Pas moyen de tenir en place dans cette ville de merde. Tout ce que je veux moi, c’est retourner à San Francisco parce qu’ici, c’est vraiment un endroit tout pourri. C’est moche, et puis il y a des tonnes de zombies accessoirement. Et aussi une bonne majorité de cons. Heureusement que j’ai trouvé Josh au milieu de tout ce bordel, parce que je crois que j’aurais fini par me tirer une balle. Enfin, si j’avais pas perdu mon arme. Hum. Mais j’en ai trouvé une autre alors c’est pareil non ? Bon. Quoiqu’il en soit, avec ce gros lourd de Josh qui mange pour quatre, je crois que nous arrivons à court de provisions alors, comme je suis un papa de remplacement trop cool, je me suis dévoué pour aller fouiller un peu les environs pendant qu’il glande. Mais je compte bien le lui faire payer un jour ou l’autre, hinhin, il me devra un super service quand je lui aurai ramené quelque chose de délicieux à manger. Ou presque. Je me dirige donc tranquillement vers les magasins et autres habitations qui longent le port, dans l’espoir de trouver un endroit qui n’a pas encore été pillé. Ou au pire, une autre casquette aussi belle que celle que j’arbore fièrement, histoire que tout le monde puisse bien me repérer de loin. J’ai l’air complètement con avec, mais au moins ça nous fait rire avec Josh, alors c’est tout ce qui compte.

Je m’admire encore une fois dans le reflet d’une vitrine un peu crade et cassé, quand un lourd bruit me fait sursauter. Sur mes gardes, je pose ma main sur mon flingue, prêt à le sortir si je vois quelque chose s’approcher. Ou peut-être même quelque chose bouger. Pourtant je ne vois rien. J’essaie de me concentrer, de voir le plus loin possible, rien. Alors, comme je suis un peu débile, je me décide à aller voir d’un peu plus près. Les bruits ne s’arrêtent pas, alors je me fie à mon oreille pour trouver la source du boucan, et finalement il me semble que les grognements viennent du bateau abandonné. Qu’est-ce qui énerve un zombie de la sorte ? Je n’en sais rien mais j’ai subitement envie d’aller voir. Pour une fois que quelque chose se passe dans cette ville de la mort ! Je m’approche lentement du bateau de croisière et avec quelques efforts, j’arrive à monter à bord. Je sors mon pistolet parce que même si je me sens l’âme d’Indiana Jones, je n’ai pas trop envie de crever. Prudemment, je commence à examiner le pont du bateau et peu à peu, je m’enfonce à l’intérieur de ce qui devait être avant un endroit plus que luxueux. Plus j’avance et plus j’essaie de me promettre de faire demi-tour au prochain pas, pourtant les bruits s’intensifient et je ne m’arrête pas. J’entends une voix, alors mon âme de héros ressort immédiatement.

J’ai maintenant une excuse pour ne pas ressortir sans être allé voir ce qui se trame à l’intérieur des cabines. Non, je cours même jusque dans la gueule du loup. Et quand j’arrive enfin dans ce qui semble être la salle à manger du navire de croisière, je vois un type, à moitié affalé sur le sol et barricadé plus ou moins derrière une table. Il essaie de repousser quelques zombies et ça me fait de la peine. Il faut que j’agisse !

[Dé de càc : 4 + 7 = 11. Réussite de justesse]

Je ne vais pas gâcher une balle maintenant, et une détonation ferait trop de bruit et nous mettrait en danger tous les deux. Alors J'attrape la première planche de bois qui dépasse un peu et je m'approche des zombies qui donnent du fil à retordre au grand type tatoué. Je ne réfléchis pas et je frappe le crâne du premier que je rencontre. La planche casse à moitié et le zombie se retourne vers moi avec un air mécontent. Il hurle, il grogne, et moi je frappe encore plus fort. Finalement il tombe par terre et je continue de frapper jusqu'à ce que son crâne ne cède. Par contre, pour les deux zombies qui restent, il va falloir que le grand tatoué se décide à bouger pour m'aider, parce je ne vais pas pouvoir faire tout seul avec ma planche pourrie.

