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 I have no tolerance for nonsense - Charlie Dawkins
Keith Harrison
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Keith Harrison
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I have no tolerance for nonsense - Charlie Dawkins   
Mer 10 Fév - 3:13
Nous avons trouvé refuge dans un petit appartement, au-dessus d'une droguerie. Ca n'est pas vraiment la meilleure cachette du monde mais de toute façon le soleil commence à se coucher, et l'endroit n'est accessible que grâce à un petit escalier étroit. Le temps que les zombies escaladent ce truc à la file indienne, on aura toujours le temps de se casser par une fenêtre. Et puis de toute façon on ne sera jamais en sécurité, où que l'on soit, alors j'en ai pas grand chose à foutre que la porte soit en bois ou en acier.

Assis sur le bord de la fenêtre, adossé au mur, je laisse courrir mon regard sur la rue alors que l'obscurité s'installe. Quelques zombies traînent la patte, mais il n'y a pas une âme qui vive en bas. Est-ce qu'on est vraiment condamnés à disparaître petit à petit, les uns après les autres ? Des carcasses pourrissantes qui errent dans les rues le regard vide, voilà le bel héritage de l'humanité à ce monde. J'en aurait presque des larmes aux yeux, mais à ce stade je suis bien trop blasé pour m'étonner de quoi que ce soit. J'en ai ma claque de toute cette merde. Et puis quand on y réfléchit bien, ça ne me surprend même pas qu'un truc pareil arrive. Que ça vienne de leurs dérapages médicaux ou de leur connerie d'arme chimique, il fallait que ça arrive un jour. Que l'humanité s'auto-détruise de la plus laide des façons. Je porte une nouvelle fois la bouteille que j'ai déniché dans la boutique sous nos pieds à mes lèvres. Même si je suis déjà à moitié assommé par la moitié que je viens de m'enfiler, j'ai l'impression que je ne parviendrais jamais à boire assez pour oublier tout ce malheur qui nous entoure et dans lequel je me noie comme une pierre dans l'océan.

Je ferme les yeux un instant en profitant du calme silencieux de la pièce, mais je les rouvre bien vite alors que le visage d'Emily m'apparaît encore. Encore, et encore, et encore. Je désespère d'oublier un jour le sang que j'ai sur les mains. J'abandonne un instant la bouteille près de moi et je joue avec mes doigts en laissant mon esprit vagabonder au hasard de mes souvenirs. Je me rappelle la douce façon qu'elle avait de glisser ses doigts entre les miens lorsque l'on marchait côte à côte dans la rue. Immédiatement je sépare mes mains et je laisse tomber ma tête en arrière contre le mur en soupirant. Je me rappelle en souriant doucement cette fois où elle m'avait forcé à apprendre la valse pour l'accompagner à une étrange soirée pire qu'ennuyeuse à mort où ses parents voulaient absolument la traîner. Elle avait été merveilleuse ce soir là. Et puis je me rappelle le choc que j'ai eu en voyant son visage si pâle, si mince et marqué par la terreur après cette connerie d'apocalypse. J'attrape une nouvelle fois la bouteille en fronçant les sourcils, contrarié par ces mauvais souvenirs qui continuent de parasiter mes doux rêves du passé. Et puis alors que je ferme à nouveau les yeux en laissant l'alcool me réchauffer de l'intérieur, je me rappelle la douceur avec laquelle elle avait l'habitude de me réveiller le matin. En glissant doucement ses doigts dans mes cheveux et en murmurant mon prénom au creux de mon oreille jusqu'à ce que je daigne remuer un cil. Keith ? Keith ?

