour regarder la salle, et voir ce qui nous attend, histoire de sortir illico presto ou d'y pénétrer.

Le membre 'Reiiko A. Jäger' a effectué l'action suivante : Lancer de dés

'Dé du Destin' :

Ce que je n'avais pas vu, c'était le technicien zombie caché là, et réveillé par nos pas, pourtant feutrés. Ce gentil monsieur voulut me happer, le vilain, et en reculant avec frayeur, une autre vilaine tige de métal eût la bonne idée de se ficher dans mon joli bras. Outch.

Je met Keiran à la porte et sort en vitesse. L'épine métallique reste coincée dans mon bras, ce qui empêche le gros du sang de couler. J'ai atrocement mal, mais l'adrénaline me fait réfléchir vite, on s'engouffre dans la deuxième chambre noire, vide par chance.

Taraudée par la douleur, je glisse au sol, en courant j'ai perdu mes compresses et mon barda de soins. Je crois que je manque cruellement de chance.

Reii avait claqué la porte d'entrée ... ou de sortie, je ne sais plus trop bien. Et nous voilà replongés dans le noir ! Trop tard pour continuer de fouiller dans la poubelle, tant pis ...
Elle aurait pu me laisser farfouiller un peu plus longtemps. Comment ça on avait des morts sur pattes aux trousses ? Vous allez voir qu'elle va encore dire que c'est de ma faute ...

Allez bougeons. Le long couloir et la pénombre nous rendraient claustro ! Au bout, ça débouchait sur la grande salle d'accueil. Nope, nope, nope. Plus tard, ptêt. Reii pense pareil et prend la direction d'une salle de proj'. Je monte la garde à l'entrée, façon bodyguard, en moins viril mais avec une batte cloutée ça impressionne. Soudain, on me bouscule. Reii ou un zombie ? Les faibles éclairages de secours illuminent une chevelure bleutée. Reii ! Elle court et me pousse comme si elle avait vu un fantôme. Ou un mort sur patte ... Voilà qui serait plus pertinent. Direction opposée, on (elle m'entraîne) se précipite dans l'autre salle de proj'.

Je lui laisse reprendre son souffle pour qu'elle m'explique rapidement. Elle commence par évoquer sa poisse d'avoir perdu son matos médical. OK et ? Elle dit être blessée au bras.
Gros moment d'angoisse. Je vois SA vie défiler devant mes yeux : nos jeux quand nous étions enfants, nos bagarres, les vacheries qu'on se faisait l'un l'autre, les vacances en famille, son petit copain qui la plaque, moi qui lui casse la gueule ... Merde ! Reiiko ! Non ! Je ne veux pas te perdre ! Pas maintenant !

...

OK elle me raconte en fait s'être mangée une barre métallique ... toute seule ... comme une conne ... Elle n'a pas été croqué par le zombie. Me voilà rassuré ! Dans un certain sens.
Le savoir dans les parages ne me rassure pas des masses. Je laisse donc là ma grande soeur ("Je r'viens."), traverse le couloir et vais m'occuper sans plus tarder de ce zombie. OK il fait sombre, mais il n'est pas discret. Un swing parfait et sa cervelle éclabousse le mur. Je tatonne un peu dans la pièce, mais ne retrouve pas les affaires de ma soeur. Fait chier ... Chuis pas médecin et n'ai rien pour la soigner ...

Je retourne auprès d'elle et ferme la porte derrière moi. Fait trop noir pour voir correctement la plaie et me laisse pas trop y toucher. Elle avait bien choisi son moment ... Le bout de métal est planté dans son avant-bras. Si j'avais un peu plus de lumière ... Après tout, on est dans une salle de proj', le technicien devait bien avoir un éclairage d'appoint ! A tâtons, je parcours les étagères, la table de travail, un établi, renverse une tasse de café froid, ouvre les tiroirs un par un. YES ! Une lampe de poche !
Voyons voir ce bobo de plus près. A l'aide du couteau de Reii, je déchire sa manche. Elle fait la moue. On n'a rien pour désinfecter la plaie ...
Avant cela, il faut retirer cette foutue tige. Connaissant ma soeur, je savais qu'elle préférera que je m'en charge.

