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 (S6J2) Wake me up before you go, go [Alexander]
William Hawke
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William Hawke
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(S6J2) Wake me up before you go, go [Alexander]   
Lun 15 Déc - 18:13
Une seconde. William aurait juré qu’il ne s’était assoupi qu’une seule petite seconde. La nuit commençait à tomber et il n’avait pas dormi la nuit d’avant pour monter la garde, alors dans la faible chaleur de la maisonnette où lui et Alexander avaient passé la nuit, il avait fermé les yeux. Un tout petit instant, c’était vrai… Seulement, un petit instant c’était bien assez pour que Rose se fasse la malle. Rose… Dès qu’il avait ouvert les yeux, le papa roux avait senti son cœur accélérer. Sa gamine, il ne l’avait pas vue, pas entendue. Pourtant d’habitude, elle n’était pas ce qu’on appelle une enfant discrète. En se relevant, il rejeta ses cheveux en arrière et commença à fouiller la maison. Son sang-froid le quittait à mesure qu’il trouvait les pièces vides. La voix tremblante, le roux continuait d’appeler sa fille. Elle ne pouvait pas s’être évaporée non, elle était forcément à l’intérieur. Cachée, oui. Il sursauta quand il entendit la porte s’ouvrir et se refermer, et dévala les escaliers qui menaient au couloir de l’entrée. Ils avaient eu de la chance n’empêche, d’avoir trouvé cette maison vide et ouverte, habitable le temps d’une nuit. La personne qui venait d’entrer, c’était Alexander bien sûr, et William se rua sur lui et l’attrapa par les épaules, le secouant sans vraiment s’en rendre compte.

« Rose, je la trouve pas, tu l’as vue ?? »

Il n’attendit même pas la réponse de son acolyte, il avait le pressentiment qu’elle était négative. Alors il remonta les escaliers quatre à quatre, ouvrant toutes les portes à la volée. Il n’y en avait que trois, certes, mais c’était tout de même du boulot. Son esprit s’embrumait de plus en plus, il n’arrivait plus à réfléchir. Alors il continua de fouiller l’étage, allant jusque dans les endroits les plus improbables. Mais il fallut se rendre à l’évidence : la maison ne contenait pas de petite gamine rousse. Le petit papa posa une main tremblante sur la poignée de la porte et l’abaissa. Sans aucune prudence, il sortit dans le petit jardin qui bordait la maison. Après avoir fait le tour trois fois, il s’adossa contre un des murs, la tête dans les mains, pour essayer de se calmer. Oui, il fallait qu’il respire, qu’il réfléchisse, il n’irait nulle part en étant affolé comme le dernier des cinglés. Inspire, expire. Il revint rapidement vers Alex :

« Je vais la chercher dehors, je reviens… »

Non, il ne pouvait pas lui demander de l’aider, il ne pouvait pas le lui demander encore une fois. Le cuisinier ne pouvait pas toujours risquer sa vie pour protéger la fille du roux. Alors il essaya de lui sourire et prit son tonfa avant de sortir. En courant. Gauche ou droite, voilà le choix qui se posait devant lui. Il tourna à droite, pour descendre la rue. Il ne savait pas pourquoi mais ça lui paraissait logique, Rose ne marchait pas très bien, elle n’aurait pas essayé de monter… Si ? Au bout d’à peine quelques pas, il entendit un petit gazouillis, plus bas dans la rue. Alors il se remit à courir comme un fou. Un mauvais pressentiment lui picotait les doigts.
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Alexander Clavell
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Re: (S6J2) Wake me up before you go, go [Alexander]   
Mar 16 Déc - 21:13
"Bordel de merde..." collé au mur de la maison qui fait l'angle, je n'ose plus bouger, plus respirer. Je viens de tomber nez à nez avec trois de ces bestioles. Par chance, la nuit tombe et les zombies n'ont pas eu le temps de m'apercevoir avant que je ne fasse demi-tour illico presto. Néanmoins, ils sont là, à errer. Je les entends, à quelques pas de moi seulement. Leurs grognements aléatoires me donnent des sueurs froides tandis que j'essaye de me concentrer pour réfléchir à un autre chemin qui me permettrait de rentrer sans avoir à confronter ces trois salauds. Honnêtement, je ne me sens ni l'envie ni la force de survivre à une telle aventure de taré.

Bon. Du calme. Après tout ça n'est pas la première de mes sorties en solo, et certainement pas la dernière. La situation n'est pas critique, pas encore. Alors, sur la pointe des pieds, je m'éloigne peu à peu des bruits, jetant régulièrement des coups d'oeils nerveux derrière moi. Je ne suis pas suivi par les contaminés, à mon grand soulagement. Lorsque je reconnais enfin la rue de la maison que l'on a choisi pour passer la nuit, j'ai l'impression que le stress généré par cette malencontreuse rencontre a bouffé la moitié de mon énergie, et en posant les yeux sur la porte d'entrée de l'abri, j'ai hâte de retrouver un semblant de sentiment de sureté. Cependant, je prends le temps de jeter un coup d'oeil aux alentours avant de m'assurer que la voie est libre. En plus des zombies, il faut aussi se méfier des vivants maintenant, prêts à attaquer les autres survivants pour voler provisions et matériel. Si c'est pas malheureux.