Je sombre un peu en ayant presque l'impression de pouvoir entendre sa voix à nouveau, jusqu'à ce que je réalise que cette voix n'est pas la sienne. Je sursaute un peu en revenant à moi et je cherche Charlie du regard jusqu'à ce que je la vois déposer un tas de bougie sur une table qui traîne là. Elle a dû réccupérer ça dans la boutique. Alors je fais vaguement l'effort de lever les yeux vers elle, et je lui répond sur un ton glacial et terriblement sarcastique. "Qu'est ce que tu veux Charlie ? Est-ce que quelqu'un t'as encore embêté ?" Je penche un peu la tête en prenant un air faussement triste, et puis je finis par me redresser, en sachant pertinemment que je n'arriverais plus à me calmer maintenant que la princesse en détresse constante m'a sortit de ma torpeur. Elle a manqué une occasion de se taire, parce que chaque fois que je pose les yeux sur elle, je ne peux m'empêcher de me demander comment les choses auraient tourné si elle n'était pas venu me pleurer dans les bras, si elle avait été suffisamment courageuse pour s'expliquer elle-même avec Emily, et si je n'avais pas été forcé de l'étrangler moi-même avec ces même mains qui étaient habituées à la caresser auparavant. Alors oui, je suis méchant, acerbe, cruel, tout ce que vous voudrez, mais je crois bien qu'elle le mérite.
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Charlie Dawkins
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Re: I have no tolerance for nonsense - Charlie Dawkins   
Mer 10 Fév - 5:07
Keith n’est plus que l’ombre de lui-même. Enfin, quand je dis l’ombre, je suis sympa, parce que je crois que même son ombre a meilleure mine que lui. Si la semaine dernière, c’était moi qui étais au bord de la mort par la déprime, il me semble que Keith n’est pas loin de me battre. Il n’a pas décroché un mot, pas un sourire, depuis la mort d’Emily. Et je comprends, bien sûr, à quel point il peut s’en vouloir, pourtant je ne comprends pas pourquoi c’est moi qu’il évite. Je ne croise plus son regard. A vrai dire, je me demande même pourquoi il est venu me chercher l’autre jour, s’il voulait tant être avec Emily. Moi, si j’étais partie, c’était pour les laisser tous les deux, voilà tout. Je n’ai rien demandé à personne, je n’ai pas demandé à Keith de me dire en pleurant qu’il m’aimait, je ne lui ai pas demandé de me supplier de rester avec lui, comme je n’ai rien fait à Emily pour qu’elle ait envie de m’éventrer. La seule chose que j’ai faite, c’était être là, être moi, et je ne crois pas que je puisse m’en vouloir pour ça. Peut-être que j’aurais du essayer de régler les choses par moi-même avec Emily, peut-être que je n’aurais pas du en parler à Keith, mais est-ce que ce n’est pas lui qui m’a dit que je pouvais tout lui dire si ça n’allait pas ? De toute façon les choses n’allaient déjà plus avant qu’il ne se décide à me croire. Si Emily n’avait pas pété les plombs et menacé de m’ouvrir en deux, il ne serait rien arrivé, c’est tout. Et c’est ce que je me répète en boucles pour ne pas culpabiliser, parce que dans le fond, je crois que ma conscience pèse un peu trop sur moi. Est-ce que tout est de ma faute ? Je n’arrive plus à le déterminer réellement, mais ce que je sais c’est que je ne mérite pas toute cette haine de la part de Keith.

