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Tapas.. Bien grillées les Tapas !

Encore une journée où Alex et moi avons décidé de parcourir les rues d’Oakland à la recherche de provisions, et d’emmerdes. On pourrait partir c’est vrai, mais pour aller où ? J’ai l’impression que la Terre entière est envahie, sinon pourquoi personne ne viendrait nous aider ? Alors Oakland ou ailleurs, ça ne change rien. On dirait que nous sommes condamnés à rester ici, pauvre gibier que nous sommes. Mais aujourd’hui, notre humeur est plus légère que d’habitude. C’est peut-être parce que le temps est clair et qu’il fait bon, peut-être parce que nous sommes habitués maintenant à l’odeur des zombies, au combat et à la fuite. Je ne sais pas je m’en fiche, j’ai envie de sourire. Ma cheville ne me fait plus vraiment mal, on dirait qu’elle a fini par se réparer. Je ne porte plus de bandage, il était dans un état dégueulasse et je n’en pouvais plus d’avoir la cheville saucissonnée dans ce vieux bout de tissu. Je suis Alexander, je chanterais presque. J’aime bien chanter, j’avoue. Mais je ne le fais plus depuis longtemps.

Nous passons devant le MacDo et je m’étonne d’entendre Alex me proposer d’y aller. C’est vrai que ce n’est pas vraiment le moment de jouer les fines bouches, mais quand même. Lui qui est cuisinier doit avoir des boutons à l’idée d’entrer dans ce temple de la malbouffe. Mais puisqu’il a l’air décidé, je le suis à l’intérieur du bâtiment. Comme toujours, nous inspectons l’endroit avant de se lancer dans une fouille méticuleuse des différents placards et congélateurs. Alors qu’Alex me balance un paquet de nuggets congelés, je sors d’un autre congélateur quelque chose qui ressemble à des burgers. Personne ne serait donc venu prendre ces trucs ici ? Je fourre les burgers dans mon sac avec les nuggets et le referme soigneusement. Alexander a perdu de la nourriture il y a quelques jours, alors comme si j’étais à l’abri d’une perte, il me donne ce qu’il a trouvé.

Je vais pour reprendre ma fouille quand il me désigne d’un geste un cadavre de zombie sur le sol. Il n’a pas l’air d’être réellement mort depuis longtemps et un état d’alerte prend possession de mon corps. Prudence. On en a tellement manqué, il ne faut plus qu’on fasse d’erreur. Je sursaute quand un type arrive derrière le comptoir, son arme pointée sur nous. Heureusement qu’il n’avait pas une arme à feu le con, on serait mort tous les deux avec notre MacDo congelé. Et Kaitlynn se serait retrouvée toute seule. Je serre les dents à cette pensée. C’est pénible, toutes ces situations banales qui nous forcent à nous comporter comme des sauvages. Une rencontre dans un restaurant et tout ce qu’on espère, c’est de survivre. Le monde ne tourne plus rond. Un léger sourire traverse mon visage en entendant la blague de mon ami, et son rire qui la suit. J’abaisse mon hachoir pour appuyer Alexander quand il dit qu’on ne veut de mal à personne. Pourtant, je suis sur mes gardes, je ne desserre pas ma prise sur mon arme, je veux être prêt si jamais quelque chose se passe. Un piège ou un taré, on ne sait jamais. Je vérifie aussi que mon sac est bien fermé, bien sur mon dos, et je jette un regard autour de nous pour vérifier que personne n’arrive. Et il n’y a personne. Peut-être que ce type est seul finalement, mais comment a-t-il bien pu survivre ?

Je sens le regarde d’Alex sur moi et essaie d’avoir l’air calme. Concentré, mais calme. Nous avons l’habitude de vivre à trois alors un inconnu, ça fait toujours bizarre, mais il n’a pas vraiment l’air agressif. Je fais signe à mon acolyte et à l’étranger de baisser leurs armes, pour que nous puissions parler calmement. Il le faut, je n’ai aucune envie de me battre une nouvelle fois. Après tout, il est possible de croiser quelqu’un sans se faire tuer ou devoir le tuer, non ? Je ne parle pas, j’attends simplement que l’inconnu se décide à répondre. Et puis Alexander lui a déjà tout demandé, je n’ai rien à ajouter. J’attends simplement, le regard passant de l’inconnu à Alex, et autour de nous pour vérifier que rien n’arrive.