Hop, hop, hop en quelques roulades dignes de James Bond lui-même je rejoins notre planque dans la discrétion réincarnée. A peine ai-je ouvert la porte que je la referme avec la même rapidité. Ni vu, ni connu. Ahah. Fier de moi, je me débarasse enfin de mon sac en soufflant un coup tandis que je vois William descendre à ma rencontre. Je lève les yeux vers lui, un sourire fatigué mais satisfait sur le visage. Je ne sais pas par quel miracle ça a été rendu possible, mais je trouve qu'on se débrouille pas trop mal depuis qu'on s'est rencontré, Kait', Will et moi. On avait rien d'extraordinaire, il y a quelques semaines on ne se connaissait même pas. Et pourtant maintenant j'ai l'impression de les connaître depuis toujours. Chaque jour, il n'y a personne que je suis plus heureux de voir qu'eux. Et puis la petite Rose redonnait le sourire à tout le monde. En croisant son regard admirateur et naïf, on avait l'occasion de s'évader un peu de ce cauchemar et c'était toujours plus fort que nous, la petite nous arrachait un petit sourire béat à chaque fois. D'ailleurs, pendant ma courte expédition, je n'avais pas trouvé de nourriture, mais une petite peluche trop mignonne que j'avais emporté pour jouer avec Rose. Je suis sur le point d'informer William de ma trouvaille lorsque mon regard croise le sien.

Immédiatement, je comprends que quelque chose ne va pas. Mon sourire s'efface pour faire place à cet air inquiet et interrogateur. Mon sang ne fait qu'un tour lorsque le roux se jette sur moi en me secouant les épaules. Je l'écoute, désemparé. Rose ? Rose a disparu ?! "Ah.Euh..Ben.." Hébété par la nouvelle, je suis incapable de prononcer le moindre mot, mais William comprend vite. Aussitôt il me lâche et remonte les escaliers avec précipitation. Ah shit. Voilà que mon taux de sureté est redescendu à -72%. Elle ne doit pas être bien loin... Non ? Tandis que cette incertitude me traverse l'esprit, mon coeur se serre, l'inquiètude de William était bien trop grande pour que je ne la partage pas. Une fois que mon cerveau a tout à fait assimilé la nouvelle, je retrouve enfin un semblant de réflexion. "Rose ?!" Je me mets à appeler à mon tour dans la maison. Plus le temps passe et plus l'angoisse monte. Non, du calme. On va la retrouver. Ma petite voix a raison. Elle se cache probablement sous une table ou dans un placard en trouvant ça rigolo de nous voir paniquer comme des tarés... Bordel. Même le boulot me mettait moins la pression avant cette connerie d'apocalypse. Depuis que toute cette connerie de virus a commencé, c'était du "à chaque jour sa crise de nerf".

