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Joyeuses fêtes à tous !
Tout le Staff vous souhaite de très joyeuses fêtes ! Manger comme des gros, buvez avec modération (hinhinhin) et faîtes des bisous à votre tante sexy pour nous ! <3
Quatre jours se sont écoulés depuis que je me suis enfui. J’ai regretté mon geste après la première nuit passé seul, mais je n’ose pas revenir, je ne sais pas comment retrouver les amis que j’ai laissés. La première nuit a été la plus difficile. Autant le dire, j’ai voulu partir sans jamais me retourner et j’ai eu peur, seul, dès que le soleil a commencé à se coucher. Pas moyen de dormir puisque personne n’était là pour veiller, personne pour parler, rien. Je suis désespérément seul depuis quatre jours et je crois que je suis en train de devenir cinglé. J’ai finis par dormir un peu, quand j’ai réussi à trouver des maisons vides à barricader. Je n’arrive toujours pas à savoir si oui ou non, j’ai envie de mourir. Je pense que ce n’est qu’une question de jours parce que je ne sais toujours pas me battre. Tout ce que je fais, c’est fuir, errer, toujours. J’ai envie que tout cela finisse et pourtant, je ne m’arrête pas. Je continue de courir pour une seule raison, et elle porte le nom de mon meilleur ami. Alexander. Comme je regrette de l’avoir laissé derrière moi. Je donnerais n’importe quoi pour revenir quelques jours plus tôt, pour que nous ne nous disputions pas. Si j’avais su comment tout aurait fini, j’aurais laissé la famille dehors et tant pis.
Je continue de marcher sans but, les mains dans les poches et mon hachoir à la ceinture. Je ne regarde même pas où je vais, je fixe le sol devant mes pieds en me fiant à mon ouïe pour repérer un zombie si jamais il y en a un. J’imagine que je l’entendrai. Et puis sinon, c’est que c’était mon heure. Un sourire traverse mon visage à cette pensée macabre. Je laisse toute ma vie entre les mains du hasard, du destin peut-être. J’ai marché presque toute la journée. Il commence à faire sombre alors que j’arrive près d’une église. Mon sang se glace. Je suis déjà venu ici. C’était il y a longtemps, j’étais venu avec Kaitlynn. C’était ici qu’Alexander avait trouvé Setsuna, nous étions repartis à quatre. Et aujourd’hui, je suis ici, tout seul. J’ai envie de pleurer, mais je n’y arrive plus. Mes yeux piquent depuis que je suis parti, suite au manque de sommeil et à toutes ces larmes que j’ai versées avant. Alors je ne pleure plus. Je me contente de regarder les lieux avec un regard vitreux et fatigué.
Doucement, je m’assois sur un banc devant l’église avant de glisser ma tête dans mes mains. Qu’est-ce que j’ai fait ? Pourquoi tout se passait si bien avant ? J’ai l’amer impression que je suis en train de payer les quelques moments agréables passés avec les autres. Pour notre course en caddie, pour notre virée dans l’aquarium, des heures et des heures de solitude. Je me demande comment nous avons pu en arriver là. Nous nous entendions si bien… La colère passée, je n’arrive plus à comprendre comment j’ai pu vouloir partir. Alex était peut-être énervé mais… J’ose espérer qu’il ne m’a pas détesté au point que je le croyais en m’en allant. Et maintenant… Maintenant, je n’ai plus qu’à espérer, attendre. Je voudrais le revoir une dernière fois. Et à cette pensée, je vois une silhouette passer. C’est un homme, j’en suis sûr. Il a traversé rapidement, et mon cœur s’emballe. Je suis fatigué alors je suis sans doute un peu stupide, mais je suis sûr que c’est Alexander. Il m’a retrouvé, encore une fois, j’en suis persuadé. Aucune prudence, rien depuis longtemps. Je me lève et je me mets à courir vers la silhouette. « Alex ! Alex ! » Je crie de toutes mes forces pour que mon meilleur ami sache que je suis là, que c’est enfin terminé.
