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 Heureusement, il reste des gens biens dans ce monde de merde [Ingvar]
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Finley Haggerty
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Heureusement, il reste des gens biens dans ce monde de merde [Ingvar]   
Jeu 29 Oct - 1:08

03 mai 2025, courant de l'après-midi
E 17th Street

Tu prends la rue à droite mais son nom ne te dit rien. Tu as dû passer quelques fois dans ce quartier résidentiel mais tu conduisais ; tu n'y as jamais vraiment prêté attention. Le bâtiment que tu vois apparaître plus loin sur la route ne te dit rien non plus. Tes yeux surveillent automatiquement les environs alors que tu progresses aussi discrètement que possible en longeant le trottoir. Les lieux ont l'air déserts et c'est tant mieux.

École élémentaire de Greenleaf.
Instantanément, tu penses aux trousses de premiers secours qui pourraient se trouver dans les salles de classe. En jetant un œil à la coupure sur ton bras, tu te fais la réflexion que quelques anti-douleurs et de quoi constituer un pansement ne seraient pas du luxe. Tu as déjà utilisé une partie de ce que tu avais ces derniers jours et une autre partie s'est envolée lorsque ces connards se sont amusés à te taper sur la gueule.

Tu raffermis ta prise sur ton arme et bifurques pour rejoindre l'entrée de la structure. La porte n'est pas verrouillée ; tu la pousses aussi silencieusement que possible. Manque de chance, elle grince un peu sur la fin et le silence alentour semble amplifier le son désagréablement. Tu grimaces en priant pour que le bruit n'attire aucun zombie. Par contre, tu es obligé de maintenir la porte ouverte à l'aide d'un sac à dos traînant à côté.

Un grand hall s'ouvre devant toi. Ton regard se pose bien sûr sur les quelques corps immobiles au sol. Certains sont ceux d'adultes ; d'autres appartiennent clairement à des enfants. Tu espères sincèrement ne pas tomber sur un gamin zombifié : tu n'es pas certain de réussir à faire ce qu'il faut le cas échéant.

Tu colles autant que possible ton bras gauche contre toi. Le coup dans l'épaule te lances encore méchamment. En toute honnêteté, tu ne penses pas avoir subi de dommages irréversibles ou particulièrement graves. Non, ça te fait juste un mal de chien par moments. Il te faudra encore quelque temps avant que le pire de tes blessures ne guérisse. Tu ne penses déjà plus à ta lèvre tuméfiée ou aux hématomes sur ta mâchoire et ta joue. Tu sens par contre clairement la coupure sur ton bras, l'élancement dans ton épaule et les hématomes conséquents sur ton ventre et ton flanc.
En attenant d'aller mieux, tu économises au maximum tes mouvements et tes forces.

Tu longes le couloir et arrives devant une première porte. Tu l'ouvres discrètement et jettes un œil à l'intérieur tout en tentant de percevoir les éventuels grognements caractéristiques... Rien ici. Tu entres en parcourant l'endroit du regard puis tu te mets à fouiller dans un silence relatif les meubles et rangements présents.
Tu gardes ton regard résolument fixé sur tout sauf sur les cadavres à moitié dévorés gisant entre les rangées de tables.

Tu fais chou blanc dans la première salle ; idem dans la deuxième. Dans la troisième, tu n'as pas à chercher bien loin avant tomber sur une trousse de secours. Elle est à moitié vide et certains médicaments sont périmés mais tu trouves au moins une bande et du désinfectant. Tu les fourres dans ton sac immédiatement tandis que tes yeux continuent de parcourir le contenu de la trousse. Tu trouves des ibuprofènes et laisse échapper une petite exclamation de contentement. Ça n'effacera pas la douleur dans ton corps mais ça aidera sûrement à la calmer pendant un temps.
Tu te permets de souffler un instant alors que tu fais descendre deux cachets à l'aide d'une gorgée d'eau.

Tu te demandes un instant si tu ne devrais pas t'arrêter quelques heures pour te reposer. Tu avances depuis ce matin et le soleil commence à descendre dans le ciel. Seulement tu dois te rendre au plus vite à San Leandro pour y retrouver ta mère et tu viens déjà de passer plusieurs jours à te reposer. Tu décides finalement que c'est un temps que tu ne peux plus perdre.

A regret, tu récupères deux-trois bricoles qui pourraient t'être utiles dans la trousse ou sur le bureau puis tu empoignes à nouveau ton bâton surmonté d'une pointe tranchante avant de te diriger vers la porte.
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Re: Heureusement, il reste des gens biens dans ce monde de merde [Ingvar]   
Jeu 29 Oct - 3:29



Retour en enfer


De retour à la case départ... Enfin, non, pas tout à fait, mais cette fuite avait failli très mal se finir. D'un autre côté, tout pouvait très mal ce finir avec le chaos qui régnait, il fallait arrêter de se plaindre et être content d'être en vie... voilà...

** Mais fuck quand même, quoi... **

Passablement remonté contre tout ce qui bougeait (ou qui ne bougeait pas, c'était une nouvelle mesure de sécurité !), Ingvar hâta le pas, conscient qu'un danger constant rôdait tout autour de lui. Son poignet gauche lui faisait encore un peu mal, mais ça allait passer, il n'y avait aucune blessure externe, et à l'intérieur... ça ne semblait pas cassé, ni quoi que ce soit d'inquiétant... C'était la faute à ce morceau de mur aussi, qui s'était amusé à lui tomber dessus.

Grognant d'un air agacé, il bifurqua à sa gauche au croisement : ce coin était pas mal, peut-être qu'il pouvait se poser pour la nuit dans une de ces maisons, avec un peu de chance il y aurait des provisions, des trucs utiles à emporter... Et au pire... Bah... des zombies. À nouveau un croisement, ce coin devait être bien peuplé avant la catastrophe.

« Ohw shit... » fit-il.

Face à lui, par dizaines, se tenaient une multitude de zombies. Il s'était permis de lâcher une exclamation parce que de toute façon, les charognes regardaient déjà dans sa direction, et même avec une vue abîmée, il était impossible que le géant passe discrètement à côté d'eux...

«Greuuuuh...Raaaah...Hissss... Uggrgghn...Bwaaaa...»

Le rythme cardiaque du colosse islandais s'emballa lorsque les zombies se mirent à piquer un sprint dans sa direction : par tous les dieux du Valhalla, pourquoi il fallait qu'il tombe sur les mieux conservés du quartier ? Courant pour sa vie, il oublia bien vite sa fierté : broyer le crâne d'un ou deux zombies, en faisant attention, c'était pas la mer à boire pour lui, mais là il s'agissait d'une foule surexcitée, il n'était même pas sûr de vouloir s'y jeter même s'il possédait une tronçonneuse. Peut-être un lance-flamme, à la rigueur...

** Bordel, ne pense plus à rien et court, Big Guy ** se fustigea-t-il intérieurement.

Glissant sur une flaque de "je-ne-veux-pas-savoir-ce-que-c'est", il tourna en catastrophe, s'écrasant contre le panneau "STOP" qui trônait fièrement au bord de la route. Un grognement de douleur s'échappa de la gorge d'Ingvar tandis qu'il s'écarta en vitesse de cet obstacle, formant désormais un angle grotesque avec le sol : bon, au moins... ses plaquages, même involontaires, étaient toujours au point.

La panique cédant la place à l'adrénaline et l'espoir, l'homme parvint à prendre un peu de distance, mais la foule de morts en délire n'était pas loin, s'étant divisée, une partie ayant pris le même chemin que lui, et l'autre ayant contourné les quelques maisons sur le chemin : s'il ne faisait pas attention, il allait se faire encercler et bouffer tout cru.

Il devait se cacher en attendant qu'ils passent. Le bâtiment le plus proche semblait un peu plus grand que le reste des habitations ici, sans doute pour la simple et bonne raison qu'il ne s'agissait pas d'une habitation, mais plutôt d'une école. Il n'avait jamais aimé l'école quand il était petit, ce serait le comble de mourir dans un tel endroit, non ?

« Roh et puis merde j'ai pas vraiment le choix... » marmonna-t-il pour lui-même.

Se ruant vers l'entrée du bâtiment, il fut surpris de voir la porte entrouverte. Surtout au vu du mécanisme qu'il avait immédiatement reconnu : ces foutus trucs qui permettaient au portes de se refermer toutes seuls, c'était insupportable, ça passait sa vie à grincer, et c'était d'un chiant à entretenir... Le mécano le savait très bien. De plus près, il réalisa qu'il y avait une sorte de sac au sol, bloquant ainsi la fermeture de l'entrée. C'était pas forcément très ingénieux, mais soit c'était du hasard, soit c'était l'œuvre d'un être vivant. Nouvelle bouffée d'espoir pour le géant scandinave: il n'allait plus être tout seul !

S'introduisant à l'intérieur en essayant de ne pas faire de bruit, il fut bien obligé de pousser légèrement la porte afin de passer : l'ouverture n'était pas suffisante pour que sa carrure de monstre ne passe. Aucune âme qui vive, ou qui ne "mort-vive", d'ailleurs, les quelques cadavres au sol semblaient inertes. Ingvar se rapprocha du corps de ce qui était autrefois un enfant et le toucha du pied. Rien. Il réessaya, au cas où... Il ne risquait pas d'être mordu aux pieds, au vu de la robustesse de ses chaussures, ce qui en faisait à la fois une bonne protection, mais aussi une bonne arme. Dès le premier jour la brute s'était occupée d'écraser en bonne et due forme la face d'un rampant qui en voulait à sa vie. Enfant ou pas, c'était la même chose. C'était triste, malsain, tout ce que vous voulez, mais la survie primait désormais...

Tant qu'il n'y avait pas d'enfant vivant... Parce que là oui, il serait vraiment embêté. Le géant n'avait jamais été doué avec les gosses, il leur faisait peur, et il avait peur de leur faire du mal sans faire exprès. Son quotidien, c'était les matériaux robustes, comme l'acier ou les alliages divers et variés... Il pouvait généralement se permettre de ne pas trop faire attention. Pas avec ces petits corps tout frêles qui partaient en morceaux pour un rien. Un jour, il avait même failli casser le bras de Sara en l'attrapant un peu trop violemment.

Le survivant n'eut guère plus de temps à consacrer à ses réflexions et ses souvenirs, car déjà, la horde de zombies passait devant l'école et...et... décida de stationner devant. Mince...

** Y'a probablement une entrée secondaire, ou une sortie par derrière... Au pire y'a des fenêtres dans les salles de classe, sauter du rez-de-chaussée, c'pas suffisamment mortel pour être écarté des possibilités... **

À sa droite se trouvait une volée de marches qui menaient sans doute à l'étage : peut-être était-il plus avisé d'observer les alentours avant de sortir, et avec un peu de hauteur, cela permettrait d'avoir une meilleure vision de la situation.

Mais alors qu'il posa le pied sur la première marche, Ingvar entendit quelque chose d'autre se déplacer : ce n'était pas lui vu qu'il ne bougeait plus...Et ça venait du hall d'entrée... Le "quelqu'un" qui avait mis le sac pour laisser la porte ouverte était encore là ! Devait-il se montrer ? Rester cacher ? Non non, surtout pas ! Cette personne devait penser que la rue était aussi vide que tout à l'heure, et cela allait sans doute résulter à un assaut de zombies dans le bâtiment.