Voilà William qui redescend. Aussitôt, je l'interroge du regard, mais je comprends bien que sa recherche a été vaine. Merde. Mais qu'est ce que c'est que ce bordel ?! Je l'avais pas vu venir ce scénario. Enfin c'était quand même un truc de fou ! Rose était encore une pitchoune ! Elle ne pouvait pas avoir juste disparu comme ça ! Surtout sous la surveillance de William la papa-poule ! Mais une nouvelle dois, le roux tout affolé ne me laisse pas le temps de dire ou même de capter quoi que ce soit. Il s'empare de son tonfa et se casse tout seul dans la nuit pour aller chercher sa fille. A nouveau, mon sang ne fait qu'un tour. Bon sang mais ils vont me tuer ces deux là ! Ils sont bien de la même famille ! "William !!" Je l'appelle une première fois pour tenter de le retenir mais il claque la porte derrière lui sans prêter attention à mon appel. "Rah ! Putin !" Stressé, affolé, agacé, surpris et désemparé à la fois, je piétine un instant sur place, dépassé par les évènements. Que faire ? Laisser William se débrouiller pour reprendre des forces ? Certainement pas. Attendre Kait' pour lui expliquer la situation et monter un plan de recherche ? Combien de temps cela va t-il prendre ?! Finalement, la seule option qui m'apparaît, c'est de me jeter sur mon sac. Bordel, je ne peux décement pas laisser ce pauvre gars partir à la recherche de sa fille tout seul comme ça ! J'ai beau me sentir faible et effrayé, ma conscience m'empêche de réfléchir. Après tout, il n'y a qu'en étant inconscient qu'on arrive à faire des trucs bien des fois... Mes mains tremblent en fouillant mon sac pour trouver le couteau qui m'a sauvé la vie jusque là. La peur ? L'excitation ? Un peu des deux sans doute. Je sens déjà l'adrénaline monter et ma petite voix me hurle dessus pour que j'aille plus vite. Pourtant je ne peux pas m'empêcher de repenser aux trois contaminés qui se baladent un peu plus loin dans le quartier. Et si ils n'étaient pas les seuls à traîner dans ces rues ? Et si on tombait sur un groupe encore plus nombreux en pleine nuit ? Pire : et si l'on trouve les restes de Rose un peu plus loin dans la rue ?? Cette pensée m'horrifie, et c'est probablement ce qui doit être en train de clignoter en rouge, gras, souligné, gros caractères dans la tête du pauvre papa roux dehors. Il avait tracé comme un fou poursuivi par le diable. Lorsque j'ai enfin mon arme bien en main, je jette mon sac sur mon dos avant de me lancer à la poursuite de William. Une nouvelle fois, je l'appelle dans la nuit, tant pis si les voisins plus ou moins contaminés sont alertés, au point où on en est, je n'ai pas vraiment la présence d'esprit de traiter plusieurs problèmes à la fois. Cette fois, c'est une urgence de niveau 1. Je regarde nerveusement tout autour de moi sans aperçevoir grand chose. Depuis que l'électricité a été coupée, il est devenu bien dangereux de se balader la nuit. Je prie donc pour que les recherches ne s'éternisent pas tout en trottinant le long de la rue. "Williaaam ?" Je le rappelle un peu plus discrètement, en chuchotant presque. Je n'ai pas fait trois pas que j'ai déjà cette désagréable impression d'être observé... "Ah !" Je manque de le louper tandis que je l'aperçois dans une ruelle perpendiculaire. L'espace d'un instant, j'envisage de l'engueuler pour être partit si vite. Ok, l'inconscience c'était bien, mais à petite dose. Et puis si il essayait de me faire mourir de crise cardiaque, c'était presque réussi. Et alors que j'ouvre la bouche en fronçant les sourcils pour signaler ma présence, mon regard se pose sur le petit ange de la famille et ma colère reste en suspens. "Rose !" Le nom m'échappe tandis que je me sens à nouveau libéré d'une énorme pression. Elle est là, à gigoter dans les bras de son papa. "Bon sang ! Vous m'avez fait peur !" Je ne peux m'empêcher de protester un peu tout en laissant mes bras retomber le long de mon corps, brutalement soulagé de toute tension. "Bon les aventuriers, c'est pas pour vous presser, mais on ne devrait pas traîner dans le coin trop longtemps... On y va ?" Je suggère un peu nerveusement tandis que William ne réagit pas. Je le comprends le pauvre, il a du avoir sacrément peur lui aussi. Néanmoins, loin de moi l'idée de plomber l'ambiance, mais son calinou, il peut tout aussi bien le faire tranquillement à l'abri. J'ignore pourquoi, mais je ne le sens pas ce soir, je suis comme hanté par un mauvais pressentiment de malheur, et la seule chose qui pourra m'en débarasser, c'est un bon canapé bien moelleux dans lequel m'affaler, avec 4 murs solides pour me séparer des sales bestioles avides de chair fraîche.
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William Hawke
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Re: (S6J2) Wake me up before you go, go [Alexander]   
Ven 26 Déc - 18:40
Plus William courait, et plus le gazouillis qu’il avait entendu se transformait en une espèce de bruit étrange. Il n’arrivait pas à l’identifier, mais son instinct lui disait de courir plus vite, même s’il n’arrivait plus à inspirer de l’air, même si ses jambes étaient en feu. De temps en temps, il s’arrêtait pour écouter et repartait de plus belle. Il avait une fois entendu Alexander l’appeler, mais il n’avait pas le temps de s’arrêter pour l’attendre. Le roux aurait pu continuer à courir toute la nuit s’il le fallait, jusqu’à ce qu’enfin il retrouve sa fille. Au bout d’un moment, le bruit s’arrêta. Alors William continua à l’instinct. La lumière baissait rapidement et bientôt, il eut du mal à discerner les différentes formes, accourant parfois auprès d’objets qui, de loin, avait une forme humanoïde.

Et puis finalement, il arriva à un croisement. Une ruelle tournait à angle droit et, au fond, tout au fond de l’impasse, il y avait du mouvement. William se précipita sur la forme qui grognait et bougeait étrangement. L’espèce de cadavre qui était là était dans un état répugnant. Tout son corps suintait une espèce de liquide foncé et visqueux, il était décharné et dégageait une odeur infâme. Sans réfléchir, le roux abattit son tonfa dans la nuque du zombie. Le craquement qui se fit entendre ne présageait rien de bon pour ce pauvre infecté. Et le deuxième coup qui vint frapper son crâne n’était pas plus rassurant. Essoufflé, William tomba à genoux auprès de sa fille, elle était debout elle, et elle pleurait. Quelle chance elle…

