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Joyeuses fêtes à tous !
Tout le Staff vous souhaite de très joyeuses fêtes ! Manger comme des gros, buvez avec modération (hinhinhin) et faîtes des bisous à votre tante sexy pour nous ! <3
Un, deux, trois, quatre, cinq, six !! Je me redresse d'un coup, victorieux et fier de moi. Six ricochets, j'ai battu mon record du jour ! Comme un enfant, j'observe les vaguelettes se disperser avec un petit sourire content. Ces derniers temps, le moindre détail peut me faire changer radicalement d'humeur, alors je profite de cet instant au maximum. Je gonfle mes poumons d'air frais et profite de ce court moment de solitude pour me vider l'esprit.
Même si personne n'est à blâmer pour les tragédies qui ont frappé le groupe, ça ne me fait pas de mal de respirer un peu. On peine à se reconstruire et nous avons tous besoin de ces moments de recueillement. Je surveille du regard les trois zombies qui errent en face sur la plage. Ils n'ont pas l'air de s'agiter beaucoup, mais on est jamais trop prudent. Je caresse du bout des doigts le fourreau du couteau de cuisine que je promène avec moi depuis un moment. C'est tout ce qu'il me reste de ma vie d'avant, et c'est surtout ce qui m'a sauvé la vie à plusieurs reprises.
Finalement, lassé de passer ma journée à lancer des cailloux, je quitte la plage du regard pour aller jeter un coup d’œil à la petite bâtisse qui se tient juste à côté. Avec un peu de chance, j'y trouverais peut-être quelque chose d'intéressant à rapporter aux autres. Je tends d'abord l'oreille et tente d'apercevoir quelque chose à travers les vitres sales. L'endroit me semble vide. Prudemment, je contourne la petite cabane et pousse la porte, toujours sur mes gardes. D'un rapide coup d’œil, je confirme que la pièce est vide et j'entre en prenant soin de refermer derrière moi, tirant aussitôt un fauteuil en guise de barricade, histoire de ne tenter aucun monstre. Il y a une deuxième porte, probablement l'arrière-boutique. Sans faire de bruit, je fais le tour et mon regard se balade sur le présentoir encore rempli de prospectus touristiques. L'endroit semble figé dans le silence, comme suspendu dans un autre temps. Immaculé de toute trace du virus, j'ai presque l'impression de retourner dans le passé. Dans cette pièce où seule la poussière témoigne du manque de présence humaine, je me sens presque à l'abri, protégé dans une sorte de refuge temporel. Je n'ose pas faire le moindre bruit, de peur de venir perturber cet équilibre.
Mais alors que je retiens presque ma respiration au moment d'actionner la poignée de l'arrière-boutique, quelqu'un ou quelque chose tente de forcer la porte. Toute trace de sentiment de sécurité s'évapore alors d'un seul coup alors que mon sang se glace. Instinctivement, ma main a déjà tiré la lame qui me sert d'arme et je suis prêt à bondir alors que le fauteuil cède finalement à la pression exercée sur la porte. Je me glisse alors derrière le comptoir juste avant que la chose ne puisse pénétrer à son tour et venir souiller mon petit refuge. Le sang bat fort dans mes tempes et ma main se resserre sur le couteau. Je l'ai déjà fait cent fois, je peux le refaire. Mais je n'en suis plus sûr, plus maintenant. Je suis fatigué de tuer ces gens devenus fous. Fatigué de me battre sans arrêt pour survivre. Ne pourra t-on donc plus jamais connaître la paix ? La satisfaction d'un moment de calme ? Devons-nous tirer un trait sur la sérénité ? Peut-on seulement vivre dans un monde comme celui-ci ? Non, je suis certain que non. Il ne nous reste que la survie. La survie c'est tout ce qui compte.
Blotti derrière ma cachette, je ferme les yeux et tente de me calmer. Les tremblements me prennent alors que la peur me retourne déjà l'estomac. Je n'en peux plus de tuer. Je n'en peux plus d'avoir peur. Je n'en peux plus. Je n'en peux plus. Je n'en peux plus. Je n'en peux plus.
Elle se rapproche. Elle est juste là. La chose. Elle vient pour moi. Je ne peux pas la laisser faire. Elle doit s'en aller. C'est injuste. Pourquoi moi ? Je ne mérite pas ça. Je me relève brutalement, le couteau en avant. « VA T'EN ! VA T'EN OU JE JURE QUE TU LE REGRETT- » Je me fige dans la stupéfaction. Je me suis trompé. C'est une humaine. Une pauvre petite humaine, presque aussi mortifiée que moi. Usée par la vie à un âge trop précoce. Accrochée à sa petite pelle comme s'il s'agissait de sa vie. Je la regarde d'un air effaré, comme si je ne peux pas croire à cette vision. « Oh. » C'est le seul mot que je suis encore capable de prononcer en baissant mon arme. Mon regard bleu un peu perdu se pose sur sa pelle. Rose. Ses rires. Ses petites mains qui serrent mes doigts. Son cri. Et le bruit de la pelle qui s'abat sur sa tête. Tous ces sons raisonnent brutalement dans ma tête, comme une cacophonie surgissant de l'enfer lui-même. Je fais un pas en arrière et fronce les sourcils, frustré par cette intrusion venue perturber mon moment de calme. « Qu..Qu'est ce que tu veux ?! Pourquoi tu es revenue ? » Elle ne ressemble pas à Rose, ça ne peut pas être son fantôme du futur qui vient me hanter. Alors quoi ? Qui est-ce ? Que me veut-elle ? Pourquoi vient-elle me harceler avec cet objet maléfique alors que je plie déjà sous le poids de tout ces remords ?! Je veux qu'elle s'en aille. Qu'ils s'en aillent tous. Ces monstres. Je veux être seul. Tranquille. En paix. Et c'est impossible.