Du coup c'était plus trop le moment de réfléchir, il fallait agir. Lorsque l'homme s'approcha de la porte entrouverte, Ingvar déboula du mini-couloir où se trouvait l'escalier et se jeta sur lui. L'effet de surprise était un sacré avantage, surtout si cet individu était armé...

Usant de sa force physique brute, le colosse islandais attrapa l'inconnu par derrière avant que celui-ci ne puisse se retourner, entourant un de ses énormes bras autour de la gorge de l'homme, tandis que l'autre passant autour de sa taille pour le maintenir comme il faut. Dans son élan, le géant pivota et se retrouva dos au mur, entre la porte et une fenêtre.

« Si tu fais quoi que ce soit j'te brise la nuque, rien à battre de ta vie... » grogna-t-il doucement à l'oreille de sa proie.

Dehors, les zombies arpentaient l'espace, se répandant uniformément devant l'entrée du bâtiment, quelques uns s'éloignant aléatoirement à droite ou à gauche. L'un d'eux passa même tout près de la porte, son bras raclant contre.

S'ils restaient parfaitement immobiles, silencieux et terrifiés, peut être que ces choses partiraient enfin ? D'ailleurs... C'était qui ce mec ? Et puis, qu'est-ce qu'il venait de lui dire ? Oh mince !

« Y'a tout un troupeau de morts juste derrière nous... J'te veux pas du mal. » rajouta-t-il tout aussi bas.

Après menacer quelqu'un de lui briser la nuque, c'était moyen, mais bon... Espérant que les choses ne tournent pas à la catastrophe, l'islandais passa un doigt sur les lèvres de l'inconnu, comme pour reproduire le symbole international du "chut". Petit à petit, il desserra son étreinte. Il ne comptait pas trop le laisser s'éloigner : bien qu'il ne voulait pas de mal aux gens, il n'hésiterait pas à tuer quiconque pour éviter de se retrouver dans une situation beaucoup trop dangereuse. Mais bon, il avait exposé la situation, normalement les gens n'étaient pas trop stupides et tenaient à leur vie...

...En silence, il fit signe à l'homme de le suivre jusqu'à la salle de classe la plus proche : c'était le chemin le plus court pour éviter de passer directement devant la fenêtre ou la porte... Et c'était mieux que de rester dans le hall d'entrée, à tout moment un cadavre pouvait se glisser à l'intérieur.  



Dernière édition par Ingvar Elvarsson le Ven 19 Fév - 0:57, édité 1 fois
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Re: Heureusement, il reste des gens biens dans ce monde de merde [Ingvar]   
Mer 4 Nov - 23:09
Alors que tu t'avances vers la porte discrètement, tu entends des bruits dehors, celui d'une poubelle dans laquelle on aurait shooté et qui tomberait au sol. Tu n'as pourtant pas le temps de te figer que tu sens deux bras puissants – beaucoup trop puissants – t'enserrer la gorge et la taille. Ton dos se retrouve contre le torse d'un homme, à n'en pas douter. Ton bras, celui tient le bâton, se retrouve forcément bloqué. Tu essaies de gigoter pour t'extraire de la prise – tu n'es pas assez bête pour parler s'il y a des zombies dehors.  
C'est à ce moment que l'homme te menace de briser ta nuque.

Ton sang se glace et une colère froide monte en toi, en même temps qu'un éclair de peur dont l'intensité redouble quand un grognement caractéristique et craint retenti, dehors plus fort que les autres. Tu cesses tout mouvement d'un coup et pries pour que l'homme, quelques soient ses intentions, te lâche si le zombie se prend à entrer dans la structure. Tu tournes légèrement la tête et entrevois une main par l'espace ouvert de la porte. Un bras se cogne contre l'encadrement.
Tu bloques ta respiration sans même t'en rendre compte.  

Tu ne reprends ton air que lorsque tu réalises que tes poumons en ont besoin. L'homme derrière toi choisit ce moment-là pour te souffler qu'il y a des morts-vivants non loin. Sans blague ? Tu trouves le moyen de lever les yeux au ciel. La suite te fait instantanément froncer les sourcils, par contre. Pas de mal ? Après avoir menacé de te briser la nuque ? Si le bras de l'inconnu n'était pas en train de serrer ta gorge, tu aurais lâché un rire bien sarcastique. Quitte à ce que ça aggrave les choses – et vu la taille de l'avant-bras qui te coince, l'homme doit posséder une force largement supérieure à la tienne, ce qui ne serait clairement pas bon pour toi.  

D'un coup, tu sens un doigt sur tes lèvres. L'espace d'un instant, tu te demandes si tu viens de tomber sur un taré de violeur. Tu ne te sens même pas paranoïaque d'avoir cette pensée. Tu connais la nature humaine. Tu sais à quoi t'attendre dans ce monde où l'anarchie règne et où la loi du plus fort prédomine. Puis tu es rassuré quand tu réalises qu'il te demande d'être silencieux. Tu lèves à nouveau les yeux au ciel. Comme si l'idée te viendrait de parler avec des zombies si proches...

Tu hoches la tête et tu sens la prise se desserrer petit à petit autour de toi. Tu te forces à rester immobile alors qu'enfin, tu retrouves ta liberté de mouvement. L'homme – ou le géant aux muscles de fer – s'éloigne en te faisant signe de le suivre et tu le fixes, impassible. C'est une blague ? Qu'on te dise que c'est une blague... Pourtant, l'inconnu semble vraiment être passé du mode « je te défonce la gueule si tu bouges un poil » au mode « Viens, allons discuter tranquillement à l'abri des bibies ».

Tu vois à son langage corporel qu'il n'est plus réellement menaçant. Tu pèses le pour et le contre. Aller converser dans un endroit clos avec docteur Jekyll ou éventuellement servir de dîner aux morts-vivants assez nombreux pendant que tu cherches une autre issue ? Choix difficile. Ton instinct te souffle pourtant de suivre l'inconnu... Tu te traites de fou ; tu te dis que ton instinct finira par te perdre un jour. Pourtant, à quelques pas derrière lui, tu entres à ton tour dans la pièce. Tu refermes la porte vitrée derrière toi discrètement et tu te postes devant pour garder un œil sur le bout d'entrée que tu aperçois.

« Tu t'es décidé, du coup ?, dis-tu d'un ton absent en continuant de fixer le couloir. Tu veux toujours me briser la nuque ou tu veux qu'on discute comme des gens civilisés ? »

Tu tournes finalement un regard perçant vers lui pour lui faire comprendre que s'il penche pour la première option, tu ne comptes pas te laisser faire, quitte à utiliser des moyens peu réglo.


Dernière édition par Finley Haggerty le Mer 2 Déc - 19:08, édité 1 fois
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Re: Heureusement, il reste des gens biens dans ce monde de merde [Ingvar]   
Jeu 5 Nov - 0:37

Quelle horreur... Non non, pas ces zombies, ça, il avait l'habitude, à force. Non, ce qui gênait le plus le colosse islandais, c'était cette impression que le monde tournait au ralenti quand il fallait se faire tout petit et discret, c'était comme si son cœur se décidait à ce moment là d'accélérer la cadence... à ce train là, il allait se retrouver avec un cœur de vieillard alors qu'il venait tout juste d'entrer dans la trentaine... Et puis tous ces entraînements, gâchés... Brrr, heureusement que ce n'était qu'une impression. Les zombies étaient une chose, mais des zones temporelles ralenties et accélérées, ça n'existait pas ! Tout ça pour dire qu'il n'aimait pas se la jouer discret, mais bon, pas le choix, il voulait pas finir en repas pour cadavres...

Lorsque l'inconnu referma lentement la porte vitrée, gardant un œil sur le hall, Ingvar regarda autour de lui : c'était affreux cet endroit, il voulait partir ! Ces zombies pouvaient crécher ici, lui aurait probablement du mal à y passer la nuit... Quoique, un cauchemar différent, c'était sans doute pas plus mal.

- Tu t'es décidé, du coup ? Tu veux toujours me briser la nuque ou tu veux qu'on discute comme des gens civilisés ?

C'était trop bizarre... Une véritable personne, qui parle, qui ne fait pas que gémir et essayer de le croquer. Sur le coup, le mécano fut quelque peu abasourdi, ne répondant pas immédiatement : comment on socialisait déjà ? Les questions puis les coups ? Ou l'inverse ? Ou juste les coups ?

Lâchant un souffle rauque d'un air dément, le scandinave s'attrapa la tête de ses deux mains : il était bien vivant lui, cet inconnu qui semblait si singulier, pas spécialement fort... Sara était bien plus robuste que ça, elle devait être quelque part, il était impensable qu'elle soit morte, non ça il ne l'acceptait pas.

« Des gens civilisés ? T'es bien optimiste, toi... fit-il enfin. J'étais à prêt à l'faire, si t'avais fait le moindre bruit. »

C'était horrible maintenant qu'il y réfléchissait, mais il n'avait pas le choix.

« ...Faut bien survivre. Si on fait gaffe maintenant, y'a pas de raison que je te brise quoi que ce soit. Quoique... une jambe ou deux... Pour faire diversion le temps que je m'en aille. »

Roulant des épaules, il se détourna, exprimant son désaccord avec cette "possibilité". Écartant à peine le rideau de la fenêtre à l'autre bout de la salle, il laissa le tissu tranquille lorsqu'il vit quelques ombres derrière. Bon, ça allait rester comme ça... C'était fermé, s'ils ne faisaient pas de bruit, les macchabées n'avaient aucune raison de briser le carreau et s'infiltrer par l'ouverture.

« Même si j'ai l'air d'un monstre, j'évite d'en devenir un vrai... Que ce soit comme ces morts-vivants ou comme ces gens encore en vie qui méritent plus trop l'adjectif "humain". »

S'approchant du centre de la pièce, il attrapa une chaise avec mille précautions, l'observa cinq longues secondes : à part avec une armature renforcée d'acier, il n'y avait AUCUN moyen que ce truc ne supporte son poids... Et puis c'était fait pour les postérieurs de gamins, pas pour les géants aussi massifs que lui. Posant le siège un peu plus loin, il s'installa plutôt sur le petit bureau, qui lui allait un peu mieux en tant que "chaise".

« J'ai passé trop d'temps seul... »

Il se gratta nerveusement la barbe, son attitude pouvait presque être semblable à celle d'un animal dressé qui était redevenu à moitié sauvage, embrouillé entre deux comportements contraires.

« Moi c'est Ingvar si ça t'intéresse... »

Son arme était accrochée à sa ceinture, cachée par sa veste : il ne comptait pas trop s'en servir, c'était réservé aux zombies, quand il était préférable d'avoir un peu plus d'allonge pour éviter de se faire mordre ou griffer. Pour les êtres vivants qui lui cherchaient des noises, il avait ses poings et sa force... À vrai dire, il espérait ne pas être tombé sur un cinglé, parce qu'il était vraiment en manque de contact humain.