Je me baladais tranquillement dans un petit parc lorsque j'étais tombé sur l'église. Elle était pas très belle, un peu moche même, mais j'avais rien de mieux à faire que du tourisme. Alors j'ai décidé d'entrer. En plus, ça m'avait poussé à réfléchir. Est-ce que le pouvoir de Dieu peut repousser les zombies ? Est-ce qu'ils peuvent être exorcisés ? Est-ce qu'ils ont encore une âme ? Mais aussi loin que je me souvienne, aucun film d'horreur, jeu vidéo ou autre support en tout genre n'a traité de la question. J'avais donc décidé de mener ma propre enquête.
"Allez Josh, mission de reconnaissance." Je m'encourage à voix haute en imitant la grosse voix autoritaire et agaçante de mon supérieur. J'aime pas ça, les missions de reconnaissance en solo. Je me sent seul et en danger sans mes camarades. Néanmoins, je ne vais pas resté planté éternellement comme un con devant la porte divine. Alors je me décide à pousser la porte le plus discrètement possible. Ca grince, ça raisonne et ça fait un gros "boum" quand ça se referme. je m'insulte silencieusement et entre en marchant sur la pointe des pieds, comme si ça allait me rendre invisible. Heureusement l'endroit ne semble pas servir de refuge à ces abrutis de zombies. Néanmoins, je note des traces de sang sur le sol. Prudence prudence. En particulier parce que je n'ai plus mon arme. Dans l'anarchie de la chute du barrage, j'avais juste eu le temps de courir. Si je croisais mon chef dans la rue, je me ferais sans doute défoncer. "Le matériel c'est la moitié de votre vie, alors on y fait attention Atherton !" Voilà que je recommence à imiter mon chef en parlant à voix basse. Je lève les yeux au ciel sans me rendre compte que je m'agace tout seul et j'avance dans la bâtisse. Je m'engage dans un couloir à la recherche d'un prêtre pour l'interroger sur le problème qui m'occupe l'esprit et tourne à gauche, dans la première pièce que je trouve. "Clear." Rien, ni personne. Je fais aussitôt demi-tour et essaye de la pièce de droite. Elle est déjà ouverte, et un bruit bizarre s'en échappe. Je m'en approche prudemment et passe seulement la tête à travers l'entrebaîllement dans la porte. "Oh merde.." Je chuchote à peine en voyant un prêtre dévorer un pauvre mec décédé au sol. Heureusement, je suis resté silencieux. Je ne touche même pas à la porte qui ferait probablement le même bruit horrible que celle de l'entrée, et quitte l'endroit le plus silencieusement mais aussi le plus vite possible. Il est temps de se tirer d'ici vite fait bien fait. Une fois encore, j'entends presque mon chef me râler après parce que je n'ai rien pour me défendre. Mais je m'en fout, je l'emmerde mon chef. Il avait quelque chose pour se défendre lui, et il est mort quand même. Putin d'épidémie trop chelou.
Mais alors que je traverse le couloir en courant le plus discrètement possible, une voix s'élève soudainement. J'ouvre de grands yeux choqués alors que je m'arrête brutalement en faisant volte-face. Putin mais c'est qui ce con qui hurle ?! Quelques secondes après seulement, un éclair roux surgit dans le couloir et me percute sans que j'ai le temps de capter quoi que ce soit. "Ow !" Je manque de me ramasser en arrière alors que celui qui vient de surgit s'aggripe à moi sans explication. Sur le coup je panique. J'ignore si les zombies ça sait parler, mais une forme humain qui me saute dessus sans prévenir, ça y ressemble fort quand même. Alors je sais que j'ai trop la classe, mais là ça va trop loin, même si l'homme n'a pas l'intention de me croquer. Je le repousse violemment en le forçant à me lâcher. "Putin mec, qu'est ce que tu fous ?!" Je le dévisage en fronçant les sourcils, mais je n'ai même pas le temps d'attendre une réponse. Dans le dos du roux, je vois le zombie sortir curieusement une tête dans le couloir. "Oh merde !" Je pointe mon doigt vers cette saleté de truc et envisage de tourner les talons sans demander mon reste, mettant fin à l'interrogatoire.
