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Alice avait survécu à l'infestation dans l'hôpital, en était sortie vivante, avait errée, a perdu des compagnons au poste de police avant de tomber sur Ben.
Il n'était pas mal en point mais était tout autant perdu qu'elle.
Ils s'étaient terrés dans une pharmacie pendant une poignée de jours. Pas de signe de l'extérieur ...

Alors ils décidèrent de partir à la recherche d'autres survivants. Ils avaient fait leurs sacs. Ben avait "volé" une voiture et ils partirent ainsi au travers des rues.

Alice, assise sur le siège passager, traçait au feutre sur un plan de ville les rues qu'ils empruntaient, barrait celles qui étaient difficilement empruntables sans se mettre en situation de risque d'être coincés sans possibilité de faire demi-tour aisément. La radio ne marchait pas, il ne traînait qu'un disque de Fleetwood Mac et de Jethro Tull au grand plaisir de Ben car cela lui rappela une partie de sa jeunesse, ce qu'il s'empressa de raconter à sa partenaire.

Là !!! Non ... fausse alerte ...

Ben avait freiné au cri d'alarme d'Alice qui avait repéré une silhouette. Non, effectivement, ce n'était qu'un déambulant qui cherchait à rentrer dans un magasin.
Ils soupirèrent tous deux en synchro...

Déjà quelques jours de passés depuis que la jeune femme s’était réveillé à l’intérieur de l’hôpital. Elle n’avait aucun souvenir pourquoi elle était là, dans ce bâtiment qui semblait abandonnée depuis peu. Genni avait réussi à sortir de l’hôpital sans trop de dommage. En fait, elle avait rencontré en court de route quelques rodeurs qui trainaient, surement à la recherche de quelque chose à dévorer. Il ne fallait pas que ce soit elle. De plus qu’au début, elle ne savait pas vraiment pourquoi ce genre de bête était arrivé en ville. Elle pensait halluciner, mais malheureusement c’était la réalité. Elle espérait trouver un individu le plus vite possible, qui était en vie et non un mort-vivant. Elle n’allait pas survivre très longtemps seule dans cet enfer. Il fallait vite qu’elle sorte de cet endroit vers l’extérieur. Juste à y penser, Genni avait commencé à avoir envie de fumer, que ce soit une cigarette, un cigare ou des drogues. Par contre, c’était impossible dans ce moment et surement pour encore longtemps. Surtout, qu’’elle n’avait rien dans ses poches de jeans, déchirés. Elle avait dû résister à la tentation et ne pas devenir folle.

Pour sortir, elle avait fait preuve de discrétion et prenait des chemins qui lui faisaient faire un détour. Elle finit par trouver la sortir, un peu étourdi et en manque de sa dose quotidienne de drogue. Elle sortit discrètement par une porte de sortie, mais à l’extérieur il y avait encore plus rodeurs. Elle se cacha derrière des détritus, comme des planches de bois, des vieilles poubelles et des sacs de tout genre. Certains semblaient encore intacts, alors elle regarda à l’intérieur d’un deux comme une voleuse.  À l’intérieur il y avait deux flacons de médicaments et une barre tendre au chocolat. Elle referma le sac noir qui devait appartenir à un adolescent assez grand et elle le mit sur ses épaules.

Après plusieurs minutes d’attente, Genni finit par sortir de son trou avec énormément de prudence pour ne pas se faire apercevoir par le grand nombre de zombies dans les parages. Elle se déplaçait rapidement, silencieusement et se cachait derrière des murs inoccupés. Au loin, elle voyait un véhicule s’approcher. « Mais qu’est-ce que .. » Elle ne finit pas sa phrase. L’automobile approchait de plus en plus. Elle pouvait apercevoir deux personnes à l’intérieur. Était-ce des êtres humains vivants ou mon imagination qui me jouait des tours? Le véhicule avançait et quelque fois arrêtait brusquement, mais à la seconde où il allait me dépasser, je pris un risque et je couru pour arriver près de la fenêtre du passager et en suivants un peu l’automobile qui avançait plus rapidement que je le pensais. J’espérais qu’ils me voient et qu’il arrête le véhicule, je n’avais plus beaucoup d’énergie pour courir.

Ben avait dégoté une caisse vintage, vielle mais fiable, assez pour qu'Alice sache la réparer si besoin est. Avec elle, le duo s'était donné pour mission de trouver des survivants en arpentant la ville. Mais jour après jour Alice devenait de plus en plus paranoïaque, hurlant alors qu'il n'y avait personne, mort ou vif, dans la rue, et la nuit elle hurlait à la mort dans d'atroces cauchemars. Elle voyait Ben la consoler le matin, mais rien n'y faisait, elle tremblait de peur et devenait insomniaque. Elle restait tout de même le plus agréable possible, pour ne pas encombrer son ami.
 