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Re: Heureusement, il reste des gens biens dans ce monde de merde [Ingvar]   
Mer 2 Déc - 19:02
Aucune réponse ne te parvient pendant un instant. Tu tournes la tête quand tu entends l'autre homme lâcher une expiration bruyante. Tu constates qu'il a fourré son visage dans ses mains. Tu détournes le regard et te concentres à nouveau sur ce que tu vois du couloir à travers l'étroite vitre.
S'il a besoin d'une quelconque mise au point, c'est son problème. Tu ne vas pas le pousser à parler. De toute façon, vous n'êtes là que pour échapper aux zombies. Une fois l'attroupement éparpillé, tu laisseras l'autre homme et continueras ton chemin. Tu dois encore vérifier si ta mère est en vie, tu n'as que ça en tête ou presque.

Il prend finalement la parole et tu l'écoutes déblatérer.
Vous n'êtes peut-être plus des gens civilisés mais il n'a pas l'air de saisir que tu n'as pas survécu seul dans cette ville par l'opération du Saint Esprit. Si tu avais dû être imprudent dans ce nouveau monde, tu serais mort depuis longtemps.
Quand il part dans son délire de « casser ta jambe pour faire diversion », tu laisses échapper un rire nasal discret. Cet homme ne sait définitivement pas ce qu'il veut. Tu te demandes l'espace d'un instant s'il a encore toute sa tête – du moins, autant que possible vu la situation. Lui-même ne semble même pas en accord avec ce qu'il dit.

Un mouvement près de la porte et ton corps se crispe d'un coup... pour se détendre aussitôt. Fausse alerte. Tu reprends le fil de la « conversation ».

Nouvelle contradiction de l'inconnu. Cette fois-ci,  tu lui consacres un peu plus d'attention car ce qu'il dit fait écho à ce que tu penses toi-même. Cette lutte intérieure pour conserver son humanité ; cette lutte extérieure pour conserver sa vie contre ceux qui l'ont, eux, abandonnée.
Tu l'observes plus attentivement alors qu'il va s'asseoir sur l'une des tables, vers le centre de la pièce. Tu hésites à faire également un pas vers lui, vers une sorte d'interlude avant le retour au monde qui vous attend dehors.

A l'aveu suivant qui fait à nouveau écho à ce que tu ressens par moments, tu décides que tu peux faire ce pas car tu comprends pleinement ce sentiment de solitude et d'isolement dont il parle. Tu ne t'installes pas vers le centre, près de lui, mais sur la table collée au mur, celle à côté de la porte. C'est peu mais c'est tout ce que tu es prêt à concéder sur le moment, surtout que tu refuses de tourner le dos à la porte.

Il finit par te donner son prénom. Tu l'observes un instant en silence, l'une de tes jambes se balançant lentement dans le vide, l'autre bien appuyée au sol. Puis... « Finley. » Tu te replaces sur la table et réaffirmes ta prise sur le bâton qui te sert d'arme. « Finley Haggerty. Je suis en route pour San Leandro. » Tu lèves le menton vers lui tout en haussant légèrement les sourcils, comme pour lui dire : « et toi ? Qu'est-ce que tu fais de ta vie par les temps qui courent ? ».
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Re: Heureusement, il reste des gens biens dans ce monde de merde [Ingvar]   
Sam 12 Déc - 18:54

Quand il commençait à songer à briser des crânes sans qu'il s'agisse de zombies, c'était embêtant... Effrayant même, même lorsqu'il ne le laissait pas transparaître... Ça l'effrayait le premier : c'était un drogué d'exercice physique, de challenges, il prenait son pied lorsqu'il faisait étalage de sa force lors d'activités sportives, il savait très bien que cela pouvait l'aider à se défendre, à défendre autrui, mais il n'avait jamais pensé à s'en prendre directement à quelqu'un en se disant "je pourrais facilement le tuer".

- Finley. Finley Haggerty. Je suis en route pour San Leandro.

Un mouvement de tête, sûrement pour lui demander vers où lui-même se dirigeait, ou ce qu'il faisait dans le coin, au vu de l'absence d'habitants encore vivants.

Se grattouillant une dernière fois la barbe d'un air un peu perdu, Ingvar répondit :

« Moi je suis en route vers nulle part, je suis paumé. »

Grognant d'un air désespéré, il serra les poings contre le bureau qui lui servait de siège.

« Je cherche Sara depuis des jours et des jours... J'ai pas la moindre idée d'où elle peut être. Si ça se trouve elle me fuit parce que je porte la poisse. À chaque fois que je croise quelqu'un, ça se passe mal depuis que cette merde a commencé. J'suis venu à Oakland parce qu'ils avaient besoin d'un ingénieur... J'étais content de venir... »

S'arrêtant subitement de parler comme si on venait de lui mettre une claque, il releva les yeux vers ce Finley.

« San Leandro... Sara m'en avait parlé... T'as de la famille ou des amis là bas ? Je pense pas que ça a été épargné. Regarde ici, ça grouille de morts, les habitants ont rapidement été transformés. »

Tiens, s'il ne prenait pas littéralement les gens à coup de poing, il se chargeait d'entamer leurs espoirs à coup de tronçonneuse.

« Tu crois que je peux venir avec toi ? J'ai nulle part où chercher et j'en ai marre d'être seul, je deviens fou. Si t'acceptes... euh... J'peux te promettre de ne jamais essayer de te briser quoi que ce soit. »

Grimaçant d'un air qui se voulait rassurant, il passa une de ses énormes main à l'arrière de son crâne : bah, qui voudrait d'un géant comme lui avec tous ces zombies ? La discrétion n'était pas vraiment son truc... Et les gens assumaient directement qu'il était stupide en voyant sa taille de géant et ses bras semblables à des troncs d'arbre... Il savait faire des trucs, pourtant, avec ou sans outils en main, il faisait des miracles.

« J'te forcerais pas à me subir... Tu peux partir, je te suivrais pas. » ajouta-t-il rapidement.

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Sam 19 Déc - 14:52
Ingvar affirme être en route pour nulle part. A ces mots, ton ventre se tord d'angoisse instantanément ; au fond de toi, tu sais qu'une fois ton passage à San Leandro terminé, c'est ce qui t'attend : nulle part. Tu n'es pas naïf, non. Tu sais qu'il y a peu de chance pour que tu ta mère ait survécu, comme c'était peu probable que Sasha se soit échappée de l'hôpital. Après ça, tu seras comme cet inconnu, à ne pas savoir où aller. Tu crains déjà de perdre la boule, sans but ni personne pour te pousser à avancer.

Tu enfouis pourtant tes inquiétudes au plus profond pour te concentrer sur l'autre homme, qui reprend la parole. Il cherche une femme et tu demandes qui elle est pour lui. Tu ne poses pourtant pas la question à voix haute car, après tout, quelle importance ? Beaucoup de choses paraissent dérisoires depuis l'apocalypse. Surtout lorsqu'il s'agit de personnes disparues ou mortes. A quoi bon s'encombrer de ce qui ne nous servira pas, voire nous desservira ?
Tu tiques au passage où Ingvar explique que les choses se sont mal passées avec toutes les personnes qu'il a croisées. Heureusement, tu n'es pas quelqu'un de superstitieux ; s'il s'agit d'un prétendu signe ou présage pour ton futur, tu ne l'écouteras de toute façon pas.

Tu hoches la tête quand il explique qu'il est venu travailler ici peu avant l'épidémie. Tu ne peux qu'imaginer combien la situation a dû être horrible quand tout s'est déclenché. La surprise, la peur, l'incertitude, le chaos, la mort ; impossible de prendre du recul les premiers temps tant tout devait paraître surréaliste. Tu aurais été soulagé d'avoir été absent du pays lorsque c'est arrivé si ce n'est pour le fait que tu aurais peut-être pu aider ta sœur si tu avais au moins été dans la même nation.

Tu hoches à nouveau la tête quand il te dit que les gens n'ont pu être épargnés à San Leandro. « Je m'en doute, mais je veux être fixé. Il le faut. » Ta voix se brise légèrement sur la fin, sous le coup des émotions qui te traversent à la mention de la mort de mère de vive voix. C'est différent et beaucoup plus poignant. Tu étouffes l'étincelle de douleur instantanément.

Puis, il pose une question à laquelle tu ne t'attends pas. Il te demande s'il peut se joindre à toi. Jusqu'à San Leandro. Dire que la surprise se lit sur ton visage est un euphémisme. Vous ne vous connaissez ni d'Eve ni d'Adam. Tu ne sais pas qui il est, ni ce dont il est capable ; la réciproque est valable. Comment peut-il demander ça sans te connaître un minimum ?
Ta foi en l'être humain a considérablement diminué depuis que tout est en parti en vrille, mais surtout depuis que le groupe d'hommes s'est amusé à te prendre pour punching-ball. Tu portes d'ailleurs encore les marques de leur passage sur ton visage et le reste de ton corps ; certaines blessures sont en cours de guérison.

C'est peut-être cette idée qui te fait dire qu'une personne de plus pour surveiller tes arrières ne serait pas de trop. Cette idée et sûrement la dernière phrase que Ingvar prononce. Tu n'as pas l'impression d'y déceler une once de mensonge et tes instincts te soufflent qu'il faut tenter, que le propre de l'Homme est de vivre dans un groupe, d'interagir avec d'autres êtres humains. Il en a a priori besoin, mais tu n'es pas en reste.
Tu déglutis discrètement puis frottes tes lèvres sèches l'une contre l'autre pour tenter de les rendre moins douloureuses mais surtout pour te laisser un instant de réflexion. Ton regard va machinalement se poser sur la porte, plus précisément sur la vitre qui donne vue sur le couloir et l'entrée de l'école. Tu imagines sans souci l'attroupement de morts-vivants, ceux qui vous attendent encore après, à chaque coin de rue ou presque, et tu réalises soudain que tu n'as plus à réfléchir, que ta décision est déjà prise.

Tu reportes ton attention sur Ingvar et plisses légèrement les yeux, comme jauger sa réaction, ta jambe immobile dans le vide. « Sache quand même que, j'en ai pas l'air, mais j'ai appris à me battre. » Ce n'est pas une menace mais une simple mesure de prévention. « Et si après San Leandro, tu décides de partir de ton côté, ça sera sans rancune, je comprendrais aussi. » Un léger sourire en coin apparaît sur tes lèvres alors que tes yeux n'ont pas quitté les siens pendant ta tirade, qui doit rassembler plus de mots que ce que tu as prononcés en quelques semaines.


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Re: Heureusement, il reste des gens biens dans ce monde de merde [Ingvar]   
Sam 26 Déc - 17:57


Demander quelque chose tout en espérant fortement une réponse positive, ça lui rappelait quelque peu quand il était gamin, qu'il se contentait de peu et que le fait d'être autorisé à aller acheter des bonbons le faisait sombrer dans une euphorie sans limites... C'était très loin cette époque...

Il s'était mis en tête de coller quelqu'un, n'importe qui, pouvoir être plus nombreux afin d'avoir plus de chances de retrouver Sara. C'était à la fois égoïste et altruiste : tant qu'à faire, autant aider, non ? Il n'avait rien d'autre à faire et cela le rendait fou.