Le papa n’eut pas le temps de finir la phrase qu’il avait en tête. A vrai dire il n’eut même pas le temps d’inspirer une nouvelle bouffée d’air. Il était coincé au milieu de sa trachée. Le corps de William ne réagissait plus. Seuls ses yeux s’étaient écarquillés, ils formaient à présent deux billes vertes qui fixaient la petite Rose. Elle pleurait en silence, aucun son ne s’échappait de ses lèvres, et elle tremblait. Elle se tenait le bras, en regardant son père comme s’il avait pu faire quelque chose pour elle. Mais tout allait bien oui, ça ne pouvait être que comme ça, hein ? Dans un geste fébrile, il attrapa la main de sa fille pour qu’elle découvre son bras. C’est à cet instant que son cœur se brisa réellement. S’il avait plus ou moins réussi à expirer jusqu’ici, il était sûr que son palpitant ne pouvait plus rien pomper. Plus jamais. Il suffoquait réellement. Le sang qui tachait le pull de Rose ne pouvait être que le sien. Avec des gestes mécaniques, il prit son poignet dans sa main et remonta la manche. Une morsure. Chaque seconde qui s’écoulait lui semblait plus insupportable de la précédente.

Mais William ne devait pas flancher. Il devait encaisser, il devait faire comme si tout allait bien, pour que le fruit de ses entrailles ne prenne pas encore plus peur. Doucement, avec un sourire crispé par les larmes qu’il retenait, le petit papa caressa la joue de sa fille. Il l’attira contre lui pour la serrer dans ses bras, en faisant attention de ne pas lui faire mal. Dans un état second, il la berçait, lui murmurait des paroles réconfortantes, embrassait tendrement son front. Les petits doigts de Rose vinrent toucher son visage, et ce fut bien trop pour ses nerfs. Une larme finit par rouler lamentablement sur sa joue, suivie de près par une autre. Ses épaules tremblaient de retenir ses sanglots et pourtant, il continua de serrer les dents. Il souriait pour Rose, un ultime mensonge. Et quand il sentit que les muscles de l’enfant de répondaient plus, il ne put s’empêcher de la secouer un peu. Comme si elle n’avait été qu’endormie. Il la secouait en murmurant son prénom, il fallait qu’elle se réveille maintenant. Mais bien sûr, elle n’ouvrit pas les yeux pour sourire à son père. Et lui, il pleurait comme un bébé, ses larmes dévalant ses joues pour finir dans les cheveux de sa fille. Sa propre chevelure tombait misérablement autour de son visage et des mèches avaient collé à sa peau. Du début à la fin, il avait été un piètre père. Il avait été responsable de la naissance d’un bébé dont il avait ignoré l’existence, et maintenant, il allait être responsable de la mort de ce petit être. Pire que sa mort. Mais il ne voulait pas y penser, il ne pouvait pas.

Ce fut la voix d’Alex qui sortit le roux de sa torpeur. Il ne bougea pas tout de suite, mais au moins il reprit conscience de ce qui se passait autour de lui. Sa fille semblait morte à présent, mais il savait que s’il laissait les choses continuer sans intervenir, elle se transformerait rapidement en un bébé zombie, avide de chair humaine. Il se remit à pleurer à chaudes larmes, à tel point que ses yeux avaient pris une teinte écarlate. Lentement, il détacha son regard de Rose pour relever la tête vers son compagnon. Il avait l’air si heureux, Alexander, il ne savait pas. Il devait s’être fait un sang d’encre pour lui et sa fille. Et William fut incapable de prononcer le moindre mot. Tout ce qu’il réussit à faire, ce fut de serrer un peu plus sa fille contre lui. Au bout d’un petit moment, il commença à débiter d’une voix étranglée un grand nombre de syllabes sans aucun sens, débuts de phrases qu’il n’arrivait pas à formuler.
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Alexander Clavell
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Re: (S6J2) Wake me up before you go, go [Alexander]   
Mer 31 Déc - 0:00
Je trépigne sur place, un peu nerveusement, en attendant une réaction de William. Finalement, il se décide enfin à bouger. Et au fur et à mesure qu'il se tourne lentement vers moi, le destin me colle petit à petit une gifle avec la force d'un autocar lancé sans freins à pleine vitesse dans une descente de montagne. Je remarque d'abord l'abscence de sourire et décide de mettre ça sur le compte du stress précédent. Je remarque ensuite ses yeux rouges et décide de mettre ça sur le compte de la panique précédente aussi. Oui, il ne s'est pas encore tout à fait remis de la disparition temporaire de Rose. Finalement, il serre un peu plus fort sa fille contre lui, et il me suffit de plonger dans le regard qu'il pose sur moi pour comprendre toute la douleur qui l'écrase en cet instant.

Aussitôt, mon sourire disparaît. "Qu..Quoi ?" Je demande, un peu inquiet. Quelque chose ne va pas. Immédiatement, mon instinct du mauvais présentiment reprend le dessus. Tandis que William tente vainement de communiquer, je prends petit à petit un regard horrifié. Parcouru d'une sueur froide, je fais un pas vers eux pour observer Rose de plus près. J'ai du mal à respirer. Quand je comprends enfin que Rose ne bouge plus, mes tremblements ont repris. J'ai l'impression de faire une chute de quinze mètres de haut et je ne sais pas par quel miracle je tiens encore debout. "Oh non..." Je souffle à peine dans un murmure. Je ne sais pas quoi dire, je ne sais pas quoi faire. L'esprit embué par les rires d'une petite Rose encore bien vivante et heureuse, je plonge dans le déni.

