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Joyeuses fêtes à tous !
Tout le Staff vous souhaite de très joyeuses fêtes ! Manger comme des gros, buvez avec modération (hinhinhin) et faîtes des bisous à votre tante sexy pour nous ! <3
Je ne sais pas vraiment ce que je faisais au milieu de cette forêt, ni comment je m'étais retrouvé ici. A la base, je cherchais simplement William, le rouquin fugueur, et je me suis dit qu'entrer dans cette forêt serait, sans aucuns doutes, une super idée. Parfois je me demande même comment j'ai fait pour survivre aussi longtemps. J'étais là, au beau milieu de centaines d'arbres et d'humains à soif de chair, perdu et avec un couteau. La nuit n'allait pas tarder à tomber et à vrai dire, je tournais en rond. Le sens de l'orientation n'a jamais été mon fort et pourtant la seule chose que j'ai trouvé à faire en plein milieu d'une apocalypse, est d'aller dans une forêt sans aucun vivres. On retrouverait peut-être mon corps déchiqueter par les mort-vivants ou alors, je me ferais descendre par un autre groupe de survivants. Cette pensée me fit frémir et je remit en route. La seule chose d'assez intelligente que j'ai faite dans cet espace vert, est d'avoir suivit le sentier. Cela ne m'a pas empêcher de devoir planter deux de mes anciens congénères, mais c'était ça la vie maintenant. Marche ou crève. Malgré le danger, certainement très proche, je devais avouer que le paysage était magnifique et que l'odeur d'une nature si pure m'avait fortement manqué. Le mois de Mai étant maintenant bien entamé, la température ambiante était à suffoqué en journée, mais tout à fait supportable en fin d'après midi. L'ombre des arbres permettait de ne pas se prendre le soleil en pleine poire et il avait plut quelques jours auparavant. Alors que je continuais de suivre le sentier, toujours aux aguets, j'aperçu un reflet scintillant au loin. Curieux de nature, j'accéléra le pas pour aller voir ça de plus près. Je n'avais aucune idée de ce qui m'attendait et je fut ravis de voir cela. Un lac. Les arbres s'arrêtaient pour laisser place aux buissons et autres fougères, puis une petite étendue d'herbe surplombant une eau bleue claire sous les rayons du soleil.
J'en eu presque le souffle coupé devant la beauté du lieu et, oubliant instantanément tous mes soucis, m'assit paisiblement dans l'herbe, le regard absorbé par le spectacle. Mourir à cet instant n'aurait pas été désagréable, cela aurait même été une des morts les moins terribles par les temps qui courent. Je passais doucement mon doigt sur la lame de mon couteau comme pour me ramener à la réalité quand une légère douleur dans le bout du doigt me sorti de mon état d'extase. Le sang coulait légèrement sur mon pouce et je porta instinctivement la plaie à ma bouche. Alors que je suçotais tranquillement mon pouce, je fis dérangé par des bruits de pas derrière moi. Des rôdeurs attirés par l'odeur du sang ? Un groupe de truands voulant ma mort ? Méfiant je me relevais couteau en main et recula d'un pas vers le lac. Je ne savais pas si je devais appeler pour savoir si quelqu'un était là, ou rester planter comme ça, couteau en main attendant que quelque chose sorte des sous bois. J'optais pour la première solution et appela une première fois. Rien. L'écho aurait put se propager et attirer une horde, mais alors que j'allais appeler de nouveau j'aperçu une silhouette humaine.
"Toi derrière le châtaignier, ce n'est plus la peine de te cacher, je t'ai vu !"
Je chuchote un brin affolée. On devait JUSTE chercher à manger, et des médicaments pour barrer la route à ma légendaire adroitesse stigmatisée par des zébrures rouges le long de ma figure et de mes bras. Je me secoue pour tenter de me remémorer les dernières minutes. On est arrivés vers une petite supérette abandonnée, Henry a pris mon tuyau en métal pour soulever la grille, on est entrés tous les deux pour nettoyer la zone d’éventuels zombies, enfin surtout lui, moi je devais surveiller ses arrières. Quand on a été sûrs que la supérette était aussi vide en zombies qu’en denrées, Henry a décidé qu’on allait fouiller minutieusement. J’devais me cacher et surveiller l’entrée, ça ne me plaisait pas, mais je discute pas trop les ordres d’Henry. Max ça passe, mais l’ours mal léché qu’est Henry… bof.
« Henry, t’es où ? »
Puis, je ne sais pas pourquoi, le silence m’a saisie à la gorge et étouffée. J’me suis levée et au début je cherchais au pas, calmement. Mais rapidement, j’ai pris conscience de ma solitude, alors je galope dans les allées étroites à la recherche de mon compagnon et ami. Je sanglote « Henry merde, c’est pas drôle ! ». Seul l’écho de ma voix me répond, et j’ai soudain l’impression terrifiante d’être une petite chose qui hurle bien trop fort. Mais je cherche encore et toujours, en renversant les boites vides et les écriteaux sur mon passage.
« HENRY ! »
Je suis essoufflée, en larmes et perdue. Dans un éclair de génie j’ai fait le tour du bâtiment, silencieusement pour une fois. Rien. Personne. Je suis seule et désespérément désemparée. Je m’écroule contre le mur extérieur du bâtiment, les yeux rivés au ciel pour sécher mes larmes de crocodile. Je tente de me calmer à coup de grandes inspirations. J’pleure jamais devant eux, mais une fois seule, j’ai l’impression d’être une gamine qui a perdu ses parents dans une grande surface. Or, là, j’ai perdu Henry dans une ville entière, y a pas d’accueil pour le faire appeler et en plus il y a des zombies à chaque coin de rue. Non, vraiment, je suis bénie. Je regarde la route de laquelle on est venus, c’est un chemin de terre dans lequel seul un 4x4 pourrait manœuvrer. C’était une chouette rando, j’avais peur de rien, puisque Henry veillais, et j’admirais simplement le paysage. Si calme et si… normal. Oh, Reii, reconcentre toi, tu veux ? Henry et Max voudraient que tu te mettes en sécurité, c’est-à-dire que tu rejoignes Max… D’accord !
Je fais un dernier tour et m’engage sur la route de terre, le paysage me semble différent, mais je me dis que c’est parce que je le prends en sens inverse. Je suis stupide, et si les garçons avaient été là, ils auraient hurlé, ça j’en suis sûre… Au bout d’une heure de marche, je me rends compte que le paysage a bien trop changé par rapport à l’aller, il commence à faire sombre mais toujours aussi chaud. J’ai la gorge sèche et les yeux bien trop humides.
Je marche le nez en l’air, à pivoter de façon exagérée dans l’espoir d’entendre le danger avant qu’il n’arrive. Un craquement me fait paniquer, je détale. J’ai les poumons en feu, la gorge pleine de cendres, et les genoux flageolants. Je tente de foncer raisonnablement, sans tomber ni faire un boucan du diable. Le chemin s’ouvre au loin vers un lac scintillant. Je continue, pas le temps de rester bouche bée.
Malheureusement, je me vautre. Littéralement. Je trébuche et débaroule la pente qui sert de bas-côté à la piste, roule sur le lit de terre et de feuilles, continue sur une bonne vingtaine de mètre avant de me prendre de plein fouet une racine dans le ventre. Mon corps stoppe net sa descente. Je reste longuement au sol, roulée autour de la racine et de mon ventre à tenter de calmer les éclairs de douleur. Je bats des paupières pour ne pas pleurer, après un temps infini je me relève en poussant sur mes bras. Je garde le gauche au contact de mon estomac, mon T-shirt est ruiné, et dessous je suis marquée de griffures et d’une longue tache rougeâtre. D’arbre en arbre, je titube dans l’optique de foutre mon T-shirt à l’eau pour apaiser la brûlure, voire m’y jeter toute entière, j’ai bien mérité un bain…
J’ai à peine le temps de le voir, une forme humaine à l’allure pas morte et ressuscitée. Il a dû m’entendre tomber et est sur ses gardes, même si je ne peux pas voir distinctement ce qu’il brandit. J’ai toujours mon tuyau sur moi, mais je ne suis pas certaine d’arriver à taper sur quoique ce soit avec. J’entends appeler, mais le courage me manque pour répondre. Je sors de ma cachette et me traîne vers lui. L’homme tient un couteau avec à peu près autant de conviction que moi et mon air « non, non, tout va bien ». Je reste loin de lui, mais assez près pour ne pas avoir à hurler pour lui parler. J’imite le ton de Max, avec des inflexions douces mais sans pour autant être familière. Je veux avoir ma réponse, puis me casser.