L'homme face à lui voulait absolument se rendre à San Leandro, retrouver des amis ou de la famille, être "fixé". Au final, ce Finley était comme lui avec Sara. Essayant de se convaincre d'une chose qui était peu probable.

Non ! Sara était une battante, elle était intelligente et forte, une de ces "femmes indépendantes se débrouillant très bien sans les hommes" comme elle aimait répéter en plaisantant. Ses chances de survies étaient bien plus élevées que la normale... Il le fallait.

- Sache quand même que, j'en ai pas l'air, mais j'ai appris à me battre. Et si après San Leandro, tu décides de partir de ton côté, ça sera sans rancune, je comprendrais aussi.

Comme si un miracle venait de se produire, Ingvar ouvrit les yeux un peu plus grand : par déduction, ce qu'il venait d'entendre signifiait que l'homme acceptait qu'il l'accompagne, non ?

Se retenant de sauter de son siège improvisé pour attraper l'inconnu et le serrer de toutes ses forces dans ses bras (cela irait à l'encontre de sa promesse de ne rien lui briser...), le colosse nordique lâcha une expression de soulagement dans un souffle rauque.

« J'te remercie... »

Descendant de sa table-chaise, il s'approcha de l'homme et le détailla un peu plus, sans vraiment essayer de le faire discrètement. Sans être trop jeune, Finley n'était plus dans la tranche d'âge pour être considéré comme un gamin, en fait il devait avoir à peu près le même âge que lui, un p'tit peut moins, peut être... Niveau physique, il n'était pas nécessaire de le comparer avec le géant islandais, mais malgré tout, il se défendait pas mal et n'était pas trop du genre rachitique ou "crevette".

Son visage était assez intéressant aussi : cette barbe de plusieurs jours devait lui ajouter quelques années, mais cela lui allait bien, ses yeux bleus-gris le firent bloquer une fraction de seconde supplémentaire. Ça lui rappelait quelque chose, mais il ne préféra pas s'attarder sur cette pensée.

Posant une grosse paluche sur l'épaule droite de Finley, il grogna d'un air amusé :

« Au vu de ton état, t'as probablement pas trop bien appris à te battre...  »

Comme pour renforcer ce côté moqueur et plaisantin, il releva la main pour toucher le truc qu'il avait à l'oreille droite, comme s'il s'agissait d'une cloche : peut-être que c'était le soulagement de ne plus être seul, mais Ingvar venait de devenir vachement tactile... Il l'était facilement avec les gens qu'il appréciait, mais là c'était sans doute un moyen de se confirmer qu'il ne s'agissait pas d'un rêve.

« Bon... J'imagine qu'on devrait essayer de sortir d'ici... J'aime pas ce genre d'endroit. J'ai suffisamment de raisons de faire des cauchemars, alors autant éviter d'en rajouter. »

Son ton se voulait neutre, bien qu'un peu dans la continuité de son précédent air amusé. À vrai dire, il ne faisait pas toujours des cauchemars, son principal souci pour s'endormir était la solitude et l'angoisse. Même du haut de ses deux mètres passés et ses quasiment deux cent kilos de muscles, lui aussi était vulnérable lorsqu'il dormait.

« Ces saletés bougeaient vers l'arrière du bâtiment, on a assez attendu, j'pense qu'en faisant attention on pourrait sortir par l'entrée principale. Et après, bah... j'te suis, je sais pas vers où est San Leandro. »

Il avait intentionnellement omis de parler de "l'après". Si l'autre homme tombait sur sa famille déchiquetée ou zombifiée, comment allait-il réagir ? Voudrait-il encore d'Ingvar à ses côtés ? Allait-il céder à la tristesse et tenter carrément d'aller se jeter dans la gueule du premier cadavre ambulant ? Bon, ça, il pouvait facilement l'en empêcher, lui mettre deux claques pour lui faire reprendre ses esprits (ou l'assommer) et l'emmener à l'abri. À ces pensées, il déglutit avec difficulté : et lui, comment réagirait-il s'il trouvait Sara sous forme de cadavre, animé ou non ?

« T'en dis quoi ? »

Le mieux était de ne pas y penser, de se concentrer sur une chose à la fois : leur départ.

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Re: Heureusement, il reste des gens biens dans ce monde de merde [Ingvar]   
Sam 2 Jan - 18:03
Le soulagement évident qui apparaît sur le visage d'Ingvar te fait sourire, comme si tu venais de l'autoriser à avancer un peu plus. Et, au final, c'était peut-être quelque chose de cet ordre d'idée. Toi-même, tu sais qu'une fois le passage à San Leandro fait, tu vas avoir beaucoup plus de mal à avancer. Avoir un but, des responsabilités, tu as été comme ça toute ta vie. Tu sera perdu sans, tu le sais. Alors trouver un compagnon de route est franchement ce qui se rapproche le plus d'un objectif et de responsabilités. Ce sera différent mais hautement conseillé pour ta santé mentale.

Tu te contentes de hocher humblement la tête en réponse mais tu te tends instantanément lorsque l'homme se lève de la chaise pour s'avancer vers toi en te fixant. Tu n'y peux rien, ton corps est à présent conditionné à se méfier de tout ce qui peut bouger à proximité de toi, surtout quand ça se dirige dans ta direction. Tes sens se mettent en alerte mais tu te forces à l'immobilité. Après tout, vous venez de décider que vous étiez désormais des compagnons de route ; des compagnons de route ne se mettent pas des couteaux sous la gorge au moindre mouvement, Finley.

Tu ne bronches donc pas alors que ses yeux te parcourent ; les tiens restent fixés sur son visage, au cas où. Tu sursautes presque lorsqu'il pose une main sur ton épaule. Tu ne t'attendais clairement pas à ce geste. Tu reprimes le besoin de déloger sa main d'un mouvement d'épaule, non seulement parce que l'ambiance entre vous s'en trouverait amochée mais aussi parce que ça fait des semaines que tu n'as « touché » personne et que la sensation est aussi étrange que bienvenue.

Tu te détends légèrement à ses paroles et esquisses un sourire en coin. Tu hoches rapidement la tête sur le côté pour lui concéder ça. « Faut dire qu'à cinq contre un, ça devient tout de suite plus compliqué... » Tu ne réussis pourtant pas à réprimer ton geste de recul quand ses doigts vont toucher l'écarteur à ton oreille. Tu te stoppes en plein mouvement pour limiter les dégâts mais tu ne sais pas s'il l'a perçu ou non. Vu qu'il fait retomber sa main et qu'il enchaîne, peut-être que ce n'est pas le cas.
Tu respires un peu mieux maintenant que la distance entre vos deux corps est respectée à nouveau.

Tu hoches la tête lorsqu'il propose de quitter les lieux. Tu n'as pas non plus envie de t'éterniser. Les tables pour enfants, les dessins accrochés aux murs et les suites de chiffres, nombres et lettres te mettent de plus en plus mal à l'aise. C'est presque morbide de savoir que, possiblement, les enfants étaient encore à l'école quand ce quartier de la ville a été envahi.
Lorsque Ingvar reprend la parole, tu te lèves et vas vérifier par la vitre que le couloir est libre. Rien à l'horizon. Les morts-vivants doivent être passés, en effet. Et s'il en reste devant le bâtiment – ce qui risque d'être le cas –, vous pourrez vous en charger à deux ou même les semer sans trop de souci.

Tu acquiesces à nouveau du menton. « Faisons comme ça. Le couloir est libre, de ce que je peux voir. » Tu assures la prise sur ton bâton et lui jettes un coup d’œil. Tu hoches la tête comme pour lui demander « prêt ? » avant de de tourner délicatement la poignée lorsque tu constates que c'est le cas. Heureusement, la porte ne grince pas lorsque tu l'ouvres doucement. Un coup d’œil des deux côtés t'indique que le couloir est vide. Tu lui adresses un mouvement de tête pour lui signifier que vous pouvez avancer. Tu longes le mur, en tête de votre duo, de façon à ne pas te trouver pile dans l'angle de l'entrée principale, toujours ouverte. Tu tends l'oreille mais rien. Tu continues d'avancer, à mi-chemin entre la porte d'entrée et la classe et tournes la tête pour vérifier qu'il n'y a pas de zombie dans les escaliers.

Malheureusement pour toi, un zombie se trouve là, tourné vers toi. Il se met à grogner d'un coup et tu tentes de le faire taire au plus vite d'un coup rapide et efficace dans la tête. Ça serait con qu'il alerte les quelques zombies restant dans la zone.

Dé de réussite
Corps-à-corps : 60
Résultat : 6 + 17 = 23
→ Réussite totale


Le tranchant de ton arme improvisée s'enfonce dans son crâne au niveau de l’œil de manière concise, nette et efficace. Le soulagement t'envahit alors que tu te hâtes d'appuyer sur la tête du monstre pour déloger la lame de ton arme. Tu jettes un regard autour pour t'assurer qu'aucun zombie n'a été alerté par vos mouvements. Normalement, c'est bon. Ingvar ?


Dernière édition par Finley Haggerty le Sam 2 Jan - 18:16, édité 2 fois
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Sam 2 Jan - 18:03
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Re: Heureusement, il reste des gens biens dans ce monde de merde [Ingvar]   
Lun 4 Jan - 0:51

"Cinq contre un", hein ? Ce n'était pas vraiment un ratio qui faisait peur au colosse nordique, mais il comprenait que ça pouvait être un brin trop pour les gens n'ayant pas sa carrure. Il ne fit pas de remarques, de toute manière, si cela se reproduisait, il serait là pour faire regretter à quiconque de vouloir s'en prendre à son nouvel ami.

...Ami... Compagnon de route ? Être humain qui le tolérait ? Comment définir Finley ? C'était un peu confus, mais autant rester optimiste. S'il s'était fait tabasser par un groupe de gens pas très gentils, cela signifiait qu'il n'était pas comme eux...

- Faisons comme ça. Le couloir est libre, de ce que je peux voir.

Acquiesçant en silence, l'islandais lui emboîta le pas : il ne voulait pas tout faire foirer, autant se taire maintenant, et observer son nouvel allié. Celui ci était prudent, très prudent, probablement bien plus prudent que lui... C'était une bonne chose. Avec un peu de distance pour ne pas être un handicap avec sa silhouette peu discrète, Ingvar ne le lâchait pas des yeux, comme s'il allait s'évaporer dans les airs s'il tournait la tête.

Lorsque Finley se retrouva face à face avec un zombie, il s'apprêta à s'élancer pour faire quoi que ce soit, tacler l'un ou l'autre pour éviter tout problème, en brisant le crâne de sa cible (s'il s'agissait du zombie qu'il chopait, bien évidemment), mais il n'eut pas besoin d'agir, car l'homme s'était défendu comme un grand, avec son arme improvisée...

« Bon, okay, j'avoue, tu sais te défendre... » souffla-t-il à voix basse.

La catastrophe avait été évitée, gros soulagement... Le colosse n'avait guère envie de se retrouver à nouveau seul tout juste après avoir trouvé quelqu'un. En silence, l'homme délogea son arme et regarda autour de lui : pas d'expression de peur, de surprise ou quoi que ce soit, il ne devait rien avoir, l'islandais ne prit pas la peine de l'imiter.