Re: Papier WC & dosettes de café Ven 11 Sep - 17:50
Papier WC et dosettes de café
ft. Alexander Clavell
« NON !! »
À peine sortie de mon sommeil, je me redresse d'un coup, en larmes. J'ai encore fait ce cauchemar, le même depuis que tout cela a commencé. Et si seulement il ne s'agissait que d'un cauchemar... Jour et nuit, mes pensées reviennent à l'instant où j'ai lâchement abandonné Andrew pour sauver ma propre vie. Ses derniers cris résonnent inlassablement dans ma tête, comme si son fantôme me hantait pour me rappeler l'horreur de mes propres actes à chaque seconde qui passe. Plus j'avance et plus cela devient difficile de vivre avec ce poids sur la conscience... Je sens sa présence et son odeur dans chaque recoin de l'appartement... Il m'arrive même parfois d’apercevoir sa silhouette dans l’entrebâillement de la porte de son bureau. Mais je sais éperdument qu'il ne s'agit que de mon imagination qui me joue des tours... Du moins, je suis encore assez sensée pour m'en rendre compte.
Je plonge ma tête dans les draps de mon lit, essuyant mes joues au passage. Est-ce une bonne idée de rester ici ? Je sais éperdument que non. Mais où pourrais-je bien aller dans ce monde où la sécurité n'est plus qu'un concept abstrait ? Cela fera bientôt six que je me pose la question. Et pourtant je ne bouge pas. Je reste cloîtrée dans cet appartement, seule avec mes pensées et bien peu de choses pour me raccrocher encore un temps soit peu à la réalité. Je n'ai pas eu le moindre contact humain depuis le début de ce cauchemar. Il ne me reste que Poppy, le lapin nain que m'a offert ma sœur lorsque j'ai emménagé ici. Il m'arrive de lui parler le soir, en le serrant fort dans mes bras. Poppy m'écoute et ne me juge pas. Poppy me rassure. Peut-être est-ce la solitude qui me donne l'impression qu'il peut me comprendre, mais cela me convient.
En vérité, il m'arrive fréquemment d’apercevoir des survivants courir les rues depuis ma fenêtre. Mais j'en arrive à les craindre presque autant que les choses qui rôdent par milliers dans la ville. Après tout, je suis bien placée pour savoir au combien l'être humain peut se montrer imprévisible face à la peur. Et je refuse de subir à nouveau les conséquences d'un acte de panique. Qu'il vienne de moi ou d'un autre. Aussi je ne me risque qu'à quelques expéditions mensuelles aux alentours, et ce seulement quand cela s’avère absolument nécessaire (pénurie totale de vivres). Même si j'ai toujours eu la chance de pouvoir quitter et rallier mon appartement sans problème, je redoute chaque jour un peu plus de sortir de chez moi. À raison, je crois.
Je pose un pied à terre, sortant difficilement de mon lit. Je sens la poussière virevolter sous mes pas... La moquette est en bien piteux état, comme l'endroit en général. Je rejoins la cuisine lentement. J'évite toujours de trop me déplacer dans l'appartement au cas où quelques infectés à l'ouïe bien aiguisée se serraient aventurés au rez-de-chaussée. C'est donc avec tout autant de discrétion que j'ouvre les placards pour constater avec désarroi qu'il ne me reste qu'une pauvre boîte de haricots verts et un sachet de granulés pour rongeurs. Je soupire en découpant le couvercle maladroitement. Je repoussais cette sortie depuis des jours, mais je n'ai plus le choix... Il va falloir affronter le monde une nouvelle fois.
Je reste un moment à scruter les environs au travers des planches de bois tapissant ma fenêtre, puis je me glisse à l'extérieur après avoir versé l'intégralité du sachet de granulé dans la cage de Poppy... au cas où je ne revienne pas. Je descends prudemment de l’échafaudage et me retrouve nez-à-nez avec ma vitrine, brisée. À l'intérieur, certaines fleurs semblent avoir résisté à la catastrophe et percent à travers les débris. Au fond, j'aperçois le petit rayon d'outillage que j'avais installé quelques jours avant le drame, renversé. Les articles coupants semblent tous avoir disparu, probablement volés par des survivants désarmés... Je ne peux pas leur en vouloir pour cela. Comme figée, l'idée d'entrer me traverse. Je secoue la tête, refusant de céder à la curiosité. J'ai peur de revoir cet endroit de près, peur de tomber sur le cadavre d'Andrew... J'ai peur de tout un tas de choses. Pourtant, lorsque mes yeux détectent un morceau de métal brillant sous un tas de poussière, mes angoisses s'évanouissent. J'enjambe le petit muret et le verre brisé pour déterrer l'objet. Au final, il ne s'agit que d'une pelle de taille moyenne, mais je l'embarque tout de même, pensant qu'elle pourra m'être utile.
Et puis je l'entends, ce grognement venu de l'arrière-boutique. Mon corps se raidit instantanément. Comment ? L'infecté me fait bientôt face sans que je ne puisse bouger un muscle. Je reconnais Madame Sagarra, une commerçante du quartier... ou du moins ce qu'il en reste. Elle me fixe un instant, comme si elle sortait d'un sommeil étrange. Dans ce moment d'égarement, je tente de faire un pas en arrière, mais un morceau de vert craque sous mes pieds et la vieille femme bondit aussitôt sur moi. Ce n'est que dans la précipitation que je parviens à retrouver le contrôle de mes membres, l'assénant d'un coup de pelle en pleine tête. Bien placé, mais pas assez puissant pour la neutraliser cependant. L'ayant repoussée de quelques mètres, je prends mes jambes à mon cou tant qu'il est encore temps de le faire. Le bazar semble avoir attiré les infectés des environs, rendant l'accès de mon appartement impossible. Alors je dévale la douzième à toute allure, les rives du lac comme point de fuite. Les zombies sont à mes trousses, plus agressifs que jamais. J'arrive à destination rapidement et bien que je distance mes poursuivants d'une bonne trentaine de mètres, je n'ai que quelques minutes pour me cacher. Mais où ? En longeant le bord de l'eau, la première option qui s'offre à moi s’avère être le Gondola Servizio. Alors, sans réfléchir, je pousse la porte de toute mes forces pour me glisser dans le bâtiment avant de la condamner à nouveau et dans la mesure du possible. Je laisse s'échapper un long soupir une fois à l'intérieur. L'endroit est bien heureusement vide de toute présence et mon cœur peut enfin se calmer... avant de refaire un bond dans ma poitrine alors qu'un homme surgit de nulle part en hurlant.