Cette journée était plutôt cool et avait très bien commencé, si bien, que j'avais décidé de faire un tour du côté du port. J'avais laissé mes petits amours à la base et avait reprit mes petites balades solitaires. Ils avaient l'habitude de me voir partir puis, je ramenais toujours quelque chose d'utile. A manger ou à boire, ou même encore de quoi se soigner. Mais le port, j'avoue que c'était avant  tout pour le paysage, le butin on verra plus tard. Quoi que, j'allais peut-être trouver un trésor de pirates, caché depuis des millénaires. Ou alors tout un arsenal d'épées ainsi qu'un costume de pirate. Je commençais à en avoir marre de me balader avec mon manteau de dark lord en cette saison, mais il m'étais bien utile quand je ne rentrais pas la nuit. Il me permettait un léger camouflage mais surtout d'avoir chaud. Puis il me donnait un look vraiment stylé, genre pirate ! Lorsque j'aperçus le navire abandonné je fis un petit saut pour atterrir sur le pont. Je passais ma main dans mes cheveux pour recoiffer ma nouvelle tignasse et prit un air fier derrière mes lunettes de soleil.

« Ce navire est à nous moussaillons ! »

Ici au moins je ne risquais pas de croisés des macchabées, après tout j'avais le droit de m'accorder ce moment de tranquillité. Je pris un petit bout de bois en guise d'épée et me retournais en pointant fièrement mon arme. Le grand sourire que j'avais sur le visage s'effaça quand un rôdeur me fonçait dessus. Un marin récalcitrant ! La main dans ma poche je saisis mon couteau et lui plongea entre les deux yeux ! Non mais oh, c'était quoi cette façon d'accueillir son capitaine à bord ? D'un pas lourd je fis claquer mes bottes sur le pont en me vantant d'avoir terrasser ce zombie avec une aisance folle. Je poussa la porte avant de rameuter l'équipage. Si ils voulaient se battre j'étais leurs homme ! En entrant dans une salle, cherchant quelque chose d'intéressant sur ce navire je continuais mon petit discours de capitaine. En farfouillant dans les tiroirs j'entendis des grognements derrière moi. Mince ils étaient quatre.. Bon il était temps pour moi de calmer ces marins d'eau douce. Je fendis l'air pour en repousser un, mais ils étaient sacrément agressifs ceux là. Il fallait dire que je ne m'y attendais pas du tout. A peine le temps de pousser un table qui traînait par là pour les maintenir à distance et de leur hurler dessus.

« C'EST UNE MUTINERIE MESSIEURS ! JE VOUS ÉTRIPERAIS ! »

Bon j'étais en position de faiblesse certes, mais ce n'était qu'une illusion j'avais.. Un plan.. Enfin presque. Je fendais l'air avec mon couteau pour les repousser en continuant de hurler. C'est à ce moment qu'un mec arriva dans la pièce et vint m'aider. Il en tue un d'une sauvagerie qui montre qu'il n'ait pas à son coup d'essai et maintient sa planche dans sa main.

[dé de réussite càc : 9 + 10 = 19, Réussite totale]

Je profite de la diversion faite par le gros balourd avec sa casquette rose pour mettre un chassé dans la table et l'envoyé voler avec un zombie contre un mur. Je me remis sur mes pieds avant briser les genoux d'un zombie et de lui exploser le crâne d'un coup de botte. Toujours dans mon rôle de capitaine, je poussa un cri de rage et bondit sur le mort-vivant qui était à l'agonie au pied du mur. Mon couteau s'enfonça profondément dans son crâne et je répéta le geste plusieurs fois comme pour être sûr. Un vrai chien enragé ! Je me retournais vers l'inconnu, soufflant un peu sous l'effort et lui sourit.