Laissant l'homme s'approcher de la porte du hall d'entrée, Ingvar attendit, quelque peu perdu : en fait c'était bizarre de "survivre" avec quelqu'un... devait-il coller Finley pour le protéger ? Ou au contraire couvrir plus d'espace de précaution mais risquer de le perdre en cas de coup dur ?

Il fit quelques pas et se posta derrière l'autre homme : cette fois-ci, pas d'étreinte avec menaces de mort, il se contenta de regarder à l'extérieur par dessus sa tête. Dehors, un zombie semblait avoir bloqué dans sa contemplation d'un pot de fleur brisé : si les deux survivants voulaient partir, il fallait inexorablement entrer dans le champ de vision de la carcasse ambulante.

Se penchant à l'oreille qui se trouvait juste un peu plus bas, le mécano murmura :

« Sors, avance sans moi, attire son attention, j'le chope par derrière. »

Posant ses deux énormes paluches sur les épaules de l'autre, il tapota doucement pour lui donner du courage : non il n'allait pas l'envoyer de force devant le zombie, ce serait efficace, mais il risquait de perdre l'équilibre faire trop de bruit.

Lors l'appât s'avança, le zombie se tourna vers lui et commença immédiatement à faire quelques pas, tournant effectivement le dos à la brute : oh oh oh, il allait s'en mordre les doigts... S'il pouvait être capable de la moindre fonction cérébrale...

S'avançant également à son tour, il se planta rapidement derrière le cadavre avant que celui-ci ne se jette sur son allié...

{ Dé de réussite }
{ Corps à corps : 70 }
{ Résultat : 7 + 20!!! = Total overkill ! }

Attrapant la tête de la charogne, il effectua un mouvement barbare et empreint d'une brutalité que seul un colosse comme lui pouvait rêver de réaliser : il arracha tout bonnement le crâne du mort-vivant, atténuant la chute du corps avec sa jambe.

Sachant désormais qu'il fallait viser la tête, probablement le cerveau bien que pas forcément très fonctionnel, Ingvar, emporté par son élan de violence, fit bon usage de tous ses muscles et serra fort, bien fort... Krak !

« Beurk... » souffla-t-il.

Le crâne brisé, les morceaux visqueux et dégoûtants glissèrent de ses mains pour venir tomber sur la silhouette décapitée et inerte au sol. S'essuyant rapidement les mains sur le pantalon de sa victime (même si théoriquement ce n'était pas lui qui l'avait tuée, en premier lieu), il regarda autour de lui : il y avait quelques zombies qui avançaient lentement vers l'arrière du bâtiment, donc loin d'eux, sans les voir... Pfiou...

Se redressant et évitant de shooter par inadvertance dans la poubelle en fer qui gisait au sol à quelques pas, il rejoignit Finley.

« J'crois que je me suis laissé emporter... lâcha-t-il tout simplement. Vite partons d'ici, j'te suis, je sais pas vers où est San Leandro. »



Dernière édition par Ingvar Elvarsson le Lun 4 Jan - 1:34, édité 2 fois
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Lun 4 Jan - 0:51
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Re: Heureusement, il reste des gens biens dans ce monde de merde [Ingvar]   
Lun 18 Jan - 20:23
Sans adresser un regard à ton compagnon, tu esquisses un sourire amusé à sa remarque tout en essuyant la lame de ton bâton sur la chemise du mort-vivant, cette fois définitivement mort. Tu reprends ensuite ton chemin tout aussi discrètement. Tu longes le mur jusqu'à l'entrée du bâtiment et marques un arrêt pour passer la tête par l’entrebâillement : plus d'attroupement, un simple zombie qui fixe un pot de fleurs.
Votre sortie va se faire sans encombre, c'est un soulagement.


Tu réprimes un sursaut lorsque des bruissements de vêtements se font entendre au-dessus de ta tête. Tu fermes les yeux un instant tout en te traitant d'idiot. Il va falloir que tu t'habitues au fait que tu n'es plus seul pour les quelques temps à venir. Cette surprise te permet néanmoins de ne pas être pris au dépourvu par le murmure à ton oreille qui suit peu après.
Tu hoches la tête à l'intention d'Ingvar. Après tout, une manière de faire ou une autre ne change pas grand-chose pour toi : tant que vous passez ce zombie et que vous reprenez votre route pour San Leandro, ça t'ait égale.


Par contre, tu sursautes pour de bon lorsque deux mains viennent se poser sur tes épaules. Tu jures tout bas dans ta barbe en fermant les yeux à nouveau. Tu les rouvres immédiatement tout en étouffant l'envie de te déloger de sa prise sans délicatesse. Tu imagines que ce geste a pour but de t'encourager, peut-être même de te tranquilliser. Loupé pour ce dernier, mais tu apprécies le bon sentiment derrière le premier.


Tu ne commentes pas et n'attends pas plus longtemps pour quitter l'abri momentané qu'a été l'école. Tu sens un certain soulagement confus t'envahir quand les mains de l'homme quittent ton corps, tu respires peut-être un peu mieux, mais tu ne t'attardes pas sur ces pensées ; tu es déjà en train de marcher vers le mort-vivant.
Il ne faut que quelques secondes à la chose pour te repérer. Il pivote sur lui-même lentement et ses yeux s'animent d'un coup d'une lueur affamée. Il se met à grogner, d'abord doucement, puis la bouche grande ouverte quand il comprend qu'un potentiel repas est en train de s'offrir à lui.


Tu te fais la réflexion qu'un coup tranchant dans le crâne serait suffisant pour l'achever, là. Seulement, vous avez mis au point un plan, avec Ingvar, et tu vas t'y tenir. Au final, autant être le plus prudent possible, même si la situation semble « facile » : on ne sait jamais ce qui peut mal tourner dans ce monde sauvage. Que quelqu'un assure tes arrières est une chance. Que quelqu'un d'aussi costaud que Ingvar assure tes arrières ? C'est une aubaine. Tu comptes bien en profiter au maximum.


Alors que le zombie se jette à moitié sur toi, Ingvar, qui s'était avancé discrètement, attrape sa tête et... l'arrache ? Tu écarquilles légèrement les yeux tout en haussant un sourcil incrédule. Tu ouvres la bouche pour faire un commentaire mais aucun son ne sort. Agressif comme méthode, mais efficace.
Quand, quand instants après, la tête éclate entre ses mains, tu n'es plus surpris : tu es simplement dégoûté. Tu grimaces d'ailleurs lorsque du fluide visqueux et des bouts de cervelle vont s'écraser au sol dans des « plof » assez ignobles. Tu détournes les yeux du spectacle et attrapes ta gourde pour tenter de faire disparaître le léger de goût de bile qui a envahi le fond de ta bouche.


La manière dont il dit s'être laissé emporter est presque comique au vu de la situation. Tu glousses tout en haussant un sourcil plein d'ironie : « Tu crois ? » Tu laisses quelques battements passer avant d'ajouter, pince-sans-rire : « T'as un peu de cervelle, là. » De la main qui tient la gourde, tu lui indiques la zone de son muscle pectoral gauche. Tu arques à nouveau ton sourcil, comme pour prouver tes dires, avant d'entreprendre de ranger ta gourde.
Tandis qu'Ingvar te rejoint, tu l'approuves d'un hochement de tête. Le champ est libre pour l'instant, vous devez en profiter. « Faut qu'on aille vers le sud-est de Oakland. » En même temps, tu pointes ton doigt vers la gauche. « Je sais pas exactement pour combien de temps on en a ; tout dépendra des zombies, de l'encombrement des rues, des autres survivants... Bref, une partie de plaisir. » Tu tournes la tête vers lui et lui adresses un sourire faussement enthousiaste.


Tu pivotes en suite le haut de ton corps pour replacer la gourde dans l'une des poches du côté sans avoir à retirer le sac de tes épaules. Du moins... tu tentes. Une vive douleur exploses dans tes côtes et te rappelle que tu as beau avoir passé quelques jours à te reposer, ton corps n'est pas encore guéri. Tu grimaces en grognant légèrement et fais l'effort de déloger le sac de ton dos. « Bien dommage qu'on se soit pas croisés quelques jours avant, tiens. Les enfoirés qui m'ont tapé sur la gueule se seraient faits dessus. » Tu secoues la tête en replaçant lentement ton sac, la douleur encore présente, même si moins vive – tu prendras un médicament dès que vous serez posés pour la nuit, pas avant, histoire d'économiser tes stocks.


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Re: Heureusement, il reste des gens biens dans ce monde de merde [Ingvar]   
Jeu 18 Fév - 2:30

[ HRP : Aller zouh, on reprend ! ]

Grimaçant en observant ses mains, il songea au fait que la prochaine fois, il penserait à enfiler ses gants. Une paire super robuste qu'il utilisait généralement quand il bossait sur de grosses machines ou avec des matériaux potentiellement tranchants et/ou dangereux. C'était sûr que dans la poche de sa veste, ils ne servaient pas à grand chose.

- T'as un peu de cervelle, là.

Baissant les yeux, il remarqua le résidu de matière grise sur son t-shirt... C'était dégoûtant... D'une pichenette, il envoya valser le morceau accroché au tissu. Il ne manquait plus qu'il commence à se dégueulasser entièrement, il n'avait absolument aucune tenue de rechange, et au vu de sa carrure, il allait être très difficile de trouver de nouveaux vêtements à sa taille. Peut-être que sentir le cadavre pouvait lui permettre de les imites et de se déplacer en grognant parmi eux sans se faire repérer... Hmm, probablement pas, ils devaient détecter les gens vivants, la "chair fraîche".

Écoutant avec attention les paroles de Finley, le colosse attendit tout simplement qu'ils se mettent en route : la logistique, quand ça ne s'appliquait pas à du matériel ou des paramètres qu'il avait l'habitude de gérer, c'était pas trop son truc.

Ne l'ayant pas quitté du regard, encore persuadé du fait que l'autre homme allait disparaître s'il détournait les yeux plus d'une minute, Ingvar nota la grimace de douleur qu'il effectua en bougeant, des paroles vinrent confirmer ce que l'islandais avait plus ou moins deviné.

- Bien dommage qu'on se soit pas croisés quelques jours avant, tiens. Les enfoirés qui m'ont tapé sur la gueule se seraient faits dessus.

Grognant légèrement d'un air menaçant, l'imposant nordique fronça les sourcils : les gens qui devenaient de grosses ordures en temps de crise, ça l'énervait au plus haut point. Il en avait déjà croisé... Mais on ne l'avait pas vraiment embêté plus que ça au vu de son apparence assez dissuasive.

« Si on les croise à nouveau, au moins, j'suis là. J'aime pas les raclures qui profitent de la détresse des autres... »

S'étant rapproché, il posa une grosse patasse (nettoyée précédemment, hein !) qui se voulait réconfortante sur l'épaule de Finley. Sur le coup, l'idée de cogner à mort d'autres personnes clairement étiquetées comme "mauvaises" ne le dérangeait pas... Servir de "garde du corps" à quelqu'un avait aussi quelque chose de réconfortant : il n'était plus seul !