« VA T'EN ! VA T'EN OU JE JURE QUE TU LE REGRETT- »
Je recule instinctivement, les deux bras tendus devant moi avec ma pelle bien en évidence. Pas très dissuasif, je vous l'accorde.
« Oh. »
Le visage de l'homme passe par tout un tas d'expressions diverses et variées et je peine à comprendre ce qui est en train de se passer.
« Qu..Qu'est ce que tu veux ?! Pourquoi tu es revenue ? »
Qui de nous deux est en train de perdre la tête ? Je le fixe, incrédule, avec mon "arme" toujours tendue devant moi. Je ne sais pas quel comportement adopter. Traiter des infectés est plutôt simple... L'humain lui s'avère plus complexe... et plus dangereux. Par réflexe, je fais donc un nouveau pas en arrière, mes yeux toujours plantés dans les siens.
« N-n'approchez pas !! »
Ma voix sort à peine, j'ai perdu l'habitude de crier. Et puis, en reculant encore, quelque chose détourne mon attention.
Dernière édition par Melody Grey le Ven 11 Sep - 17:53, édité 1 fois
Re: Papier WC & dosettes de café Ven 11 Sep - 20:05
Papier WC & dosettes de café
Mel' & Alexou
La fille semble plus terrifiée que moi. Cependant, il me faut un moment pour m'en rendre compte, d'abord persuadé que mes remords se matérialisent désormais devant moi comme par magie. Mais soudain mon cerveau me rappelle à l'ordre. Un fantôme maléfique aurait-il peur de sa victime ? Comme pour vérifier ma théorie, je fais un pas dans sa direction alors qu'elle m'ordonne de rester à distance. Aussitôt, elle recule. Très peu rassuré, mais rassuré tout de même, je tente donc de garder un peu mon calme et d'empêcher mes mains de trembler. Si je commence à faire un crise loin des autres, je ne sais pas comment je pourrais me reprendre. Ni même si je le pourrai. Cette seule perspective ne fait cependant que m'inquiéter un peu plus. Je n'aurais finalement peut-être pas dû partir seul. D'un autre côté, tout se déroulait pour le mieux avant que cette sale gosse ne déboule dans son abri secret sans même prendre le temps de toquer. Je fais un nouveau pas vers elle.
Soudain, elle heurte quelque chose en reculant. Une bouteille semblerait-il. Et aussi fou que cela ne puisse paraître, l'inconnue me quitte du regard pour voir de quoi il s'agit. Pauvre folle. La voilà à ma merci, à quelques pas, la garde baissée. Je suis presque surpris par ce geste. Tant de naïveté, de manque d'expérience dans ce monde sans pitié. Depuis combien de temps vit-elle dans ce chaos ? D'où débarque t-elle pour oser prendre un tel risque ? Comme pour lui montrer son erreur, je bondis sur elle et l'attrape par la veste. "Boom. T'es morte." J'arrête cependant ma lame bien avant qu'elle n'atteigne la pauvre gosse. Je ne suis même plus sûr d'avoir le cran de m'en prendre à un zombie, je ne vais certainement pas m'en prendre à elle. J'ai déjà fait trop de mal pour me pardonner. Aussitôt je la relâche et reprends mes distances. Je ne fais que l'effrayer davantage, mais je m'en fiche. Elle doit apprendre, elle doit savoir. Elle ne doit pas le découvrir comme moi j'ai eu à le faire. "Tu devrais faire plus attention à ta garde. Ca pourrait te coûter la vie la prochaine fois." Je lui dit simplement, d'une voix monotone, comme s'il s'agissait d'une conversation tout à fait banale. Cette conversation, elle n'avait pourtant rien de normale. Nous n'aurions jamais dû l'avoir. Nous aurions dû discuter du beau temps, des dernières informations, du président ou même peut-être de nos projets pour l'avenir. Je soupire alors que je jette à mon tour un coup d'oeil à la bouteille qui vient de rouler un peu plus loin. Une bouteille de rhum. Je jette un coup d'oeil à l'étiquette et un mince sourire s'affiche sur mon visage. "Mh, un Barbancourt, belle trouvaille. Je lui montre la bouteille sans me préoccuper de son air totalement perdu. "Idéal pour un chocolat marquise !" Elle ne comprend probablement rien à ce que je lui raconte, mais je n'y prête même pas attention, trop occupé à me rappeler la recette avec nostalgie. La bouteille a sans doute été abandonné par un survivant de passage. Je la pose sur le comptoir et le contourne à nouveau à la recherche de verres. Tout ce que nous aurons, c'est des gobelets en plastique. Sans même lui proposer si elle en veut un, je lui serre un fond et le fait doucement glisser vers elle. Je me suis montré brutal, il est normal qu'elle se méfie. Mais c'était pour son bien. Je soupire et passe une main sur mon visage. "Désolé je voulais pas t'effrayer. C'est juste que..." En fait je n'ai pas envie de me justifier. Pas envie de me rappeler. Je soupire une nouvelle fois, trahissant ma difficulté à discuter. "..il faut faire attention." Voilà, ça c'était bien. Je porte le verre à mes lèvres pour couper court à la conversation.
Re: Papier WC & dosettes de café Ven 11 Sep - 20:38
Papier WC & dosettes de café
Mel' & Alexou
Je sens l'alcool couler le long de ma gorge et me réchauffer de l'intérieur. Accoudé au comptoir je lance un nouveau regard vers la jeune femme et il semble qu'un éclair de génie me traverse, me rappelant soudainement la loi première de la sociabilisation. "Au fait moi c'est Alexander." J'ajoute un petit sourire qui semble triste, mais c'est mieux que rien. Ces jours-ci, je n'y peux rien si j'ai l'air pitoyable. Je veux bien feinter la motivation face à William et Kaitlynn, mais je m'en sens incapable, même face à cette pauvre inconnue égarée. Je fais un mouvement de la tête vers la porte, et j'ajoute en fronçant doucement les sourcils d'un air un peu contrarié. "Alors, tu fuyais un truc ? Ou quelqu'un ? T'es entrée un peu vite pour prendre tes précautions." 4 mois. Voilà 4 mois que je vis cet enfer au quotidien. Dès le début, j'étais aux premières loges de l'épidémie. Il me semble désormais impensable d'adopter le même comportement que la jeune femme. Et pourtant, elle me rappelle un peu ma naïveté et ma tendance à foncer dans le tas sans réfléchir pour venir en aide à quelqu'un. Avant.