« Je chercher quelqu’un, je penche la tête vers le couteau, je ne viens pas vous embêter. »
Vocabulaire de gamine à l’appui, je laisse tomber mon tuyau chéri et laisse mes bras tomber le long de mon corps. Une grimace me tord le visage, mais je tente de la cacher et de donner le change en souriant. Ne pas pleurer, ne pas avoir l’air menaçante (facile ça !), ne pas avoir l’air trop faible… Urg… trop d’informations, de choses à faire…
« Je cherche… j’essaie de lui décrire Henry avec ma voix saccadée par l’émotion qui menace de déborder et le manque d’air, il est grand avec un air grognon… Est-ce que je peux m’asseoir ? »
Je regarde autour de moi, le seul danger visible c’est ce mec, de toute façon, je n’ai même pas envie de courir pour sauver ma vie, alors tant qu’à faire, autant se mettre à l’aise. Je m’écroule avec autant d’élégance qu’une otarie bourrée et souffle un coup.
Dernière édition par Reiiko A. Jäger le Dim 22 Nov - 18:54, édité 1 fois (Raison : DES FAUTES EVERYWHERE)
Lorsque j’aperçus la silhouette s'approcher de moi, j'avoue que je ne m'attendais pas à ça. Je m'attendais à voir un gros barbu armé jusqu'aux prêt à me descendre, ou encore une guerrière prêt à me trancher la gorge, je ne sais pas moi, une armée peut-être ? Mais non, à la place, une jeune fille, genre.. 17 ans qui avait l'air de s'être rouler dans l'herbe deux secondes auparavant. Elle s'était peut-être fait mordre ? Hm.. je devais rester sur mes gardes, c'était pas vraiment le moment de me faire infecter, mais même si cette petite avec son tuyau n'avait pas l'air très menaçante on ne savait jamais. Alors que je l'examinais de manière, malgré la situation, polie, je me trouva sur le moment ridicule d'avoir sorti mon couteau pour si peu. La jeune fille tourne me dit qu'elle cherche quelqu'un puis regarde mon arme avant de me dire qu'elle ne voulait pas m'embêter. Mon côté humain prit le dessus, comme d'habitude, sur mon côté survivant et son discours ainsi que sa moue m'attendrir. En fait, en l'écoutant simplement parler, je lui aurais plutôt une demie douzaine d'année, mais je met cela sur le coup de l'émotion, étant donné qu'elle à l'air vraiment à bout. Alors que je regardais son visage avec la plus grande attention, comme pour essayer la moindre parcelle de mensonge ou de malhonnêteté, je fut pris d'un sursaut lorsque son tuyau heurta le sol. D'une voix pleine d'émotion elle tente de me décrire son ami. Un grand type avec l'air grognon ? Faut dire qu'avec une description pareil j'aurais put lui citer Alex ou William, mais le type en question s'appelait Henry. Sa politesse me consterna, car elle me demanda même si elle pouvait s'asseoir, comme si l'endroit m'appartenais ou encore que je venais de la punir. Toujours un peu étonné par la demande et un peu aussi par mon interlocutrice je tente un léger sourire quand un petit rire me prend la gorge.
« Euh.. bien sûr que tu peux t'asseoir, fait.. comme chez toi ? »
Elle avait vraiment l'air au bout de sa vie à sa manière de s'asseoir mais la compassion me prit et je m'approcha doucement tout en rangeant ma ridicule petite arme. Une fois à un mètre de la jeune fille je m'assis à mon tour. Tant pis pour ma garde, de toutes manières si c'était un piège je ne pouvais pas vraiment fuir à part à la nage.. et encore. Cette situation me rappelait soudain les spots publicitaires de prévention contre les enlèvements. Vous savez, cet homme gentil qui a perdu son chien et qui vous demande de l'aide pour l'aider. Non, arrête de penser à ça River, cette fille a vraiment besoin d'aide et tu dois l'aider. C'est tout. Je lui adresse un léger sourire et calme un petit ma respiration qui avait accélérée par le stress. « Bon.. reprenons depuis le début.. Tu cherches un certain Henry, mais où est ce que tu l'a vu pour la dernière fois et surtout à part l'air grognon, à quoi ressemble t-il ? » Des phrases plutôt simple pour parler avec une gamine qui donne peine à voir avec son tuyau. Je réfléchis quand même, je ne me rappelle pas avoir croisé quelqu'un dans cette forêt dense et étant donnée que l'heure, on avait tout intérêt à bouger. Encore fallait-il qu'elle me fasse confiance.. Bon.. Autant proposer.
« Ce que je te proposes, c'est de pas rester ici, parce qu'on risque fort de devenir des frites pour zombies une fois la nuit tombée. Donc on peut toujours chercher une sortie, parce que je suis un peu..perdu. Une fois dehors on pourra retrouver nos QG respectifs et on sera sortis d'affaire. »
Ce plan me semble plutôt bon, enfin du moins par rapport à la situation actuelle. Je tends ma main vers elle comme pour conclure un marché en espérant qu'elle la prenne. C'est alors que je me rend compte que je ne me suis même pas présenté.
Faire comme chez moi… Mon ventre se contracte pour expulser un petit ricanement, mais à la place une douleur lancinante me perfore l’abdomen… je garde mon rire cynique et tente de respirer profondément pour chasser la douleur. Dans le contrejour, je n’ai pas pu voir son visage, mais je suis d’un naturel peu méfiant, donc tant qu’il reste assez loin, je crois que ça ira. Même si je préfère avoir en tête le visage de mon interlocuteur… On n’a pas toujours ce qu’on veut, surtout en ce moment. Mais le type décide de venir s’asseoir non loin de moi, je me crispe tout en gardant le regard fixé sur l’étendue ondoyante. Suis-je assez blessée pour m’y noyer ? Je serais tentée d’essayer, tout en me demandant si l’homme irait me repêcher… J’agite la tête de droite à gauche pour éloigner mes pensées morbides. J’ai remarqué que chaque fois que j’étais seule sans les garçons, je devenais cinglée…
Le mec me parle, je crois qu’il veut m’aider. Je fais un effort pour l’écouter, je dois décrire Henry mais à dire vrai, y a comme un voile, je n’arrive pas à lui dire, les mots me manquent et dans la panique c’est l’oxygène qui me manque. Je commence à respirer rapidement et bruyamment, je refuse de pleurer devant lui, je bloque ma cage thoracique au prix d’une souffrance le long de mon ventre.
« Il est grand, les cheveux mi-long et avec de la barbe. Il a les yeux bleus… je crois… »
Je m’effondre et cache ma tête entre mes bras, les genoux sous le menton. J’ai envie de me jeter à l’eau et aussi de courir le plus loin possible de ça. J’ai envie de retrouver Henry et Max mais pas de me faire crier dessus. J’ai envie que tout s’arrête. Je voudrais voir mon frère. Je sais que je devrais me secouer, ne pas abandonner la vie que m’a offert Keiran à la place de la sienne, que je devrais me lever et rentrer à la maison, j’en suis capable. Mais je me sens faible, fatiguée et impuissante. Ce type a un couteau, je pourrais… je pourrais le lui prendre et me trancher net la gorge avec. Heureusement, il reprend la parole à temps pour que l’idée ne germe pas plus dans ma tête d’écervelée.