« Aller je te suis... On peut faire un bon bout de route avant que la nuit tombe. Faudra trouver un coin où se caser pour dormir, mais je préférerais qu'on soit loin d'ici. »

Laissant donc l'autre homme mener la marche, il jeta un dernier coup d'œil derrière lui pour vérifier que les zombies n'étaient pas en train d'essayer de leur sauter dessus en traître : non, ils continuaient d'avancer vers l'arrière du bâtiment, disparaissant peu à peu au loin... Parfait !

~~~~~


Les quelques heures de marche qui suivirent ne furent ponctuées que par quelques arrêts pour contourner des petits groupes de zombies le plus discrètement possible, malgré l'envie d'Ingvar de réitérer son expérience de broyage de crâne à mains nues. Néanmoins, la prudence était de mise, et même si en général il s'agissait de petits groupes potentiellement faciles à gérer à deux, l'on ne pouvait pas savoir si le bruit ou les mouvements allait attirer un autre groupe de cadavres... Pour ça, le colosse nordique fut bien obligé de se ranger du côté de la logique et de freiner ses envies "meurtrières" : maintenant qu'il n'était plus seul, il n'était plus enclin à des délires un peu déments prenant place dans ses pensées. Son esprit se focalisait sur sa propre survie et sur celle de Finley. Il oublia même Sara pendant le temps du voyage.

« Je pense que là c'est bon... Le soleil commence à se coucher, et j'ai pas envie d'être à l'extérieur quand il fera sombre... »

Les deux hommes étaient arrivés au niveau d'une station service abandonnée et malheureusement déjà pillée : la boutique était vide, seule la vitre du pan supérieur de la porte avait été brisée pour faciliter l'ouverture. Ils ne trouveraient probablement rien d'utile ici à part le repos, mais juste pour la nuit, la version éternelle pouvait attendre.

Après avoir minutieusement vérifié qu'aucun cadavre ambulant ne s'était planqué à l'intérieur, Ingvar déplaça un des énormes frigidaires habituellement remplis de choses à grignoter et de boissons toutes les plus déconseillées que les autres pour la santé, bloquant ainsi l'entrée pour ne pas se retrouver avec de mauvaises surprises pendant la nuit.

« J'avais utilisé un frigo pour bloquer la porte, le premier jour, quand tout ça a commencé... Je pense que jusqu'ici, m'en suis pas trop mal sorti pour survivre... »

Par Odin et tous les autres dieux du Valhalla, pouvoir discuter avec quelqu'un, ça lui avait vachement manqué, en fait ! Déplaçant aussi légèrement les rangées de présentoirs à articles (vides, évidemment), il forma une sorte de d'espace dans un coin, qui n'était pas directement visible depuis l'extérieur : il fallait pas faire de manières, ils allaient s'asseoir et dormir par terre... à force, le nordique s'y était fait... Il y avait bien une chaise, mais il la laissait bien volontiers à Finley. Au vu de sa gueule, pas sûr qu'elle supporte son poids.

« C'est pas la peine de trop chercher, on y verra mieux demain matin... Viens te poser un peu, faut reprendre des forces. »

S'étant écrasé au sol sans trop de manières, s'adossant à un des présentoirs à articles, il fit signe à son compagnon de route de venir le rejoindre.

« Je... J'sais pas si tu veux, mais... Ce serait bien qu'on discute un peu, j'ai pas eu l'occasion de parler avec qui que ce soit depuis un moment. De n'importe quoi, je m'en fous, ça peut paraître débile, mais je crois que j'en ai besoin... »

Se frottant un peu nerveusement la nuque, il nota intérieurement qu'au moins, il n'en était pas encore au stade de sauvagerie qui consistait à s'en prendre systématiquement à tout ce qu'il croisait... Il n'était pas sûr d'en arriver à un tel niveau de folie, mais bon... La solitude lui avait porté un coup assez violent, alors les effets à long terme étaient imprévisibles.


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Re: Heureusement, il reste des gens biens dans ce monde de merde [Ingvar]   
Sam 20 Fév - 18:56
La réaction de Ingvar te touche d'une certaine manière. Cela fait quelque temps que personne ne s'était plus réellement inquiété ou indigné pour toi. C'est presque plaisant. Tu as beau ne rien connaître de cet homme, il réagit comme si vous vous connaissiez. Après tout, peut-être qu'il reste des gens bien dans ce monde de merde ?

Pour ne pas changer, tu es surpris et rendu confus par le contact. Pourtant, tu sens qu'il est important que tu fasses un geste en cet instant. Alors, tu mets de ton côté la méfiance de ton corps et tu tapotes durant un bref instant le bras qui s'appuie sur ton épaule. Pour lui montrer que tu apprécies ses paroles et que c'est important pour toi. Tu esquisses un léger sourire avant d'écouter ses paroles suivantes, auxquelles tu hoches la tête. Tu prends donc la tête de votre duo et tu te mets dans les conditions mentales nécessaires à un terrain rempli d'ennemis.

***

Après avoir parcouru rues désolées après rues désolées pendant des heures, vous vous arrêtez devant une station service qui semble avoir été vidée des choses utiles il y a bien longtemps. Tu enjambes le verre brisé à l'entrée et, sans même vous concerter, Ingvar et toi allez inspecter l'endroit pour vérifier qu'il est sûr. En revenant vers lui, tu regardes si quelque chose de potable traîne tout de même dans un coin. Un bruit d'effort te parvient. Tu tournes la tête et constates que l'autre homme est en train de soulever une armoire réfrigérée et de la placer, en toute simplicité, devant la porte.
Normal.

Tu hoches la tête sans un mot en le fixant impressionné quand il te raconte qu'il a déjà fait ça auparavant. C'est vrai que ça pourrait t'être utile une force aussi grande. Il faudrait pour ça que tu mesures quelques dizaines de centimètres de plus et que tu fasses bien le double de ton poids actuel. Mais passons. Pour le reste de ses paroles, tu hoches plusieurs fois rapidement la tête, plus à ton intention qu'autre chose, puis tu la penches sur le côté  plus lentement, comme pour lui concéder qu'il dit vrai. « Ça a eu l'air de te réussir, ouais. »

Quand il s'attaque à des étalages, tu reprends ta recherche. Tu ne perds pas espoir. Tu ne vois pas grand-chose mais sait-on jamais. « Un instant., j'ai presque fini. Et on fera un tour plus minutieux demain. » C'est ce que tu lui réponds quand il te dit de venir t'asseoir. Lui est déjà installé. C'est vrai que la protection des étalages est un plus.
Tu te diriges vers le comptoir et commences à fouiller en espérant trouver quelque chose pour... AH AH. Voilà. Tu tâches de récupérer ta trouvaille quand Ingvar prend à nouveau la parole. Tu cesses tes mouvements et relèves la tête pour le regarder.

La requête te prend de court et te surprend mais tu la comprends. Tu ne ressens pas forcément ce besoin mais, par définition, les êtres humains ont besoin des autres êtres humains, même s'ils ne le réalisent pas. Tu n'es plus habitué à converser ; il ne doit pas l'être plus que toi.
Dans un premier temps, tu te contentes de lui sourire et tu tires à nouveau sur ta trouvaille : des espèces de vêtements coincés dans une carton. Tu t'accroupis, les étends devant toi et un grand sourire apparaît sur ton visage. Tu te redresses rapidement et lui jettes le plus grand des vêtements sur les jambes. Toujours souriant, tu ajoutes : « Fous ça sous tes fesses et, ensuite, on pourra parler autant que tu veux. » Tu t'affaires à placer l'espèce de veste que tu as dénichée et tu poses tes fesses dessus, heureux d'avoir quelque chose pour couper un minimum le froid du sol.

Dès qu'il a fini, tu ramènes tes jambes à toi et les entoures de tes bras, ton sac posé précieusement à côté de toi. « OK, discussion, donc. » Tu te grattes machinalement le front alors que tu cherches comment commencer cette conversation qui démarre avec un naturel effarant. Tu tentes d'identifier la chose que tu aimerais le plus savoir sur ton compagnon. Tu finis par froncer les sourcils et tourner la tête vers lui, trop sérieux vu les mots qui vont sortir de ta bouche : « Tu mesurais combien à tes 12 ans ? »
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Re: Heureusement, il reste des gens biens dans ce monde de merde [Ingvar]   
Dim 21 Fév - 0:06


Eh ouais, il s'en sortait pas trop mal, plus de deux mois et demi à survivre... Déjà ? Le temps passait vite lorsqu'on ne faisait pas attention. Les épreuves et moment difficiles s'enchaînaient tout aussi rapidement, aussi...

- Fous ça sous tes fesses et, ensuite, on pourra parler autant que tu veux.

Attrapant le tas de chiffon qu'il avait reçu sur les jambes, l'islandais fit ce que l'autre homme venait de lui conseiller : un brin de confort supplémentaire ? Pourquoi pas ? Il s'était habitué à dormir à même le sol, sur des surfaces froides et dures, mais il était agréable de savoir que quelqu'un d'autre pensait à lui, bien qu'il ne s'agisse de pas grand chose. De plus, il semblait d'accord pour discuter, alors il ne fallait pas le froisser !

- OK, discussion, donc... Tu mesurais combien à tes 12 ans ?

C'était assez... inattendu, comme question. Sur le coup, le colosse fronça les sourcils et inclina la tête sur le côté, comme le ferait un chien confus... Car même s'il n'était pas de la race canine, confus, il l'était ! Un léger grognement amusé s'échappa de sa gorge : d'accord, en fait il n'était pas le seul à être rouillé niveau social, c'était rassurant.

« Toi aussi la solitude ça t'a pas trop réussi on dirait... Excuse moi, je demande à discuter mais j'aide pas du tout la situation. »

Se grattant la barbe d'un air un peu perdu, il ajouta :

« D'habitude c'est Sara qui lance les sujets de conversation, ou qui remarque quand un truc va pas, pour qu'on en parle. »

Un regard interrogateur... Ah bah voilà, il l'avait son début de discussion !

« Sara c'était... » commença-t-il pour expliquer à Finley.

Brusquement, son regard se fit dément, comme s'il allait sauter sur la personne la plus proche pour lui détruire littéralement la face. Il serra les poings, déglutissant difficilement et souffla par le nez, d'un air qui montrait heureusement sa volonté de se calmer (et donc, par extension, de ne pas faire de mal à qui que ce soit).

Secouant vivement la tête, il continua comme s'il ne s'était rien passé :

« ...Sara...c'est une amie... fit-il en insistant bien sur l'emploi du présent. On s'est rencontrés peu de temps après que je sois arrivé en ville pour le boulot, et elle m'a aidé pour divers trucs vu que ça fait déjà quelques années qu'elle vit ici. Elle vient de Norvège donc elle m'a abordé en voyant que j'étais un "confrère nordique"... »

Souriant d'un air un peu niais en se remémorant ce souvenir, il croisa les bras et ajusta un peu sa position pour être un peu plus à l'aise.

« Toi tu vis ici aussi ? Ou bien t'étais de passage quand tout ça a commencé ? »

Ce devait être horrible de se dire qu'on ne faisait que passer, pour finir par se retrouver embarqué dans tout ça... Lui-même se disait que s'il n'avait pas accepté cette augmentation et ce contrat avec mutation, il serait toujours à l'abri, dans son pays froid...