« Merci l'ami ! Chouette ta casquette, c'est quoi ton nom ? »

C'était direct mais sa tête me disais quelque chose.. Comme quoi, l'apocalypse pouvait parfois nous réserver des surprises..

Pendant que je tabasse minablement un zombie avec ma planche, le gros balèze s’occupe des autres en criant comme un dingue. Il les tabasse sans aucun respect, il leur éclate carrément la tronche et je finis par le regarder faire, les mains sur les hanches. Et bah y en a qui ont l’air de bien se porter hein ! Et finalement, quand les zombies sont enfin tous vraiment morts, le tatoué se tourne vers moi. Il complimente ma casquette et je ne peux retenir un sourire fier, parce que c’est vrai qu’elle est beaucoup trop classe, cette casquette. Je tends la main vers le type pour la lui serrer, et c’est quand je m’approche de lui que je le reconnais brutalement. Ça par exemple ! J’échappe un ricanement. « Bruce, et toi ? Qu’est-ce que tu fous ici ? Tu te souviens pas de moi ? » Je ne crois pas qu’il me reconnaisse, pourtant je me souviens bien du soir où j’ai croisé ce type dans un bar. Mon nez aussi. J’avais eu le malheur de draguer un peu sa copine et j’avais gagné un gros pain dans la tronche. Un malade celui-là, ça ne m’étonne pas qu’il défonce les zombies comme il le fait. Cela dit, il rigolait moins quand j’avais sorti ma plaque de la police pour le mettre en garde à vue après le coup qu’il m’avait mis. Hinhin ! Sa tête alors que je lui rappelle que nous nous sommes déjà rencontrés est encore plus drôle, parce qu’il n’a vraiment pas l’air de me remettre.

[Dé de CàC : 8 + 7 = 15. Réussite de justesse.]

Seulement, nous n’avons pas vraiment le temps de parler de la belle vie que je menais avant, ni de la sienne, parce que de nouveaux grognements se font entendre un peu plus loin. Nous n’avons pas un moment de répit ma parole ! Ça doit être ce type qui attire le mauvais œil sur moi. Je lui lance un petit regard suspicieux en reprenant ma planche en main, et finalement je le quitte pour aller vers la source du bruit. « Si jamais ça te dérange pas trop tu pourrais peut-être m’aider hein ! » Ça me fait rire de tomber sur ce type maintenant, ça me met presque de bonne humeur en fait ! A tel point que je me mets à chanter comme un con alors que j’approche des trois petits zombies qui me regardent avec leurs yeux méchants. « Goodbye my lover.. » Et j’abats la planche sur la tronche de la première qui arrive vers moi. La planche manque de céder la première fois, mais maintenant il est trop tard pour que je puisse me dégager. Alors je retire la planche de l'épaule de la fille pour frapper un nouveau coup, qui atteint sa cible cette fois. De toute façon, je n’ai jamais eu de chance avec les filles.

Lorsque Bruce me serra la main je ne compris pas tout de suite qui il était et pourquoi il avait cet air si familier avec moi. Qui était il et où est ce que j'avais vu ce visage si..arrogant ? Je ne savais pas si ressentais de la sympathie pour ce type, mais bizarrement son visage était plutôt assimilé à une mauvaise soirée. Ça y est ça me revenait.. ce gros balourd avait passé la soirée à draguer ma copine avant de se manger une droite en plein dans le nez. D'habitude surtout à l'époque je n'étais pas violent, mais entre l'alcool et ma jalousie, ce type  avait salement mangé.. Jusqu'à ce que ce ripou sorte sa plaque et ne me coffre. Je me rappellerai toujours de cette soirée et sur le moment l'envie de lui en coller une autre me traversa l'esprit. Mais non. Ça c'était l'ancien River. Aujourd'hui chaque vie était précieuse, même celle du pire flic des États-Unis.  Je tire quand même un peu la tronche avant de répondre à sa question. Je devais avouer que j'avais toujours en travers de la gorge ce qu'il m'avait fait ce con.