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Tapas.. Bien grillées les Tapas !

L’inconnu répond de bonne grâce à Alex et je me détends légèrement. Je ne sais pas si c’est perceptible pour celui qui s’appelle donc River, mais peu importe. Et son groupe s’est fait massacrer. Que ce soit par des vivants ou par des morts, il a du perdre des êtres chers, comme nous tous, et la compassion me remplit peu à peu. A sa place, je n’aurais jamais survécu seul. J’espère au moins qu’il l’est réellement, mais il n’a pas l’air de mentir. Je ne sais pas pourquoi, je le sens bien. Peut-être parce qu’en voulant sauter par-dessus le comptoir, il s’explose par terre. Entre nuls, on se reconnaît, ça doit être un truc comme ça. Je me mords les lèvres violemment pour retenir mon rire alors que mon sourcil se hausse naturellement. Malheureusement, quand il caresse sa guitare avant de nous dire que sa cheville est probablement foulée, un bruit étouffé m’échappe. Je croise le regard d’Alexander et ne peux me retenir de rire plus longtemps. Et pourtant je sais à quel point on se sent con avec la cheville en moins, la mienne n’étant rétablie que depuis peu de temps. Comme si toute prudence s’était envolée avec nos rires de gamins attardés, Alex s’approche de l’inconnu pendant que je me détourne pour aller lui chercher quelque chose pour bander sa cheville. Je suis devenu pro en la matière.

Seulement, le cri d’Alex me coupe dans mon élan. Je fais volte-face, relevant mon hachoir devant moi. Je m’attendais à ce que River se soit décidé à prendre Alexander en otage ou quelque chose du genre, pourtant il n’en est rien. Un zombie, encore un bon sang, a attrapé son bras et le voilà qui tombe maintenant. Je l’entends se plaindre à propos du MacDo et je ricane. Mais je remarque vite que je suis le seul encore debout. Et merde. Le cadavre ambulant est déjà prêt à se jeter sur mon ami et sur l’inconnu, toutes dents dehors. Ni une ni deux je cours vers eux, arme prête à se planter dans son crâne.

[dé de réussite en corps à corps 17 + 2 : 19, réussite fingers in the nose]

Je crois que c'est la panique de voir Alex sur le sol, seul rempart entre River et le zombie, ou peut-être que je commence vraiment à maîtriser mon hachoir, quoiqu'il en soit la lame se plante dans le crâne du zombie. D'un coup, comme ça. J'entends l'os craquer et le mort-vivant s'écroule au sol. Moi-même je suis surpris par la force de mon coup et je regarde mon arme les yeux ronds. Mais pas le temps de m'étonner des mes super pouvoirs, je me précipite vers Alex. A genoux près de lui, je presse son bras pour ne pas tapoter ses joues. Vu comme sa tête a cogné contre le sol, je ne vais pas m'amuser à décupler sa migraine. « Ça va ? Tu vas survivre ? Me fais pas un malaise maintenant ! » En continuant de serrer son poignet, un peu pour me rassurer de son état, je tourne le regard vers River. « Et toi ? Ça va aller ? » Je me méfie de lui, d'autant plus que mon compagnon est à terre et un peu sonné. Je ne lâche pas mon hachoir, même s'il n'a pas l'air dangereux. A vrai dire, un pas de travers de la part de River et je me jette sur lui comme je viens de le faire avec le zombie. Hors de question de voir à nouveau quelqu'un de ma famille mourir, et je suis prêt à sacrifier ma vie pour ça. Pourtant, je souris à l'étranger, parce que je veux lui laisser une chance, parce que je veux croire que je suis toujours humain.

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Tapas.. Bien grillées les Tapas !