Je cours. Je cours en criant comme un con le prénom de mon meilleur ami, sans même regarder où je vais. Il fait un peu sombre et je crois que c’est comme ça que je percute quelque chose, un corps sans doute. L’espace d’un instant, j’ai peur que ce soit un zombie, mais ça n’a pas l’air. C’est un corps, c’est Alex ! Je pète complètement les plombs, je me jette sur cette silhouette, cet ami que j’essaie désespérément de retrouver. J’agrippe le corps et le serre contre moi, je veux tellement que ce soit Alexander que je ne prends pas le temps de vraiment vérifier. Je ne veux pas me rendre compte que cet homme que je sers contre moi n’est pas celui que je voudrais. Ils font la même taille, ils sont fins tous les deux, dans le noir, je force mon esprit à y croire. Et pourtant je sais. Je sais en serrant ce gars de toutes mes forces qu’il n’est pas mon meilleur ami. Je me suis trompé, je pourrais pleurer tellement je suis déçu, tellement j’ai espéré. Et l’étreinte se brise, quand ce pauvre inconnu me repousse avec force. En même temps je crois que c’est compréhensible, le pauvre. Il me pousse et je n’ai pas la force de le serrer encore contre moi. Je recule de quelques pas et je tombe sur les fesses. Je suis incapable d’expliquer mon geste, qu’est-ce qui m’a pris ? Je passe mes mains sur mon visage. Si je commence à avoir des hallucinations d’Alexander, je suis vraiment dans la merde. Encore un peu plus.
Il faut que je trouve une explication, que je m’excuse auprès de l’étranger qui a du se sentir quelque peu agressé par ma démonstration d’amour. Je tente un sourire, mais je ne sais pas s’il le voit. Il fixe quelque chose dans mon dos, et je comprends à son expression que ce n’est rien de positif. Je n’attends pas plus, je saute sur mes pieds et fais volte-face. Un zombie ? Ok. Il semble seul, peut-être que je pourrais réussir à m’en débarrasser. Du moins j’espère. Ça fait un moment que je ne me suis pas battu, je ne me sentais pas la force de le faire. Mais là, je crois que je n’ai pas trop le choix. J’attrape mon hachoir, toujours accroché à ma ceinture, et fais un pas vers cette sale bête.
[réussite càc : 19 + 2 = 21. Yeeeey]
Je crois que je balance toute ma déception dans la face du zombie. Sans aucune hésitation, ma lame s'enfonce dans son œil, direct dans le cerveau. Il s'écroule dans la seconde, mort pour de bon cette fois. Je ne peux retenir un sourire satisfait et me penche pour essuyer rapidement ma lame sur les vêtements du cadavre. C'est dégueulasse, je sais, mais ce serait pire de me trimbaler avec un couteau empourpré de sang séché. Non ? Je trouve que si. Je n'arrête pas de regarder le mort au sol, simplement pour ne pas me retourner vers l'inconnu. Je prie dans ma tête, puisque nous sommes dans une église. Je prie pour qu'il soit parti, pour que je ne sois pas obligé de mettre des mots sur mon coup de folie. Pourtant quand je me retourne, l'homme est toujours là. Pour la première fois, je regarde son visage. Je crois qu'il n'a aucun trait en commun avec Alex. « Désolé je… T’ai pris pour quelqu’un d’autre. » Oui voilà. Une simple erreur due à leur ressemblance frappante. Hum.
Le roux tombe en arrière et semble se réveiller brutalement. Il passe un instant ses mains sur son visage et je croise les bras en fronçant les sourcils. Il est défoncé ou quoi ?! C'est pas trop le moment là. En tant normal, j'aurais presque été content de lui faire un câlin après avoir passé tout ce temps en solitaire, mais là en plus d'avoir surgit de nul part, il l'a fait en attirant un putin de zombie sanguinaire droit sur nous. Je m'apprête alors à taper le sprint de ma vie pour sauver mes fesses mais je me rends compte que l'autre gars va carrément à la rencontre du zombie. Intrigué, je reste finalement sur place pour voir ce que ce taré en manque d'amour a l'intention de faire. J'espère qu'il ne va pas demander un câlin au zombie aussi. Sinon ça promet d'être franchement dégueulasse, et je ne veux pas voir ça. Les tripes à l'air du pauvre gars dans la pièce d'avant m'ont suffisament remué l'estomac pour la journée.