«  Ouais en fait j'me souviens de toi.. Toujours à coffré des gens dans des bars ou tu as changé de métier avec le climat actuel ? »

Alors que je préparais à enchaîner sur sa vie actuelle je me retourne en entendant des grognements. En plus il me demande de l'aider comme si je n'allais rien faire ?! Il se fout carrément de ma gueule. Parce que son intervention « héroïque » ne l'aurait pas été si je n'avais pas neutralisé tous ces macchabées qui, soit dit en passant, étaient vraiment nombreux sur ce cargo de l'enfer.

[Dé de réussite CàC = 16 + 10 : réussite parfaite]

Pendant que l'autre givré galère avec sa planche contre un zombie, je sors mon couteau avant de fendre l'air et de le planter net dans le crâne du premier. Je ne m'arrête pas, laisse mon dark side m'envahir et éclate la tête du second à mains nues. Je ne sais pas si c'est la rancune envers ce type qui me donne un telle force mais à peine la cervelle de ma dernière victime répandue sur le sol, que je me retourne et envoie mon pied directement dans la mâchoire de notre dernier assaillant. Je plante tout de même ma lame dans son crâne histoire d'être sûr qu'il ne se relève pas. Je me retourne alors vers Bruce, un peu essoufflé par mon effort et le regarde. Il n'a pas l'air idiot avec sa planche à moitié brisé et sa casquette tiens.

« Tu n'a rien d'autre comme arme, parce que cette planche est vraiment en sale état ! »

J'oublie ma rancune un moment et balaye la salle du regard en quête de quelque chose de mieux qu'une vieille planche en bois miteuse. Ma recherche fut interrompue par un son strident qui vint me percer les tympans. Et ben ! Entre aujourd'hui et la dernière fois avec Josh..Encore ce son. Exactement le même j'en aurais mit ma main à couper ! Je fais signe au ripou de s'approcher pour qu'il puisse m'entendre avec tout ce vacarne. Une fois qu'il fut décider à m'écouter je me mis à lui expliquer mon histoire avec le militaire.

« C'est pas la première fois que j'entends ce son..Déjà la dernière fois avec le militaire.. Je ne sais pas d'où il vient mais ça va attirer les zombies. On ferait mieux de filer ! »

La fille zombifiée s’écroule sous le coup que je lui mets dans la tronche, et le gros balèze s’occupe des deux autres en se la jouant badass qui se bat à mains nues. Je l’observe avec un sourcil légèrement haussé. Il essaie de m’impressionner lui ? Je ricane un peu tout seul en attendant qu’il finisse le boulot. S’il veut se la jouer Rocky Balboa, ça m’économise, je ne vais pas râler hein. Surtout que ce salaud a failli me péter le nez la première fois que je l’ai rencontré ! Une fois qu’il a fini son numéro, le type dont je ne me souviens plus le nom de tourne vers moi. Est-ce qu’il s’appelait Tony ? Matthew ? Je le dévisage en essayant de me rappeler, mais ça ne me revient pas. C’est l’âge, au secours ! Mais je n’ai pas le temps de lui demander son prénom qu’il se moque de ma pauvre planche en bois. Bah quoi ? Je regarde mon arme, c’est vrai qu’elle est en piteux état. D’ailleurs, j’ai à peine le temps de la lever comme une véritable épée pour menacer le tatoué qu’elle se casse en deux. Bon. Je reste un moment interdit, comme si cette pute de planche l’avait fait exprès, et finalement je la balance par terre. « J’ai un flingue mais si je tire, on va se retrouver avec tous les zombies du coin sur la gueule. » Je ne sors pas mon pistolet, parce que je suis sûr que ce taré pourrait se jeter sur moi pour me l’arracher des mains comme j’ai failli lui arracher sa copine. Hinhinhin !