Des frites pour zombies… son humour me donne un coup de fouet retentissant. Il avoue être aussi perdu que moi, allons bon, mec t’es un adulte ou pas ? Mais son idée me plaît, il me tend la main, je l’attrape comme on attrape une corde lorsqu’on se noie et profite de sa force pour me relever. Le soleil s’est couché rapidement, si bien qu’en battant des paupières son visage m’apparait. Il me dit quelque chose… Ou pas. Je divague à pleins tubes ces temps-ci…
« Moi c’est River.
- Reii… QUOI ? »
Mon rugissement est couvert par le clapotis des vaguelettes de la plage, mais je vois dans les yeux du dénommé River que mes yeux sont écarquillés à 200% et ma bouche forme un « O » parfait.
« Nom de dieu, River Cunningham ? Le chanteur ? De… Sewolfen ? »
Je tente une manœuvre pour ouvrir encore plus mes yeux, j’en pleure à chaudes larmes tant l’air me pique les mirettes. Je manque d’adjectifs, de jurons et de tout un tas d’expressions fleuries qui pourraient venir mettre des mots sur mon étonnement. En plus, il est bien plus grand et impressionnant que sur les photos.
« Wahou, c’est dingue, z’êtes pas sur une ile dans les Bermudes, avec Jésus Christ et Bob Dylan ? Euh non, attendez, c’est pas ce que je dois dire là… »
Je baisse la tête pour réfléchir, mais les seules pensées qui tournent en boucle c’est « mon dieu mon dieu y a mon dieu devant moi ! » ce qui n’est pas exactement le truc à penser quand on ne veut pas finir en frites pour zombies. Pour le coup, je ne regrette pas d’avoir perdu Henry, enfin si mais juste un peu, et avant qu’ils ne m’engueulent j’aurais un truc de dingue à leur raconter. Ou après, parce que Max quand il s’énerve il parle trop vite pour que je lui coupe la parole…
« Le souci, c’est que je ne sais pas où je suis, alors de là à rentrer chez… chez moi… une boule se forme juste sous ma mâchoire, j’ai l’impression qu’elle va me déchirer la gorge, j’inspire un grand coup. Mais ouais, faudrait… oh ! »
River ne peut sans doute pas le voir, mais un vilain zombie s’approche de nous discrètement. Enfin pas tant que ça parce que je l’ai vu venir… Je reprends la main d’un type que je n’aurais jamais pensé croiser en temps normal et le tire bon an mal an pour nous éloigner du zombie. Y a que dans les films où le mec va s’y attaquer, moi je me casse en courant. Enfin en marchant parce que le temps que le colosse derrière moi embraye… Max et Henry c’est les héros, moi j’suis le zéro qui les met en valeur…
Sa description ne m'aide toujours pas forcément mais soit c'est déjà plus claire que la première. Un grand avec des cheveux mis longs et des yeux clairs. Par contre c'est le « je crois » qui me perturbes un peu!Soit elle se fiche carrément de moi, soit elle est tellement perturbée par la perte de son ami qu'elle pète carrément un câble. Mais non mais non, je me fais des idées, c'est une façon de parler.. Je ne sais pas à quoi elle pense pendant tout ce temps mais apparemment ma petite touche d'humour sur les « frites pour zombies » l'a fait rire et elle est de nouveau prête pour de nouvelles aventures ! Parfait, j 'espère juste ne pas me prendre un coup de tuyau sur le dos du crâne au premier tournant. Une fois cette petite debout, elle acquiesce lorsqu'elle entend mon prénom et commence à me dire le sien avant de se mettre à hurler. Mais qu'est ce qu'elle fait ? Je ne sais pas si cette Reii… quelque chose a tout saisi sur les morts-vivants mais elle à l'air d'avoir prit un sacré coup sur la tête. Lorsqu'elle me sort mon nom de famille ainsi que le nom de mon ancien groupe, celui avant l'apocalypse, j'avoue être légèrement choqué. Cela faisait longtemps que je n'avais pas entendu tous ses pseudonymes et une vague de souvenirs et d'une légère nostalgie vint me prendre au tripes. Elle avait exactement la même tête que les fans qui me reconnaissaient à l'époque dans la rue, mais ici, dans cet enfer, je ne m'y attendais pas le moins du monde. Ma première pensée fut pour le reste de mon groupe, tous dévorés ou portés disparus, et je mis la peine de mon deuil inachevé de côté. Je ne pouvais pas me permettre de montrer mes faiblesses à une inconnue, surtout à une fan à qui je venais de redonner espoir. Ce fut donc un grand sourire qui se logea sur mon visage et une grande envie de la prendre dans mes bras. Ce genre de contact avec les autres m'avait beaucoup manqué et je refusais de couper les ponts avec mon ancienne vie. Un léger rire me traversa lorsqu'elle évoqua l'Ile aux Bermudes avec Jesus Christ et Bob Dylan. Qu'est ce que j'aurais fait pour être dans ce genre d'endroit actuellement, bien au chaud dans un petit cocon. Mais bon.. le temps n'était pas aux rêveries mais bien à s'échapper de cette forêt de malheur !
« Oui oui c'est bien moi ! Tu.. étais fan du groupe ? Parce que ça faisait un bail que j'avais pas entendu ce nom ! Tu sais quoi, si on sort vivants de ce merdier je te signerais un autographe. »
Bon d'accord, ça non plus, ça n'avait pas sa place dans la conversation, mais si ça se trouve ça lui donnerait la force de continuer ? Oui bon elle ne savait pas où elle était.. Moi non plus d'ailleurs, apparemment on faisait la paire! Mais la rue semblait vachement plus secure qu'une forêt grouillante de macchabées. Elle ne finit pas sa phrase, prit ma main et commence à me tirer dans une direction. J'avoue que sur le coup je n'avais pas tout compris, mais c'est alors que je me retournais que je compris ce qui l'inquiétait. Un pauvre petit rôdeur, tout seul ! Voir ça me dégoûtait et je préféra mettre fin à ses souffrances.
[Dé de Réussite corps à corps : 14 + 10 = 24 (Réussite parfaite)].
Je pris mon couteau à ma ceinture et après m'être approché de lui d'un pas léger et presque détendu, je lui enfonça ma lame entre les deux yeux. Même pas le temps de dire ouf qu'il était au sol et que je me remis en route avec ma nouvelle compagne.
« Je suis désolé, mais je ne supporte pas de les voir comme ça.. ça me fait de la peine. » Le temps d'un soupire et d'accélérer un peu le pas je pris sa main et tenta d'être le plus furtif possible. « Reste sur tes gardes, une horde pourrait traîner des les parages... »
CODE PAR FICTIFS-THERAPY
Dernière édition par River Cunningham le Mar 22 Déc - 1:02, édité 2 fois
Il existe une catégorie d’évènements qui surviennent encore plus rarement que les miracles ou l’apocalypse, ou les concerts de Freddy Mercury (paix à son âme). Ce genre d’évènements n’arrive qu’à Reiiko, c’est-à-dire moi, et on peut ajouter à cette liste : « rencontrer son idole en pleine apocalypse zombie ». Et comme le promet le géant, je pourrais même inscrire « et recevoir un autographe de lui, probablement sur du PQ parce que les feuilles ça court plus les rues ». Bref, c’était chouette, et pendant un instant j’avais oublié Max, Henry, les zombies et tout ce qu’ils apportaient de mauvais. Depuis le jour où j’avais retrouvé mon frère et le jour ou il était mort, il n’y avait pas eu un seul jour teinté de gris, voire de noir, comme le soir ou Max et moi nous étions disputés. Mais là, je semblais tout oublier, j’avais envie d’esquisser un pas de danse et hurler à pleins poumons « carpe diem ».