Mais contre toute attente, il sort un espèce de couteau et se jette sur le monstre. Ca fait un bruit un peu horrible, et puis le zombie arrête soudainement de s'agiter en grognant avant de s'effondrer par terre. Je reste sur place, les bras tendus le long du corps, comme un abruti. Ah ben ça alors, je m'y attendais pas. Si j'avais su que je venais d'être amoureusement agressé par un killer professionnel de zombie, je l'aurais peut-être gardé près de moi finalement. Toujours sans bouger et sans un mot, je le regarde faire attentivement. Il récupère son arme et la nettoie sur sa victime. Un peu glauque mais intelligent.
Et puis finalement, il se tourne vers moi et je croise son regard vert. Sa déception ne m'échappe pas, et je lui lance un regard interrogatif. Qu'est ce qu'il a encore ? C'est là qu'il m'explique enfin l'origine de la méprise. Allons bon, je lui pardonne. J'hoche la tête en signe de compréhension et je lui accorde même une petite moue désolée pour le faux espoir. "Désolé, ça n'est que moi." Je hausse les épaules en soupirant, mimant la déception de mon interlocuteur. Néanmoins, un détail me fait tiquer. S'il m'a confondu avec quelqu'un d'autre, un nouvel espoir fait briller mon regard. "Il y a d'autres militaires qui traînent dans le coin ?" Avec un peu de chance, je vais retrouver un collègue. Une connaissance. Un supérieur. Quelqu'un qui me donne des infos ou un truc à faire dans cette putin de ville fantôme. Je le fixe si intensément qu'il n'oserait pas me répondre non. Pitié pitié pitiééé. Dit ouiiii.
L’inconnu hausse les épaules, grimace, et moi je ne bouge pas. Je le fixe bêtement parce que je ne sais pas quoi faire d’autre. J’aurais tellement aimé que ce soit Alex à sa place. Il m’aurait sûrement engueulé mais au moins, il aurait été là. Comme je regrette d’être parti. Même si l’étranger me donne une forme d’espoir, sans que je sache pourquoi. Peut-être que le simple fait de voir quelqu’un me remonte un peu le moral. Je n’ai plus l’impression d’être le dernier survivant de cet enfer. Stop. A cette pensée, des images atroces m’arrivent en tête. Bien sûr que je ne suis pas le dernier, il y a Alex, Kaitlynn, River ! Ce que je peux être bête de penser des choses comme ça ! Je secoue la tête pour chasser les images qui ont essayé d’entrer dans mon esprit. Je refuse d’y penser. Catégoriquement.
Alors je me mets à marcher vers un endroit mieux éclairé de l’église, moins étroit aussi. Histoire que nous ne restions pas debout comme des abrutis au milieu de cette espèce de couloir. Je reporte mon attention sur le faux Alex. Voilà qu’il me parle de militaires. Il est con ou quoi ? Il s’attend toujours à ce que l’armée nous sorte de là ? Et puis soudain, en voyant ses habits, je percute. A moins qu’il n’ait zigouillé un militaire pour prendre ses vêtements et son équipement, il y a de fortes chances pour qu’il en soit un lui-même. J’opte pour la seconde option, parce qu’il n’a pas l’air armé et qu’un type qui bute un militaire m’aurait probablement tué aussi. Mais alors qu’est-ce qu’il fout là ? Je n’espère pas un miracle, vu l’état dans lequel il est. Est-ce qu’il faisait partie de ceux qui gardaient le barrage ? Est-ce qu’il a été envoyé là en reconnaissance ? Tant de questions que je ne poserai pas. Ou pas encore. Je ne suis pas bavard, je ne parle pas quand je ne suis pas sûr de ce que je dis. Avec Alex et les autres, c’était différent. Ils étaient mes amis, mon point d’ancrage, leur parler était quelque chose de naturel. Mais face à cet inconnu, je n’arrive pas à formuler des phrases.