Lui d’ailleurs, je ne sais pas bien ce qu’il fait. Je l’ai laissé un peu, le temps de préparer quelque chose à manger, je crois que j’essaie de lui réchauffer le cœur, de lui remonter le moral, mais rien ne fonctionne. De toute façon, quand je suis avec lui je crois que c’est pire. Il ne veut clairement pas me voir et ça me rend triste, il faut bien l’avouer. Je renifle doucement en essuyant rapidement mes yeux pour ne pas me mettre à pleurer maintenant, alors que j’essaie de faire réchauffer une conserve avec une cuisinière électrique qui ne fonctionne plus qu’à moitié. J’ai l’impression de me débattre dans le vide, de tomber dans un puits sans fond et que jamais plus rien ne sera comme avant. J’ai presque l’impression de ne plus savoir comment on fait pour être heureux, alors que j’aurais juré l’être quand Keith est venu me chercher, quand il a posé ses mains sur mon visage pour m’embrasser et que je me suis endormie contre lui dans cet appartement isolé du reste du monde. J’en suis sûre, j’étais heureuse, j’étais bien. Et cette chaleur que je sentais au creux de ma poitrine, elle est partie avec le regard glacial qu’il me balance à chaque fois que j’ai le malheur de lever les yeux vers lui. Je ne le comprends pas, je ne comprends pas comment on peut dire aimer quelqu’un et se retourner aussi brutalement. Encore une fois j’ai l’impression d’être un pauvre jouet entre ses mains, mais là encore je ne vois pas à quoi ça le mènerait de jouer avec moi alors qu’il y avait Emily qui n’attendait que lui. Malgré moi, des larmes commencent à perler au coin de mes yeux et c’est ce qui me décide à dire que le repas est prêt. J’attrape la conserve avec deux assiettes et des couverts pour les ramener dans le salon où j’ai aussi déposé un gros tas de bougies pour que l’on puisse s’éclairer, et c’est là que je trouve Keith, endormi avec une bouteille à la main.

Je soupire doucement en posant tout sur la table basse qui traîne dans le salon, avant de m’approcher du sale relou qui joue aux alcooliques. C’est qu’il dort profondément en plus, parce que je suis obligée de l’appeler plusieurs fois avant qu’il ne daigne ouvrir les yeux. Je ne le touche pas, je ne sais pas pourquoi je n’ose plus le faire. Et quand il pose son regard sur moi, je tente un sourire, qu’il efface rapidement avec sa question débile. Brusquement, j’ai envie de tout lui balancer à la gueule, parce que je ne suis pas là pour lui faire la cuisine, réparer ses blessures et me faire envoyer chier en chantant. Je le regarde se lever sans rien dire, sans bouger, j’hausse à peine un sourcil tellement j’ai l’impression de rêver. Je déteste son attitude tellement fort, pourtant je prends sur moi en essayant de me rappeler les épreuves qu’il a du traverser, oubliant les miennes par la même occasion. Finalement, je lui réponds sur un ton plus triste qu’autre chose. « Rien je… J’ai fait à manger c’est tout. » D’ailleurs j’espère qu’il a faim, ou qu’il a besoin de manger pour éponger ce qu’il a bu, parce que je n’ai plus faim du tout. Je serais incapable d’avaler la moindre nourriture tellement j’ai l’estomac noué. Alors je l’abandonne encore une fois avec la bouffe pour aller chercher dans mon sac de quoi désinfecter la plaie de mon bras qui ne se referme toujours pas. Quand je reviens, je m’assois à un bout du canapé, le plus loin possible de Keith en fait, et je commence à m’occuper de ma blessure. Il ne dit toujours rien, ça me rend folle. Il faut qu’il parle, qu’il fasse quelque chose et qu’il arrête de boire sa bouteille à la con aussi. J’essaie de me concentrer sur mon bras, je refais un bandage plus ou moins propre, mais comme Keith reste enfermé dans son silence, je finis par craquer. « Pourquoi t’es venu me chercher Keith ? »
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Re: I have no tolerance for nonsense - Charlie Dawkins   
Jeu 11 Fév - 3:39
Je me relève péniblement en quittant la fenêtre pour traîner ma carcasse jusqu'au canapé. Charlie ne dit rien et reste immobile, alors j'hausse un sourcil, comme pour appuyer ma question. C'est bien la première fois qu'elle se retient de parler tiens. J'ignorais qu'elle en était capable. Je lui demanderais bien pourquoi elle ne s'est pas retenue ce jour où elle m'a fait une scène à l'hôtel aussi, mais finalement elle retrouve la parole au dernier moment. Allons bon. La soumission avec laquelle elle me répond m'agace sans que je ne sache vraiment pourquoi. Peut-être parce que c'est cette même timidité qui la rend si innocente d'habitude. Voilà que je passe encore pour le méchant, alors qu'au fond, c'est elle la responsable non ? Je secoue la tête silencieusement en levant les yeux au ciel, et je me laisse tomber sur un bout du canapé sans ajouter un mot. Je passerais toujours pour le méchant à côté d'elle de toute façon. Elle s'en est assurée ce jour où j'ai tué cinq personnes en une journée pour elle.