Force est de constater que le zombie qui arrive me ramène à mes obligations : courir, me terrer comme un rat, attendre et repartir à nouveau. Je déteste cette vie. Le règne de l’humain est fini. L’Homme est mort, longue vie au zombie ! Je ne sais pas si j’ai mérité tout cela, je n’ai jamais été une enfant tranquille, mais au point de vivre cette horreur ? River et moi, on ne voit pas la survie de la même façon, de toute évidence. Moi, j’essaie de l’entraîner vers la fuite, toujours la fuite, courir loin et encore plus loin. Keiran et tous les autres pensent pareil, je suis un boulet, autant que je fasse machine arrière au lieu de me faire tuer… Le géant, lui, il va au-devant du monstre, je me retourne juste assez tôt pour le voir planter un couteau pile entre les sourcils du zombie. Un haut le cœur menace de me tordre en deux, et j’en appelle aux dieux pour ne pas vomir au pied d’un arbre comme une idiote.
« Bin dis donc, tu plaisante pas, toi. »
J’essaie d’en rire, mais un croassement m’échappe. Au fond, si ce mec veut me massacrer, il peut le faire… Or, il ne l’a pas fait, et sans lui je ne suis pas prête de m’en sortir. Oh, j’aimerais bien être à nouveau au bungalow avec les autres… Le chanteur repart, je me traîne à sa suite, un pas en arrière pour cacher que mon ventre me fait souffrir le martyr. Il m’explique qu’il a de la peine pour les monstres, après tout ils avaient été humains… Mais… Keiran aussi avait été humain ? Et Darry aussi… Et tous ceux qui ont disparus, qui sont morts…
Il saisit ma main et accélère le pas, j’essaie de trottiner à ses côtés sauf que rapidement, un point de côté s’adjoint à ma blessure et même respirer devient impossible.
« Attends… je ne sais pas si il a entendu, c’était à peine un murmure alors je répète plus fort : attends ! Je vais tourner de l’œil… »
Je lui montre mon ventre avec ma main libre et soulève un peu mon t-shirt. Le bleu a commencé à devenir violacé, et sous ma peau je sentais les veines pulser. J’applique ma paume froide dessus, et soupire. Je me sens coupable de le retarder dans un lieu dangereux, alors je lui lance : « Désolée… je suis tombée juste avant de te rencontrer… si tu veux y aller ça ne me dérange pas ». Je hausse les épaules pour appuyer mon discours, après tout, si je n’étais pas assez forte pour survivre, tant pis…
Je lui lâche un léger sourire lorsqu'elle me dit que je ne rigole pas. Effectivement, en ce qui concerne les zombies je ne suis pas du genre rigolo. Autant je ne peux pas laisser un zombie en vie. En fait si je venais un jour à me transformer, je prierais Dieu pour que quelqu'un abrège mes souffrances. Je trouve cette apparence limite humiliante et je ne sais pas si on restait conscient après la transformation, mais cela devait être atrocement douloureux. Il faisait de plus en plus sombre dans cette forêt et j'entendais quelques grognements qui venaient des alentours. On ne pouvait pas rester là, étant donné que les macchabées devenaient plus agressifs la nuit. Heureusement pour nous, la Lune était haute dans le ciel et j'arrivais à peu près à voir où je mettais les pieds. C'est quand j'accélera de nouveau le pas que le murmure de la jeune Reiiko me sorti de mes pensées. Je me retournais vers elle quand elle m'annonça qu'elle allait tourner de l’œil. Et merde.. c'était vraiment mais alors vraiment pas le moment. Je me rapprocha d'elle avant de lui tapoter doucement la joue.
« Reste avec moi d'accord ? »
C'est alors qu'elle porte sa main à son ventre et qu'elle relève son t-shirt. Je lui lance un regard perplexe, j'avoue que là je ne la suis plus. C'est alors que j'aperçois une tâche violette sur le côté de son ventre. J'ai du mal a retenir ma grimace sur le moment mais je lui lance un regard compatissant. Tu m'étonnes qu'elle ai du mal à courir avec ça. Avant que j'ai le temps de réagir elle me lance que je peux la laisser là et que ça ne la dérange pas. Un petit rire me secoue et hoche la tête de droite à gauche.
« C'est hors de question que je t'abandonne ici. » Je ris doucement avant d'essayer de lui remonter le moral. « Je ne peux pas me permettre de perdre un membre de mon fan club ».
Sans lui poser de question j'attrape d'abord ses jambes puis la porte style princesse Disney avant de reprendre ma course. « Désolé si ça te fais mal, mais on doit vite bouger d'ici.. Faut qu'on trouve un abris et je m'occuperais comme je pourrais de ta plaie. » Bon je n'étais pas un grand médecin, de toutes manières je n'avais que du désinfectant dans mon sac. Mais ça pourrais toujours être utile avec beaucoup de repos. C'est en continuant que j'aperçois une sorte de cabane abandonnée. Ca fera parfaitement l'affaire ! Bon ce n'était pas un 5 étoiles mais on avait pas vraiment le choix. Je pris la direction de la cabane tout en parlant a Reiiko pour ne pas la perdre et poussa doucement la porte. Une fois assuré qu'il n'y avait rien à l'intérieur je posais la jeune fille sur ce qui ressemblait à un lit avant de verrouiller la porte avec ce que je venais de trouver. Bon on était hors de danger pour le moment. Je me mit à hauteur de Reiiko et releva son t-shirt en douceur pour ne pas aggraver non plus la blessure. Je fouilla mon sac pour trouver mon désinfectant et regarda avec empathie ma nouvelle amie.
« Bon ça risque de piquer un peu mais ça va te faire du bien.. »
[Jet de Dé : 6 + 0]
Juste après cette phrase je fis doucement couler le désinfectant sur la petite plaie violacer et caressa ses cheveux comme pour tenter de la rassurer. Une fois légèrement calmée j'entama une fouille de la cabane pour trouver de quoi passer la nuit mais surtout de quoi soigner un peu mieux Reiiko.
Dernière édition par River Cunningham le Ven 25 Déc - 17:36, édité 1 fois
Après avoir tenté de me rassurer avec une blague, River se met dans la tête de me porter. Façon princesse. Dans ma surprise, je m’arrête juste avant de lui coller une baffe ou un coup de pied et comprend qu’il essaie de se tirer de là avant qu’un truc pas cool ne vienne nous croquer. Hm… Sans plus de manière, il me trimballe comme ça, et on ne peut pas dire que ce soit confortable. Si j’avais su que j’allais rencontrer une star, j’aurais au moins essayé d’arriver devant lui entière et en pleine forme.
Sans autre forme de procès, il me pose sur un canapé-lit déglingué, et il verrouille la pièce. C’est à peu près à ce moment que je sens le scénario de mauvais film m’arriver en pleine poire, et je me souviens qu’il ne faut pas seulement craindre les zombies. Mais moi, avec mon éternelle stupidité, j’ai l’impression que si River n’est pas un chic type, eh bien… je suis dans une merde noire. Le géant se tourne vers moi et relève mon t-shirt. Instinctivement, je me recule, louchant sur ses bras. Un homme est plus fort qu’une femme, ça c’est sûr, mais là, il a des bras aussi larges que ma cuisse… Je sens ma peau frémir, j’ai peur. Il m’annonce que ça risque de « piquer un peu » mais que ça va me faire « du bien »… Ce mec est cinglé, il serait capable de violer une fillette aux cheveux bleus ? C’est donc ça son secret ?
