Ben n'avait pas trop apprécié la manière un peu trop militaire dont il avait été réceptionné dans le Bunker. Questionnaire poussé (comment avait-il survécu dehors si longtemps, nom, prénom, âge, profession, ...), examen médical poussé aussi et réquisition de son matériel que ce soit armes, nourriture ou médicaments (hormis son traitement pour cancer). Tout cela avait duré un peu plus de 48 heures, à attendre dans une petite pièce avec un pot et un lit d'appoint. Et puis, on lui avait donné accès au Bunker. Et après tout, il comprenait ces mesures de sécurité. Enfin, on lui avait attribué un poste d'enseignant pour s'occuper des plus jeunes. Ils étaient peu nombreux alors, à l'occasion d'une dégustation des plats servis, il avait proposé de seconder le piètre cuistot qui oeuvrait jusqu'à présent.
Ben prit donc les commandes des cuisines. Buffet rationné au petit déj. Menu commun pour le déjeuner et pour le diner. Au cas par cas et suivant sa disponibilité et les ressources rapportées, il préparait quelques petits plats pour certains, à la demande.

Ce midi : oeufs brouillés et flageolets. Une unité de militaires s'attabla en vitesse : une expédition de ravitaillement était prévue. Ben se montra le plus aimable possible pour diminuer la tension palpable, en s'adressant à chacun.

Ben : Bonjour !
Soldat : 'jour.
Ben : Hey bonjour Jess !
Jessie : Yo.
Ben : Et si vous pouviez me ramener un cochon ou deux, on pourrait se faire un méchoui demain !

Keiran avait passé les toilettes et les douches à la serpillère de fond en comble. Il était fourbu.
Il se rendit au réfectoire et s'accouda au bar.

Une boisson fraîche, Ben.
Et voilà une limonade et sa rondelle de citron ! Je ne te mets pas un petit parasol, rupture de stock.

Il allait plonger les lèvres dans le breuvage servi quand une tornade bleue sortie des cuisines lui sauta dessus.

Mon ptit frère !!!
REII ! Bon sang ! J'viens de finir de bosser comme un dingue, me gâches pas mes premières minutes de repos !
Rooohh... Arrêtes de faire ta tête de cochon et fais moi un gros câlin !
Oui oui, voilà ...
C'est-y pas mignon ... En tout cas, c'est plus agréable à voir que certaines têtes d'enterrement.

Il pointait du doigt Elizabeth, attablée dans un coin, l'air pensif.

C'est Liz.

Reiiko lui jeta un regard sévère et jaloux.

Elle monte la garde aussi, j'ai eu le temps de discuter un peu avec elle. Elle n'a pas retrouvé son fils.
C'est triste pour elle.