Je jette un coup d'oeil aux épinards chaudes devant moi, et un demi-sourire soulève les comissures de mes lèvres. Emily déteste ça - détestait. Elle aurait probablement trouvé la force de faire un scandale d'une demi-heure avant de donner raison à son estomac affamé. J'imagine la scène un instant, et puis je finis par soupirer en avalant quelques bouchées. Ca fait du bien de manger chaud, mais ça n'apaise par les remords et le ressentiment pour autant. En particulier lorsque Charlie recommence à faire son intéressante en m'interpellant soudainement. Pourquoi je suis venu la chercher ? Lentement, je pose ma fourchette et je tourne calmement la tête vers elle. C'est pourtant évident non ? Il me semble que je lui ai dit et répété que je ne pouvais pas la perdre pourtant. Je soupire et je hausse les épaules. "Qu'est ce que tu veux que je te dise ?" Je lui répond sur un ton moins méchant, mais plus que blasé. Je ne vais pas jouer les amoureux en crise juste parce qu'elle a besoin d'entendre quatre compliments par jour ou je ne sais quoi. Sérieusement c'est quoi cette question ? "Tu veux que je te répète encore et encore que c'est toi que j'aime ? Que c'est toi que je préfère ? Que je ne regrette pas d'avoir assassiné quelqu'un que j'ai aimé comme ma propre vie pour toi ?" Plus les mots me viennent, plus la colère monte. Je lui crache ces questions dessus comme si toute la misère du monde était de sa faute. Je suis resté trop longtemps silencieux, j'ai accumulé trop longtemps cette tristesse douloureuse. Je me déteste tant, je m'en veux tellement, que ça me fait du bien de me défouler soudainement sur Charlie. Ma voix tremble un peu alors qu'un sanglot de colère me prend à la gorge, mais je n'ai plus envie de m'arrêter pour autant. "Je ne sais pas Charlie. Honnêtement, je ne sais pas. Je regrette... Je n'aurais pas dû..." Je n'arrive pas à finir ma phrase. Je renifle pour ne pas céder aux larmes, et je passe une main dans mes cheveux. Je n'aurais pas dû plonger mon regard dans celui d'Emily dans ses derniers instants. Elle n'était plus elle-même, elle était déjà morte de l'intérieur. Pourtant qui suis-je pour voir pris le droit de lui donner la mort sous prétexte qu'elle était différente d'avant l'apocaypse ? Tout le monde est différent. Nous sommes tous pires les uns que les autres. Mais moi, je crois bien que je suis au fond du trou. Je n'oublierais jamais ce regard à la fois coléreux, déçu de ma trahison, désespéré et terrorisé. Ce regard qui me hante nuit et jour, et qui m'empêche de m'excuser même en prétextant avoir sauvé cet amour naissant et intriguant. J'ai été faible, et Emily en a fait les frais, c'est tout ce qu'il y a à dire. Et je n'ai clairement pas envie de l'avouer à voix haute. "Pourquoi tu ne vas pas chanter une chanson au lieu de m'emmerder Charlie ?" Je lui répond finalement en retrouvant cette colère sourde que je ne parviens pas à contrôler. Ma raison est inhibée par l'alcool et je hausse un nouveau sourcil en posant un air un peu blasé sur la princesse reloue. Il faut dire qu'elle se surpasse aujourd'hui. Elle pourrait presque être déclarée reine je crois bien. Si c'est des calins, des paillettes et des poèmes dont elle a besoin, elle n'a clairement pas trouvé le bon débile à faire chier. "Arrête de faire l'enfant une seconde, tu veux bien ? Tu as encore besoin que je me justifie après tout ce que j'ai fait pour toi ?" Je secoue la tête pour souligner l'absurdité du fait. "J'en ai marre Charlie. Juste... Donne moi une pause, tu veux bien ?" J'ai l'impression de me prendre la tête avec un gosse un peu trop collante, et ça me fatigue encore plus que je ne le suis déjà. Je suis épuisé, physiquement mais aussi mentalement. Je n'ai pas la force de réaliser ce que je dis ou ce que je fais. Je veux juste me réveiller et découvrir que tout ça n'est qu'un horrible cauchemar.