Après tout, c'est la première fois depuis le début de cette connerie que quelqu'un que j'apprécie vraiment fini par y passer. Non mais qu'est ce que je raconte moi ? Bien sûr que non Rose n'est pas morte, elle est juste endormie dans les bras de son père ! C'est tout à fait normal après le stress qu'elle a du avoir toute seule dans le crépuscule de cette ville morbide. Alors je coupe William en prenant subitement un air autoritaire, presque en colère, et je l'attrape par la manche pour le tirer vers moi. "Je pige rien à ce que tu racontes ! Allez, il faut qu'on rentre !" Je lui crie dessus comme s'il avait perdu les pédales, alors qu'au fond, je sais que c'est moi qui perd pieds. Mais je n'y peux rien, plus les secondes passent plus la panique me gagne. Il faut que je me réveille. C'est un mauvais cauchemar. La certitude d'un mauvais rêve me rassure quelque peu. Mais rapidement, l'angoisse m'étouffe à nouveau. Qu'est ce qu'on va dire à Kaitlynn ? J'imagine déjà sa réaction et je tremble un peu plus. L'état de choc me gagne, je le sens tandis que ma respiration s'accélère. J'ai été bien naïf d'imaginer qu'on allait pouvoir tous s'en sortir tranquillement sans problème. En fait, c'était même carrément logique ce qui arrivait là. Rose était la plus faible d'entre nous. Qui sera le prochain ? Voilà la question légitime qui aurait du me venir à l'esprit dès le début.

J'aurais bien besoin d'une bonne gifle pour me remettre les idées en place, mais au lieu de ça la confusion prend les commandes. J'insiste à nouveau pour que William me suive avec Rose. L'endroit est stressant, l'ambiance est étouffante et les ombres élargies par la pénombre ne font que me rendre encore plus nerveux. Le moindre petit bruit pourrait me faire sursauter. Je crois que si je reste une seconde de plus sur place je vais craquer. Alors je retourne vers la maison d'un pas rapide et déterminé, en veillant à ce que William me suive. Bordel c'est à cause de conneries du genre qu'ils allaient finir par y passer pour de vrai. Les sorties improvisées la nuit tombée, c'était vraiment pas une bonne idée.

Néanmoins, une fois la porte refermée derrière nous, je ne peux plus fuir la réalité. Réalisant que je me suis coincé moi-même, je garde un instant le dos tourné et inspire profondément. Mes tremblements se sont calmés. Il faut que je prenne sur moi, que je montre l'exemple à William. Se laisser déborder serait égoïste. C'est à moi d'aider le papa roux, pas à lui de gérer mes sautes d'humeurs de dépressif apocalyptique. Je me tourne donc finalement vers lui, plongeant mon regard déterminé dans le sien pour le confronter. "Alors, qu'est ce qu'il s'est passé ?" Je le questionne d'une voix claire et la plus neutre possible tout en posant à nouveau mon sac avant de m'approcher du petit corps "endormi" de Rose pour jeter un coup d'oeil à la blessure. Je me retiens de faire une grimace en voyant la morsure. Une nouvelle fois, mon coeur se serre, mais je m'efforce de garder mon calme en tentant de réfléchir à la moindre solution possible. "C'est moche, ces connasses de sales bêtes l'ont pas loupé.." Je marque une pause, inspire à nouveau et continue : "Il y a peut-être des médicaments dans cette maison. Je vais aller voir dans la salle de bain, tu devrais nettoyer la plaie en attendant." Non, je ne remarque pas que la petite poitrine de Rose ne se soulève plus, je ne remarque pas ses petits membres qui pendent sans vie dans les bras de son père. J'ignore combien de temps cette saloperie de virus met avant de contaminer un corps. Peut-être que si l'on est suffisament rapides ? Peut-être que la maladie n'influence pas tout le monde de la même façon ? Peut-être... Tant qu'il y a de l'espoir, y'a de la vie, non ?
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Re: (S6J2) Wake me up before you go, go [Alexander]   
Lun 26 Jan - 1:50
William ne résista pas quand son ami le tira pour le relever. Il se contenta de serrer sa fille un peu plus dans ses bras. Une fois debout, il essaya de parler, mais sa voix se bloqua une nouvelle fois au fond de sa gorge. Il essaya de lui faire comprendre que non, ça n’allait pas, et qu’il fallait faire quelque chose. Mais le brun préférait l’engueuler en lui faisant presser le pas pour rentrer. Au fond de son esprit, l’unique solution qu’il avait commençait à se montrer, mais il ne pouvait pas l’accepter. Il ne pouvait pas accepter le fait qu’il lui fallait tuer sa fille pour qu’elle ne devienne pas un zombie. Quel parent aurait pu ? Comme il réfléchissait, il suivait Alexander sans même y penser, machinalement. Mais ce dernier n’avait pas l’air de comprendre ce qui se passait, ou alors il ne voulait pas comprendre. Oui, il n’était pas idiot au point de ne rien capté, il avait forcément vu toute la détresse dans son regard.