Je lui lance un nouveau sourire triste et porte à nouveau le verre à mes lèvres. Cet alcool semblait providentiel. Il avait l'impression de faire face à son lui d'avant. Avec sa petite pelle, prêt à commettre l'irréparable, mais encore pur cependant. Ca me donne presque envie de la protéger, comme si je pouvais me protéger moi-même, mon ancien moi. Comme si elle m'offrait une sorte de rédemption. L'idée me plaît. Mais alors que je souris doucement pour moi-même dans mon verre, la porte grince derrière moi. Je manque de m'étouffer et laisse tomber mon verre en faisant un brusque volte-face, arme en main. Je ne peux pas croire que je me suis fait avoir aussi bêtement alors que je donnais des cours de survie l'instant d'avant. J'ai oublié de checker l'arrière-boutique avec toute cette agitation inattendue. Le zombie a dû nous entendre. Alors que son regard croise le mien, mon coeur arrête de battre et j'abats mon arme directement sur lui, sans réfléchir une seconde.
Re: Papier WC & dosettes de café Ven 11 Sep - 21:03
Dé de la réussite pour la compétence Corps-à-corps : 1+7 = 8 "Vous ratez votre action mais votre réussite n'est passée qu'à un cheveu."
Papier WC & dosettes de café
Mel' & Alexou
Dans la précipitation, je manque la tête et lui ouvre la joue. Le mélange d'alcool et d'adrénaline donne un drôle de cocktail. J'ai l'impression de flotter et de bouger en slow motion. Pourtant tout va très vite. Je serre les dents en bondissant en arrière alors que le zombie tente de m'attraper pour mieux me croquer. Je l'ai manqué de peu. Merde. Sans attendre d'être à nouveau chargé, je grimpe sur la chaise et je saute par dessus le comptoir, comme un badass. J'échappe à mon agresseur mais je dois prendre un moment pour reprendre mes esprits. Merde, putin, bordel. Mon coeur bat trop vite. Je sens que la panique n'est pas loin alors que le zombie contourne déjà le comptoir pour se diriger à nouveau vers nous en grognant un truc du genre "ggrrgrbonappétitgrgrgrg". Respirer, je dois respirer. Merde putin ! Je veux pas mourir !!!!
Re: Papier WC & dosettes de café Ven 11 Sep - 23:30
Papier WC et dosettes de café
ft. Alexander Clavell
Mon pied heurte quelque chose et mon attention se détourne immédiatement vers le sol. C'est une bouteille, une bouteille sale. Elle roule sur quelques centimètres avant de s'arrêter contre le mur. Un fond de liquide semble remuer à l'intérieur. J'ai tellement soif qu'il m'est difficile de faire abstraction du léger mouvement qui la secoue encore quelques instants. La bouteille s’immobilise enfin et je reprend mes esprits. Mais a peine ai-je le temps de lever la tête que l'inconnu fond sur moi, lame en main. Cette fois, je lâche un hurlement, convaincue par ce qui ne s’avère être qu'une farce au bout du compte. Mon regard passe du couteau à l'inconnu et de l'inconnu au couteau tandis que mes deux mains s’abattent sur ma bouche. J'inspire et expire profondément, frôlant de peu de malaise.
« Boom. T'es morte. » Dit-il avant de me lâcher et de poursuivre. « Tu devrais faire plus attention à ta garde. Ça pourrait te coûter la vie la prochaine fois... » Si il voulait me mettre en garde, c'est réussi. Je détourne le regard, rouge de honte. Pour un premier contact, c'est du joli.
Il revient alors à ma précédente préoccupation : la bouteille, qu'il détaille et embarque aussitôt. Je le suis du regard, perdue, pendant qu'il fouille un peu partout pour dégoter de quoi se servir. Je m'approche lentement du comptoir, tout sauf rassurée après cette mise en garde originale. Mais l'homme se contente de jouer au parfait barman, remplissant deux gobelet avant d'en faire glisser un vers moi. J'attrape consciencieusement le récipient, jette un coup d’œil à son aspect et avale le tout presque instantanément. Ma gorge me brûle un instant et je regrette presque immédiatement ma décision. Ma soif n'est absolument pas étanchée et semble même avoir empiré. Je me force à tousser dans l'espoir de me délivrer de cette ignoble sensation, mais rien n'y fait. Je n'ai jamais aimé l'alcool et même l'apocalypse ne peut changer ce genre de chose.
« Désolé je voulais pas t'effrayer. C'est juste que... il faut faire attention. » Balance l'inconnu avant de faire de même... avec tout de fois plus d'aisance dans cet exercice. Je hoche timidement la tête, incapable de le regarder en face. Je dois passer pour une belle idiote. Le silence s'installe pour un temps, avant qu'il n'ajoute subitement son nom : « Au fait moi c'est Alexander. »
J'esquisse un demi-sourire, amusée par ce monde où ce qui faisait le rudiment d'une conversation peine à être même envisagé. Je pose mes coudes sur le comptoir, reposant mon menton contre mes paumes. Je souffle à peine mon nom, fatiguée de tout cela : « Melody Grey... » J'ai du mal à croire que je tourne le dos de la sorte à la première personne que je rencontre depuis des mois... Mon interlocuteur ne se débine cependant pas face à mes barrières et balance une nouvelle phrase.
« Alors, tu fuyais un truc ? Ou quelqu'un ? T'es entrée un peu vite pour prendre tes précautions. » J'acquiesce d'un autre mouvement de tête avant de lui répondre. « J'étais sur la route pour faire des réserves de nourritures, mais un groupe d'infecté m'a pris par surprise et je me suis cachée dans le premier bâtiment venu. » Je hausse tristement les épaules avant de lui retourner timidement la question. « Et vous, qu'est ce que vous faites là ? Vous êtes seul ? » La curiosité me pique, j'ai rarement vu des solitaires traîner dans les rues. « J'ai l'impression que pas mal de groupe se forment en ce moment... » J'ai presque du mal à croire que je suis en train de parler à une VRAIE personne.