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Re: I have no tolerance for nonsense - Charlie Dawkins   
Jeu 11 Fév - 5:14
Je fixe Keith en silence le temps qu’il se décide à parler. Je ne supporte plus le froid qu’il a posé entre nous alors tant pis si pour une fois il faut que je mette les pieds dans le plat. Je continue de m’occuper de mon bras comme si j’avais posé la plus anodine des questions, et quand je sens enfin le regard de Keith sur moi, je relève la tête vers lui en laissant tomber la compresse et le désinfectant que j’avais dans les mains sur le canapé. Je me tourne à mon tour vers lui, prête à l’écouter se confier comme si nous allions avoir une vraie conversation. C’était sans compter sur Keith. Je crois qu’il n’a pas pris la question exactement comme je l’entendais, c'est-à-dire une simple question et peut-être pas un reproche. J’aurais du attendre qu’il soit sobre, calme, mais j’ai l’impression qu’il ne l’est plus jamais depuis le jour où il a tué Emily. Oh oui, j’aurais du attendre et la fermer, parce que dès qu’il commence à parler, je me fige. Le ton qu’il prend, cette colère dans sa voix, je ne la connais pas. Je le regarde cracher ses horreurs presque comme si ce n’était pas à moi qu’il parlait. Je ne le comprends pas, je n’arrive pas à le suivre. Et même si j’essaie pendant une seconde de me dire qu’il a bu et qu’il est toujours en état de choc après le meurtre d’Emily, il me brise le cœur. Je le sens presque tomber en miettes dans ma poitrine alors qu’il dit qu’il regrette être venu me chercher. J’ai l’impression de tomber, de vivre un cauchemar. Pourquoi est-ce qu’il dit ça s’il m’aime autant qu’il le dit ? J’ai le ventre qui se noue, la gorge qui se serre, alors que je lutte contre mes larmes. Mes mains se mettent à trembler alors je les serre fort sur mes genoux pour ne pas le montrer, pourtant j’ai l’impression que c’est mon corps entier qui ne tient plus en place. Comment a-t-on pu en arriver là ? Est-ce que Keith est un genre d’extra-terrestre adorable quand il dit détester les gens et cruel avec ceux qu’il dit aimer ? Je le fixe sans rien dire parce que c’est tout ce que j’arrive à faire, et finalement j’arrive à inspirer un tout petit peu d’air pour essayer de répondre. « Fallait pas venir si tu voulais pas Keith putain. Tu viens me chercher et tu me reproches d’être toujours là ! »

Il me coupe à nouveau sans me laisser le temps de continuer, et sa conclusion est sans appel. Voilà, je le fais chier, je ne suis bonne qu’à chanter du disney pour l’amuser de temps en temps. Je le regarde s’énerver sur moi et sa colère entraîne la mienne. Je ne lui ai rien demandé quand je suis partie bordel, c’est lui qui est venu ! Et le pire, c’est qu’il ne s’arrête plus de parler. Moi qui voulais une discussion, je suis servie ! On dirait qu’il n’y a que lui qui traverse l’apocalypse, que ses problèmes et sa petite personne, et moi j’en ai marre. Marre de devoir sourire tout le temps sous prétexte d’être chiante sinon, marre d’en prendre plein la gueule parce que je suis la plus faible d’entre nous, et marre de cette relation bancale qui s’est instaurée entre Keith et moi. Je ne sais plus où j’en suis, je ne sais plus ce que nous faisons encore tous les deux alors qu’on ne se supporte même plus. Des larmes de rage se mettent à couler le long de mes joues alors je me lève du canapé, en abandonnant toutes mes affaires et le reste du repas sur la