« Burns, Rufus… Burns. »

Le susnommé souffla sur la pointe lamentable de son parapluie, se prenant pour un célèbre agent des services secrets britanniques. Il éclata de rire en regardant le zombi approcher. Il n’avait pas pu le descendre, pour la simple et bonne raison que son parapluie n’était… et bien… qu’un parapluie banal et moche d’un supermarché discount à deux balles. Mais bon, le macchabé ambulant avait la moitié de la cheville explosée et par conséquent, il se trainait sérieusement pour s’approcher du blondinet à sa Tante Christie. Rufus s’avança vers le mort vivant, puis, s’arrêtant à quelque pas de lui, il prit une position d’escrimeur digne de la belle époque des duels à l’épée en France, une main dans le dos, un pied en avant, arqué sur ses jambes, la classe totale.

« Ramène-toi manant ! l’apostropha-t-il en le piquant d’une pointe élégante au thorax, accompagné d’un petit bruit mou. C’est tout ce que tu sais faire, haha ! Deuxième pointe alors que Rufus reculait pour s’éloigner du zombi qui n’en avait rien à foutre du parapluie. Il voulait simplement croquer ce grand benêt. En deux pas, il se mit sur son flanc et le frappa aux côtes. Cette fois, la pointe s’enfonça dans la peau avec un bruit répugnant. Ha, te voilà percé mon ami ! Dis adieu à ta femme, implore tes dieux, Rufus de Oakland dit, Rufus le Grand, va en finir avec ta misérable existence, cloporte ! »

Sur ces quelques mots, et devant les yeux embués de fierté de sa mère décédée, le petit Rufus dit le Grand enfonça la pointe métallique du parapluie dans l’orbite décharnée de son partenaire d’escrime.

« Hey m‘man, je t’avais bien dit que j’étais bon à l’escrime. Pourquoi TU NE M’AS PAS INSCRIT BORDEL DE MERDE ??! »

Il s’éloigna du corps maintenant réellement sans vie de l’autre empafé pour continuer son chemin dans cette rue déserte. Il allait devoir se trouver un coin pour dormir ce soir.

Rien rien rien à manger. Et je crois que tu as faim. Un peu. T'aurais dû piquer le sac de cette gamine à tresses. Juste histoire de manger. Mais elle n'était même pas froide que tu prenais déjà la tangente. Culpabilité?

Pas le temps de divaguer, y a un gus bizarre qui fait un duel avec un zombie, à vingt mètres de toi. Tu lâches un murmure du genre « oua » alors que le type chatouille le macchabée pour enfin lui enfoncer une sorte de parapluie épée dans la face. Le tout arrosé de beuglements sans réel sens. S'il continue à vagir aussi fort, c'est toute la ville qui va venir squatter. Et ça, t'en as moyennement envie étant donné que tu es dans le coin.

Tu t'avances comme un homme fier et sur de lui, calquant ton expression faciale à celle d'Aragorn. Fier et intimidant. Justement, le type fonce droit sur toi. Tu ne sais pas trop comment t'y prendre avec un type cinglé comme ça. Parce qu'après tout, il pourrait bien te planter son parapluie dégueulasse dans la gueule. Où ailleurs. Tu cherche une phrase d'approche classe, mais pas trop. Parce que pour le coup, va falloir être efficace.

Tu hésite entre un cavalier « Holà Sieur escrimeur! » ou un amical « Hé, sieur bretteur! » ou peut être le très classe « Hé, toi, oui toi! T'as d'la bouffe? » mais y a aussi le sexy « Salut, beau brun à l'agile main. ». Définitivement mortellement dangereux. Comment des survivants se saluent? Comment un survivant motivé à survivre salut un putois hurlant? Hum... Tu sais pas? Oh, tu me demande si moi je sais? Ah, mais je ne suis que ta conscience, tel Gusteau et Rémi!

Tu optes finalement pour « Si t'as envie de te suicider, fais le, mais en silence. » Niveau gentillesse c'est pas top, au moins c'est clair. Et puis s'il faut se battre, t'es pas sûr de gagner, mais il suffit de lui lancer ton arme à la gueule et de te barrer en courant. Pas très masculin, mais efficace!

Le type est à une dizaine de pas. Tu prends un air hautain et hautement agressif histoire de le maintenir loin de toi. Tu aurais pu reculer, mais... non. Faut pas abuser! S'il faut se battre, tu es prêt!