J'y vais à 3 ?.

« Ce fils de sale truie m'a fait peur, je me suis littéralement jeté sur cette pétasse de barre en fer qui s'était foutue là par le plus beau des destin! Je m'arrête pour respirer par saccades, la respiration constitue un travail difficile puisque coupée par la douleur. Je reprends: résultat j'me suis cassée en courant et tout est tombé. Voilà. »

Je me glisse à terre pour atténuer la sensation, c'est peine perdue. Le temps que je me calme, je n'entend plus qu'un seul souffle, le mien. Je me laisse le loisir de crier à voix basse ma colère.

« Fais chier fais chier fais chier! PUTAIIIIIIIIIIN »

J'en suis réduite à murmurer ma haine contre cet enculé de destin et ces connards de zombies. Fils de p*te! Non seulement j'ai trop mal pour dé serrer les dents, mais en plus, si j'émets le moindre son, je suis certaine qu'ils vont me tomber sur la couenne. Keiran est parti, sans doute me venger, c'est trop tard, là j'vais crever. Après tout, j'ai jamais eu de chance... Je peux affirmer que sans moi, frangin survivra bien plus facilement.

« Non! Non et non! MERDE! »

Je flanque un coup rageur dans une armoire qui par chance n'hurle pas son désarroi face à ma violence gratuite. Keiran est de retour, je distingue ses pas feutrés sur la moquette, il ferme derrière lui. Il cherche un truc sans m'adresser la parole, j'me sens tellement coupable. Je le laisse faire sans discuter, de toute façon j'ai trop mal. Hey les amis, c'est un grand moment, Reiiko est muette, oui j'ai bien dit muette! Woaaaah!

Mon frère est un prodigue, il dégotte une lampe torche avec la quelle il admire la tâche de sang sur ma manche. Euh... Qu'est-ce que tu fais avec ton couteau? Ah, ok, il ne m'ampute pas, il coupe juste la manche. Calmos Reiireii, soit pas aussi radicale avec ton pauvre bras. Malgré toutes ses précautions pour ne pas trop me faire mal, Keiran me torture, mais je la ferme. Après tout, c'est rien face à une crâne fendu en deux.

« J'y vais à trois? »

Euh... trois quoi?

« 1 »

Non... non! NON!

« 2... »

J'attrape le bout de tissu avant qu'il ne tire et m'explose les dents. Aaaaah, ça fait un mal de chien. J'oublie carrément ma fierté et sanglote alors que mon sang jaillit avec une joie mal contenue. Youpi! Grâce à mon frère je vais me vider de mon précieux sang. Aaaaaah...

« T'as oublié le 3... »

Je m'impressionne. Il me faut un truc pour arrêter le sang, je lève mon autre bras et farfouille à tâtons dans l'étagère. Une corde. Amen. J'arrange comme je peux un garrot qui vaudra ce qu'il vaudra. Bingo! Le sang se tarit petit à petit mais c'est pas encore ça. Il me faudrait idéalement de quoi me soigner. Du fil et une aiguille. Et du désinfectant. Genre alcool. N'importe lequel pourvu que ça dépasse 3%. Moi, je ne peux pas bouger, alors tant pis, soit il y va seul, soit il en profite pour me laisser là. Tiens ça me rappelle un certain chauve.

« Keikei, va falloir que tu m'aides... encore. Doit y avoir une infirmerie dans le secteur du personnel, tu voudrais pas me trouver de quoi recoudre et désinfecter. Et par hasard un bandage? Sinon, casse toi en courant, ça vaut mieux. »

Je sais qu'il ne m'abandonnerait jamais, mais quand il s'agit de sa vie on n'est pas vraiment sûr des autres. Tant pis, je lui fais une confiance aveugle. Bon, le fait qu'il fasse noir aide bien... Héhé.