table. « Excuse-moi d’être encore en vie ! Je suis… Sincèrement désolée que celle que tu aimais comme ta vie soit devenue cinglée et ait essayé de nous buter ! T’as pas le droit de me reprocher ça, si c’était pour être un gros con t’aurais mieux fait de me laisser avec tes potes ! » Sans le vouloir, je me suis mise à crier. Je ne réfléchis pas vraiment à ce que je dis, je me noie dans mes larmes, mais je n’arrive pas à rester de marbre face à sa façon de me regarder. Il est injuste, tellement injuste que ça me rend folle. Il se lève à son tour et quand il est tout près de moi, il s’apprête encore à parler avec le même air méprisant et plein de haine. Mais je suis plus rapide. Je ne sais pas d’où me vient ce réflexe mais je lui colle une grosse baffe avant qu’il n’ait eu le temps de former le moindre mot. Je suis moi-même surprise par mon geste et je reste un instant sans bouger, sans même comprendre ce que je viens de faire. Je dois admettre que même si ce n’est pas la solution la plus recommandée, c’est tellement libérateur que je ne regrette rien. Et puis au moins, ça l'a fait taire. Lui aussi, il a l’air presque choqué par ce que je viens de faire et je profite de ce moment de flottement pour reculer et prendre mon sac. « Bonne nuit. » Sans un regard en arrière, je me dirige rapidement vers une chambre de l’appartement moisi que nous squattons. Rapidement, parce que je n’aimerais pas trop qu’il décide de me rendre le coup que je viens de lui mettre. Je ferme la porte derrière moi sans pour autant chercher à la bloquer, je n’ai quand même pas peur de Keith à ce point. Et je balance toutes mes affaires par terre avant de m’affaler sur le lit toute habillée.
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Re: I have no tolerance for nonsense - Charlie Dawkins   
Ven 12 Fév - 23:43
Sa réaction ne tarde pas. Et honnêtement, elle est même plus violente que ce à quoi je m'attendais. Je suis un peu surpris lorsqu'elle hausse subitement le ton, parce qu'elle n'avait fait que marmonner timidement jusque là, mais ça ne m'empêche pas de froncer les sourcils et de prendre un air clairement agacé. Quand elle me hurle dessus, ça ne fait que m'énerver davantage. J'ai presque envie de lui en coller une lorsqu'elle se met à parler d'Emily comme ça. Elle est conne ou elle le fait exprès ! Comment est-ce qu'elle peut croire que je lui repproche la folie d'Emily ? On ne peut blâmer que cette foutue apocalypse qui n'en finit plus, et ça je le sais bien. Ca me mine un peu plus le moral jour après jour, lorsque je me réveille et que le nombre de zombies dehors a encore grossi dans la nuit. Non ce que je lui repproche, c'est cette façon qu'elle a eu de dramatiser les choses, de me forcer à prendre parti, et inévitablement de devoir faire un choix à la fin. Un choix radical, qui ne cesse plus de me hanter. Néanmoins, elle ne s'arrête pas là la petite furie, et elle va même presque jusqu'à me repprocher d'être allé la chercher lorsqu'elle nous a fait sa petite fugue d'ado rebelle. Je ne comprends pas comment elle peut dire une chose pareille. L'effet de la colère est certes une chose, mais qu'elle puisse seulement penser qu'elle aurait mieux fait de rester avec ces batards de la dernière fois, non ça, ça me dépasse. Une nouvelle fois, je la dévisage avec un sourire un peu moqueur qui souligne parfaitement l'absurdité de ce qu'elle raconte. Ma parole c'est elle qui pète les plombs maintenant.