Rufus s’arrêta de gesticuler. Pourquoi diantre ne l’avait-il pas vu arriver celui-là ? D’ailleurs, d’où est-ce qu’il sort ? Est-ce que ça fait un moment qu’il l’observe ? Attendait-il que ce bon vieux Rufus ait le dos tourné pour… pour le sodomiser ? Non, impossible ! Le gars semble menaçant, sur de lui, et proprement irascible. Bref, le genre d’individu susceptible de faire chier Rufus assez rapidement, ou de devenir son meilleur pote. Mais, si l’on reconnait aisément que Rufus est taré, ce garçon possède une fibre sociale assez développée, si ce n’est singulièrement singulière. Aussi ne fit-il pas grand cas du ton du bonhomme ainsi que de son attitude, et c’est avec un sourire gravé au burin sur le visage que notre gai luron s’approcha de son nouveau copain de la journée.

« Qui te dit que j’ai envie de me suicider l’ami ? »

Si le ton de la conversation était bien présent, niveau discrétion, il y avait mieux. Rufus ne chuchotait pas, et il ne baissait pas vraiment le son de sa voix pour paraître plus discret. Non, il parlait simplement, un peu comme son esprit d’ailleurs. Soudain, une ombre passa sur son regard, et il se fit plus caustique :

« Dis moi, est-ce que tu étais le petit copain de Tante Christie ? C’est pour ça que tu me dis ça ? Tu penses que c’est du suicide de gueuler sur maman ? Bon, et bien voilà, la machine Rufus était lancée. Son comparse n’allait pas vraiment pouvoir en placer une à moins de lui couper la parole… physiquement parlant. Quant à ses propos, quelqu’un sain d’esprit ni piferait rien, et quelqu’un du métier – un psychologue entendons-nous – irait jusqu’à dire que ce gars était complètement parano. Non mais laisse-moi rire ! Tu diras à cette salope que tu baises qu’elle ne me fait pas peur ! Et si elle a besoin de venir me suicider comme tu dis, qu’elle vienne en personne avec son gros cul le faire, je n’ai pas besoin d’avoir affaire à son jouet de partie fine ! »

Rufus fit volte face, écartant les bras comme Jésus Christ sur sa croix, et gueula dans la ruelle en direction de la grand rue.

« ALORS ? VIENS TANTE CHRISTIE !! JE T’ATTENDS SALOPE !! »

Le type s'avance devant toi, un sourire un peu malsain fiché sur sa gueule. On ne lit pas la moindre peur dans tes yeux alors que tu te recules. Ouais, parce qu'enfait c'mec là, il sent le fauve. Le grand fauve. Et le grand fauve bruyant. Habitué à un silence tenace ou aux chuchotements de feu Sam, tes oreilles te brûlent. Il ne serait pas aussi grand, tu serais ok pour lui foutre un coup de ton jouet.  Au lieu de ça, tu le laisse déblatérer, un peu en flippe pour le volume sonore.

ETHAN: Bon écoute, ta tante, j'l'ai sauté que si elle est potable. Alors, fais moi plaisir, bâillonne toi avec ses p'tites culottes taille 48.

Sauf que ce con de malade se tourne, et hurle à la face du monde une insulte. Ça devait pas être le grand amour en famille. Mais tu t'en fiche, par ce que là ça pue. Vous allez finir en pâtée de luxe pour zombie avant la fin de l'heure si ce... ce... cochon ne se tait pas.

ETHAN: Merde!

C'est le cas de le dire, de toute façon, ce forum n'est pas censuré, alors allons y. Mais quand même... t'as un peu la rage, pourquoi t'y es allé, le voir cet espèce de déluré. Au pire, tu le plante ici. Tant pis pour la bouffe. Et puis, il semble savoir se battre.

Tu t'agite dans tous les sens pour surveiller si un zombie ne tenterai pas de te lécher la couenne, on dirait un fou effrayé par sa prochaine séance d'électrochocs.

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'Dé du Destin' :

ETHAN: Putain de merde!