Alors que je commence à paniquer sévèrement, oubliant complètement de le surveiller, je sursaute à cause d’un contact froid sur mon épiderme. Froid. Et puis bien douloureux. Ah, c’était ça qui allait « piquer un peu » ?! Je lève les yeux au ciel pour ne pas pleurer et cache mon visage derrière mes mains. Je ne sais pas si ça va guérir, mais enfin, il parait qu’on peut cautériser une plaie par le feu… et comme la sensation que ça me fait est celle d’une brûlure…
Les yeux clos, je ne vois pas River, mais maintenant qu’il a essayé de me soigner, même s’il m’a probablement brûlée au centième degré, je pense que je n’ai plus à m’en méfier. J’attends encore un peu avant d’ouvrir les yeux, je gesticule un peu, j’ai un peu moins mal… Une petite fenêtre donne sur l’extérieur, mais elle se situe un peu trop haut pour moi. Je me lève et me hausse sur la pointe des pieds, l’extérieur semble paisible. Pas un zombie de ce côté-là.
« Hm… Dis, quand-est-ce que tu crois qu’on pourra sortir ? »
Je sais d’avance que Max va hurler, le regard un peu fou, parce qu’il a peur pour moi… Enfin je crois. Henry va me regarder en crachant de la fumée par le nez, mais j’pense que pour les retrouver, j’accepterais un an d’engueulades et de remontrances. Je sais pas comment je fais pour toujours me mettre dans des situations comme ça…
« Tu as des… euh… des amis dehors ? »
Ouais, c’est bizarre. Est-ce que les gens qui nous entourent sont des amis, une famille ou juste des alliés ? Est-ce que réellement on s’attache aux gens ou juste à la sécurité qu’ils nous apportent ? Est-ce qu’on leur fait confiance ? J’ai peur d’arriver au bungalow et qu’il soit vide, que ni Max ni Henry ne m’aient attendue. Qu’au final, ce ne soit qu’un rapprochement circonstancié, et non un lien réel et solide… Je pose mon derrière sur le clic-clac, les yeux un peu trop humides à mon goût.
Alors que je chercher désespérément de quoi aider la petite allongée dans la cabane, je l'entends râler un peu derrière moi. Bon peut-être que je n'ai pas été le plus délicat du monde dans mes faits et gestes et peut-être même que je n'ai fais qu'aggraver les choses, mais c'est toujours que de devenir un rôdeur à cause d'une vilaine chute et d'une plaie ouverte. Bon je farfouille un peu partout et finit par trouver une couverture à peu près propre. Bon, tout est relatif bien sûr, mais elle n'est ni pleine de sang et elle ne put pas la charogne, donc ça ferait parfaitement l'affaire. Je secoue la couverture histoire de faire semblant d'enlever la poussière et la pose avec délicatesse sur Reiiko qui à l'air quand même sacrément mal en point. Elle regarde l'extérieur avant de reprendre la parole, d'un ton faible mais audible. Quand est-ce qu'on pourra sortir ? Je tente de garder mon air cool et protecteur que j'ai depuis que je l'ai rencontré mais là j'avoue que je flippe un peu. J'examine la situation et très franchement à part passer la nuit ici et prier pour ne pas qu'elle me claque entre les mains ou encore qu'un zombie nous prennent par surprise, je ne vois pas d'autres alternative possible. Je réajuste tranquillement et sans faire de bruit la barricade devant la porte pose mon sac au sol et lui fait un mine un peu désolée.
« Vu ton état et étant donné la situation actuelle, je pense que le plus prudent serait de passer la nuit ici Reiiko. Sauf si tu tiens vraiment à retrouver tes amis ce soir..mais ce serait du suicide je pense. »
Je commence à fouiller dans mon sac ne continuant pas plus la conversation. Je cherche de quoi manger, ou même de quoi nous aider passer la nuit. Alors je sors tout de ce dernier, comme un enfant sortirait tous ses jouets de son coffre pour les exposer à son interlocuteur. Je lui jette un regard comme pour m'assurer qu'elle va toujours bien avant qu'elle ne me pose une question pour le moins inattendue. Oui j'avais des amis dehors et mon coeur se serra légèrement lorsque je pensa à William et Alex. Bon de toutes manières ils feront leurs trucs de couple habituels mais j’espérais simplement qu'ils m'attendraient. Ce n'était pas leurs genre de s'en aller comme ça mais j'étais parti un peu sans prévenir et je ne voulais pas qu'ils me pensent mort. Je secoua la tête comme pour chasser ses idées noires avant de me rapprocher d'elle de nouveau. Je pris mon manteau le retira et lui tendit.
« Oui j'ai des amis dehors, nous sommes trois en tout, mais ils ne sont pas au courant de ma sortie d'aujourd'hui et j'espère simplement qu'ils m'auront attendus.. » Je vois ses yeux se remplirent de larmes et prend un léger ton paternel avant de lui sourire « Eh petite.. ça va aller ok ? Je vais te ramener à tes amis et on va sortir vivant de cette forêt. »
M'asseyant sur le sol en tailleur sortant mon couteau au cas où j'en aurais besoin je la regarde et reprend la parole.
« Essaye de te reposer, je vais veiller sur toi cette nuit et demain matin nous reprendrons la route d'accord ? »
Il n’avait pas besoin de me le dire, je le savais déjà au fond. On ne pouvait pas prendre le risque de rester dehors. Non seulement les zombies sont plus actifs la nuit, mais en plus la température reste quand même basse. Voir River réajuster la barricade me sape encore plus le moral et je me laisse complètement tomber dans le canapé. Il farfouille dans son sac, l’air un peu déprimé. Je sais que Max et Henry ne m’abandonneraient pas sans attendre un peu… Je crois… Il me confirme ce que je pense, j’espère pour lui que je ne lui ai pas fait perdre ses amis…
« Eh petite… ça va aller ok ? Je vais te ramener à tes amis et on va sortir vivant de cette forêt. »
Je hoche la tête, même pas agacée par le « petite ». J’ai l’impression que n’importe quel mot, quel geste, aussi dérisoire soit-il, pourrait me remonter le moral. Le géant s’assoit en face de moi et me conseille de dormir. J’hésite à lui demander une berceuse, et cette idée me fait sourire. A nouveau, j’hoche la tête pour consentir. De toute façon, je ne suis pas douée pour faire le guet. Je pensais que j’aurais du mal à dormir, mais aussitôt couchée, tout le stress d’avoir perdu Henry, toute la peur, la fatigue de la course me tombe dessus et je sombre dans un sommeil noir. Ou presque.
Max se jette sur moi, je ne fais pas l’ombre d’un geste, les yeux grands ouverts pour ne pas louper une miette du spectacle. La bouche… la gueule grande ouverte, il s’élance pour me happer. Et d’un coup, comme un miracle, un hurlement m’échappe. Le plus long et puissant cri que je n’ai jamais poussé, encore plus depuis que le bruit attire les rôdeurs. J’hurle, encore et encore, à n’en plus finir, et d’un coup la réalité m’extirpe du cauchemar, je me redresse. Quelque chose bouge à côté, pas tout à fait éveillée je balance une ruade désespérée en appelant Max. Max… Est-il mort ? Je suis confuse, et la réalité m’apparait déformée. Ais-je rêvé ? Me suis-je simplement endormie après avoir fui le zombie ? Non… les restes du cauchemar s’évaporent à mesure que je me souviens. J’ai perdu Henry… je suis tombée… River m’a aidée. RIVER ! Merde !
[Dé de réussite : 9]
Je soulève la couverture tombée à mes pieds pour découvrir River, j'ai dû taper dans le vide, juste à côté de son visage, un coup de bol. Et, merde, j’ai beuglé comme une folle. Je me pince les lèvres, avant de me rendre compte que je sens un goût de sang sur ma langue. Mais tout ce à quoi je pense c’est à mon hurlement. Ici, le silence est maître, parce que ces putains d’enfoirés sont attirés par les sons comme des papillons par la lumière. Je panique un peu, cherche mon tuyau en métal comme une bouée. J’ai moins mal au ventre, mais l’angoisse me tord les boyaux.