Je ne sais même pas pourquoi on se dispute, j'aurais juste voulu qu'elle me foute la paix et ça m'allait très bien. Mais les choses ont soudainement viré de façon inattendue. Les épinards refroidissent désormais à côté de nous, bien loin d'être notre préoccupation première. Si j'étais déjà relativement agacé à l'idée de devoir me forcer à discuter avec Charlie, je suis maintenant bouillant de colère. Et lorsqu'elle se lève en me foudroyant, je ne peux pas m'empêcher de répondre à la provocation et de faire de même. Je sens l'alcool embrouiller mes idées, je n'arrive pas à réfléchir et ça me frustre encore plus. Je n'arrive pas à comprendre la soudaine colère de Charlie, et je lui en veux de toujours chercher à attirer l'attention. Je l'aime, c'est certain. Au fond je suis heureux de la voir en bonne santé et souriante, seulement je ne peux pas oublier ce que j'ai fait à Emily pour avoir le privilège d'être avec la princesse. Je ne comprends pas comment est-ce qu'elle peut ignorer à ce point que je puisse tenir à Emily presque autant qu'à elle. C'est une partie de moi, de mon passé, que j'ai étranglé ce jour là. Je ne peux tout simplement pas tourner la page aussi rapidement que Charlie le voudrait. Je ne peux pas m'empêcher de me demander si ça n'aurait pas pu tourner autrement. Est-ce que l'on est vraiment tous condamnés à prendre les pédales à un moment, et à en venir à s'entre-tuer les uns les autres, malgré l'humanité, et même l'amour, qui nous unit ? Non, je ne peux pas accepter une idée pareille, je reste persuadé que nous aurions pu éviter ça. Alors lorsque je ne suis plus qu'à un pas de Charlie, je ne compte pas en rester là et lui donner raison si facilement.

Pourtant, je n'ai même pas le temps d'argumenter un mot. La main de Charlie rencontre violemment ma joue sans que je n'ai le temps de venir la voir. Elle frappe fort, sans hésiter, cette connasse ! L'alcool que j'ai déjà ingurgité me remue violemment les neurones sous l'effet du coup, et je porte une main à ma joue tout en fronçant les sourcils sous l'effet du mal de crâne que ça me flanque. Et puis je reste là, stupéfait, parce que une fois encore je n'ai rien vu venir. Je suis incapable d'expliquer cette violence soudaine dont fait preuve Charlie, alors je me contente d'abord de la fixer avec un air surpris, et puis de la dévisager un peu plus méchamment en réalisant doucement ce qui vient de se passer. Je la dévisage et je la fusille même du regard, parce que j'en ai plus qu'assez de tout ces gens qui me font chier et me maltraitent comme s'ils avaient tous les droits. Qu'ils soient amis, ennemis, ou même amour d'une vie, ils sont tous pareils. Tous les mêmes. La colère qui bout soudainement en moi me fait serrer les poings, mais Charlie a la bonne idée de s'enfuir avant que je n'explose tout à fait. Elle me gratifie d'un bref bonne nuit, et disparaît presque aussitôt derrière une porte.