Perdus dans cet étrange début de discussion, nous peinons à remarquer le danger environnant. Et en un clin d’œil, un infecté surgit de l'arrière boutique, sans doute attiré par le hurlement poussé plus tôt. À nouveau, je me fige. Je n'ai définitivement pas la main pour ces choses là. Je ne lâche pas le monstre des yeux, terrorisée et à nouveau paralysée tandis que les souvenirs d'Andrew remontent à la surface. Ma pelle m'échappe des mains et je sens les larmes monter. Pour la troisième fois, je sens ma fin arriver, toute proche. Mes yeux se crispent, relâchant mes larmes... mais rien. Alexander s'est jeté sur l'infecté. Ma respiration se suspend, puis reprend. L'alcool précédemment ingurgité n'aidant pas, il manque sa cible de peu. Mon cœur fait des montagnes russes, et un nouveau pic d'angoisse me prend. Que suis-je supposée faire ? Alexander semble ailleurs, et l'infecté se dirige à nouveau sur lui. C'est l'occasion de fuir... Pourtant... Pourtant...
Sans comprendre pourquoi, je ramasse ma pelle et bondis vers eux. Au risque d'attirer les ennuis vers moi.
Plus jamais ça.
Dernière édition par Melody Grey le Mer 23 Sep - 17:31, édité 1 fois
Re: Papier WC & dosettes de café Ven 11 Sep - 23:30
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'Dé de Réussite' : 14
Invité Invité
Re: Papier WC & dosettes de café Ven 11 Sep - 23:43
Papier WC et dosettes de café
ft. Alexander Clavell
Les yeux fermés, je frappe au hasard. ET BAM. La pelle s'abat violemment sur la tête du zombie, l'éclatant presque. Le monstre tombe au sol, inerte. Ai-je réussi ? Je m'éloigne quelque peu, faisant enfin face à la réalité de ce que je viens de faire. D'où m'est venue cette soudaine force ? Je n'en sais trop rien. J'ai aussi conscience que j'ai eu énormément de chance de viser juste.
Prise de violentes nausées, j'enjambe tant bien que mal le cadavre étendu devant Alexander. Mes mains se mettent à trembler violemment et je laisse à nouveau tomber ma pelle. Je réalise à peine ce qu'il vient de se passer...
« J-je... »
Mais je n'ai pas le temps de terminer ma phrase.
Dernière édition par Melody Grey le Ven 11 Sep - 23:45, édité 1 fois
Re: Papier WC & dosettes de café Ven 11 Sep - 23:43
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'Dé du Destin' :
Invité Invité
Re: Papier WC & dosettes de café Sam 12 Sep - 0:03
Papier WC et dosettes de café
ft. Alexander Clavell
Soudainement, le zombie au sol me saisit par le bras. Je panique et tente de me dégager, mais son emprise est si forte que je peine à m'en défaire. Je n'ai donc pas réussi au final ? Je tente de rattraper ma pelle, quelques mètres plus loin, mais impossible de l'atteindre. Quoi ? Je suis tellement préoccupée par cette main m'agrippant que je ne remarque même pas que le zombie a de nouveau cessé de bouger. Alors je tire de toute mes forces, jusqu'à arracher le bras même. La force déployée pour me libérer me propulse plus loin. Ma tête heurte le comptoir de plein fouet. Je détache violemment les doigts putréfiés de ma peau, retenant un énième haut-le-cœur. Je tente de me relever mais trébuche aussitôt. Ma vision se floute quelque peu et une soudaine douleur encercle mon crâne. Je comprends que le choc a probablement été plus violent que je ne le pensais et me redresse doucement contre le comptoir...
« Quelle poisse... »
Alexander Clavell MdJ sadique & insomniaque notoire
Re: Papier WC & dosettes de café Sam 12 Sep - 1:34
Papier WC & dosettes de café
Mel' & Alexou
Je n'ai même pas le temps de répondre à Melody qui m'interroge sur les groupes de survivants. Elle n'a pas tort. Il devient dangereux de rester seul. Aussi bien face aux zombies qu'aux autres groupes. Depuis la mort de Mary, je n'ai plus confiance en personne. Les humains sont les pires. Les zombies attaquent par instinct, les autres par cruauté. Je sais bien que je ne retrouverais probablement jamais les assassins de Mary, mais je ne tolérerait certainement aucune violence injustifiée envers l'un des nôtres. Pour elle. En sa mémoire. Cependant, je n'ai pas le temps de débattre du sujet avec mon interlocutrice, interrompu par un infecté surgissant de l'arrière-boutique.
Face à l'attaque surprise, je suis obligé de battre en retraite. Alors que le zombie approche, je sens la crise d'angoisse me prendre. Melody a lâché sa pelle et semble tétanisée elle aussi. J'aimerais lui crier de fuir, mais je suis incapable de prononcer le moindre son. Mes lèvres tremblent alors que ma poigne se fait plus forte autour de mon couteau. Mon corps ne m'obéit plus, prit par cette nouvelle sensation de chute. J'ai la tête qui tourne et je hausse les sourcils sans vraiment réaliser ce qu'il se passe lorsque Melody se jette finalement sur le zombie tout prêt de moi. Juste sous mes yeux, elle abbat cette maudite pelle et me sauvre probablement la vie. Je ferme les yeux et serre les dents lorsque le bruit immonde de la tête qui explose raisonne dans mon esprit. Non non non. Je ne veux pas me rappeler. Ca ne devait pas se passer comme ça. Je serre mes mains sur mes oreilles comme si le bruit était réel. Comme si Rose était réelle. Lorsque je me force à ouvrir à nouveau les yeux, Melody a lâché sa pelle et semble tout aussi troublée que moi. Je remarque intrigué que ses mains tremblent de la même façon que moi. J'en oublie presque ma propre peur en levant les yeux vers la jeune femme qui tente de dire quelque chose. Je l'interroge du regard pour l'encourager à continuer mais je sursaute dans un mouvement de recul lorsque le zombie soit-disant éclaté remue une dernière fois pour lui attraper le bras. Je n'ai même pas le temps de lui venir en aide qu'elle chute en arrière, emportant le membre avec elle. Ew...