Pourtant je ne veux pas décevoir le militaire. Enfin, je voudrais éviter de briser ses espoirs. Alors je me contente de hausser les épaules. « J’ai croisé personne, mais je suis pas dans le coin depuis longtemps. » C’est vrai quoi, il pourrait y avoir d’autres personnes, cachées, qui n’ont pas croisé ma route. J’espère sincèrement pour ce type qu’il pourra retrouver ceux qu’il cherche. Nous en sommes tous au même point. Je lui souris vaguement, juste parce que nous sommes dans le même bateau. Et finalement, je me force à parler, parce qu’on ne sait jamais. « Tu n’aurais pas vu un groupe de trois personnes ? Un brun qui fait à peu près ta taille, un tatoué et une fille… » Il paraît que l’espoir fait vivre.
En fait, pire que de la déception, c'est carrément de la tristesse que je lis sur le visage du roux. Il a du perdre quelqu'un dans la panique et voilà qu'il le cherche désespérement. Je compatis un peu parce que je sais ce que ça fait de se retrouver tout seul avec toutes ses interrogations. Et si c'est quelqu'un à qui il tient, c'est sans doute encore plus douloureux. La chute du barrage a été un massacre terrible, un cauchemar sans nom et une expérience qui me hantera probablement à vie. Mais au moins je suis à peu près sûr que je n'ai pas besoin d'espérer de retrouver un ami en vie dans cette galère. L'incertitude de l'espoir, ça ruine le moral à petit feu. Il m'a suffit de paniquer un peu au début, et puis je me suis relevé pour continuer à aller de l'avant. Ce pauvre homme à l'air coincé dans un état de semi-deuil plutôt douloureux. Il secoue la tête comme s'il discutait interieurement avec lui même et je le regarde faire demi-tour en haussant les sourcils. Ben il va où ?
Curieux d'en savoir davantage sur ce drôle de spécimen, je le suis alors qu'il se contente de retourner dans la grande salle. L'endroit est moins oppressant, plus lumineux et les vitraux sont jolis. Je fais courir mon regard dessus alors que je sens que mon interlocuteur m'observe. C'est un peu gênant, mais je lui laisse le temps de percuter que non, je ne suis définitivement pas le bonhomme qu'il recherche. Et puis une petite alerte se met soudainement à sonner dans mon esprit. Si ça se trouve, ce mec ne peut pas encadrer les militaires. J'ai fais le choix de garder la veste chaude et à mon nom de mon uniforme, mais certains civils en veulent à mort aux militaires qui ont ouvert le feu sur leurs amis il y a quelques semaines. Et ben je les emmerde. On a fait tout ce qu'on a pu, et j'assumerai mon statut jusqu'au bout. Mais je me méfie quand même de ce gars qui vient d'exploser un zombie en un coup de hachoir. On est jamais trop prudent. Néanmoins, il s'agit également de ma seule source d'information. Alors je reste poli et tranquille, essayant de me rappeler les cours super chiants de diplomatie qu'on avait pour apprendre à gérer les civils en situation de crise.
Malheureusement, je me prend également un faux espoir dans la face. Voilà, comme ça il y a un point partout. Je soupire et baisse les yeux en réfléchissant. Je ne sais même pas pourquoi j'ai espéré. C'est déjà un pur miracle que je m'en sois sortit, ce serait carrément inespéré qu'un autre membre de ma brigade ai pu survivre. J'hausse les épaules à mon tour en soupirant et lui souris. C'est pas grave, je vais m'en remettre. J'ai compris que je devais me démerder tout seul maintenant. Il me sourit à son tour et me questionne à nouveau. Je pose à nouveau mon regard sur les jolies vitres en faisant mine de réfléchir à sa question. Je ne sais même pas pourquoi je fais ça parce que je connais déjà la réponse. Je pose à nouveau mon regard sur lui et secoue la tête. "Ca me dit rien, non." Après autant de réponses négatives, j'ai un peu l'impression qu'on est les seuls survivants dans toute la ville. Je passe une main dans mes cheveux en me grattant la tête, un peu gêné. C'est vraiment déprimant comme conversation. "Ca fait un moment que je n'avais pas croisé quelqu'un, en fait." Je lui avoue en lui adressant un nouveau sourire, comme pour essayer de positiver. Allez on est pas tout seuls, on est deux. J'attrape une chaise qui traîne et m'assoit à l'envers dessus, dans la direction de mon interlocuteur, en m'accoudant au dossier. "Alors ça fait plaisir de voir qu'il y a encore des gens qui se battent dans tout ce merdier." J'ajoute en lui jetant une sorte de regard un peu admirateur, comme si sa présence parmi nous relevait un peu du miracle. "Je sais pas si c'est parce qu'ils sont tous morts dehors ou si c'est parce qu'ils sont tous super forts à cache-cache, mais c'est plutôt vide et déprimant comme ville, Oakland." Je fais une petite moue boudeuse en critiquant le manque d'ambiance de la ville fantôme. Je ne suis pas sûr que la remarque fasse rire mon interlocuteur dépressif, mais ça me fait du bien de parler. Parce qu'en réalité, moi aussi, je me sens un peu déprimé. J'essaye seulement de ne pas y penser. Je tire mon paquet de cigarettes de ma poche, jugeant que c'est le bon moment pour céder à la tentation. Je vais bientôt en manquer et ça aussi, ça me déprime. Néanmoins, j'en attrape une et tends le paquet vers mon nouvel acolyte de bavardage. Je crois qu'il en a bien besoin lui aussi.