« Si ça barde, enfuis toi, j'me débrouillerais bien. »

Soyons honnêtes ... Ils étaient dans une merde noire ! Aussi noire qu'une salle de cinéma. Un petit coup du destin serait le bienvenu ...

Le membre 'Keiran Jäger' a effectué l'action suivante : Lancer de dés

'Dé du Destin' :

« T'as oublié le 3... »

J'étais pas docteur, mais ça m'avait semblé la meilleure chose à faire. Imaginer lui laisser le bout de métal dans le bras pendant un temps incertain ne m'enchantait guère.
J'y avais été vite, oubliant de lui demander de serrer les dents.
Le sang gicla. Son sang. Le sang de ma grande soeur, mon sang à moi ! Sous le faible éclairage de la lampe torche, je le vis couler. Je le sentis couler également sur moi, sur mes mains. Je crus que j'allais tourner de l'oeil. Elle dût se faire un garrot elle même ...

« Keikei, va falloir que tu m'aides... encore. Doit y avoir une infirmerie dans le secteur du personnel, tu voudrais pas me trouver de quoi recoudre et désinfecter. Et par hasard un bandage? Sinon, casse toi en courant, ça vaut mieux. »

OK je suis pas médecin mais je ne suis pas couturière non plus ! Je sais qu'il faut que l'un de nous y aille. La tâche m'en incombe. Ce qui me dérange c'est de devoir la laisser là.

Et si on y allait ensemble ?

Elle rejette l'idée d'un signe de tête. On ne sait pas sur quoi on tomberait. Pas forcément une bonne idée de se trimbaler une blessée.

« Si ça barde, enfuis toi, j'me débrouillerais bien. »

Il doit bien y avoir une autre solution. Non ? Cette foutue lampe torche n'est pas des plus puissantes. Elle s'éteint, merde ! Ah non elle se rallume. Mauvais contact. Comme un désespéré, je continue à farfouiller dans la pièce à la recherche d'un objet utile. Rien. Foutu destin ! Foutue apocalypse à la con !
Je reviens vers ma soeur, énervé. Putain de lampe qui ne se rallume pas. Reii ?
'TAIN !!! Je bute sur un carton et m'écroule de tout mon long sur Reii heurtant fort malheureusement et douloureusement son bras meurtri.

Reii... Reii... Je suis désolé... Je ...

A toi de prendre les commandes. Soit un homme. J'ai cru entendre mon père l'espace d'un court instant.

Reii. Tu bouges pas. Gardes ton couteau en main. Je reviens.

J'avais appuyé ces deux derniers mots et partais sans me retourner. J'avais rencontré du mort sur pattes. La plupart avait rencontré ma batte cloutée. J'ai fouillé deux salles, les avais fouillé méthodiquement m'attardant que sur ce qui avait de la valeur. Un flingue au fond d'un tiroir. Sans munitions. Je l'enfonçais malgré tout dans le pantalon. Un feu m'animait. Je changeais de salle, éclatais encore quelques cervelles parfois à la lumière de ma lampe parfois au pifomètre dans le noir.
Ca m'avait pris le temps qu'il avait fallu. Ni trop ni trop peu. Mais j'avais trouvé une trousse de secours, de quoi désinfecter et refermer une plaie, plus des médocs. Je serrais le paquet précieux sous le bras et me redirigeais vers ma soeur.

Je bouge pas, compris. Je garde mon calme, compris. EEEEEEEEEEEEEH! Comment suis-je supposée garder mon calme toute seule dans le noir?! Hum... je suis sûre d'entendre un tas de bruits inquiétants, type pas trainants... Oh, la la... Ce serait tellement stupide de mourir comme ça... Je regarde mon bras pour me donner de la contenance, enfin je regarde là où il devrait se trouver puisque j'y vois goutte. Chic... C'est la faute de Keiran et sa lumière hyper aveuglante... En plus, ce fada s'est vautré sur moi, comme si j'étais déjà pas assez mourante quoi... La poisse totale.