Cependant, elle heurte méchamment le comptoir en tombant. Je vérifie une dernière fois que le zombie ne bougera plus et je me précipite vers elle, un peu inquiet. Elle semble un peu sonnée. J'ai du mal à mettre de l'ordre dans mes pensées. L'adrénaline n'est pas à mélanger avec l'alcool, je le saurais pour la prochaine bouteille que je trouverais. "Hey.. Ca va ?" Je me penche vers elle pour m'assurer qu'elle survivra. "Tu ne t'es pas ouverte, mais c'est une vilaine chute." Je prends un air un peu désolé pour elle avant de réaliser quel courage elle a eu. Je l'aide à s'assoir pour lui permettre de reprendre ses esprits, et je l'observe un peu plus en détail. Une jeune femme frêle, les traits tirés et le regard perdu. Elle n'a pas l'air très maigre, ce qui me laisse penser qu'elle avait accès à suffisamment de ressources. Elle n'a seulement pas eu de chance en sortant à la recherche de vivres armée d'une simple pelle. Alors à mon tour je m'interroge. Mais avant tout. "Merci." Je lui fais un mince sourire malgré le fait que nous sommes tous les deux secoués. "Ce batard est sorti de nul part. C'était courageux. Heureusement que tu étais là." Je lui fais un nouveau sourire malgré mon regard triste. J'aurais peut-être mieux fait d'y rester. William et Kaitlynn ne m'auraient simplement pas vu rentrer. Ils auraient continués à deux. Ils auraient peut-être même rencontrés un autre groupe. Je jette un coup d'oeil de travers à la pelle et commente d'une voix plus froide que je l'aurais voulu. "C'est original, la pelle. Mais pratique..." Ma voix s'éteint avec ce dernier mot. Je ne sais même pas pourquoi je dis ça. Qu'est ce qui me prend ? Je déteste cet outil. Je ne peux plus le voir, je ne peux plus y penser, sans être hanté par ces pensées immondes. Je quitte ma chaise un instant pour rejoindre la fenêtre. Je dois chasser ces mauvais souvenirs avant d'être submergé. Je jette un coup d'oeil dehors et remarque que les zombies que j'avais aperçu se sont rapprochés. On ferait mieux d'attendre un moment à l'abri avant de ressortir. Aussitôt je me sens piégé et je soupire à nouveau en passant une main dans mes cheveux. Il faudra bien être patient. Je ne suis pas sûr d'avoir la force ni la motivation nécessaire pour me taper un sprint loin de ces salaupards. Sans quitter le lac du regard, je reprends la conversation. "Alors Melody... D'où est-ce que tu viens ?" Quitte à rester un moment avec la jeune femme, autant en apprendre un peu plus sur elle. Et puis surtout, j'espère ainsi court-circuter mes remords et les éloigner un peu en me concentrant sur autre chose.
Re: Papier WC & dosettes de café Mer 23 Sep - 17:42
Papier WC et dosettes de café
ft. Alexander Clavell
« Je vois plus rien... »
Tout est trouble, et je discerne à peine le visage de mon interlocuteur. Il semble me parler, mais j'ai du mal à comprendre les premiers mots qu'ils tente de m'adresser. Il m'aide à me redresser et je m'assois fébrilement, mon crane entre mes mains. Me relever n'aura pas demandé beaucoup d'effort, mais ma tête se remet à tourner et il me faut à nouveau quelques instants pour me ressaisir.
Je comprends un vague « Merci. » auquel je réponds par un vague sourire et une tentative ratée de mouvement de tête. « Ce bâtard est sorti de nul part. C'était courageux. Heureusement que tu étais là. » Je laisse un petit rire s'échapper, pas franchement amusée cependant. « C'était de la chance. Ni plus ni moins. C'est la deuxième fois que je suis confrontée à ce genre de chose. La deuxième fois de ma vie et en une seule journée. » Je soupire avant de me murmurer à moi-même, lasse : « Je n'aurais pas dû jouer à l'aventurière et m'en tenir à la méthode habituelle... Comment est-ce que je vais faire maintenant... » Et puis je me rends compte que mon monologue pas-si-intérieur n'a que trop duré et reporte mon attention sur Alexander, qui se risque à une petite blague au sujet de ma pelle. Je soulève les épaules, ne sachant quoi dire, quand je perçois la tristesse dans son regard. Je tente un « Est-ce que ça va ? » mais il m'interrompt avant que je puisse terminer ma phrase avec un « Alors Melody... D'où est-ce que tu viens ? ». J'hésite un instant, avant de répondre un tantinet froidement : « S'agit-il encore d'un test pour savoir si je suis assez prudente vis-à-vis de ma planque ou de véritable curiosité ? Qu'en est-il pour vous ? À en juger par l'apparition surprise de cette... chose... vous ne vivez pas ici. » À vrai dire, je n'ai pas encore assez confiance en lui pour lui dévoiler l'emplacement de mon appartement. Je soupire une nouvelle fois à l'idée de ne plus en voir la couleur. Avec la horde se baladant à l'extérieur, il me paraît presque impossible d'y retourner saine et sauve. Bien entendu, mes premières pensées vont vers Poppy. Si je ne parviens pas à rentrer, qui s'occupera de lui ? Je suis plus attristée à l'idée qu'il meurt de faim qu'à celle de mourir dévorée par ces monstres, là dehors.
« Vous croyez qu'on va pouvoir sortir de là ? »
Alexander Clavell MdJ sadique & insomniaque notoire
Re: Papier WC & dosettes de café Ven 16 Oct - 18:47
Papier WC & dosettes de café
Mel' & Alexou
La pauvre fille semble sous le choc. C'est la première fois de sa vie qu'elle est confrontée à un zombie ? Seulement la première ?! Je hausse les sourcils, surpris par cette confession. Elle a pu tenir tout ce temps sans pointer le bout de son nez en dehors de chez elle ? Sans même être délogée par un groupe de survivant malfaisant ? Elle peut dire ce qu'elle veut, elle a sacrément de la chance dans son malheur. J'ai arrêté de compter le nombre de zombies qui ont croisé ma route depuis fort fort longtemps maintenant. Cependant, parce que je lui suis redevable, je pose un regard compatissant sur elle et soupire. Personne ne peut échapper indéfiniement à ce cauchemar. Elle ferait mieux de l'accepter au plus vite.