Les yeux ronds, je regarde Alexander tenter de se relever, racontant n’importe quoi. Merde, il s’est cogné la tête si fort que ça ? Je n’ai même pas le temps d’y réfléchir que River fait encore des siennes. Je ne pensais même pas que c’était possible, mais il vient d’écrouler le comptoir, en prenant soin évidemment de se trouver en dessous. Je soupire. Même moi j’ai réussi à ne pas mourir dans ce MacDo et dieu sait que je ne suis pas taillé pour la survie. Mon ami et le nouveau venu hurlent tous les deux à la mort, à la sorcellerie, malédiction du restaurant et tout le fatras. Je finis par en rire quand Alex me secoue en me tenant par les épaules, il a l’air complètement cinglé comme ça. Je ne sais pas quel délire il nous joue, si c’est un genre de test pour les nerfs de River ou un truc du genre, mais il a l’air d’avoir pété les plombs. Je prie pour que rien ne lui arrive quand il court dans le restaurant à la recherche de je ne sais quoi. River, lui, est toujours coincé sous les débris du comptoir qui lui avait déjà foulé la cheville, alors je me baisser pour commencer à le dégager. Je balance les morceaux de comptoir un peu plus loin mais j’ai l’impression que plus j’en enlève, plus il y en a. Je suis au bagne voilà. Et alors que je commence à m’imaginer en frère Dalton, mon compagnon de galère revient vers nous en beuglant qu’il a trouvé des fruits. J’hésite entre le rire et les larmes, mais je craque quand il invoque les pêches au sirop. Le rire m’étouffe et je tombe à moitié dans les gravats, écrasant au passage River. Pourtant j’ai un peu peur pour Alex, qui essaie de me rassurer comme il peut. Je lui lance un dernier regard, pour être sûr, et continue de déblayer. Quand enfin, nous réussissons à sortir River de là, je grimace. Sa cheville n’était déjà pas en bon état, cette fois-ci elle est carrément rouge, écorchée par endroits. Il doit douiller, ce con. Alors je file pour retourner chercher de quoi faire un bandage de fortune, mais vite parce que si je les laisse seuls, je sens qu’ils vont réussir à se couper la tête ou s’éventrer en trébuchant sur une paille.

[résultat de fouille : un couteau]

En héros de cette journée, je fouille un peu la salle et récupère un vieux bout de tissu pour la cheville de River. Disons que je l'arrache salement à un cadavre, mais ça il n'est pas obligé de le voir. En revenant vers les deux blessés, je vois quelque chose qui brille sur une table encore debout. Je ne m'y attendais pas, je ne savais même pas qu'il y avait des gens qui mangeaient ici avec des couverts. Ou alors ce couteau appartenait à un survivant moins chanceux que nous. Je balaye la salle du regard comme pour m'assurer que ce que je suis en train de faire n'est pas un vol, et finalement j'attrape le couteau.

J'arrive vers les deux autres et m'approche de River pour bander plus ou moins sa cheville. Je l'ai fait il y a quelques temps avec la mienne alors on va dire que ça compte comme de l'expérience. Et après un regard à Alexander, qui est toujours sonné et donc d'aucun secours pour ma conscience. J'hésite longuement, parce que ce que je vais faire est lourd de conséquences. J'ai peur que tout parte de travers et pourtant, j'ai une intuition qui me dit d'y aller. Alors je place le couteau entre les mains de River, prudemment. « Si tu n’as qu’une guitare pour te défendre tu ne vas pas aller loin… » Pour me rassurer, je me dis que s'il part avec nous, il faudra bien qu'il puisse se défendre. Et puis même s'il reste, c'est un geste humain que je fais. Oui, voilà. Et avec sa cheville foulée, j'ai un tout petit peu l'avantage s'il veut nous buter, je crois que j'aurai le temps de lui mettre un coup de hachoir dans la tronche. Machinalement, je vérifie qu'il est bien en place celui-là. Et j'espère vraiment que je n'aurais pas à regretter mon choix.