Mes pupilles s'écartent, je force un peu, ça ferait presque mal, mais j'y vois enfin à la lueur des lumières de secours. Bien. J'entends des pas dans le couloir. Pas bien. J'ai trop peur pour sortir. Bi... bien ou pas bien? La bonne idée serait de se terrer du un coin « nonjesuispaslàmaisallezvouseeeeeen ». Et puis arrêter de respirer. Stopper mon coeur. Plus rien, niet, nada, que dalle. Reiiko ne fera plus jamais un seul bruit, promis juré craché. La peur me rend bête, mais dans le fond, c'est pas con.

Où? Cette pièce regorge de recoins qui semble alléchants, mais après inspection, ils sont soit trop étroits, pas assez cachés ou alors impossible d'accès pour moi et mon bras (exemple: le dessus de l'armoire, hé oui...). Après moult soupirs, je choisis de me cacher derrière le projecteur dernier cri qui n'a pas du servir beaucoup. Quel gâchis! C'est pas facile d'accès, je gémis de douleur quand je rampe sur mon bras mais tant pis, au moins je survivrais.

À me concentrer sur autre chose, j'en ai oublié mes pas. Ah, non. Rectification, je n'en ai plus entendu. Je deviens parano... Je suis mal barrée. Keiran ne revient toujours pas, ça doit bien faire mille an qu'il est parti... et si il m'avait abandonnée? Non! Concentre toi Reiiko! Je dois me recoudre. J'en ai l'habitude puisque j'ai déjà cousu des fausses plaies. Mais jamais je n'ai eu mal à cause des-dites plaies... bref, recoudre en croix, faire un nœud, désinfecter et panser, c'est ça? Quelle idiote, je m'attends à une réponse peut être? Parano et schyzo...

Tadaaaaa !

D'humeur exceptionnellement joyeuse suite à sa découverte heureuse, j'étais entré en poussant mon cri de victoire. Braquant ma lampe à l'éclairage variable dans un coin de la pièce, je n'aperçus plus ma sœur. Moment d'intense angoisse ...

Reii ... T'es où ?

J'avais opté pour une gamme de voix moins sonore et pu entendre ma sœur me répondre d'un autre coin où elle était allée se recroquevillée. Je me précipitais vers elle (en faisant gaffe cette fois où je mettais les pieds) pour la réconforter. Non je ne t'avais pas abandonnée (et loin de moi cette idée) et oui j'avais trouvé ce qu'il fallait.

Regarde ...

Je lui déballais mes trouvailles : de quoi recoudre et désinfecter. Je lui présentais tout cela dans ma main ouverte. Moment de silence ...
D'un coup d'un seul, de nombreux souvenirs ressurgir dans un coin de mon cerveau : les fois où je rentrais à la maison à la suite d'une bagarre et ma sœur qui me rafistolait pour que nos parents n'en sachent rien. Quand c'était ma sœur qui avait un bobo, maman et papa s'empressaient de lui prodiguer tous les soins nécessaires voir plus que de raison. Les bobos au cœur, en revanche, je m'en chargeais.

Tu ... Tu penses pouvoir te recoudre toi même ?

Je m'y connaissais un peu en soin, mais tripatouiller de la chair, cela m'avait toujours dégouté.

J'hésite à lui taper dessus pour m'avoir flanquer une frousse pareille, mon cœur tambourine comme si il voulait jouer la Marseillaise. Mais tout allait bien, ce n'était que mon frère avec de quoi me recoudre et me désinfecter. Je faisais la maligne, mais rien que de regarder l'aiguille me filait la gerbe. Ou alors c'était d'avoir perdu une masse de sang impressionnante.

Ma plaie était sur l'arrière du coudre, un peu au dessus, la partie charnue. J'étendis mon bras, l'épaule à moitié déboîté pour pouvoir voir la plaie, le sang formait une croûte et l'enjeu semblait d'enlever ce nid à infection et de boucher le trou assez vite pour ne pas perdre le reste de sang. Sur ma veste roulée en boule, je laissais choir ma main, je sentais que rapidement, mon bras allait être pris de fourmillements.