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Re: Heureusement, il reste des gens biens dans ce monde de merde [Ingvar]   
Sam 27 Fév - 18:13
Il te fixe un peu confus après ta question. Certes, ce n'est pas le genre de questions qu'on pose en premier lieu mais... pourquoi pas ? C'est celle qui t'est venue et ça t'intéresse réellement de le savoir, vu la taille que Ingvar fait actuellement. Pour cette raison, lorsqu'il dit que la solitude ne t'a pas réussi, tu fronces instantanément les sourcils. S'il a mieux à proposer, dans ce cas, tu l'écoutes.

L'homme doit prendre ta confusion pour de l'interrogation car il se met à expliciter qui était Sara. Soudain, son visage change du tout au tout. Tu vois qu'il sert les poings et que ses jointures deviennent blanches. Tous tes sens se mettent en alerte. Ta main se pose au-dessus de ton bâton et tu es prêt à bondir de ta place ou à rouler plus loin si nécessaire. Ton instinct hérisse les poils sur ton corps et tu te demandes ce qu'il se passe. Après tout, vous ne vous connaissez que depuis quelques heures et c'est la deuxième fois qu'il fait preuve d'un comportement irrationnel en l'espace de quelques instants.

Pourtant, il semble se calmer, reprendre la maîtrise de lui et il reprend comme si de rien n'était en employant cette fois-ci le présent. Tes sens se calment mais tu restes malgré tout vigilant. Tu imagines sans souci comment l'épidémie et tous ces zombies ont pu casser bien des gens, directement ou non. Peut-être même qu'un jour tu péteras des câbles Ingvar ? Tu te détends subrepticement et te forces à reprendre le fil de la conversation.
L'autre homme a donc lui aussi quelqu'un à rechercher. Tu lui souhaites de la retrouver un jour, vu la tendresse qui apparaît sur ses traits aux seuls souvenirs de cette femme.

A sa question, tu te redresses et attrapes sans y penser un bout de ficelle qui traîne par terre. « Techniquement, aucun des deux. Ma sœur se faisait soigner ici. Cancer. J'avais plus de nouvelles d'elle en février alors j'ai décidé de venir voir ce qu'il se passait. » La ficelle s'emmêle entre tes doigt et tu la défais, toujours machinalement. « Je me suis fait surprendre par l'épidémie dans le Wyoming. J'ai quand même continué en voiture puis j'ai fini à pied. » Tu jettes la ficelle plus loin tout en inspirant plus fortement. « Au final, j'ai appris que l'épidémie était partie de l'hôpital. Ma sœur est certainement morte ; impossible de m'approcher du bâtiment avec tous ces zombies, de toute façon. »
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Re: Heureusement, il reste des gens biens dans ce monde de merde [Ingvar]   
Dim 28 Fév - 23:32


Ainsi donc, en plus de sa famille à San Léandro, Finley avait une sœur hospitalisée à l'endroit où tout avait démarré. Il était impossible qu'elle ait survécu...

« J'suis passé brièvement près de cette zone, c'était chaotique et trop dangereux, j'ai pas pu y rester bien longtemps. »

Quelque chose bougea à côté de lui, dans son sac : la poche avant, à moitié fermée, s'agita. Une petite patte s'extirpa par l'ouverture, et vint tâter le sol à portée de griffes. Tiens, il l'avait oublié, lui...Pauvre petite chose.

Attrapant le sac, le colosse immobilisa délicatement la petite patte pour ouvrir le reste de la fermeture éclair sans blesser le chaton. Lorsque la voie fut libre, le félin sauta hors du sac, faisant quelques pas sur le bras de son nouveau maître, comme s'il s'agissait d'une passerelle, sautant ensuite à terre pour aller renifler un peu tout ce qui était autour de lui, y compris Finley, qui ne se garda pas de faire une remarque concernant le potentiel attendrissant de la petite chose.

Secouant légèrement la tête en souriant légèrement, Ingvar reporta son attention sur son compagnon de voyage.

« Si on a pu survivre, d'autres personnes aussi... J'ai fait quelques rencontres, malheureusement on a été séparés, y'a que le chat que j'ai réussi à garder avec moi... J'espère que les autres s'en sont sortis. »

Comme pour venir le réconforter, le félin s'approcha et vint se fourrer entre les deux énormes paluches du géant, inconscient face au fait qu'il pouvait le broyer en moins d'un instant. Grattouillant le chat, le nordique continua de fixer Finley, le laissant prendre la parole (parce qu'il allait quand même pas monopoliser la conversation, tout de même !).


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Re: Heureusement, il reste des gens biens dans ce monde de merde [Ingvar]   
Dim 13 Mar - 18:40
Tu hoches la tête gravement lorsqu'il t'explique que lui non plus n'a pas pu réellement accéder à la zone de l'hôpital. Au fond de toi, tu gardes le léger espoir que Sasha ait survécu mais ton côté réaliste t'empêche d'y croire. La sœur/le mari/la mère – rayer la mention inutile – ne survit miraculeusement que dans les œuvres de fiction. Pourtant, qu'est-ce que tu ne donnerais pas pour serrer ta sœur dans tes bras...

Tu es sorti de tes pensées par quelque chose de froid et d'humide. Tu retires vivement ta main sous la surprise avant de réaliser qu'il s'agit d'un chat tout mignon qui te miaoute quand tu rapproches tes doigts. « Qu'est-ce que tu fais là, toi ? » Un grand sourire orne ton visage devant l'animal de ton compagnon de route. Il doit être habitué à être silencieux vu que tu ne l'as pas entendu durant le temps où vous avez marché. Tu en oublierais presque Ingvar tant tu t'immerges dans les caresses que tu prodigues au chat.

Il se rappelle à toi en reprenant votre conversation précédente. Ton sourire s'affaiblit mais tu hoches la tête malgré tout. Tu sais que, dans ton cas, tes proches sont non seulement peu nombreux mais surtout perdus de vue ou certainement morts pour la plupart.
Tu profites de la perche que le chat te tend sans le vouloir pour embrayer sur un sujet plus neutre. « Du coup, c'est quoi ton parcours, à toi ? T'as récupéré la boule de poils avant ou après l'infection ? J'ai jamais vu un animal aussi discret que lui... »
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Re: Heureusement, il reste des gens biens dans ce monde de merde [Ingvar]   
Mer 16 Mar - 21:04


- Du coup, c'est quoi ton parcours, à toi ? T'as récupéré la boule de poils avant ou après l'infection ? J'ai jamais vu un animal aussi discret que lui...

Baissant les yeux un instant vers le petit félin qui semblait être au paradis de recevoir des caresses et des grattouilles de deux personnes d'affilée en moins de cinq minutes, le colosse esquissa un léger sourire.

« Je l'ai trouvé dans une maison, il était tout seul, ses maîtres ont sans doute été tués sans avoir eu le temps de revenir. J'ai pas pu me résoudre à le laisser, j'imagine que le danger dans lequel je le fourre est plus enviable que de mourir de faim et de soif. »

Étant habitué au comportement du chaton, Ingvar écarta ses mains pour laisser le félin passer lorsque celui-ci lui mordilla affectueusement le doigt. S'ensuivit alors l'escalade du mon Everest pour la petite boule de poils, qui, minuscules griffes dehors, décida de gravir le torse du nordique.

« Dès qu'on peut se poser, il est tout agité, mais il peut sentir et entendre ces choses bien mieux que nous... Et quand ça arrive, il devient tout calme. Au début il voulait fuir, mais il a compris que c'était mieux de rester avec moi. »

Ce n'était pas la même chose que d'avoir de la compagnie humaine, mais ça permettait de faire un peu retomber la pression, retarder le pétage de plombs dû à la solitude.

« J'y avais jamais pensé avant, mais au moins, si je trouve personne avec qui m'engager, je finirais avec plein d'animaux... grogna-t-il, amusé. Peut être des plus gros que ça, j'ai toujours peur de lui faire mal à ce p'tit monstre... »

Presque machinalement, il plaça sa main sous le chaton lorsqu'il lâcha prise après quelques instants d'efforts. Sans transition, il ajouta :

« C'est mauvais de rester seul, tout ceux que j'ai rencontré jusqu'ici me l'ont fait comprendre, j'ai toujours refusé... Il fallait que je continue de chercher, mais ça fait plus de deux mois, j'prends de plus en plus de risques... Est-ce que tu crois que je devrais arrêter de chercher Sara ? Elle doit penser que je suis mort... »

C'était probablement le cas, tous deux le savaient très bien : c'était elle qui savait se débrouiller dans toutes les situations, tandis que lui se contentait de se frayer un chemin à coup de poings, se reposant sur une chance qui allait probablement s'écrouler un jour ou l'autre.

Se passant sa main libre sur le visage, il soupira : si la peur constante n'arrivait pas à le faire douter, la fatigue s'en chargeait avec beaucoup plus de facilité.

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Re: Heureusement, il reste des gens biens dans ce monde de merde [Ingvar]   
Sam 9 Avr - 20:03
Tu hoches la tête d'approbation à l'explication concernant le chat. « J'aurais fait la même chose que toi. » Honnêtement, laisser une bête mourir de faim quelque part te briserait trop le cœur. Tu serais ce genre de personne à essayer de sauver une bête de la même manière qu'un humain – voire peut-être plus qu'un humain, en fonction de qui il s'agit...

Il te donne plus d'explication quant au chat ; tu as déjà retiré ta main quand la bestiole grimpe le géant comme un alpiniste. Tes yeux ne le quittent alors que tes oreilles sont concentrées sur les paroles d'Ingvar.  
Quand il parle de personnes, au pluriel, avec qui rester, tu réalises que tu n'as même pas envisagé cette solution jusque-là. Tu as un but à atteindre et tant que ça ne sera pas fait, le reste ne comptera pas réellement. Chaque chose en son temps. Puis, tu es avec quelqu'un présentement, c'est temporaire, mais c'est tout comme, dans un sens.  

Sans que tu ne le réalises, la conversation revient sur les personnes disparues. La boule dans ton ventre revient de plus belle. Ce que tu réalises, par contre, c'est qu'il a parlé du chat mais pas de lui ni de son parcours. Tu prends ça comme un signe qu'il ne veut pas parler de lui. Tu peux t'en accommoder sans trop de souci. Après tout, vous ne vous connaissez que depuis quelques heures.

A la question d'Ingvar, tu prends un instant pour réfléchir, tes yeux allant trouver un étal vide en face de vous. Tu le fixes toujours quand tu réponds finalement : « J'ai abandonné les recherches pour ma sœur parce que c'était sans espoir. Pour ma mère, à San Leandro, il y en a encore, donc j'y vais. Je pense que là... » Je tourne la tête vers lui, un sourire contrit aux lèvres. « … c'est à toi de décider s'il y a encore de l'espoir, si tu n'as pas encore visité tous les endroits où elle pourrait être... » Tu lui laisses un instant pour réfléchir avant de reprendre : « C'est le cas ? »

Tu choisis délibérément de ne pas commenter sur le sort de ceux qui restent seuls et le supportent mal. Tu as peur que ça t'arrive un jour, parce qu'on ne sait pas de quoi est fait demain, surtout durant une épidémie de zombies.