Outch. Belle chute. Non, vraiment, tu te prends les pieds dans ton petit 41 et vlan!, par terre, vautré sur ce nid à poux qu'est le grand débile, là! Quelle honte! Je devrais te prendre en photo et le tweeter. Tu te relève, furibond. Ça c'est carrément une honte inter galactique, tu le sais, et ça t'énerve. Pourtant y a personne pour te voir. Ou pour te renifler.

Respire un bon coup, voilà, c'est ça. La colère qui te déforme le visage s'en va, tu as l'air d'être de glace. « Non non monsieur l'agent, il ne c'est rien passé. » Mais en fait si!

Comment faire taire un gars qui hurle ? En lui tombant dessus bien entendu ! C’est connu dirait un Dothraki pendant qu’un second et un troisième confirmerait. Au moins, le zigoto pâlichon venait de couper la chic au grand blond, lui-même se retrouvant par terre sans vraiment savoir ce qu’il venait de lui arriver concrètement. Encore un coup de Tante Christie ? Cette salope devait sacrément lui en vouloir pour arriver ce tour de force au-delà de l’Au-Delà ! C’est péniblement, que Rufus se relève… A cinquante et un balais, la souplesse d’antan s’est souvent faite la malle pour être remplacée par les futures raideurs de demain. Certes, ce n’est pas encore un vieillard impotent, loin de là, mais la privation de bouffe, le manque de sommeil, et sa capacité à ne pas foutre grand-chose d’un point de vue sportif, font que notre Messie national n’est plus aussi svelte et dextre que par le passé. Bon puis il serait juste de préciser, à juste titre, qu’il venait de recevoir un gros balourd sur le dos sans vraiment s’y attendre, ce qui avait de quoi couper quelque peu la respiration même au plus costaud des hommes charismatiques de ce monde de mécréants !

D’autres que lui aurait pu s’énerver, mais pas Rufus. Non. Il faisait un constat amer de la situation, constat qu’il s’empressa de faire partager à son comparse d’infortune, lequel semblait terriblement furibond de sa mésaventure.

« Tu as insulté Tante Christie avant que je ne le fasse moi-même et cette SALOPE s’en prend à nous… Faut qu’on parle moins fort sinon elle va nous entendre… »

Et Rufus d’appliquer son conseil à la lettre, puisque ces quelques derniers mots avaient été prononcé sur le ton de la confidence. Il n’empêche, cette fameuse Tante Christie devait avoir les reins solides de son vivant, étant donnée le nombre faramineux de choses qu’il lui reprochait sans cesse. Enfin, y avait sa maman dans le lot aussi.

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'Dé du Destin' :

En tombant avec l’autre empafé des pieds, Rufus avait fait malencontreusement tomber une poutrelle de bois alors adossée à un mur dans la ruelle. Dans sa chute, le rondin avait fracassé une caisse en bois dans laquelle se trouvaient quelques rations de morues salées en boite de conserve. En y regardant de plus près, la date de péremption était loin d’être dépassée. Mais que faisait cette caisse ici ? Rufus était perplexe. Tante Christie ne pouvait pas avoir provoqué la chute tout en donnant quelque chose de bénéfique en plus… C’était… Impossible, tellement pas Christie ça comme démarche ! Alors quoi ? Est-ce qu’elle essayait d’empoisonner les deux gus en leur proposant de la bouffe probablement empoisonnée ! Le meilleur moyen de le savoir, ça restait de gouter.

« C’est bizarre… Je goute, on verra si c’est potable ! »

Au moins, Rufus était du genre à donner de sa personne… Des fois. Et voilà notre grand blond entrain d’ouvrir une boite de conserve, et de s’enfiler un filet de morue… Vu sa tête à l’arrivée, ça ne devait pas être bon. Mais au moins, ça avait le mérite d’être nourrissant.

Tu flippes carrément là. Ce mec a un sérieux problème mental, du genre « oulalaj'imaginedesennemis » alors qu'en fait, le vrais soucis de cette rue, c'est LUI. Ou sa tante, tu sais plus trop, dans ta tête ça fait « vroum vroum brr clic oups cassé ». En bref, c'est la grosse merde de tarentule. Berk. Le point positif de cette ridicule chute, c'est que ton nouvel ami a baissé le volume sonore d'une manière impressionnante. S'il avait eu une voix plus aiguë, tu ne l'aurais vraiment plus du tout entendu.