Et enfin, ils arrivèrent dans la petite maison où ils avaient trouvé plus ou moins refuge. Le roux passa à peine la porte alors qu’Alexander restait dos à lui. Il referma la porte d’un coup d’épaule et resta là, planté comme un piquet, sa fille toujours serrée contre lui. A chaque seconde qui passait, il espérait qu’elle allait ouvrir les yeux et sourire. Qu’il allait se réveiller d’un sale cauchemar et ouvrir les yeux pour la voir tranquillement en train de jouer avec Alex. Que tout allait disparaître ou qu’il allait mourir lui aussi. D’ailleurs, comment est-ce qu’il pouvait survivre si jamais elle mourait vraiment ? Il préféra ne pas y penser et embrassa tendrement le front de sa fille. Son corps dégageait encore une douce chaleur et il en eut à nouveau les larmes aux yeux.

Ces larmes qui embuaient ses paupières s’effacèrent un instant pour laisser place à la colère. Voir Alexander agir comme si Rose s’était simplement égratigné le genou en tombant dans le jardin le mettait hors de lui. Il avait beau adorer le petit brun qui semblait réfléchir à toute vitesse, pour le coup il avait plutôt envie de lui hurler dessus et de le secouer comme un prunier. Toujours sans lâcher le petit corps sans vie qu’il portait, il appela doucement le prénom de son acolyte. Une fois, deux fois… Il semblait ne rien entendre, alors William haussa la voix. Non, il cria son prénom sans aucune douceur, et quand enfin il tourna la tête vers lui, il se remit à parler normalement.

« Merde Alex… Ça sert à rien les médicaments, tu vois bien qu’elle… Qu’elle… »

La voix du petit papa roux se brisa. Son menton se mit à trembler alors que ses jambes ne le portaient quasiment plus. Il finit par tomber sur ses genoux, serrant Rose comme si sa vie en dépendait. Est-ce que ses nerfs lâchaient ? C’était un euphémisme. Les larmes qu’il avait retenues roulaient sur ses joues alors que ses épaules étaient secouées de sanglots. Comment, comment pourrait-il continuer ? Il n’avait qu’une envie, c’était de s’allonger et de rester en position fœtale. Quand il avait pensé au début de l’épidémie qu’il n’était pas prêt à être père, il ne pensait pas qu’il aurait à faire face à une telle situation. C’était comme si tout à l’intérieur de lui tombait en lambeaux sans qu’il ne puisse y changer quelque chose. Son impuissance lui broyait le cœur et les entrailles, alors, sans relever la tête, il murmura à l’intention de son ami.

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Alexander Clavell
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Re: (S6J2) Wake me up before you go, go [Alexander]   
Sam 7 Fév - 18:20
J'ouvre les placards au hasard en ignorant le tremblement de mes mains, mais au fond de moi, je sais bien que ça n'est plus qu'une question de minutes. Il va falloir accepter la vérité maintenant. Déjà j'entends faiblement William qui essaye de m'interpeller. Un cri lointain qu'il me semble d'abord facile d'ignorer. Et puis brutalement, il se rapproche, me hurle dans les oreilles et me force à ouvrir les yeux. Je stoppe enfin ma vaine recherche. D'abord immobile, dos à lui, le regard perdu dans le vide tandis que je sens mon coeur battre à toute allure dans ma poitrine, je reste silencieux. Le papa tente de mettre des mots sur ce qui est en train d'arriver, mais échoue une nouvelle fois.

Tandis qu'il cède finalement à la pression en s'écrasant au sol, je prends une large inspiration, j'expire lentement et je tente de calmer mes pensées qui vont trop vite pour avoir une quelconque logique. Finalement, je me retourne enfin vers lui pour confronter une nouvelle fois la scène. William craque et évacue sa détresse à travers les larmes. Etonnement, cette vision me fait l'effet d'une douche froide. Je réalise combien j'ai été égoïste de réagir ainsi. En refusant de voir la situation comme elle est, je n'ai prêté aucune attention à la douleur de mon ami.

Lorsque William me demande finalement de l'aide sans oser croiser mon regard, ces mots me font l'effet d'un poignard. Mais au fond, je sais que c'est à moi de le faire. Je ne peux pas laisser tomber le pauvre papa dans un tel moment, et l'on ne peut décemment pas abandonner le petit corps de Rose dans un tel état. On ne peut pas permettre qu'elle devienne une de ces choses dehors... Alors je ravale mes protestations, je n'ai plus le choix. Je m'approche de lui, et pose une main sur son épaule. "Je vais le faire." Ma voix est étonnement très calme. Dès lors que j'en ai fini de lutter avec la fatalité, je me sens tout de suite mieux. Aucune larme de monte à mes yeux. Je sais ce qu'il me reste à faire. Je ne dois pas y réfléchir, je ne veux pas. Je serais rapide et je n'y penserais plus, jamais.