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Re: Heureusement, il reste des gens biens dans ce monde de merde [Ingvar]   
Mer 13 Avr - 21:52


En fait, il se torturait tout seul... Se posant les questions déprimantes les unes après les autres, se remontant le moral à coup de pensées un peu bancales avant de douter à nouveau... Ah bah bravo.

- J'ai abandonné les recherches pour ma sœur parce que c'était sans espoir. Pour ma mère, à San Leandro, il y en a encore, donc j'y vais. Je pense que là c'est à toi de décider s'il y a encore de l'espoir, si tu n'as pas encore visité tous les endroits où elle pourrait être... C'est le cas ?

Alors si en plus il lui posait des questions auxquelles il devait réfléchir davantage... C'était pas gagné ! Rattrapant le chaton qui s'agitait un peu trop, le colosse le calma en le caressant assez tendrement, ce qui semblait assez irréel au vu de ses énormes paluches.

« Je... Je sais pas... Elle est intelligente, si elle fait profil bas et se cache pour pas se faire croquer, vu comme elle est maline, je risquerais pas de la trouver. »

Grognant dans sa barbe, il posa les yeux sur le chaton, puis sur Finley. Peut-être était-il temps de penser à lui-même ? Cela allait être difficile, mais il pouvait sans doute adopter une nouvelle manière d'aborder les choses : Sarah était toujours en vie, s'il ne l'avait pas encore trouvée, c'était parce qu'elle était sûrement à l'abri, ne s'attirant pas de problèmes. Tout ce que lui avait à faire était de survivre également... Et un jour, tous deux se retrouveraient !

« J'vais peut-être faire plus attention à moi, j'imagine qu'elle non plus veut pas me retrouver transformé en zombie... »

Lâchant un souffle rauque, il se cala un peu mieux contre le présentoir à articles qui lui servait de dossier. Peut-être pourrait-il commencer à s'organiser, à faire un groupe et tout... Si Finley retrouvait sa mère, il voudrait sans doute adopter un mode de vie moins dangereux pour ne pas la mettre en danger. Ingvar ne préféra pas annoncer son "plan", cela ne servirait qu'à faire angoisser davantage son compagnon de voyage.

« J'aurais jamais cru dire ça un jour, mais j'suis content de ne pas m'être fait d'amis à part Sarah... Ça aurait fait trop de gens pour lesquels s'inquiéter... Que ce soient des amis ou une personne plus... chère. »

Fixant l'homme en face d'un air amusé, le colosse ajouta :

« T'as parlé que de ta sœur et de ta mère, toi aussi t'as passé trop de temps à te soucier de ton boulot que t'as pas eu le temps d'avoir de relations sérieuses ? »

Depuis son arrivée aux States, il n'avait pas vraiment songé à quoi que ce soit de sérieux avec qui que ce soit... Il n'était pas correctement installé... Sans cette stabilité, ses "rencontres" n'avaient été que "temporaires". Surtout quand certains et certaines ne le prenaient que pour une "curiosité à tester"...

Dehors, la nuit était bien tombée... Le nordique avait bien envie de dormir un peu, mais il n'était pas à une demi-heure près, car cette conversation, bien qu'alternant entre questions bizarres et pensées déprimantes, ça lui faisait du bien !


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Re: Heureusement, il reste des gens biens dans ce monde de merde [Ingvar]   
Dim 17 Avr - 20:56
SURPRISE

Votre petite discussion tranquille est soudainement interrompue par des cris à l'extérieur. "Par là il y a une station-essence vite !!" La voix de l'homme est clairement angoissée. "Allez dépêchez-vous !" Celle de la femme est désespérée. Une enfant semble pleurer. Elle appelle désespérement une certaine Myriam. Plusieurs fois. Elle crie de nouveau. "Magnez vous ! Ils sont là !!" Vous n'avez pas besoin de jeter un coup d'oeil dehors pour savoir ce que l'homme veut dire par ils. Les grognements se font rapidement entendre. L'enfant crie à nouveau. Elle hurle même et pleure sans arriver à se taire malgré les ordres de l'homme pour qu'elle la boucle. "Putin de merde fermez là ! La porte est bloquée !" Il cogne, encore et encore sur la porte, mais la barricade résiste aux coups d'épaules. Bientôt il abandonne. "Hey !! Ouvrez nous je vous en supplie ça grouille de zombies dans le coin !!" Les fleurs de la fille ne s'arrêtent pas malgré les douces paroles de la femme qui tente de la rassurer. Les grognements se font plus forts. "Il y a une horde ! On va mourir ! Pitié !" L'homme recommence à tambouriner sur la porte. Il parle très vite et monte le ton. Tant pis si ça attire les zombies, ils sont probablement déjà assez proches pour les avoir repéré.

Vous n'avez probablement plus que quelques minutes pour agir, ou vous serez témoins d'un massacre à quelques mètres de vous seulement.
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Finley Haggerty
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Re: Heureusement, il reste des gens biens dans ce monde de merde [Ingvar]   
Lun 18 Avr - 0:37
Tu hoches la tête pour l'encourager à continuer. C'est triste qu'il ne retrouve pas son amie mais si elle fait partie des gens au profil survivant, il y a des chances pour qu'ils puissent se retrouver plus tard, quand les choses se seront davantage tassées. Après tout, l'épidémie n'a que trois mois.

Il pose son regard sur le chat puis sur toi. A ses paroles, tu acquiesces à nouveau, en gloussant légèrement : « Y a peu de chances qu'elle te préfère mort à tenter de lui rogner les os, ouais... » A la suite, tu ne peux qu'être d'accord. Tu as perdu contact avec pas mal de gens à mesure des années et après ton déménagement à Washington. Honnêtement, c'est bien moins dur de ne pas avoir à se préoccuper de beaucoup de gens.

A sa dernière question, tu rigoles doucement. « En plein dans le mille. Ça m'a jamais grandement préoccupé. Et puis les derniers temps, avec le cancer de ma sœur, on- » Tu t'interromps et relèves le regard vers l'entrée quand tu entends des cris à l'extérieur. Tu écarquilles les yeux. D'autres voix humaines. Sans réfléchir, tu te relèves et te diriges rapidement vers l'avant de la station. Tu n'as pas le temps de regarder dehors que la porte cogne contre le frigo placé là précédemment par Ingvar. Tu lui jettes un coup d’œil, paralysé momentanément.

Est-ce qu'il s'agit bien d'une famille ? Est-ce que vous pouvez leur ouvrir sans craindre de vous faire avoir à votre tour ? Est-ce que vous pouvez leur faire confiance ? Tu partages tout ça avec Ingvar, à haute voix, mais tu en viens tout seul à la conclusion qu'en restant caché derrière votre barricade, vous ne le saurez pas.
Les cris et les pleurs continuent : c'est suffisant pour te sortir de paralysie. « Je vais voir si on peut leur ouvrir. Je passe par derrière vérifier ce qu'il en est. » Tu n'attends pas de réponse et s'il y en a une, tu ne l'entends pas : tu files à toute allure, suivant tes instincts. Pour toi, il est évident que si vous pouvez les aider, vous les aiderez. Quitte à ce que tu le fasses seul.

Tu rejoins le bureau derrière et trouves la fenêtre que tu cherchais. Tu l'ouvres discrètement et longes le mur de la station jusqu'à l'avant. Un premier coup d’œil t'indique que la horde vient par en face de toi et que vous avez encore un peu de temps avant qu'elle ne passe au niveau de votre abri momentané. Un deuxième t'indique qu'il s'agit bien de ce qui a l'air d'une petite famille : un homme, une femme et une enfant qui doit avoir sept ou huit ans. L'homme est armé mais quoi de plus normal. Tu hésites un instant mais la peur et l'horreur sur leur visage est réelle et sincère.
Les cris redoublant de l'enfant te décident.

« Hé ! Par ici ! » Ils tournent la tête vers toi et ils se précipitent dans ta direction, le soulagement lisible sur leurs traits. Tu pries pour ne pas t'être trompé sur leur compte. L'enfant suit et pleure un peu moins fort mais sa mère est obligée de la tirer par le bras. Dès qu'ils arrivent à ta hauteur, tu rebrousses chemin et les guides jusqu'à la fenêtre normalement encore ouverte qui vous permettra de vous mettre à l'abri.
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Re: Heureusement, il reste des gens biens dans ce monde de merde [Ingvar]   
Lun 18 Avr - 21:24


Le rire de Finley eu un effet apaisant : depuis ces derniers temps, il n'avait pas vraiment eu l'occasion d'entendre qui que ce soit rire de bon cœur, car les situations ne prêtaient jamais à l'humour...

Des éclats de voix retentirent à l'extérieur : voilà ce à quoi il fallait s'attendre, n'importe quoi qui venait inexorablement briser cet instant agréable et reposant. Se relevant en même temps que l'autre homme, Ingvar reste pétrifié en comprenant petit à petit la raison de ces cris, la peur facile à déceler, les pleurs incessants.

Finley lui posa tout un tas de question et disparut avant même que le colosse ne puisse lui répondre : du coup, son avis ne comptait pas ? D'accord.

« R'viens ici, réfléchis un peu... »

Son compagnon de voyage faisait la sourde oreille et s'engagea à l'extérieur au moment où le nordique entra dans le bureau à l'arrière du magasin de la station. Grognant d'un air vexé, Ingvar passa une main dans son dos et dégaina son fusil après avoir ouvert presque machinalement son sac d'un coup de doigts agiles : peut-être devait-il le porter en avec la bandoulière qui allait avec... histoire d'y avoir accès plus rapidement en cas de soucis. Mais apparemment, la vue d'une arme à feu ET d'un colosse tout en muscles rendait les gens très nerveux...

Il attendit quelques instants, Finley appela discrètement ces inconnus, afin de les faire approcher et entrer par la même fenêtre qu'il venait de franchir. L'enfant pleurait toujours... Satanés gosses, toujours à rendre la vie difficile, mais si en plus ils rendaient la survie difficile, ça n'allait pas le faire. Pendant un instant, le mécano songea à refermer le passage, les laisser se démerder entre eux, assumer leurs conneries... Mais il ne pouvait pas se résoudre à abandonner son ami... Même s'il agissait sans réfléchir.

« Grouille toi, grouillez-vous tous. grogna-t-il lorsqu'ils apparurent à la fenêtre et commencèrent à entrer. Maintenant que ces morts vous ont vu entrer, ils vont essayer d'entrer... »

Fronçant les sourcils en jetant un regard noir à Finley, il fit néanmoins signe aux inconnus de se dépêcher et de ne pas rester près de la fenêtre. Son arme toujours empoignée, il n'hésiterait pas à s'en servir au moins mouvement hostile, qu'il y ait des gamins dans le lot ou pas... Des gens mal intentionnés pouvait très bien se servir de ça pour amadouer les "bons esprits". Pas de chance pour eux, le colosse s'était mis en tête de protéger son compagnon de voyage, il demeurait donc sur ses gardes, même si la perspective d'aider des gens dans le besoin le rendait tout de même enthousiaste.

« Faut barricader les fenêtres, faire en sorte qu'ils ne nous voient pas, peut-être qu'ils s'en iront après un moment. »


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