« File moi ta veste, met du pshit sur l'aiguille et le fil et ensuite, va te dégourdir les jambes. »

Je prends la veste entre mes dents, il met un peu de produit mais en rajoute alors que mes yeux roulent dans leurs orbites. Sans me préoccuper d'avantage de lui, je prend l'objet. Je gratte le dôme de sang mou et grince des dents. J'ai du mal à faire un nœud décent, mais tant pis, ça tiendra. Le souffle me manque, quand l'aiguille pénètre ma chaire, c'est pire.

La plaie n'est pas très grande, j'en profite pour faire des points serrés, c'est moche, ça fait un espèce de bouche sanguinolente, mais le sang ne passe presque plus. Certains points seraient à refaire, mais mon visage et mes yeux sont baignés de larmes, je suis quasi aveugle. Je prends la bonbonne de désinfectant et m'en asperge largement. Ça fait un mal de chien, et j'ai carrément tranché la veste avec mes dents, Kei va m'en vouloir. Je prends ce bout de tissu et le baigne de liquide, puis le pose sur la plaie, un bandage mouillé à l'aseptisant vient compléter le tout. À changer deux fois par jour, bien madame merci madame.

Mon bras renonce à bouger tant pis, c'est moi qui bougerais. Pivoter mon épaule me fait mal, m'allonger me fait atrocement mal, mais tant pis, je VEUX dormir.

J'ai suivi les consignes de Reii et lui laisse ma veste ainsi que la lampe torche. Fais frais mais ça ira.
Elle m'autorise à débarrasser le plancher le temps qu'elle se recoud les chairs. Beuh... Je me contente d'attendre de l'autre côté de la porte de la salle tel un vigile, ma batte cloutée à la verticale posée entre mes pieds, prêt à repousser les hordes de fans.
Sans ma lampe, je ne vois quasi rien même une fois mes yeux habitués à la pénombre. Au fond du couloir à gauche tout comme à droite l'éclairage de sortie de secours m'envoie un petit signe lumineux vert -vert de l'espoir- comme pour dire que tout est OK. Qu'est-ce qui est OK dans ce monde ? OK j'ai retrouvé ma soeur. Et maintenant ?
Maintenant, je n'entends plus rien. Rentrant dans la salle, je découvre ma soeur endormie. Je la recouvre des lambeaux de ce qui fût ma veste et reprends la lampe. Lors de ma première expédition, je m'étais concentré à trouver du matériel médical, j'espérais bien trouver à manger cette fois !
La porte de la salle technique s'ouvre sur l'intérieur. Pour protéger l'accès, je rapproche la grosse poubelle sur roulettes et bloque les freins pour bloquer le passage. Voilà. A l'aventure !


Jet 1 - Armes contondantes (bonus +7)
Jet 2 - Observation (bonus +6)

Le membre 'Keiran Jäger' a effectué l'action suivante : Lancer de dés

#1 'Dé de Réussite' : 17

--------------------------------

#2 'Dé de Réussite' : 6

J'avais opté pour la salle principale, celle derrière les caisses où il se trouvait les stands de nourritures. Il y avait déjà eu une razzia de faite. J'avais la machine à popcorns, saisis une poche en carton et récupérais les restes. Mais je n'étais pas tout seul et ma présence avait été remarquée. Je posais mon pot de popcorns après en avoir engouffré une partie dans le gosier et sautais par dessus le comptoir.

Le monde se divise en deux catégories : ceux qui ont une sale gueule et schlinguent et ceux qui ont une batte. Vous, vous avez une sale tronche !

Maniant avec dextérité son arme, il éclata deux cadavres sur pattes alors que d'autres s'approchaient.

Le monde se divise en deux catégories : ceux qui ont une sale gueule et schlinguent et ceux qui ont une batte. Vous, vous avez une sale tronche !