  Plus le temps passait et plus sa famille lui manquait... Elle avait tenté de redécorer leur pharmacie avec des affiches trouvées ça et là, collé des images et des photos trouvées dehors ou sur de vieux journaux, puis instauré un rythme de repas, de sorties, de couché et même de lavage ! On aurait presque senti une odeur de routine chez les deux survivants...

 Lors d'une virée plus lointaine dans la ville, Alice avait dégoté dans un lycée des uniformes de fille pour elle, au nombre de trois, et trois autres, masculins, pour Ben. Elle se ravisa, ne sachant  pas trop si le quadra bedonnant y entrerait.... Elle choisit donc trois chemises et trois pantalons stricts mais qui semblaient de bonne taille, probablement ayant appartenu au principal de l'endroit.

 Et puis un jour, Ben sifflait une vielle rengaine dans la voiture et Alice tentait vainement de se boucher les oreilles en riant, une folle furieuse déboula d'une rue infestée de zombies et se jeta presque sous leurs roues puis courut après le véhicule, l'air hagard et fatigué.

« Elle est malade ! »

 Le choc aidant, l'Autre prit son aise et sortit en trombe de la voiture pour planter un zombie et attraper le femme. Elle ouvrit la porte arrière et la fourra dans l'habitacle sans plus de cérémonie. Puis elle regagna sa place, grogna aux autres de s'attacher et à Ben d'appuyer sur le champignon.

« Mordue ? 
-Ahem, Alice frappa mentalement sa partenaire de tête, je veux dire, ça va ? On est un peu à cran, désolée... »

Cela faisait une poignée de jours qu'Alice et Ben au volant faisaient un tour des rues du quartier, revenant chaque soir avec prudence à leur planque temporaire dans une pharmacie.
Le plus dur c'était les nuits. Alice était torturée dans son sommeil par des cauchemars répétitifs. Il cherchait à l'apaiser tant bien que mal au réveil en se demandant ce que sa femme avec son instinct maternel aurait su mieux faire que lui.

Ils commençaient à s'installer dans leur abri, le décorant. La routine.
Ils avaient tourné dans tout le coin sud-ouest du quartier entre le lac et le centre de police où ils s'étaient rencontrés, évitant les parties les plus sensibles. Ben souhaitait aller voir un peu plus à l'est, de l'autre côté du lac. Ben refit le chemin inverse de celui qu'il avait pris à son arrivée en ville, à vélo. La 8ème rue. Ils s'arrêtèrent devant un complexe scolaire, "Peralta Community College".
Jusqu'à présent, ils avaient évité de rentrer dans les bâtiments, se contentant d'observer depuis la rue, depuis leur véhicule. Alice eut l'envie d'y rentrer. Sa vie d'avant, sa famille, aller au lycée devait lui manquer. Pas âme qui vive ni déambulant. L'école avait à coup sûr était évacuée par mesure de sécurité, l'hôpital n'étant pas trop loin. Alice vida quelques casiers pour dénicher des tenues d'écolière. Elle lui trouva des chemises, des chemises propres !

Ils reprirent la route, toujours vers l'est sur la 8ème. Leur trouvaille leur avait mis du baume au coeur et Ben se lança dans une petite chansonnette a capella. Un cri d'Alice le fit piler sec : « Elle est malade ! »
La voiture à peine arrêtée, Alice en avait sauté. En l'espace de quelques secondes, elle avait poussé une jeune femme dans l'habitacle et s'était débarrassé du premier d'un groupe de déambulants. « Fonce ! Fonce ! »

Il appuya sur l'accélérateur, regardant la horde laissée en arrière dans son rétroviseur. Lorsqu'une distance suffisante fut mise entre eux, il leva le pied. Alice se retourna vers la nouvelle passagère et l'examina attentivement.
« Mordue ? Ahem, je veux dire, ça va ? On est un peu à cran, désolée... »

A travers le rétro intérieur, Ben examina aussi la jeune femme qui semblait en piteux état tant au niveau vestimentaire qu'au niveau de sa santé. Ben se dit qu'il serait plus appropriée de la rassurer. Il se présenta.

Bonjour, je suis Benjamin Black, voici Alice. On s'est aménagés une petite planque depuis presque une semaine et on parcourait les rues depuis quelques jours à la recherche d'autres survivants. Tu es la première que nous croisons. Comment ça va ?

Fini, les réjouissances. Les rues étaient encombrées de corps, mais aussi de métal et de pierres. C'était le bordel habituel qui suivait le grands évènements.

Ben ne remarqua pas le sale bout de ferraille qui trainait sur la chaussée. La voiture roula dessus sans ménagement et son pneu avant gauche n'apprécia guère, émettant un drôle de bruit... "La loose".