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| Prérogatives Sam 4 Oct - 20:57 SEMAINE UNE
Ma tante finit, enfin, par mourir après deux mois de coma. Dehors, une légère brise avait fini par m'atteindre. Je pouvais enfin respirer en dehors de cet endroit grotesque qui puait les vieux et la mort.
L’événement qui advient juste après me fout encore des frissons partout. Je fumais ma clope, elle venait de s'éteindre pour la millième fois. Les indus étaient trop chères pour mes faibles revenus. Je demandais alors un feu au premier couillon croisant mon chemin et alors que j'allais rentrer dans l'hosto, les flics me refoulèrent à l'entrée. Ma tenue leur plaisait pas ? Ma coiffure peut-être ? J'avais pas laver mes cheveux depuis un baille. Mais le shampoing c'était aussi cher que des clopes putain. Ils pouvaient pas comprendre ces enfoirés.
Je me suis retrouvée à errer comme une dingue dans la rue parce que ma famille était bloquée dans l'hosto et que j'avais aucun moyen de les contacter ; ça me foutait les boules d'être dehors comme ça et qu'eux soient bloqués. Comme si un putain de malade avait pris l'hosto en otage et qu'il risquait de descendre tout le monde en tirant sur les réserves d'amphét planquées à la cave.
Après de longues heures, un bonhomme hurlait devant le bâtiment que l'hosto était en quarantaine à cause d'un virus. La peur a commencé en decrescendo. D'abord vive, intense et puis elle est redescendu. J'étais pas si triste que cette bande d'abruti soit bloquée. Si on remettait en jeu la grosse engueulade dans la voiture et les coups d'hier soir.. On était quitte. La quarantaine contre ma vie. Je m'en voulais de penser aussi mal. Mais comme je finissais par comprendre que plus le soleil était bas et moins ils avaient de chances de s'en sortir, je décidais qu'il était temps pour moi de bouger jusque dans la voiture.
J'avais gardé les clés. Mon paquet de clopes avait dû tombé de ma poche et il était allé se fourrer sous le siège avant. Le premier soir, c'est là que j'ai dormi. Puis le lendemain je me rendis compte que mon cousin devait être rentré chez lui. Enfin chez ma tante. Maintenant morte. Parce que mon cousin était soldat et qu'il avait eu par chance la permission de rentrer de sa mission au fin fond du pays juste pour voir sa mère en train de crever. Ayant le permis depuis peu, mais aucunement l'autorisation de piloter le vieux break familial, je rejoignis mon cousin et ensemble, on passa la semaine à regarder les news pour savoir si notre famille allait laisser leur peau dans l'hôpital de la mort. Je me donnais le style de l'affoler mais en réalité toute cette histoire me réjouissais. Les incidents graves avaient toujours accélérer mon rythme cardiaque.
Après avoir finit le dernier plateau repas surgelé que ma défunte tante possédait, je fus de corvée pour aller en acheter de nouveau. Mon cousin étant bien trop ancré sur le canapé à flipper devant sa télé. Il avait jamais eu de couilles. Dans la famille personne savait comment il avait pu devenir soldat. Même l'armée devait se poser des questions. Du coup, c'était la gamine de dix-sept ans qui devait nourrir tout le monde.
Comme on était dimanche soir, TOUT était fermé. Après avoir tourner en rond une bonne heure, j'ai enfin trouvé un chinois. Qui faisait des nems. Ce n'est même pas un préjugé. Il en faisait vraiment. Donc, alors que j'allais mettre la bouffe dans la voiture, une énorme explosion retentit dans la rue. J'en lâchais la nourriture et explosais moi aussi. Seulement ce que je ne savais pas, c'était que les vrais ennuis commençaient.
SEMAINE DEUX
La porte a claqué et je glissais contre elle, encore essoufflée, comme un bœuf. C'était la première explosion que j'avais jamais entendu. Je connaissais le bruit des armes à feu quand mon père m'emmenait petite au stand de tir mais là, c'était autre chose.
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