Pourtant je ne peux m'empêcher de repenser avec nostalgie aux débuts de l'épidémie. A l'incompréhension face à la panique générale. Puis la peur quand on comprend le danger. Je repense au choc et au dégoût de mon premier affrontement. Maintenant, ça ne me fait ni chaud ni froid. Il faut survivre et c'est tout. Combien de temps cette mascarade durera t-elle encore ? Je me demande si il y d'autres personnes qui ont encore la chance d'être préservées de tout ces traumatismes. J'aimerais que ce soit le cas. C'est réconfortant de se dire que nous ne sommes pas encore tous de potentiels tueurs devenus fous. Si un jour les médecins trouvent un remède, je me demande si je trouverais le courage de compter le nombre de vies que j'ai pris pour me préserver du virus. Probablement pas. Je préfère me préserver des regrets en soupirant doucement. Melody aussi ne devrait pas se torturer comme elle le fait. Les regrets ça ne sert à rien de toute façon. Et puis je n'ai pas à regretter. Je survis, comme tout le monde. On fait tous de notre mieux.
J'entends la question de la jeune fille quand mon regard se pose sur sa pseudo-arme, mais je l'ignore. Je ne veux pas de sa préoccupation. Bien sur que non ça ne va pas. Mais je n'ai pas la moindre envie d'en parler, certainement pas avec une étrangère sortie de nul part et armée d'une pelle. Néanmoins, je ne peux pas lui en vouloir, alors je cherche à en apprendre davantage. Je suis curieux de savoir comment elle s'est débourillée jusqu'ici. Le ton qu'elle utilise pour me répondre m'interpelle mais dessine un très fin sourire un peu triste sur mon visage. Elle a retenu la leçon, elle se méfie. Tant mieux, elle vivra peut-être un peu plus longtemps. Néanmoins, je m'en veux un peu de l'avoir effrayé ainsi, alors je quitte la fenêtre pour poser à nouveau mon regard sur elle. "Non, non, de curiosité. Désolé pour tout à l'heure." Je secoue la tête et lève les yeux au ciel, comme pour lui mimer que j'ai été bête de faire ça. Elle évite cependant la question et me la retourne. Je la comprend, et puis je viens de faire la même chose. Alors je ne relève pas. Je fais un peu la moue quand elle évoque l'attaque du zombie et je retourne m'assoir auprès du comptoir. J'ai été vraiment trop con de baisser ma garde comme ça. "Mh... Euh, ouais non je vis pas ici." Mon regard erre un court instant sur le zombie et puis je reprends. "Je vais un peu partout depuis le début de l'épidémie en fait." Je ne mentionne pas l'horreur à laquelle j'ai du faire face en ayant la bonne mauvaise idée de tenter de rentrer chez moi. "Ca craint." Je soupire en m'affalant à moitié sur le comptoir. Mais sa nouvelle question me fait redresser la tête. Je jette un bref coup d'oeil dehors et comprends pourquoi ça la préoccupe. "Pas avant un moment. Sauf si tu cours très très très vite." Je hausse une nouvelle fois les épaules. "Personnellement je ne prendrais pas le risque. Autant garder ses forces à l'abri. Tant qu'ils ne nous repèrent pas, on ne risque pas grand chose. Normalement." C'est plus fort que moi, je me sens obligé de rajouter ce dernier mot. "Il suffit de faire profil bas un moment et ça ira." J'essaye de me faire un peu compatissant et de la rassurer. Si c'est la première fois qu'elle voit des contaminés d'aussi près, c'est clair que ça fait un choc. J'hésite un court moment, parce que je l'ai déjà entendu exprimer des regrets à ce propos, mais je suis tout de même curieux. "C'est vraiment la première fois que tu sors de chez toi ?" Elle a peut-être trouvé un groupe organisé dès les premiers jours, c'est ce qui leur a permis de survivre aussi longtemps sans prendre de risques. Elle connaît donc peut-être un endroit sécurisé au milieu de toute cette pagaille.. ? L'espoir fait briller mon regard, même si je tente de ne pas trop me faire d'illusions.
Re: Papier WC & dosettes de café Sam 17 Oct - 15:45
Papier WC et dosettes de café
ft. Alexander Clavell
Cette conversation est une succession de non-dits ou de parades. Chacun semble éviter au maximum les questions de l'autre tout en tentant d'en savoir d'avantage. Une attitude paradoxale mais légitime en l'état actuel des choses. Un long silence s'installe quand je pense à l'instant où mon chemin se séparera de celui de mon interlocuteur. Alexander a l'air plutôt confiant quant à notre fuite : il est de toute évidence habitué à ce genre de situation... comme à peu près tout le monde à vrai dire. De mon côté, j'ai bien moins foi en mes chances de pouvoir rentrer chez moi ou pire, de m'en sortir vivante. Parfois, je me demande presque si cela ne serait pas mieux d'en finir ainsi... mais j'ai trop peur de mourir pour m'y résoudre vraiment. Je soupire brièvement ; ce ne sont pas ce genre de pensées qui vont m'aider à me sauver.
« Alors nous n'avons plus qu'à attendre... »
De temps à autre, je jette un bref coup d’œil à travers les planches de bois faisant office de barricade au niveau des fenêtres. Au bout de la rue, j'aperçois un groupe de morts-vivants qui tourne en rond. Mon pessimisme est tel que j'ai l'impression qu'ils ne s'en iront jamais. Pire, j'en viens à espérer que d'autres pauvres innocents attirent leur attention assez longtemps pour que je puisse leur échapper. L'égoïsme, la peur... Ce chaos ambiant a tendance à faire ressortir le pire en nous. Et même si j'en suis consciente, j'ai bien peu de scrupule à l'égard de ce genre d'idées.
« C'est vraiment la première fois que tu sors de chez toi ? » La voix d'Alexander me fait revenir à la réalité. Je me redresse quelque peu, hésitant à lui répondre. Et puis je réalise que j'en ai déjà trop dit et que je n'ai plus rien à perdre.
