Re: Why do we fall ? - ft. Lucy Greed
Lun 21 Mar - 2:05
Un grognement mécontent m'échappe alors que je sens les petites mains de Charline se poser sur moi. J'entends sa voix claire et aïgue s'inquiéter et m'ordonner de me relever, mais mon corps pèse de tout son poids sur le sol. Elle me tire et soulève à peine mon bras alors que ma tête tourne encore sous le choc. J'aimerais qu'on me laisse tranquille. Est-ce qu'on ne peut vraiment jamais être tranquille dans cette ville ? Si c'est ça la vie maintenant, je n'en veux pas. Je n'en veux plus. Je repousse péniblement la petite d'un geste fatigué, mais elle insiste cette sale gosse ! Je finis par ouvrir les yeux pour lui jeter un regard mécontent en la fixant tout droit dans les pupilles, mais la plus grande arrive à ce moment.
Elle attrape la petite pour la repousser derrière elle et se penche vers moi pour tenter de me relever à son tour. Alors là effectivement, ça change tout. Je sens le sol me quitter. Est-ce que je vole ? Je pèse de tout mon poids sur la pauvre femme jusqu'à ce que je me souvienne comment tenir sur mes jambes. Je tente plus ou moins adroitement de descendre le reste des marches avec l'aide de la fille et je me demande mille fois comment j'aurais pu faire si elle n'avait pas été là. Je serais probablement mort dans ces escaliers froids et métalliques. Ca ne s'est vraiment pas joué à grand chose. J'écoute le plus attentivement possible cette rencontre fortuite, et je hoche vaguement la tête face à ses instructions.
"Merci.." Je l'ai murmuré, mais je l'ai dit. C'est vrai qu'elle m'aide en retour, mais elle n'était pas forcée de le faire. Combien de survivants sont assez peu scrupuleux pour abandonner un pauvre gars trop honnête derrière eux face à la peur de se faire bouffer vivants ? La totalité, moi je dis.
Pourtant la fille me traîne comme elle peut. Elle n'a pas menti, elle me laisse m'effondrer à l'arrière de la voiture, et je m'étonne qu'elle use d'un tel moyen de transport dans Oakland.
"Tu vas attirer tous les zombies de la ville." Je marmone sur un ton critique, mais je laisse tomber ma tête contre la vitre. Je suis à bout, et peu importe les conséquences de ce voyage, je n'ai pas la force de faire un pas de plus maintenant. Alors malgré mes avertissements, je ne bouge pas. Je ne suis pas contre un petit tour. Et je pourrais presque me laisser bercer par le mouvement de la voiture, mais je me rappelle les évènements tout récents, et je me redresse un peu pour briser le silence soudain.
"Je suis désolé...pour l'autre fille." Je ne sais pas vraiment ce qui me prend de sortir un truc pareil, parce que ça n'est clairement pas mon genre, et puis même pas ma faute si elle est morte. Mais j'ai le vague sentiment que c'est la bonne chose à dire. C'était une perte brutale et inattendue, et elles se sont toutes les deux vites remises. J'admire leur force, parce que même si elles n'étaient peut-être pas très proches, je n'aurais jamais pu réagir avec un tel courage face à la perte d'Emily. Alors le peu de réconfort que je peux apporter, je leur accorde sans vraiment me poser de question.