Bon. Le militaire a l’air déçu mais je ne dois pas avoir l’air plus heureux que lui. Je ne veux quand même pas admettre que mes amis ne sont pas là. J’ai cette idée qui ne me quitte pas, qui me dit qu’ils sont cachés quelque part, qu’ils attendent. Et qu’ils me retrouveront si je ne les retrouve pas. Je l’avoue, j’avais cet espoir stupide qu’il me dise qu’il les avait vus pas loin, que j’allais les retrouver ce soir. Maintenant. J’aurais tant aimé passer cette nuit avec eux, au lieu d’être tout seul. Déprimé, je m’assois sur un des bancs de l’église et frotte à nouveau mon visage avec mes mains. Et brusquement, je relève les yeux vers l’inconnu. Pas vu quelqu’un depuis longtemps ? Mais comment est-ce qu’il fait ? Je le regarde, vraiment surpris. Mais après tout si c’est un militaire, il doit avoir des formations de survie non ? Je le fixe sans me préoccuper de la politesse en me demandant comment il a fait pour ne pas devenir cinglé. Personnellement ça ne fait même pas une semaine et j’ai déjà des hallucinations. Je reste comme ça, je le regarde venir s’asseoir face à moi et je lui souris, un peu tristement. Je vais pour lui demander comment il s’appelle, mais il prend la parole avant moi.
« Je sais pas si c'est parce qu'ils sont tous morts dehors ou si c'est parce qu'ils sont tous super forts à cache-cache, mais c'est plutôt vide et déprimant comme ville, Oakland. »
Ok, j’aurais mieux fait de lui couper la parole, de ne pas le laisser terminer sa phrase. Je serre les dents sans le quitter des yeux. Il est con ou quoi ? Je suis figé par sa remarque, incapable du moindre mouvement. Non, il n’a pas dit ça. Non non, ils ne sont pas morts. Ils sont forts pour se cacher, voilà. Alors que je lutte contre moi-même pour ne pas lui balancer un chandelier dans la tronche, je sens mon cœur qui s’emballe. La panique me gagne, il faut que je fasse quelque chose ou je vais vraiment péter les plombs. Je ne lui réponds pas et attrape une des cigarettes dans le paquet qu’il me tend. Je ne fume pas vraiment, mais au moins ça m’occupera. J’attends qu’il allume la sienne et fais de même avant de me lever. Il faut que je bouge. Je toussote en parcourant l’allée de la salle principale de l’église, à la recherche d’un truc à emporter. Je ne sais pas quoi, mais on ne sait jamais sur quoi on peut tomber. Je souris à la pensée du sachet de cocaïne que nous avions trouvé dans l’aquarium.
Mais aujourd’hui le destin n’a pas l’air d’humeur à plaisanter. Alors que j’arrive au bout, j’entends un grognement. Encore ? J’attrape mon hachoir et me retourne vers le militaire. « Un autre, par là je crois. » Et je m’approche de la source du bruit. Le zombie est à moitié enfermé à l’intérieur du confessionnal, mais ma présence a l’air de l’avoir énervé et c’est quand je m’approche qu’il se décide à sortir. Une femme, je grimace et fais un pas en arrière. Ok, du calme. C'est un monstre, pas une femme. Je souffle un coup et m'avance à nouveau, pour essayer de l'abattre.