J’affiche un petit sourire moqueur quand un bruit atroce retentit. Putain c’est quoi ce bordel ? Qui a décidé de jouer de la musique maintenant ? Par réflexe, je pose mes mains sur mes oreilles pour me protéger des notes ratées et je m’approche du mec quand il me fait signe. Qu’est-ce qu’il a encore ? Je me penche un peu vers lui et je décolle une main à contrecœur pour l’entendre. Pourtant c’est quand il parle de militaires qu’il m’interpelle le plus. Immédiatement je pense à Josh, avec qui j’imagine toujours qu’un jour on pourra tomber sur un de nos collègues. « Un militaire ? Tu traînes avec les militaires toi ? » Je lui lance un regard suspicieux, et comme la musique ne cesse toujours pas, je commence à me diriger vers ce qui me semble être la sortie.

[Résultat de fouille : alcool.]

Ça ne faisait que sembler, parce que j’ai beau marcher et marcher en faisant comme si je savais où j’allais, je ne retrouve pas l’endroit par lequel je suis entré. Merde alors ! Prisonnier de ce bateau à la con avec l’autre débile, super ! Pendant que Josh fait la sieste en plus ! Quel salaud ce gamin, il me le paiera. Je continue de faire comme si je savais où j’allais, mais je pense que le tatoué doit bien se rendre compte que je le fais tourner en rond. A moins qu’il soit complètement con, ce qui est aussi une possibilité. Dans le désespoir, je pousse une porte au hasard, et je crois que le hasard m’aime un peu parce que je tombe sur le bar du bateau. Mon regard d’alcoolique en manque parcourt l’endroit rapidement pour vérifier que rien ni personne ne va venir me faire chier pendant que je remplis mes réserves, et je m’approche rapidement. Je fouine tranquillement derrière le bar pour trouver deux verres, que je remplis du meilleur whisky que je peux trouver. « Allez pour la paix ! » Je tends un verre à Machin, et je me fais violence pour l’attendre avant d’avaler le mien.

C’est vrai que de se servir d’un flingue dans ce bateau ne nous apporterais une quantité assez impressionnante de soucis. Quand je dis soucis, je parle bien évidemment de macchabées, mais l’idée que ce taré soit armé d’un pistolet ne m’enchante pas vraiment. D’accord la première fois que je l’ai rencontré, il en possédait probablement un, une arme de service ou autre chose, mais là c’était différent, les règles avaient changées. Il n’y en avait tout simplement plus et s’il décidait de m’exécuter ici sur ce cargo de l’enfer, il le pouvait. Mon couteau ne me serait d’aucune utilité, même contre ce vieux bougre. Alors que nous sommes surpris par ce son abjecte, il semble ne relevé que mes mots concernant le militaire. Quoi ? Je n’avais pas une tête à traîner avec des militaires ? Je ne sais pas pourquoi, pourtant la question semblait anodine mais elle m’énervait. C’était sûrement à cause de ce Bruce. Pourtant je pris sur moi et lui lança mon plus joli sourire. « Ouais un militaire qui cherchait des troupes, un certains Jo.. » Il en a clairement rien à foutre. J’arrête donc mon récit puis continue de le suivre puisqu’il a l’air de connaître ce bateau et de savoir comment sortir. C’est seulement après quelques minutes et des virages hasardeux que je comprends qu’il ne sait pas mieux que moi et qu’on ait simplement perdus dans ce bateau. Nos pas sont rythmés par le bruit de mes bottes sur le sol blanc du couloir et je me demande pourquoi je suis encore ce vieux ripou. D’après les probabilités, j’aurais plus de chances de m’en sortir tout seul, mais je me dis que si ce vieux con trouve la sortie alors que je meurs ici, justice ne sera pas rendue. Et dire qu’il venait de me sauver la vie.. Quel con.