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Bon j’avoue, peut-être que là, tout de suite, je regrette. J’attrape les mains du grand blessé pour l’aider à se lever. En titubant, j’essaie de le soutenir pour que nous puissions sortir de là avant que tous les zombies du coin ne nous tombent dessus. Je veux bien être un héros aujourd’hui, il faut pas non plus pousser ! Déjà, je galère à aider ce boulet à gagner la sortie du restaurant. Faut dire qu’il est deux fois plus épais que moi alors, même si ça n’a pas l’air d’être du gras, ça pèse. Ça pèse encore plus quand il se prend les pieds dans je ne sais quoi et s’écroule, m’emportant avec lui dans sa chute. Non mais qu’est-ce qu’ils ont tous à ne pas tenir sur leurs pieds aujourd’hui ? Il y a un problème avec leurs semelles ou quoi ? Un peu agacé parce que je me suis éclaté les genoux au sol, je me redresse et capte le regarde d’Alexander. Pas de panique, tout va bien. Et l’autre, il se marre. Ça me fait sourire. Il est tellement maladroit qu’il se planterait lui-même avec le couteau en voulant me frapper, j’en suis sûr. Je me relève en riant intérieurement à ma propre réflexion et lève les bras au ciel alors qu’ils me font tous les deux remarquer que ce MacDo est possédé par le démon. Bien, partons de là alors.

Toujours face à Alex, je m’apprête à me retourner vers River, à lui tendre mes mains une nouvelle fois pour le relever et le traîner un peu plus loin dans la rue pour que mon compagnon de route et moi puissions continuer notre exploration, et pour que lui aussi sûrement, récupère des vivres. Seulement, sa question me fige. Je ne m’y attendais pas, du moins pas tout de suite. Une nouvelle fois, je remarque le regard d’Alex sur moi. Je le fixe un instant, jusqu’à ce que ce soit lui qui brise le silence. Ok, il joue au débile. Je soupire et n’ose pas me retourner vers River. Je suis déchiré entre le moi survivant et le moi réellement humain. Pourquoi a-t-il posé cette question ? Je ne peux pas lui dire oui, je ne peux pas prendre un tel risque alors qu’on ne le connaît que depuis quelques minutes. Si jamais il arrivait quelque chose à Kaitlynn ou Alex par sa faute, jamais je ne me le pardonnerais. Et pourtant aujourd’hui je me sens l’âme charitable. J’ai envie de faire un geste humain, comme quand j’ai placé ce couteau entre ses mains. Parce que s’il ne vient pas avec nous, c’est sûr qu’il mourra. On ne survit déjà pas seul en bonne santé, alors seul avec une cheville cassée, c’est inimaginable.

J’ose enfin me tourner vers River, je ne sais pas quoi lui dire. Je grimace. Le laisser revient à le tuer. On ne peut pas faire ça. Nouveau soupir alors que je passe mes mains sur mon visage. Quand j’ai rencontré Alex, nous nous sommes fait confiance, idem quand nous avons rencontré Setsuna, alors pourquoi est-ce que ça ne pourrait pas marcher encore une fois ? Juste une fois. Je sais que nous avons vécu des moments trop difficiles depuis, mais il faut que nous restions des êtres humains. J’essaie de me répéter ça mais je ne veux pas porter seul cette décision, alors j’aide River à se lever et je lui tapote l’épaule, sans trop savoir pourquoi je fais ça. « On verra… Désolé de te dire ça mais on n’est pas que tous les deux, Alex et moi. Alors on peut pas t’amener comme ça sans savoir si on peut te faire confiance. » C’est stupide pourtant, parce que je ne vois pas comment il pourrait nous prouver comme ça en une heure que l’on peut avoir confiance en lui. Ça rend con l'apocalypse... Mais pour le moment, nous n’en sommes pas encore là. Je passe mon bras autour de lui pour l’aider à marcher jusqu’à la foutue pizzeria en face de nous et le pose sur le trottoir devant la porte. Et maintenant que je suis libre, j’essaie d’inciter Alex au calme avec un regard appuyé.