[lancer de dé càc : 13 + 2 = 15. Réussite de justesse]
Je vacille un peu, la fatigue sûrement. J'ai la tête qui tourne un peu mais j'essaie de me concentrer. C'est moins propre que tout à l'heure, je ne la tue pas en un coup. Je frappe à plusieurs reprises avant de réussir à l'achever et, comme l'autre, elle s'écroule au sol. J'ai du sang partout, ma cigarette est tombée par terre. Je crois que je vais vomir. Je la ramasse et la porte avidement à mes lèvres, les yeux fermés. Il faut que je pense à autre chose. Je m'assois lourdement sur le premier banc que je trouve et inspire un grand coup. Ça va aller...
Il me jette un tel regard que soit ce type n'a aucun humour, soit je viens de sortir une lourde boulette. Seulement je ne vois pas ce qu'il y a de si choquant dans ce que je viens de dire. Ce n'est qu'une blagounette. Pour rire. Ahah ? Non. Il n'a pas l'air de vouloir rire. Il quitte mon regard et semble se renfermer sur lui même. Je me demande si je ne viens pas de tomber sur un pauvre mec cinglé qui ne sais plus ce qu'il fait ni ce qu'il dit. Je fronce les sourcils sans vraiment comprendre cette drôle de réaction et je l'interroge du regard. Ben quoi encore ? Il a vraiment besoin d'air frais on dirait. Néanmoins, il attrape une cigarette. Il reste peut-être un mini-espoir de rédemption pour lui. Mais à peine l'a t-il allumé qu'il se met à parcourir la pièce en toussant. On dirait presque un félin en cage. Il a l'air de ruminer sur son ancienne vie de liberté, piégé entre quatre murs, loin de ses congénères. Je le suis du regard sans bouger de ma chaise pour autant. Ca me fatigue déjà bien assez comme ça de le regarder s'agiter tout seul. Finalement, je lève les yeux au ciel en savourant ma cigarette, et je jure intérieurement que mes prochains jours seront voués à la recherche d'un nouveau paquet. Je crois que je ne pourrais pas m'en passer si les choses ne s'arrangent pas rapidement. Je souffle tranquillement la fumée en jetant ma tête en arrière. Ca me fatigue tellement de rien faire. Je réfléchis désespérement à un endroit où je pourrais trouver des infos, des indices, des ordres, n'importe quoi.
Soudain, un grognement m'interpelle. Je me redresse et jette un regard au roux qui se balade pas loin. Il confirme. Il y a un autre zombie. Fais chier, pas moyen d'être tranquille deux minutes dans cette fichue ville. Je le regarde faire alors qu'il s'empare une nouvelle fois de son hachoir. C'est un peu brutal, mais il a l'air d'assurer. Et puis la première fois il n'a pas eu besoin de mon aide, il a l'air plutôt pro. J'analyse ses mouvements avec attention en tirant à nouveau sur ma cigarette. Mais lorsque la fille contaminée sort de sa cachette et se dirige sur lui, je le vois hésiter. Merde. Sans le quitter du regard, je me lève au cas où il aurait finalement besoin de mon aide. Avec un peu d'imagination je peux toujours charger dans le tas avec la chaise en guise de bélier. Ca me fait un peu sourire d'imaginer la scène, mais je reste concentré. Finalement, le serial killer des zombies se reprend et s'acharne sur la pauvre femme. Je grimace un peu parce que le sang gicle. Ok, là c'est plus pro du tout. C'est carrément brouillon même. Ses mouvements n'ont aucune logique et il frappe seulement avec la force du désespoir. Quand il en a enfin fini, il s'écroule sur le banc le plus proche, et je me sens un peu mal pour lui. Il a l'air de bien patauger dans la galère.
