Un menu best-of ! Avec des


Tapas.. Bien grillées les Tapas !

Bon j’avoue, peut-être que là, tout de suite, je regrette. J’attrape les mains du grand blessé pour l’aider à se lever. En titubant, j’essaie de le soutenir pour que nous puissions sortir de là avant que tous les zombies du coin ne nous tombent dessus. Je veux bien être un héros aujourd’hui, il faut pas non plus pousser ! Déjà, je galère à aider ce boulet à gagner la sortie du restaurant. Faut dire qu’il est deux fois plus épais que moi alors, même si ça n’a pas l’air d’être du gras, ça pèse. Ça pèse encore plus quand il se prend les pieds dans je ne sais quoi et s’écroule, m’emportant avec lui dans sa chute. Non mais qu’est-ce qu’ils ont tous à ne pas tenir sur leurs pieds aujourd’hui ? Il y a un problème avec leurs semelles ou quoi ? Un peu agacé parce que je me suis éclaté les genoux au sol, je me redresse et capte le regarde d’Alexander. Pas de panique, tout va bien. Et l’autre, il se marre. Ça me fait sourire. Il est tellement maladroit qu’il se planterait lui-même avec le couteau en voulant me frapper, j’en suis sûr. Je me relève en riant intérieurement à ma propre réflexion et lève les bras au ciel alors qu’ils me font tous les deux remarquer que ce MacDo est possédé par le démon. Bien, partons de là alors.

Toujours face à Alex, je m’apprête à me retourner vers River, à lui tendre mes mains une nouvelle fois pour le relever et le traîner un peu plus loin dans la rue pour que mon compagnon de route et moi puissions continuer notre exploration, et pour que lui aussi sûrement, récupère des vivres. Seulement, sa question me fige. Je ne m’y attendais pas, du moins pas tout de suite. Une nouvelle fois, je remarque le regard d’Alex sur moi. Je le fixe un instant, jusqu’à ce que ce soit lui qui brise le silence. Ok, il joue au débile. Je soupire et n’ose pas me retourner vers River. Je suis déchiré entre le moi survivant et le moi réellement humain. Pourquoi a-t-il posé cette question ? Je ne peux pas lui dire oui, je ne peux pas prendre un tel risque alors qu’on ne le connaît que depuis quelques minutes. Si jamais il arrivait quelque chose à Kaitlynn ou Alex par sa faute, jamais je ne me le pardonnerais. Et pourtant aujourd’hui je me sens l’âme charitable. J’ai envie de faire un geste humain, comme quand j’ai placé ce couteau entre ses mains. Parce que s’il ne vient pas avec nous, c’est sûr qu’il mourra. On ne survit déjà pas seul en bonne santé, alors seul avec une cheville cassée, c’est inimaginable.

J’ose enfin me tourner vers River, je ne sais pas quoi lui dire. Je grimace. Le laisser revient à le tuer. On ne peut pas faire ça. Nouveau soupir alors que je passe mes mains sur mon visage. Quand j’ai rencontré Alex, nous nous sommes fait confiance, idem quand nous avons rencontré Setsuna, alors pourquoi est-ce que ça ne pourrait pas marcher encore une fois ? Juste une fois. Je sais que nous avons vécu des moments trop difficiles depuis, mais il faut que nous restions des êtres humains. J’essaie de me répéter ça mais je ne veux pas porter seul cette décision, alors j’aide River à se lever et je lui tapote l’épaule, sans trop savoir pourquoi je fais ça. « On verra… Désolé de te dire ça mais on n’est pas que tous les deux, Alex et moi. Alors on peut pas t’amener comme ça sans savoir si on peut te faire confiance. » C’est stupide pourtant, parce que je ne vois pas comment il pourrait nous prouver comme ça en une heure que l’on peut avoir confiance en lui. Ça rend con l'apocalypse... Mais pour le moment, nous n’en sommes pas encore là. Je passe mon bras autour de lui pour l’aider à marcher jusqu’à la foutue pizzeria en face de nous et le pose sur le trottoir devant la porte. Et maintenant que je suis libre, j’essaie d’inciter Alex au calme avec un regard appuyé.