Le point négatif avait été de voir dans le dos du grand malade une poutrelle descendre lentement d'abord, puis très vite sur un truc du genre bidon en métal qui fait du bruit quand tu tape dedans. Et de lui imprimer une vitesse assez élevée pour produire un « boiiiiiiing » sonore et retentissant d'échos qui rebondissent dans la ruelle. MERDE MERDE MERDE.


Le type semble réfléchir, tu es persuadé de voir s'échapper de sa tête des volutes de fumée noirâtre. Combustion instantanée due à une surchauffe du céphalé. Possible? Hum... avec lui? Fort possible! Mais il a fini de se triturer les méninges, il ouvre la boîte de... conserve devant tes yeux éberlués (diamètre: 60 cm) et mange. Normal. Tous les zombies de la côte vont rappliquer ici, mais lui... il bouffe!

Très naturellement, une flopée d'insultes te montent à la bouche, mais le petit groupe de tremblotants te dissuade d'hurler à la mort. Au lieu de ça, tu secoue violemment ton voisin, qui en perd son poisson.

ETHAN: Je crois qu'on est dans la mer... mouise. Lève toi, VITE.

Un chuchotement doublé d'un ton sans appel, vraiment, je t'admire Ethan! Et bientôt, je vais t'admirer mort, puis mort-vivant! Réjouissaaaaaaaaaaaaant!

Rufus avait déjà oublié son nouvel ami, occupé à savourer plus ou moins difficilement une de ces foutues boites de conserves à la morue. Le genre de truc bien ragoutant susceptible de vous rappeler que l’apocalypse n’était finalement pas une si mauvaise chose pour l’humanité et surtout pour les fabricants de cette merde en boite. L’accolade familière de l’autre rustaud ramena rapidement Rufus à la réalité, lequel en lâcha malencontreusement sa petite portion de poisson. Vraiment, il y avait de ces autochtones dans cette ville, vraiment chiant !

« Hey, si tu n’en veux pas, fait pas chier ceux qui en veulent merde. »

Il semblait évident que tout occupé qu’il était à vouloir se remplir la panse goulument et à moindre coût, il n’avait pas écouté un traitre mot de ce que venait de lui dire son aventureux et ô combien malpoli compagnon de galère. Au lieu de ça, le grand blond se pencha pour ramasser son bien et replonger ses doigts sales dans le jus de morue pour s’en repaître la lippe avec moult bruits de succions fortement exagérés, le tout accompagné de « humm » et « haaaa » plus ou moins démonstratifs.

« Au fait, c’quoi ton petit nom ? »

Ruf’ venait de reporter son attention sur l’autre humain encore vivant dans cette ruelle. Ce gars avec son parapluie était complètement barré et certainement inconscient du danger. Pourtant, il se dégageait de lui, et de son air gentillet, une certaine forme de sympathie, du genre de celle qu’on attribue bien volontiers à un crétin de première. En regardant de plus près, cette première sensation avait tendance à s’estomper rapidement quand on croisait le regard un peu fou de notre grand blond en chaussures pas noires du tout. Le menton plein de sauce, il attendait patiemment une réponse du brun ténébreux au faciès de vampire tant il semblait pâlichon. D’ailleurs, Rufus n’allait certainement pas trop tarder à lui conseiller une cure de vitamine.

Zeeeeen ! Ethan, tu commences à mousser au niveau de la gueule là… Je crois que t’as chopé la rage... Ceci dit, pour ta décharge, il est franchement agaçant ce gus, à faire comme si rien n’était dangereux ou grave. Tu n’as qu’une envie, le prendre et le secouer. Fort. Longtemps. Et voir tomber des petites prunes de ses branches... euh?

  Pour donner le change, tu lui pose la main sur l'épaule et le secoue violemment cette fois.

ETHAN : Ethan, c’est ETHAN. Maintenant, lève-toi ! J’me casse !

  Aussitôt dit, aussitôt fait, tu prends la tangente. Jusqu’au moment où, à peine après trois pas, tu aperçois face à toi deux ou trois morts. D’un côté ou de l’autre, c’est bouché par un minuscule groupe, mais petit poisson deviendra grand. Et toi, ce genre de truc ça te file la gerbe, pas les poissons, hein, les zombies. Mais va-t’en te sauver la miche en dégueulant. Nan, parce que ces machins ne sont pas sensibles à l’hygiène… 

  Pris d’un coup d’un sentiment d’amitié fraternelle, tu retournes vers celui que tu insultais dans ta barbe y a pas deux minutes. Presque dos à dos, tu lui lance :

ETHAN : Euh… on se fraye un chemin de force ? 