Je n'ajoute rien. Je laisse le papa roux dire un dernier au revoir à sa fille, puis je la soulève doucement. Son petit poids détendu par le sommeil de la mort ne pèse presque rien dans mes bras. Nous ne savons pas combien de temps il nous reste avant que le virus ne la transforme tout à fait. Il doit déjà avoir fait son chemin vers le cerveau. "Attends moi là d'accord ? Je reviens vite. Kaitlynn ne devrait pas tarder." Je parle d'une voix douce à William qui semble complètement anéanti. Alors pour mettre fin à la situation le plus rapidement possible, je ne m'attarde pas davantage.

Une fois dans le jardin, je remplis mes poumons de l'air froid de l'extérieur. Malgré tout, j'ai l'impression de suffoquer. Sans prêter la moindre attention à la brûlure glaciale de la nuit, je dépose la petite princesse sur la terasse avec une infinie douceur. Elle ne sourcille pas d'un poil. Et tandis que j'observe son petit visage endormi, accroupi à côté d'elle, je suis brutalement surpris par un sanglot. D'une main, je m'empêche de faire le moindre bruit, mais je sens mes forces me quitter. Toute ma détermination s'est soudainement envolée. Mais je ne peux pas m'enfuir. Alors je me détourne de Rose, je me remet debout tant bien que mal en respirant par à-coup, je vais farfouiller rapidement dans la cabane à jardin juste à côté, et m'empare d'une pelle. Je ne peux pas le faire avec l'arme que j'ai utilisé pour tant d'autres. Pas avec Rose. J'empoigne la pelle avec toute la force qu'il me reste, reniflant entre deux sanglots à moitié retenus. Chaque pas que je fais en direction du petit cadavre me demande une énergie folle. J'ai la tête qui tourne, je zigzague à moitié et la distance qui me sépare d'elle à l'air de s'agrandir. Pourtant je ne fléchis pas. Arrivé devant elle, je soulève la pelle qui a l'air de peser trois tonnes, et en serrant la machoîre, je la rabats presque aussitôt sur la tête. A nouveau, je suis étranglé par un sanglot. Pourtant, cette fois je resserre ma prise sur l'arme et je refrappe, encore et encore. Je ne m'arrête qu'une fois certain que le cerveau est détruit. En sueur malgré le froid terrible, je suis brutalement pris de nausées face à la forte odeur de sang qui me monte soudainement aux narines. Je lâche la pelle et tombe à genoux pour recracher le peu de choses qui restaient dans mon estomac.

J'en peux plus. Je suis à bout de force. L'esprit vide, je trouve tout de même mystérieusement la force de me relever. Je reprends la pelle et creuse immédiatemment un trou au fond du jardin, sans accorder le moindre regard à ce qu'il reste de Rose. Les larmes coulent silencieusement sur mes joues, mais je n'éprouve plus rien. J'avais cru ce petit groupe invincible. Mais à nous quatre, on s'en était trop bien tirés jusqu'ici. Il était temps que la réalité nous rattrape, et la mort avec elle. A ce rythme, on allait tous y passer. En quelques semaines, le monde qu'on avait connu était mort. J'ai désormais la sensation d'enterrer mes derniers espoirs avec Rose. Je dépose le petit corps avec tendresse au fond de la tombe improvisée et le recouvre aussitôt. Je ne veux pas mémoriser ces instants, même si je sais d'avance que je ne pourrais pas les éviter dans mes futurs cauchemars.

Quand j'en ai enfin fini, je me débarasse de la pelle en la balançant chez les voisins. Je ne veux plus jamais revoir ce truc de ma vie. Une fois de retour dans la maison, j'abandonne ma veste tâchée de sang dans un coin et je cherche William. "William.. ?" Je l'appelle d'une voix hésitante. Je trouve le robinet de la cuisine et en profite pour me rincer la bouche et le visage. Les forces me manquent de plus en plus. Je rejoins le salon d'un pas lent et ma vision se brouille au moment où je m'effondre dans le canapé. Et maintenant, que dire ? Que faire ? Je ne peux pas y réfléchir maintenant. Mais je suis inquiet pour le jeune roux. J'espère qu'il ne fait rien de stupide. Alors je lutte une dernière fois contre la fatigue pour le retrouver et lui dire qu'il peut au moins aller se recueillir sur la petite tombe.
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William Hawke
MdJ sadique & Maniaque du capslock
William Hawke
Survival Coins : 123
Age : 29

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Re: (S6J2) Wake me up before you go, go [Alexander]   
Jeu 19 Mar - 16:25
La main d’Alexander sur l’épaule de William lui sembla brûlante. Etonnement, il aurait préféré que jamais il ne se retourne, que jamais il ne fasse les quelques pas qui les séparaient. Car ces pas n’étaient pas vides de sens. Si le brun venait, c’était qu’il avait compris, et comme il venait de le dire, qu’il allait faire ce qu’il avait à faire. Encore une fois, le petit roux resserra son étreinte autour de sa fille. Elle était morte, c’était un fait, mais s’ils ne faisaient rien, elle allait bientôt se réveiller, transformée en un horrible morceau de chair vivant et affamé. Cette idée lui retourna l’estomac, formant une boule au creux de son ventre. Il observa une dernière fois le visage de sa fille qui paraissait tellement calme, apaisé. Sa vue était troublée par les larmes. Tendrement, il déposa un baiser sur le front de la petite fille et laissa Alexander la prendre dans ses bras. Faible, il était faible, encore. Il ne bougea pas d’un pouce, restant à genoux au sol sans regarder son ami emporter le petit corps de sa fille. Il n’avait pas été capable de garder Rose en vie, et il n’était pas non plus capable de prendre ses responsabilités et de s’assurer qu’elle ne se transformerait pas. Il s’en voulait tellement, pour Rose, mais aussi d’obliger son ami à faire un truc pareil.