« Désolée… merde… merde… merde ! »
Je panique, me roule en boule et cache mon visage dans mes genoux. J’en ai marre, au fond la mort me convient, mais j’aurais aimé ne pas entraîner quelqu’un d’autre… Histoire d’agir je papillonne de droite à gauche, de la porte au canapé. Je pose ma main dans le but d’enlever la barricade pour fuir, puis je reviens au canapé pour attendre les instructions de quelqu’un d’un peu moins secoué que moi. Dès que je ferme les yeux, l’image de Max me revient, effrayante. Je tente de ne pas trembler ni pleurer, après tout, je ne sais pas si je peux me fier à un type dont je ne connais que les albums. Même s’il a tenté de me soigner.
Dernière édition par Reiiko A. Jäger le Mar 26 Jan - 15:09, édité 1 fois
Je reste au sol, cette nuit s'annonce plutôt tranquille, après tout les zombies ne peuvent pas savoir que nous sommes là, puis moi je n'ai qu'à surveillée une jeune fille qui dort. Ca devrait le faire ! Je commence à chantonner doucement, c'est dommage que je n'ai pas ma guitare, je la laisse rarement, mais je m'étais dit que pour aller dans la forêt, ce n'était pas la meilleure idée du monde. Je continuais toujours de composer de temps à autre, quand je m'ennuyais et puis quand je voulais décompresser tout ce stress. La je chantonnais une de nos chanson les plus connues, je sentais, malgré le silence une ambiance pesante et j'avais raison. La première demie heure se passa plutôt bien, elle dormait comme un bébé, quoi qu'un peu agitée de temps à autres mais pas grand-chose d'alarmant. Moi je faisais un peu n'importe quoi, je nettoyais mon couteau, gravait des choses dans le sol pour faire des dessins ou autre. Ce n'est qu'un peu après quelle commençait à vraiment devenir nerveuse. Elle poussait des petits cris de peur en se débattant alors je m'approchais pour essayer de la calmer. Merde manquait plus que ça, j'avais à faire à une somnambule. Une somnambule karatéka même, parce que si je n'avais pas eu un réflexe de Jedi, je me serais prit un high kick. Je mis ma main sur sa bouche pour l'empêcher de bouger et de hurler de nouveau. Parce qu'elle avait sûrement battu un record de décibels et une horde devait déjà se lécher les babines à l'idée de s'offrir un hors d'oeuvre gratuit. Je la laisse se mouvoir de nouveau avant de l'entendre s'excuser et de jurer. Et merde qu'est ce que je fais moi maintenant ? Je lui crie dessus en lui disant qu'elle est idiote d'avoir rameuter une horde ? Non elle ne comprendrais pas, puis je n'aurais sûrement pas le courage de le faire. Je détestais engueuler les gens, alors une jeune fille qui est déjà assez dans la merde comme ça ce n'était vraiment pas mon style. Continuer de la rassurer et lui mentir si besoin pour l'encourager. Allez River soit fort.
Je la regarde s'agiter dans tous les sens, puis je pose mes mains sur ses épaules pour lui exposer mon plan mais surtout pour la calmer.
« Hey hey.. Reiiko.. doucement, écoute moi.. Bon, il y a sûrement beaucoup de zombies qui vont arriver donc.. On ne peut pas rester là. On doit pouvoir les éviter d'une manières ou d'une autre et sortir de cette forêt. »
Je lui lança un regard compatissant et lui tendit son tuyau qu'elle cherchait du regard.
« Est ce que tu es capable de me faire confiance ? Ca va être une grande partie de cache cache avec des zombies et on va devoir s'entraider. Je t'ai fais une promesse et je la tiendrai, alors si tu te sens d'attaque on bouge maintenant, avec un peu de chance, on ne fera pas de mauvaise rencontre. »
Je panique, respirer devient difficile, regarder aussi, ma vision périphérique m’abandonne au profit d’une auréole brumeuse sur le pourtour de mes pupilles, je manque de tomber. Le sang bat à mes tempes de manière douloureuse et bientôt je comprends que je fais une sévère crise d’angoisse. Quand River me saisit au visage, je gémis, la peur décuplée par cette agression. L’air que j’inspirais convulsivement me manque, j’écarquille les yeux et griffe sa main. Enfin libre ! Je respire d’un coup et par à-coups, prise dans une crise d’angoisse comme jamais. Mon épaule heurte la pierre froide de la bâtisse, je devine que j’ai titubé jusque-là, je parle entre deux inspirations pour donner le change, mais je sens ma tête tourner sévèrement.
Quand il me touche les épaules je sursaute violemment, retenant un glapissement. Maintenant c’est sûr, les zombies vont arriver. Et si Max était parmi eux ? Et si c’était moi qui me faisais mordre et qui allais attaquer Max et Henry ? Et si… et si… je ne sais plus. Je crois que je commence à respirer assez fort pour que River le remarque, j’ai des haut-le-cœur violents, comme quand je devais me cacher dans l’hôpital avec Darry. Et aussi quand Ben me laissait seule à la pharmacie. Et aussi quand des garçons m’embêtaient. Je pose ma main gauche sur son avant-bras, je crois que je plante mes petits ongles dans sa peau mais tant pis.
Quand il parle, je fixe ses lèvres et me concentre dessus pour ne pas perdre pied encore plus profondément, les flashs du cauchemar s’espacent et je commence à me forcer à respirer normalement. Bien… d’accord… Max ! Je plonge mon regard dans ses yeux sombres, un gros sanglot coincé dans la gorge, ajoutant l’asphyxie à mes problèmes. Je tente de me reconcentrer, j’attrape mon tuyau mécaniquement, j’hoche la tête et nous voilà partis. J’ai rien compris, je suis en train de pleurer toutes les larmes de mon corps et il fait noir. Si noir… Chaque silhouette d’arbre cache un monstre, un zombie, Max ? On accélère le pas, je ne trébuche même pas, je ne sais pas si je respire parce que ma tête me brûle beaucoup trop. Dans la pénombre de la nuit, j’ai l’impression de voir des choses, des gens, et chaque branche qui se découpe dans le ciel essaie de me happer, alors je me raccroche au chanteur comme on se raccroche au salut.
Je crois qu’on n’a pas croisé de zombie, ou qu’on les a évités. J’ai trop peur de voir un visage familier si je lève la tête. Parce que soudain, ce n’est plus Max qui me hante, Max est avec Henry, ils savent se défendre, mais celui qui est mort pour moi. Devant moi. Dévoré. Ou plutôt mordu. Keiran, son visage est partout, quand je lève les yeux, je le vois me sauter dessus. J’ai peur que ça soit réel, alors je fonce à travers la forêt en me concentrant pour ne pas tomber, pour ne pas faire trop de bruit. Mais River ralenti le pas, et quand il s’arrête, je prends conscience de la distance qu’on a parcouru, parce que j’ai les jambes qui tremblent, la poitrine en feu et une sale envie de mourir ou de vomir puis de mourir. Je m’éloigne un peu de River pour m’appuyer contre un arbre dans l’optique de rendre élégamment le repas de l’avant-avant-avant-veille.