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River insiste, évidemment. Il a raison le pauvre, n’importe qui aurait insisté pour ne pas être lâchement abandonné au milieu de la rue, seul et blessé. Je m’en veux de ne pas raisonner Alex et de laisser la méfiance prendre le dessus. Ce n’est pas humain. Je reste debout, près de River en essayant de soutenir son regard. Qu’est-ce que nous sommes devenus ? Alexander fixe le sol et je sais qu’il pense à la même chose que moi. J’ai envie de dire oui, juste pour prouver à je ne sais qui que l’humanité est toujours là. J’ai envie… Et voilà que le nouveau venu nous sort des Kinder. J’hausse un sourcil, un peu dérouté par sa pause goûter. Pas que je n’aime pas ces barres de chocolats, mais disons que ça lui prend un peu comme une envie de pisser. Je n’ose pas prendre le Kinder qu’il me tend, pas après ce que je viens de lui dire. J’essaie pourtant de me dire que c’est pour protéger ceux que j’aime, j’ai honte. Je baisse les yeux à mon tour, River doit être ravi de voir le haut de nos têtes, à Alex et à moi. Et contre toute attente, j’entends à nouveau la voix de mon ami. La méfiance semble s’être envolée de sa voix et je redresse la tête pour le voir prendre un chocolat. Je ne comprends pas, je le fixe avec un air étonné mais je me sens tout de suite mieux. Aussi, je crois que je suis fier de lui, parce que je sais à quel point il a du mal à faire confiance aux autres depuis  un moment. Je lui rends son sourire et prends à mon tour un kinder, avec un sourire pour River. Nous n’aurons pas la mort de cet homme sur la conscience et cela suffit à me donner le sourire pour aujourd’hui. Le kinder aussi, j’avoue.

Alexander saute enfin de la voiture et commence à fouiner alors que je m’approche un peu de River et le fait asseoir pour soulager sa cheville le temps que nous restons ici. Maintenant que nous sommes plus ou moins en sécurité, je voudrais examiner un peu mieux sa cheville. Je ne suis pas médecin mais disons que je me débrouille plus ou moins alors, si je pouvais au moins soulager sa douleur…

[dé de réussite médecine + unité de médicaments utilisée : 20 + bonus de 5 en médecine ~ Docteur Willou à la rescousse]

Avec autant de délicatesse que possible, je détache le bandage pourri que j’avais fait à l’intérieur du MacDo et en profite pour regarder sa cheville. Elle n’a pas l’air complètement fracassée déjà, il a de la chance. Il saigne un peu alors je prends le temps d’appuyer avec un autre bout de tissu plus propre sur la plaie, histoire d’arrêter le saignement. C’est une des premières fois que je m’occupe réellement de quelqu’un de blessé, mais j’ai l’air de m’en tirer plutôt bien puisque le sang arrête de couler. C’est déjà une victoire non ? Alex revient et je fais une petite danse de la victoire quand il nous montre les paquets de gâteaux qu’il a trouvés. Comme quoi tout ne va pas toujours si mal. J’ai une pensée pour la bouteille que nous avons descendue à l’aquarium, et qui irait pourtant tellement bien avec ces gâteaux… Mais j’hausse les épaules pour moi-même et me remets à examiner la cheville de River. Il faut l’immobiliser. J’attrape mon sac et en sors un bandage. Puisque River en a besoin, cela ne me dérange pas de sacrifier un des bandages que j’ai trouvé plus tôt dans cette apocalypse. Et puis, il est l’un des nôtres maintenant. Je remonte le bas de son pantalon et attends qu’il vire sa chaussure et sa chaussette. Je veux bien jouer au médecin mais je n’irais tout de même pas risquer mes doigts dans des godasses qu’il doit porter depuis plusieurs mois sans les enlever. Mais je garde mon sérieux et j’attends. Une fois fait, je cale sa jambe un peu en hauteur sur la mienne et commence à bander sa cheville, comme mon frère me l’a appris. « C’est bon, tu peux tout remettre, ça devrait tenir… » Et je souris à River en me relevant.