  Tu n’es pas très motivé par cette idée lumineuse, mais en même temps, tu n’es pas certain d’avoir le choix. Du cœur Ethan ! Tu t’avances avec courage vers le plus petit groupe, sans penser que « petit poisson peut cacher baleine (si elle retient son souffle) »…. Et tu donnes le premier coup d’un long massacre.  En pleine poire, c'est plutôt bien visé, mais enfin, maintenant tu te sens un peu cerné par tout les amis de ta victime. Ceci dit, pour ta gouverne, tu es diantrement sexy, en pleine baston, des auréoles de transpiration sous le bras et de la crasse jusque dans les tifs...

Désolée c'est super court:

Ce gars ne voulait décidemment pas le laisser manger tranquillement sa petite brandade de morue (en plus c’était de la marque, pas une de ces saloperies de merdes discount sans goûts faites avec du poisson qui n’en était surement pas) puisqu’il se voyait secoué comme un prunus ou un olivier lors de la récolte. Heureusement qu’il portait un boxer ou ses couilles auraient pu se faire la malle pour aller conter fleurette ailleurs. Qui sait, peut-être qu’il en aurait encore besoin avant la fin… ou la faim. Quoiqu’avec ces conserves, il pouvait se remplir la panse sans trop se préoccuper de cet affreux sentiment de ventre vide.

« Rah, casses toi si tu veux te casser bordel. »

Rufus était bien gentil, mais il ne fallait pas trop le pousser longtemps pour qu’il s’énerve. Il venait déjà de prévenir l’autre énervé de ne pas faire chier ceux qui en voulaient, et il remettait ça en le secouant. Il y avait vraiment des personnes mal élevées dans ces ruelles, c’était affligeant. D’un côté, le pâlichon avait raison. Il ne fallait pas trop trainer dans le coin, sinon les disciples du Messie allaient se radiner dans les environs et ils voudraient leur prendre leur ration de brandade. Il ne fallait quand pas pousser Tante Christie dans les orties, merde. Alors que Rufus se redressait, l’autre se pointa de nouveau pour lui poser une question stupide.

« T’sais bien qu’ils ne comprennent que ça… J’ai maintes fois essayé de leur parler, de les raisonner, de leur faire comprendre que j’étais leur berger, mais certains sont trop incroyant pour voir le Messie quand il est devant eux. Que veux-tu que je te dise ? … Hey tu m’écoutes bordel ? »

Pendant le petit monologue du père Rufus, Ethan c’est ETHAN avait entreprit de montrer à la foule en délire ses talents précoces d’arts martiaux en frappant un des disciples de Rufus en pleine trogne. Pas sûr qu’un coup ne suffise à le mettre hors d’état de nuire surtout si la boite crânienne restait intacte.

« Fichtre et foutre, comme disait l’autre dans je ne sais plus quel roman que j’ai lu. »

Ni une ni deux, Rufus arma la boite de conserve vide qu’il tenait dans la main et frappa en direction de la tête d’un second assaillant, histoire de le neutraliser…

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'Dé de Réussite' : 2

[2+6.5 (CaC) = 8.5 : raté de justesse o/]

La boite de conserve s’enfonça mollement dans la joue de l’humain zombifié, lui explosant les dents et lui coupant le peu de langue qui lui restait. Rufus lâcha la boite de conserve juste à temps pour ne pas avoir la main prise dans la gueule de son disciple désormais édenté.

« Pouah ! Le Messie vient de te condamner à ne plus mordre personne ! »

Malgré qu’il avait mal visé, et qu’il n’avait fait que lui enfoncer une boite de brandade de morue dans la bouche en passant par sa joue, Rufus était plutôt content de lui. Le métal empêchait à l’autre taré d’ouvrir sa bouche en grand, ci bien qu’il ne pouvait plus mordre personne. Bon, ça ne l’empêchait pas d’essayer, et il était certain que la chair en décomposition de son palais n’allait pas tenir longtemps. Quand tout partirait en lambeau, le gueulard pourrait de nouveau ouvrir en grand sa bouche désormais parfumée à la morue. Bonjour l’odeur.