« Pas vraiment. Enfin, disons que c'est la première fois que je m'éloigne autant de chez moi. Jusqu'ici, je me contentais de petites expéditions dans des épiceries environnantes pour refaire mon stock de nourriture, et seulement lorsque le périmètre était sur et que je n'avais plus le choix. Je n'ai jamais pris le moindre risque... jusqu'à aujourd'hui. Et voyez où j'en suis. »
À nouveau, je regrette cet élan de curiosité qui m'a poussé à franchir le porche de mon magasin.
« Vous êtes la première personne que je rencontre depuis le début de l'épidémie... La première personne encore en vie, j'entends. » Je lève les yeux au ciel. « Quand tout ça a commencé, j'ai aperçu des survivants se battre à mort pour des vivres. Ça m'a tout de suite confortée à l'idée que je m'en sortirais sans doute mieux toute seule. »
Un grossier mensonge pour ne pas avouer que je suis la raison même pour laquelle j'ai plus peur des vivants que des morts. J'ai bien vu de quoi j'étais capable pour survivre. Alors pourquoi les autres seraient différents ? Je poursuis mes propos hypocrites avec un naturel qui me déconcerte moi-même.
« Depuis, j'ai toujours pris soin d'éviter de croiser le chemin de quiconque. » Je marque une pause avant d'enchaîner plus légèrement. « J'ai bien vu des groupes s'entraider mais... j'ai bien trop peur de faire confiance aux mauvaises personnes. » Je réalise que c'est l'ouverture parfaite pour détourner la conversation et revenir au sujet précédemment interrompu par la chose qui gît encore sur le sol. « Qu'en est t-il de vous ? Vous n'avez pas eu le temps de me répondre tout à l'heure. » À ces mots, mon regard se dirige vers le mort-vivant. « À moins que vous ne souhaitiez pas divulguer trop d'informations à ce sujet. Ce que je comprendrais. »
Alexander Clavell MdJ sadique & insomniaque notoire
Re: Papier WC & dosettes de café Mar 27 Oct - 19:02
Papier WC & dosettes de café
Mel' & Alexou
Je l'écoute attentivement en essayant d'ignorer sa pelle alors qu'elle m'explique sa stratégie de survie. C'est tout de même incroyable qu'elle n'ai pas eu davantage d'ennuis jusqu'à chez elle. Mary avait probablement adopté le même mode de fonctionnement en attendant que je revienne, et... Bref. Je secoue la tête et j'essaye de diminuer ses regrets en haussant les épaules. "Ca serait arrivé un jour ou l'autre, ne t'en veux pas trop." C'est un constat un peu pessimiste, mais surtout réaliste. "Tu as même eu de la chance d'avoir tenu si longtemps sans ennuis.." Je ne donne pas de détails, mais j'appuie mon argument en hochant la tête, pour faire comprendre que je sais de quoi je parle. Je sais que trop bien même. Je frissonne en me demandant combien de maisons les assassins de Mary ont bien pu envahir de la sorte. Si ça se trouve, à un jour près Melody aurait pu être la suivante. Je serre les poings alors que ce sentiment d'injustice s'empare à nouveau de moi.
Heureusement, mon interocutrice reprend la parole, et je me concentre sur elle. Mais ce qu'elle me raconte me brise le coeur. Oui, l'humanité est tombée bien bas. Je passe mes mains sur mon visage pour camoufler cet instant de détresse qui s'empare de moi. Ils se sont battus à mort... A mort mon dieu... Peut-être que Mary est morte en voulant défendre une boîte de petit-pois ? J'écoute Melody qui continue d'exposer son raisonnement. Une logique qui tient parfaitement la route, surtout venant d'une jeune fille armée d'une simple pelle. Je hoche silencieusement la tête pour approuver son choix de solitude alors que mon regard est perdu dans le vide. J'ai eu la chance de rencontrer les bonnes personnes au bon moment. Dès le début, j'ai été plongé dans la galère. Il n'y a pas eu un instant de répis, un instant où l'on se sentait chez soit et en sécurité. La vie d'avant, c'est comme ça qu'on désigne tout ce qu'il y avait avant que l'épidémie ne balaye tous nos espoirs et nos repères. Maintenant nous ne sommes plus que des survivants qui se cachent et qui fouillent un peu partout comme des animaux pour continuer à vivre un peu plus longtemps.
Soudain Melody me tire de mes songes morbides en me renvoyant la question. Je lui souris lorsqu'elle affirme que je ne suis pas obligé de répondre. Ca n'est pas comme si je perçevais une grande menace chez elle... "Non, je n'ai pas tout à fait eu la même chance - si on peut appeler ça comme ça." Je lève les yeux au ciel. Quoi que quelques jours de répis face à l'épidémie, ça reste tout de même appréciable selon moi. Je donnerais cher pour remonter le temps et m'empêcher de finir dans cet hôpital au mauvais moment. J'aurais pu rester avec Mary. J'aurais pu changer beaucoup de choses. Mais ça n'est plus possible, concentre-toi sur le présent Alex. "J'ai été coincé dans cet hôpital dès le début." Je soupire face à ces souvenirs fort chaotiques. "Mais j'ai eu la chance de rencontrer rapidement les bonnes personnes." Un petit sourire apparaît sur mes lèvres alors que je songe aux autres. C'est vrai, j'ai de la chance. "Alors c'est vrai que ça implique de prendre des risques, mais des fois, ça aide vraiment d'être avec d'autres personnes. Ca sauve la vie, même." Que ce soit physiquement ou psychologiquement d'ailleurs. Mais ça, je ne lui dit pas. Elle le découvrira bien vite par elle-même, ce sentiment de solitude intense qui s'empare de nous la nuit, avec tous les cauchemars et les crises de panique. C'est sûr, seul j'aurais perdu pieds depuis longtemps déjà. Alors indéniablement, je me sens obligé de la questionner à nouveau. "Tu as des proches dans le coin ? Des amis ? Quelqu'un ?" Quelqu'un d'encore vivant, j'entends. Mais je ne l'ajoute pas de vive voix, elle comprendra. Quoi que l'alcool commence à m'engourdir le cerveau.