Je finis ma cigarette avant de l'écraser près d'un chandelier éteint et je m'approche doucement de lui. "Eh mec.. Ca va aller. Reste pas là, on devrait aller prendre l'air." Je pose une main compatissante sur son épaule pour l'encourager à me suivre et je me dirige aussitôt vers la sortie. En plus d'être moche, c'est vraiment une église trop glauque et pleine de zombies. Tant pis pour mon interrogation du jour, j'enverrais directement un courrier au Vatican. Je pousse la lourde porte d'entrée qui fait une nouvelle fois à peu près le même bruit qu'un barissement d'éléphant. Je grimace, lève les yeux au ciel, jette un coup d'oeil derrière moi pour vérifier que rien ne me suis à par le pauvre gars dépressif, et je laisse la bâtisse se refermer toute seule dans un gros bruit.
Ah putin je suis pas mécontent de retrouver l'extérieur. Je respire un bon coup, jete un regard au ciel dégagé, et suis soudainement traversé par un éclair de génie. Je me tourne vers mon interlocuteur du jour et l'interroge à nouveau. "Hé, tu saurais pas où je peux trouver des infos sur ce qui se passe ici ? Un campement militaire, un poste de police, une radio...n'importe quoi ?" Je fais une petite moue interrogative en prononçant ce dernier mot, signe que je suis prêt à tout. D'abord parce que ça me fixerait au moins un objectif pour la journée, ensuite parce qu'il pourrait m'expliquer le chemin et que je n'aurais pas à tourner en rond au hasard pendant 5h, et enfin parce que ça me permet de changer de sujet. Je suis pas trop de genre à lui demander pourquoi il chouine en lui tendant un mouchoir. S'il a besoin de temps pour se reprendre, qu'il le prenne, mais qu'il se reprenne surtout, bon sang. Ses amis il va pas les retrouver en geignant sur place de toute façon. Je croise les bras en penchant la tête pour montrer que j'attends une réaction. On va pas y passer la journée, et puis y'a rien de pire que de se morfondre sans rien faire quand on a l'esprit occupé.
J’ai l’estomac au bord des lèvres. Je crois que je vais vomir. Mes yeux papillonnent, j’essaie de respirer profondément, lentement. Allez, un peu de courage. Je me secoue mentalement, je tire encore sur la cigarette. La fumée me brûle la gorge mais je continue, ça m’empêche de pleurer je crois. Et peut-être de gerber. Mon compagnon du jour s’approche de moi. Sa main sur mon épaule me fait sursauter. J’ai mal au bras. Je lève les yeux vers lui en essuyant mon visage, pour enlever les quelques gouttes de sang qui maculent encore ma peau. Peut-être que je les étale un peu plus mais de toute façon, je ne croise que rarement mon reflet. Je n’ai pas le temps de secouer la tête pour dire que je me sens trop mal pour me lever et sortir, l’autre a déjà tourné les talons pour partir. Et moi, je me lève. Je me lève et je le suis, presque en courant. J’ai peur, je ne veux pas être tout seul encore. Je ne supporte plus cette sensation d’être seul avec moi-même, à toujours ressasser mes mauvaises pensées. Pour un peu, je dessinerais un visage sur un ballon nommé Wilson. Non, il faut que je suive ce militaire qui a l’air de débarquer complètement. « Eh attends-moi ! »
Nous sortons de l’église dans un vacarme épouvantable, j’ai l’impression que nous allons attirer tous les zombies de la ville. Et je ne suis pas vraiment pour une confrontation avec tout ce petit monde. Même accompagné d’un militaire. Mais peut-être qu’il avait raison, je l’avoue, l’air extérieur me fait du bien. J’inspire comme si c’était la première fois de ma vie. Plusieurs fois. L’odeur des corps en décomposition est beaucoup moins forte qu’à l’intérieur, on dirait presque une journée normale. Je jette le mégot au sol avant de sourire à mon interlocuteur. « Un poste de police, s’il n’a pas été détruit. » Sans un mot de plus, je commence à marcher, pas trop vite. Il me suit et j’essaie de réfléchir au chemin le plus court pour rejoindre l’ancien poste de police. Nous devrions y arriver rapidement j’espère. En avançant, je ne peux m’empêcher de regarder un peu partout autour de nous, d’abord pour voir s’il n’y a pas de zombies, mais surtout pour essayer de repérer Alexander. A tout hasard. Nous marchons en silence et comme ça devient un peu gênant, je finis par ouvrir la bouche à nouveau. « Je m’appelle William, au fait. »