Sauf que c’est sans compter sur moi, ma chance légendaire, en m’éloignant je sens mon corps quitter mon âme, un peu comme dans le looping de la mort à DisneyLand Resort ! Je tombe dans un putain de trou où il fait encore plus noir que dehors où il faisait déjà noir, et là je me pisse dessus –enfin pas littéralement. Si je bouge mes bras, je dois pouvoir toucher les parois, mais je ne le fais pas parce que j’ai peur de toucher quelqu’un, quelque chose de plus ou moins vif… Je tremble comme une folle, je suis tombée dans dix centimètres d’eau croupie, alors j’ai pas fait de bruit mais déjà je sens des élongations dans ma cheville qui remontent le long de mes genoux. J’entends le pas affolé de River, mais je n’ose pas parler à voix haute, alors je murmure : « Je suis là… Fais gaffe au trou… »
Encore une fois, bien joué Reii…
Dernière édition par Reiiko A. Jäger le Ven 5 Fév - 20:47, édité 2 fois
Je ne sais pas si je suis effrayé simplement parce qu'il fait froid et que l'obscurité donne à cette forêt un côté plus sinistre qu'elle ne l'ai déjà ou si mon inquiétude pour la jeune fille à mes côtés grandit de minutes en minutes. Plus nous progressons entre les arbres plus j'ai l'impression que je vais la perdre à chaque foulée. Ma main tient fermement la sienne et tous mes sens sont aiguisés comme une lame de rasoir. Je ne sais pas vraiment où je vais, mais je fuis les bruits des macchabées qui semblent se rapprochés de plus en plus. Reiiko ne dit rien, je pense qu'elle ne comprend même pas ce qui lui arrive et que si je venais à la lâcher, elle ne sortirait jamais vivante de cette forêt. Je ne veux plus voir personne mourir déchiqueté sous les crocs de nos ex semblables. Mon pouls s'accélère et je lutte pour garder la raison. J'évite minutieusement un zombie, je ne me sens pas la force de l'achever et trottine légèrement, car la Lune est de plus en plus haut dans le ciel. Après quelque minutes je ralentis le pas pour laisser à Reiiko de quoi se reposer et me retourne vers elle pour prendre tout de même de ses nouvelles. Elle me suis depuis tout à l'heure mais j'ai plutôt l'impression de traîner un cadavre.
« Reiiko ? Tu tiens le coup ? »
Elle a le regard vitreux, les cheveux et tout le corps en sueur et elle semble incapable de parler. Elle s'éloigne doucement pour je ne sais quoi et je la suis du regard en prenant mon couteau en mains. Après une telle course je me sens toujours tout à fait capable d'exterminer un zombie qui s'approcherait un petit peu trop près d'elle ou de moi. Je vois tout à coup sa silhouette se faire happer par je ne sais quoi puis plus rien. Comme si le sol venait de la dévorer silencieusement et qu'on ne retrouverait jamais de trace d'elle. C'est d'un pas affolé, proche de la course, que je m'approche de sa dernière position connue. C'est alors que je la vois toute tremblante dans une espèce de puis de boue, ensevelie jusqu'à la taille. Je regarde aux alentours avant de lui tendre mes mains pour qu'elle puisse les saisir. Je la remonte assez aisément à la surface avant de constater les dégâts.
« Tu vas bien ? Tu n'est pas blessée ? »
Je remarque que son haut est marron de saleté, alors je retire mon manteau et lui tend.
« Enfile ça avant de mourir de froid. Je ne sais pour combien de temps encore nous sommes dans cette forêt, mais prend le ! » Alors qu'elle saisit mon manteau, elle a bien compris qu'elle n'avait pas le choix, j'entend un petit bruit derrière moi. Je ne sais pas ce qui s'est passé dans ma tête sur le moment, sûrement une sensation d'insécurité étant donné que j'étais à la merci de n'importe quelle chose qui pouvait se trouver derrière moi. Un cri vraiment aigu se fit entendre et je ne me rendit pas compte de suite qu'il venait de ma bouche. Je dégaina mon couteau et mit un coup dans le vent. Ce n'était rien, probablement un rien mais je plaquais mes deux mains sur ma bouche, un peu honteux d'avoir hurlé ainsi. Dans le mouvement je m'entaillais légèrement la joue. Qu'est ce qui m'arrivait ? Je venais de perdre toute mon assurance et était devenue une proie ayant peur du chasseur. Ressaisi toi River ! Nous ne devions pas traîner ici. Je secouais légèrement la tête avant de prendre les mains de Reiiko.
"Tu ne t'ai pas fait mal, parce que je crois que je reconnais cette partie de la forêt.. On est plus très loin de la sortie."
J'étais passé par ici, j'en étais sûr. Je ne voyais pas grand chose, mais j'avais envie de suivre mon instinct.
CODE PAR FICTIFS-THERAPY
Dernière édition par River Cunningham le Lun 28 Mar - 21:16, édité 1 fois
Coincée dans ce trou, je commençais à paniquer. Le temps s’étire à l’infini et même si j’entends River approcher, j’ai l’impression que le bruit de ses pas s’éloigne de moi. Je crois rester bloquée une éternité quand ça ne dure que quelques minutes. Avec mes chaussures défoncées, je sens qu’il y a une petite nappe d’eau sous mes pieds et le froid remonte jusqu’à mon visage par de longs frissons. Ma cheville droite me fait mal, je sens de brefs élancements, comme si on m’enfonçait une visse dans l’os. Quand je devrais bouger, la douleur va être atroce. Encore une fois, je suis un boulet qu’on traîne, le fardeau de tous, Ben, Keiran, The King Of The Handsom Bats et Henry mais aussi River.
Je me sens prisonnière de ce trou, dans le noir, tout est possible, et si je sens l’humidité des parois contre moi, ça ne me rassure pas outre mesure. J’ai l’impression qu’à chaque instant, une main avide va me happer, me dévorer et il ne restera même plus un souvenir de moi. On va m’oublier dans cette nuit noire. Ma respiration rauque heurte les murs de l’espèce de tube dans lequel j’ai chuté. C’est à la fois mon pouls qui s’emballe et mes inspirations. Je connais ça, ces crises d’angoisses, plus j’ai peur et plus je m’asphyxie. Inversement, plus je m’asphyxie, et plus j’ai peur. L’air quitte mes poumons à une vitesse folle, et jamais ils ne se remplissent. Je bataille contre moi-même pour respirer longuement, pour me calmer. Il est juste au-dessus, je sens son regard qui me cherche dans l’obscurité.
Il me tend sa main, je saisis son bras, quand il me soulève je m’appuie contre lui autant que je ne le serre dans mes bras. Je tremble, cette nuit terrifiante m’étouffe, les belvédères de la ville me manquent atrocement. Il me demande comment ça va, et comme d’habitude ma peut d’être abandonnée prend le dessus et je lui réponds en chuchotant : « Oui, ça va, désolée… ». Je bats des paupières pour retenir le plus longtemps possible mes larmes, je pleure silencieusement en remerciant le ciel que ma voix ne se soit pas brisée. Je sens mes épaules s’alourdir sous le poids de sa veste en cuir. Il a cru que je tremblais de froid… J’avoue que j’ai eu froid, mais toutes les autres sensations ont pris le dessus sur le temps glacial, mais je sais que l’humidité et la chute ont dû bien mouiller mes vêtements, de sorte que dans quelques temps j’aurais été glacée jusqu’aux os. Heureusement, je tombe souvent sur des gens bien, River a l’air fait du même bois que The King Of The Handsom Bats, une gentillesse à toute épreuve, désintéressée. Je renifle en souriant.
« Merci, ça caille en bas… Si on trouve une route, je pourrais m’orienter un peu… »
J’hésite à lui dire qu’une fois que j’aurais trouvé mon chemin, il n’aura plus à s’occuper de moi. Il sera libre de récupérer son blouson et arrêter de se mettre en danger pour moi. Avec mon père, on allait se promener dans la forêt et on rentrait par les routes aux alentours, et puis avec The King Of The Handsom Bats et Henry aussi, parce que le Bungalow est dans les environs, je crois. Donc je pense pouvoir trouver mon chemin, je crois qu’il se réfugie vers la ville avec ses amis, alors moi je dois aller à l’opposé. Dans la théorie, ça me semble assez simple. Même si je suis terrifiée à l’idée de me retrouver seule dans la nuit, avec cette forêt inquiétante et ma boiterie, je ne lui dirais rien. Après avoir perdu Keiran, je me suis promis que je devais devenir plus forte et que comme tout le monde mourrait, je devais me protéger moi-même. C’était mal parti, mais j’essaie de m’accrocher à ça, parce que c’est tout ce qui me reste de lui, du monde d’avant, où tout allait bien parce que Keiran était là.