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« Derrière vous attention ! Un zombie ! »

Et merde. Je serre les dents et me redresse, hachoir en main. J’ai pris l’habitude de le dégainer rapidement, à force de devoir m’en servir. Le zombie semble être tout seul alors je ne bouge pas en voyant Alex aller vers lui pour le tuer, définitivement. C’est dommage, il ne nous était rien arrivé depuis au moins… Cinq minutes. J’avais l’espoir de trouver un moment de tranquillité pour écouter River nous parler de ses talents de musicien avant de ramener les trouvailles d’Alexander jusqu’à Kaitlynn pour que nous mangions tous ensemble avant de forcer notre nouveau compagnon à nous jouer un morceau. Ce sera pour plus tard. Je regarde mon ami avancer vers le zombie, sans me douter un seul instant qu’il est encore un peu sonné. Il marche plutôt droit et je reste debout près de River en attendant qu’il revienne. Ce n’est pas la première fois que nous tombons sur des zombies solitaires, nous ne nous alarmons plus de la présence d’un de ces êtres, lorsqu’il est isolé. C’est triste à dire, mais notre quotidien ressemble à ça maintenant, tuer des morts-vivants et survivre. J’adresse un regard à River pour vérifier que sa cheville bandée passe dans sa chaussure, que je n’ai pas fait un pansement trop épais, mais ça a l’air d’aller.

Peut-être que j’ai parlé trop vite. Notre quotidien presque blasant est en train de prendre une tournure qui, pour le coup, me fait réagir un peu plus qu’un simple zombie égaré. Alex titube, se tenant la tête au lieu de frapper cet idiot de cadavre. « Mais qu’est-ce qu’il fabrique ? » Je râle en sautant sur mes pieds. Belle démonstration, River doit être ravi d’être tombé sur nous. Vraiment, il doit se sentir en sécurité. Je me serais presque fait rire en pensant à ce que River peut être en train de se dire, mais j’ai trop peur pour ça. Dès que quelqu’un ou quelque chose approche Alexander, j’ai peur. Je ne veux pas qu’il meure, je veux qu’il reste avec moi. Même si vivre cette apocalypse doit être beaucoup plus difficile que de se laisser mourir. Mon arme serrée entre mes doigts, je n’hésite pas une seconde pour bondir près de mon acolyte. En m’approchant, je remarque que plus loin dans la rue, un groupe de plusieurs zombies se dirige vers nous. Merde. On est vraiment dans la merde. Il faut qu’on s’en aille d’ici et en vitesse, mais entre River avec sa cheville démolie et Alex dans les vapes, je ne sais pas trop comment je vais me débrouiller. Mais, étonnamment calme pour une fois, je décide de réfléchir à un problème à la fois. Et le premier qui se présente à moi, c’est cet idiot de zombie qui s’attaque à Alex. Sans hésiter, je m’interpose entre le cadavre ambulant et mon meilleur ami.

Lancer dé de corps à corps : 13 + 2 = 15. Réussite de justesse.

Ok, peut-être que le zombie était un peu plus près d'Alexander que je ne l'avais imaginé. Mais ça ne m'empêche pas de mettre mon corps entre eux deux. Je ne laisserai pas cette sale bête toucher à mon plus cher ami. Mais le zombie n'a pas l'air très content que je le prive de dîner, il pousse une espèce de grognement infâme. Je crois que je n'ai jamais vu de zombie d'aussi près. J'essaie de respirer malgré l'adrénaline qui monte en moi, et l'odeur terrible que l'être en face de moi dégage. Il pue littéralement la mort et ça me donne envie de vomir. Je tente un premier coup mais il est si proche de moi qu'il bloque mon bras. C'est qu'il commence à m'agacer celui-là ! Je grogne à mon tour et le repousse d'un coup de pied. Faudrait pas qu'il commence à se croire le plus fort ! Le zombie grogne encore, d'accord, sur ce point là il est plus fort que moi. Je lui laisse la première place sans discuter. Mais sa victoire ne lui donne pas tous les droits et je lève une nouvelle fois mon hachoir. Cette fois, je vise juste et lui envoie la lame directement dans la tronche. Je ne sais pas ce que j'ai aujourd'hui mais en général, c'est plutôt moi qui tombe et Alex qui me relève. Cette journée est étrange.

Une fois sûr que le cadavre en est bien un cette fois, et qu'il ne se relèvera plus, je me retourne vers mon ami et l'attrape par les épaules pour le ramener près de la voiture et de River. Ce premier zombie n'était qu'un échauffement, ils sont beaucoup plus à arriver sur nous. De loin, je dirais une dizaine mais je ne les vois pas encore très bien pour être sûr. Par contre, je suis sûr que nous devons filer en vitesse. J'attrape mon sac et fais signe à River de se lever avant de lui sourire. « Bienvenue chez nous, les survivants les plus malchanceux de la planète ! J'espère que tu es content d'être tombé sur nous ! » C'est vrai quoi, je ne compte même plus les fois où on s'est dit qu'on était dans la merde en pensant que nous allions mourir...