Une tête de plus valsa ...

Et tu connaîtras pourquoi mon nom est l’éternel quand sur toi, s’abattra la vengeance du tout puissant !

Après tout, on était dans un cinoche. J'en profitais pour me remémorer quelques bonnes citations de films parmi ceux que j'affectionnais.
Une fois la zone nettoyée, je repris mes fouilles. A manger, ô grâce, à manger !

J'ai dû dormir cent mille ans. Au moins. La pièce est vide, ok, Keiran n'est pas revenu. le pauvre, j'ai dû lui flanquer une peur bleue... Mon pansement à l'air sain et propre, je vérifierais après avoir trouvé ce sacripant qui me tient lieu de frère.

J'appréhende un peu ma sortie, je me sens toute flagada. Mais c'est dû au manque de sang et à l'anémie. Probablement. Conclusion: manger. En espérant que Keiran à profité de son exclusion pour me trouver de quoi me sustenter. Mais pas de stress, ce gamin à des idées de génie et un flair pas croyable. Gn'ai faiiim.

Il me faut rassembler des forces considérables pour avoir le courage de tirer la porte. Et aussi pour y arriver. C'est moi où elle est plus lourde que tout à l'heure? Pas de Keiran à l'horizon. De toute façon j'y vois goutte. J'éteins la lampe torche, histoire de ne pas attirer de moustiques ou d'indésirables bipèdes.

Mes yeux aveugles cherchent où il a pu aller. D'un côté l'entrée empruntée ce matin... ou hier... ou un jour. Et puis cette maudite salle et ce c*n de zombie. De l'autre... l'inconnuuuuuu! Et sûrement mon frère. Je croise les doigts et avance collée au mur.

Au fur et à mesure que j'avance, un bruit de farfouillement me parvient. Je touche au but, je crois. Je décide de chuchoter le nom de mon frangin, histoire d'éviter qu'il ne m'assomme avec sa batte en me prenant pour un mort-mais-pas-trop. J'trouve cet endroit trop flippant, tant pis pour Kei, il me retrouvera à la salle. Il faut que je dorme. Et j'ai froid.

Me voici de retour de mission, fructueuse une fois de plus. La chance nous sourit, profitons en avant que la route tourne !

Rei m'a cherché, appelé. J'ai été un peu long. Mais je suis de retour. Regardes ce que je nous ramène : hot dogs ! Depuis la récente coupure d'électricité, ils ont eu le temps de décongeler. Fort heureusement pas de moisir.
J'en donne un à Rei qui n'a pas mangé depuis des lustres. Elle est trop fatiguée pour s'en délecter, ça attendra demain.
Elle frissonne.
Allez va. J'en ai fini avec mes excursions. Reposons nous après ces dernières péripéties, nous l'avons bien mérité.

Je pose un carton au sol, cela nous protégera un peu du froid. Rei s'y allonge de côté et je me colle à elle dans son dos, l'enlaçant dans mes bras et la serrant fort contre moi pour lui apporter le maximum de chaleur, de confort et réconfort. Ma chtite soeur à moi ! Elle a beau être mon aînée, c'est ma chtite soeur quand même.

Dans un moment de partage d'émotions et de relâchement, je lui glisse un "Je t'aime" à l'oreille. Je t'aime chtite soeur.

La nuit était bien avancée dehors. A l'intérieur, nous avions perdu la notion du temps. On réussit à dormir cette nuit là. Le lendemain, nous décidâmes de nous reposer encore un peu : le bras de Rei lui faisait encore mal. Elle avait son hot dog à manger, je gardais le mien pour plus tard. Les quelques miettes de popcorn grignotaient la veille me suffisaient. Demain, lundi, 1er jour de la semaine 6, nous sortirons d'ici pour retrouver un peu de soleil et de chaleur.

Je la guidais vers la sortie principale, par là où j'avais fait un carnage plus tôt. Je ne m'attendais pas à ce que d'autres morts sur pattes soient revenus et pourtant ...