Il n’était déjà pas très haut dans mon estime et je dois dire qu’il a failli remonter dedans lorsqu’il pousse une porte et rentre dans une salle. La sortie ? Non ce serait bien trop beau. A la place, on tombe sur le bar du bateau. Bon, il faut voir le bon côté des choses, ça aurait pu être bien pire. Je jette un coup d’œil à Bruce et en voyant sa tête je me dis qu’en plus de tous ces défauts il doit être alcoolique. Il a les yeux écarquillés et il se jette sur le bar pour se servir. Je pousse un léger soupire avant de verrouiller la porte, car j’ai l’impression qu’on va rester plus longtemps que prévu ici. Alors que je m’approche, mes craintes se concrétisent et l’autre poivrot me tend un verre de ce qui semble être du whisky. Il a l’air de s’y connaître et surtout très pressé de se l’enfiler. Quelque chose me dit que ce ne sera pas le seul lorsque je prends le verre qu’il me tend. J’espère en levant mon verre, que toutes ces années passées dans les bars de la côté Ouest américaines ne se sont pas envolées. « Pour la paix. » Je porte le verre jusqu’à mes lèvres avant d’ajouter. « Et à la survie. » J’avale le liquide et sent comme un feu dans ma gorge. Cela fait quasiment un an que je n’ai pas bu d’alcool et Bruce doit bien se marrer en voyant ma tête. Je le regarde et grimace.

« Alors, depuis cette nuit au  bar qu'est ce que tu deviens ? »

A vrai dire j'en ai clairement rien à cirer, mais autant poser des questions puisqu'on est coincés.

Le grand costaud verrouille la porte derrière nous, mais je n’ai pas le temps de m’en inquiéter. L’alcool appelle mon nom fort, trèèès fort, et je suis obligé d’attraper des verres pour nous servir. Puisqu’on est perdus dans le bateau de toute façon, autant en profiter deux minutes non ? Heureusement, le tatoué prend le verre que je lui tends pour la paix, on trinque tous les deux et j’ai déjà avalé mon verre qu’il rajoute un mot sur la survie. Ouais la survie tu parles. Le liquide coule dans ma gorge et enfin je me sens mieux. C’est con, ça doit être psychologique ou quoi mais quoiqu’il en soit je me sens mieux. Je respire un bon coup avant de hausser les épaules. « Ouais, à la survie… » Le costaud n’a pas l’air si fort que ça, parce qu’il fait une drôle de grimace en buvant son verre. Alors ça pique ? Hinhin. J’affiche un petit sourire narquois, et puis comme je me fous un peu de ce qu’il me raconte, j’attrape à nouveau la bouteille de whisky et je nous ressers avant d’avaler mon verre comme le premier. Ce que je fais ? Ben comme tout le monde connard, j’essaie de survivre. J’hésite à boire directement à la bouteille, mais je fais couler à nouveau la boisson dans mon verre avant de me décider à répondre. « Oh ben j’ai eu la brillante idée de vouloir aider les flics de cette ville, et puis je me suis fait niquer quoi. Plus moyen de partir, et plus personne à aider ! Enfin, à part ceux qui se perdent dans les bateaux… Et toi alors ? Toujours avec ta copine ? » Je ricane un peu et je l’attends pour boire mon troisième verre, parce que je commence déjà à prendre de l’avance. Et puis il faudrait peut-être penser à sortir d’ici non ?

Ouais, il faudrait. J'attends que le bonhomme avale son verre et j'embarque le mien (sans oublier la bouteille). « Allez à l'abordage ! » Je brandis ma bouteille en entraînant mon moussaillon derrière moi. Je vais la trouver moi, la sortie ! Enfin plus tard. Parce que j'ai à peine fait trois pas qu'un zombie sort de nulle part, et quand je bondis pour l'éviter en criant, je trébuche sur un truc inconnu avant de m'écrouler. « Bordel de aie !! » Je me roule sur le côté en hurlant, avant de voir que j'ai les côtes déchirées par une espèce de grosse merde en métal ! Ça fait mal ! Le sang coule et je grimace en remettant mon t-shirt par dessus genre ça se voit pas. Heureusement la bouteille a survécu à la chute, mais mon verre de whisky a l'air d'avoir fait son chemin jusqu'à la tronche du tatoué. Oups. Ah oui, et accessoirement, je suis hors course pour battre le zombie, hum.