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River insiste, évidemment. Il a raison le pauvre, n’importe qui aurait insisté pour ne pas être lâchement abandonné au milieu de la rue, seul et blessé. Je m’en veux de ne pas raisonner Alex et de laisser la méfiance prendre le dessus. Ce n’est pas humain. Je reste debout, près de River en essayant de soutenir son regard. Qu’est-ce que nous sommes devenus ? Alexander fixe le sol et je sais qu’il pense à la même chose que moi. J’ai envie de dire oui, juste pour prouver à je ne sais qui que l’humanité est toujours là. J’ai envie… Et voilà que le nouveau venu nous sort des Kinder. J’hausse un sourcil, un peu dérouté par sa pause goûter. Pas que je n’aime pas ces barres de chocolats, mais disons que ça lui prend un peu comme une envie de pisser. Je n’ose pas prendre le Kinder qu’il me tend, pas après ce que je viens de lui dire. J’essaie pourtant de me dire que c’est pour protéger ceux que j’aime, j’ai honte. Je baisse les yeux à mon tour, River doit être ravi de voir le haut de nos têtes, à Alex et à moi. Et contre toute attente, j’entends à nouveau la voix de mon ami. La méfiance semble s’être envolée de sa voix et je redresse la tête pour le voir prendre un chocolat. Je ne comprends pas, je le fixe avec un air étonné mais je me sens tout de suite mieux. Aussi, je crois que je suis fier de lui, parce que je sais à quel point il a du mal à faire confiance aux autres depuis  un moment. Je lui rends son sourire et prends à mon tour un kinder, avec un sourire pour River. Nous n’aurons pas la mort de cet homme sur la conscience et cela suffit à me donner le sourire pour aujourd’hui. Le kinder aussi, j’avoue.

Alexander saute enfin de la voiture et commence à fouiner alors que je m’approche un peu de River et le fait asseoir pour soulager sa cheville le temps que nous restons ici. Maintenant que nous sommes plus ou moins en sécurité, je voudrais examiner un peu mieux sa cheville. Je ne suis pas médecin mais disons que je me débrouille plus ou moins alors, si je pouvais au moins soulager sa douleur…

[dé de réussite médecine + unité de médicaments utilisée : 20 + bonus de 5 en médecine ~ Docteur Willou à la rescousse]

Avec autant de délicatesse que possible, je détache le bandage pourri que j’avais fait à l’intérieur du MacDo et en profite pour regarder sa cheville. Elle n’a pas l’air complètement fracassée déjà, il a de la chance. Il saigne un peu alors je prends le temps d’appuyer avec un autre bout de tissu plus propre sur la plaie, histoire d’arrêter le saignement. C’est une des premières fois que je m’occupe réellement de quelqu’un de blessé, mais j’ai l’air de m’en tirer plutôt bien puisque le sang arrête de couler. C’est déjà une victoire non ? Alex revient et je fais une petite danse de la victoire quand il nous montre les paquets de gâteaux qu’il a trouvés. Comme quoi tout ne va pas toujours si mal. J’ai une pensée pour la bouteille que nous avons descendue à l’aquarium, et qui irait pourtant tellement bien avec ces gâteaux… Mais j’hausse les épaules pour moi-même et me remets à examiner la cheville de River. Il faut l’immobiliser. J’attrape mon sac et en sors un bandage. Puisque River en a besoin, cela ne me dérange pas de sacrifier un des bandages que j’ai trouvé plus tôt dans cette apocalypse. Et puis, il est l’un des nôtres maintenant. Je remonte le bas de son pantalon et attends qu’il vire sa chaussure et sa chaussette. Je veux bien jouer au médecin mais je n’irais tout de même pas risquer mes doigts dans des godasses qu’il doit porter depuis plusieurs mois sans les enlever. Mais je garde mon sérieux et j’attends. Une fois fait, je cale sa jambe un peu en hauteur sur la mienne et commence à bander sa cheville, comme mon frère me l’a appris. « C’est bon, tu peux tout remettre, ça devrait tenir… » Et je souris à River en me relevant.