Il y eut un moment de latence. William avait cessé de pleurer, il était vidé, totalement vidé. Il n’y avait plus aucun bruit, Alexander était sorti avec Rose, et le silence était tombé. Ce dernier oppressait terriblement le roux, qui n’arrivait toujours pas à bouger. Son souffle était saccadé, incroyablement lent, presque à lui donner des vertiges. Ou peut-être que c’était la situation en elle-même qui lui faisait tourner la tête. Ca ne pouvait pas être possible, c’était un cauchemar, un sale cauchemar…

Les yeux du jeune papa s’écarquillèrent quand enfin, le silence fut brisé. Un bruit de choc, quelque chose de métallique, et un craquement d’os, atroce. Un deuxième coup se fit entendre et ce fut trop pour lui. Avec des gestes trop mécaniques pour être naturels, il se rua dans les toilettes et s’y pencha pour vomir. Plié en deux, il finit par tomber à nouveau au sol et des larmes revinrent tremper ses joues. De là où il était, il pouvait toujours entendre ce qui se passait dehors, alors il posa ses mains sur ses oreilles, essayant comme un enfant de ne plus rien entendre, en appuyant de toutes ses forces. Mais les bruits résonnaient dans sa tête, revenaient, se répétaient sans arrêt. Il savait bien ce que c’était, il savait et il ne pouvait pas s’empêcher d’imaginer. William était submergé par des images horribles, que son imagination rendait encore pires. Tout se mêlait, les souvenirs comme les choses qu’il imaginait, comme s’il vivait un cauchemar alors qu’il lui semblait qu’il était encore éveillé… Et puis le silence revint. Le rouquin réussit à se redresser, lentement, retirant progressivement ses mains de ses oreilles pour s’assurer que le bruit ne recommencerait pas. Il n’arrivait plus à penser, trop épuisé, mais il savait qu’il devait remercier Alexander, il avait envie de le voir, il avait envie de lui dire à quel point il était désolé de l’avoir mis face à une telle situation, et il voulait aussi qu’il lui dise que tout ça était faux, que rien ne s’était passé…

En titubant, William sortit de la salle de bains, pour se diriger dans la direction d’où venait la voix d’Alex. Il finit par tomber sur lui à la sortie de la cuisine. Les yeux du brun étaient rougis presque autant que ceux du jeune papa. Alors il avait fait une tombe à la petite fille ? Un sourire triste passa sur le visage du roux. S’il n’avait pas réussi à la protéger, au moins grâce à Alexander elle serait en paix, personne ne viendrait la sortir de son dernier lit. Ni les vivants, ni les morts. Soutenir le regard de son ami était trop difficile. Il avait tellement échoué dans son rôle de père, il avait tellement honte. En fixant ses pieds, il se mit à tordre ses doigts, essayant de reprendre ses esprits pour tenter de formuler une phrase compréhensible.

« Pardon Alex, je suis… Je suis désolé, pour tout, pour… »

Une nouvelle fois, sa voix se brisa. Mettre des mots sur ce qu’il ressentait était une épreuve trop difficile. L’intérieur de son corps brûlait d’une douleur violente, il savait que plus rien ne serait comme avant. Il avait l’impression qu’il ne pourrait plus jamais rire, plus jamais ressentir de la joie. Sans rien dire de plus puisqu’il n’en était pas capable, il tourna les talons. L’air dehors enflamma un peu plus ses poumons et il resta un moment, l’air hagard, sur le pas de la porte. William finit par repérer le petit tas de terre, au fond du jardin. Lentement, les mains tremblantes, il s’approcha. Il restait une petite fleur entre les mauvaises herbes qui avaient poussé, alors il la cueillit délicatement pour la déposer sur la tombe. Il y eut encore un moment de flottement, où le roux fixa la petite fleur sans bouger. Et puis le poids de son désespoir lui fit à nouveau plier les genoux. Il heurta le sol dans un bruit mat, sans se faire mal. Qu’est-ce qui aurait pu lui faire mal de toute façon, après ça ? Ses yeux ne pleuraient plus, ils étaient simplement écarquillés, vides, et ses doigts caressaient mécaniquement la terre fraîchement retournée alors qu’il murmurait des paroles qu’il ne s’entendait même pas prononcer. Des mots d’excuses, des mots d’amour, des adieux à cette petite fille qu’il aimait tant. Sa fille.
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