Un bruissement me fait sursauter, mais plus encore, je suis surprise par le cri aigu de River. Le cœur battant vivement, je le cherche ses yeux du regard. Il semble à la fois surpris et terrifié par sa réaction. Vivement, il avait sorti son couteau de je-ne-sais-où et avait tailladé le vent. Sa main muselait à présent sa bouche, j’étais un peu inquiète. Sa réaction violente m’avait surprise. Il essaie de me rassurer, alors je secoue la tête pour lui dire que tout vas bien, ma voix est un peu étranglée dans ma gorge, je crois que je devrais vite rentrer, avant de m’apercevoir que le chanteur d’autrefois est devenu fou et tue des fillettes dans la foret.
« Je te suis River ! »
J’attrape sa main et le suis aussi vite que je ne le peux. Rapidement, on tombe sur du solide, l’odeur du macadam frappé par l’eau de la rosée envahit mes narines. J’hume l’air à pleins poumons, je sais qu’une fois la route trouvée, je devrais lui dire au revoir et trouver par mes propres moyens The King Of The Handsom Bats et Henry. Après tout, si ce type est dangereux, je ne veux pas l’amener à mes amis. Même si… même si je crois qu’il est toujours le même gros nounours qui roulait des mécaniques sur scène.
« On y est ! On a réussi ! »
Je lui saute dessus malgré moi et le serre dans mes bras. Puis je me souviens de ma bonne résolution. Je me détache lentement et lui rend son manteau. La tête baissée, je murmure : « Je vais par là et toi vers tes amis… Merci pour ton aide River… Si… hm… si vous avez un problème venez aux bungalows… » Je n’avais pas pu m’empêcher de lui dévoiler où on se cachait, je me sentais stupide sur ce coup… Mais bon… Pour oublier ma bourde, je secoue la tête et lui tend la main, comme une grande.
Alors que je reprends peu à peu mon souffle et que j’arrive enfin à me détendre, je pose un regard paternel sur cette petite comme pour la rassurer, alors que c’était moi qui venait de hurler et probablement de rameuter une bonne dizaine de ses choses qui nous traquaient. Je n’en revenais toujours pas d’avoir crié aussi fort et si subitement, d’accord il y avait de quoi avoir peur pour sa vie dans cet amas d’arbres mais je ne pouvais me permettre ce genre d’erreur.. Pas maintenant. Je vois sur son visage et dans ses yeux une sorte de crainte et je m’en veux franchement sur le moment, mais bon il faut passer à autre chose et continuer à progresser. Bon au moins elle n’a pas perdu cette confiance qu’elle avait l’air de placer en moi depuis le début de notre épopée puisqu’elle continue de me suivre. Je regarde les alentours, ne reconnaissant pas grand-chose. Le bruit de nos pas est couvert par les frottements du vent contre mon blouson, qui par ailleurs est bien trop grand pour celle qui me suit. Mais bon, il faudrait se contenter de toutes manières. Les crissements des branches ne m’effraient plus et je continue de balader la jeune fille aux cheveux bleus en me fiant à mon instinct et mon sens de l’orientation. Je ne sais pas vraiment comment ça va se passer une fois que nous aurons retrouvés les membres de son groupe, je ne sais pas non plus si c’est une bonne idée de me jeter comme ça dans la gueule du loup, puisqu’après tout, ces amis m’attendent peut-être avec des armes pour me descendre et récupérer mes affaires. Pourtant, je n’y crois pas une seule seconde. Puis je ne pourrais pas la laisser partir comme ça, après toute cette aventure. Si j’apprenais sa mort plus tard, je ne me le pardonnerai jamais et je me devais de la confier à des gens de confiance or, ses amis m’avaient l’air tout indiqué. La pluie ruisselait sur mon visage quand mes pieds sentent soudain quelque chose de plus solide. Je n’y crois pas. On a réussi. Rapidement, Reiiko se jette dans mes bras et je l’étreins sans oser lui dire que nous sommes totalement sortis d’affaire.
« Oui on l’a fait.. Je te l’avais dit ! »
Après une courte étreinte, je la regarde retirer et me rendre mon manteau. J’hausse un sourcil pour mimer l’incompréhension. Elle a vraiment cru que j’allais m’en aller comme ça ? Elle me lance sa petite phrase d’adieu avant de me tendre sa main. Je ris avant de la prendre et de poser mon autre main sur sa joue.
« Reiiko.. Tu as vraiment cru que j’allais m’en aller comme ça, alors que je ne suis pas sûr que tu retrouves les tiens ? Non.. je refuse. Imagine qu’ils ne soient pas là ? Qu’est-ce que tu ferais ? Je viens avec toi que tu le veuille ou non. »
Je lui souris et sors mes dernières provisions de mon sac. Je lui tend de quoi se nourrir avant de relancer la conversation.
« Allez, zou, tu manges et on y va ! Il est loin votre bungalow ?»
On l’a fait, on l’a fait ! C’est fou, j’ai cru que j’allais jamais m’en sortir, et bien que je vive cette sensation pour la dix-millième fois, c’est chaque fois différent, peut-être pas pire parce que cette fois je ne me suis pas fait trop mal mais… Je soupire par le nez en même temps que je souris comme une débile, je dois avoir une tête de chimpanzé attardé, remarque il fait nuit alors… River me surprend en refusant résolument ma phrase d’adieu aussi diplomatique de ratée. Je regarde mon bras tendu qui essaie de lui rendre son manteau, puis lui, retour au bras. Bon… d’accord ! J’enfile à nouveau le manteau avec plaisir. Je saisis également le pitch, mon ventre émet un terrible gargouillement, signifiant sa joie de mettre la main, ou plutôt la langue, sur quelque chose de comestible. Peut-on, pour autant, qualifier le pitch d’aliment ? Comestible ? Je ne fais pas la fine bouche, et mon appétit rend le diable assez bon, en fait.
« Merci River ! Fais, gaffe à force d’être aussi gentil, je vais finir par te kidnapper ! »
Sur ces bonnes paroles, on reprend notre marche. Je me sens un peu lasse à force de courir, de marcher, de fuir à droite à gauche, je n’ose même pas regarder mes pompes défoncées, encore un truc à changer… Quelle poisse.
Il fait noir, c’est bizarre parce que dans le noir, tous nos sens sont comme exacerbés, alors j’entends beaucoup de choses, comme le murmure de la nuit, j’en imagine probablement d’autres, mais comment faire la différence entre le vrai et le faux alors que des zombies ont envahis ma vie comme un cataclysme ? Je ne me sens pas rassurée, j’ai l’impression d’entendre gronder quelque chose venant de la ville. Je crois qu’on m’a dit que c’était un énorme rassemblement de zombies, une horde. Notre Horde. Dans une BD, j’avais lu qu’un prêtre disait que les zombies qui envahissaient une Amérique fictive étaient le pêché de l’humanité : trop insatiable, trop cruelle et trop consommatrice, pourtant, a à peine 20 ans, je portais le fardeau de milliers d’ancêtres. Ce qui, franchement, était cruel.
Toute à mes pensées, je me rapproche d’instinct de River, jusqu’à lui saisir le bras pour me coller à lui. Soudainement, je me dis que ce n’est pas très réglo envers lui, alors je lui demande en chuchotant malgré moi : « Dis River… t’as pas de famille ? Une femme, des enfants, des parents ? Y a que tes potes, là ? », je le regarde, j’ai du mal à distinguer son visage et je crois que… que je n’ai pas envie d’y voir se peindre cette expression de vide que j’ai vu chez tous ceux qui évoquaient leur famille. Je me sens bête. Je crois qu’il ne nous reste que quelques minutes de marche, peut être une demi-heure, mais je suis pressée de me coucher. Peut-être que River voudra bien rester dormir ? Parce que je sais que sa présence de géant va me manquer…