"Charlie !" Je l'interpelle une première fois, mais elle m'ignore en claquant la porte. "Charlie !" Je l'appelle à nouveau à travers la porte, en criant un peu plus fort. Elle ne va pas sérieusement me claquer la porte au nez après une discussion pareille ?! Au moins j'ai ma réponse quand je m'interrogeais à son sujet. "Tu ne vas jamais apprendre à grandir hein ?! Toujours à te prendre pour la petite princesse de la famille qui peut résoudre tous les problèmes en boudant un coup !" Je hurle à travers la porte sans prendre la peine de l'ouvrir. Je ne veux même pas la voir. Tout ce que je veux maintenant, c'est déverser ma colère sur elle. Lui faire payer la façon dont elle, elle me fait souffrir. Je donne un coup dans la porte, juste parce que j'ai besoin de me défouler, et au moment où je lui tourne le dos, la porte s'ouvre à nouveau. J'ai à peine le temps de jeter un coup d'oeil par-dessus mon épaule pour voir Charlie me faire un doigt, et voilà qu'elle retrouve refuge dans la chambre. Pourtant, cette fois je suis plus rapide. Je bondis avant qu'elle ne referme tout à fait la porte, et je la bloque au dernier moment avec mon pied. En cet instant, tout ce que je vois c'est une fille pourrie gâtée qui a décidé de me faire chier au mauvais moment juste pour avoir un peu d'attention. Et ben mon attention, elle l'a toute entière maintenant que je pousse la porte de mon bras valide sans qu'elle puisse résister. J'entre en la fusillant du regard, et je ne sais même pas ce que je fais. L'alcool me pousse à réagir à cette colère passagère de façon beaucoup trop disproportionnée, sans que je ne puisse le réaliser un seul instant. Je crois que je n'ai même plus conscience de ce que je fais. "Tu sais quoi ? T'as raison, j'aurais peut-être dû laisser faire le destin. Tu crois que ma vie serait meilleure si tu étais morte ?" Je l'interroge, et je me rapproche d'elle doucement. C'est une question intéressante. Est-ce que j'aurais dû laisser Charlie mourir ? Est-ce que j'aurais dû laisser faire Emily ? Est-ce que je devrais venger Emily maintenant ? Je m'interroge, et comme une petite voix affolée me force à douter alors que Charlie ne pourra bientôt plus m'échapper, je lui laisse une dernière chance. Je me retiens un dernier instant, jusqu'à entendre sa réponse, avant de céder brutalement à cette pulsion brutale qui me donne envie de la jeter sur le mur avec toutes les forces qui me restent.
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Re: I have no tolerance for nonsense - Charlie Dawkins   
Lun 15 Fév - 1:05
La colère et les larmes m’aveuglent. Je crois que nous arrivons à un stade de fatigue qui tire trop sur nos nerfs pour réfléchir pleinement à nos paroles comme à nos actes. C’est n’importe quoi. Je me laisse tomber sur le lit et j’enfouis mon visage dans un des coussins pour étouffer le bruit de mes larmes, parce que je ne veux pas que Keith m’entende. Je ne veux pas qu’il sache à quel point je pleure, surtout que je suis persuadée qu’il serait capable de me reprocher de faire exprès ou quelque chose dans le genre. Alors j’étouffe à moitié dans l’oreiller pendant qu’il hurle toute sa rage face à la porte de la chambre. Le coup qu’il met dedans me fait sursauter et il a au moins le mérite de faire cesser mes pleurs. Je me redresse d’un coup pour aller voir ce que ce débile de Keith fabrique, mais quand j’ouvre la porte je le trouve simplement de dos en train de retourner dans le salon. Je ne sais pas ce qui me prend quand je lui fais un doigt d’honneur pour seule réponse à son monologue, et à mon tour je tourne les talons pour retourner me réfugier dans la chambre. Demain sera un autre jour, non ? J’espère que oui. Je me glisse silencieusement, du moins c’est ce que je crois, à l’intérieur de la chambre, et c’est sans me retourner que je ferme la porte. Que j’essaie de la fermer. Quelque chose la bloque et quand je comprends que c’est Keith, j’ai ce réflexe stupide d’essayer de forcer tout de même pour fermer. C’est peine perdue, il force à peine pour ouvrir entièrement la porte et entrer à son tour.

Je le reconnais à peine quand il se plante en face de moi. Ce n’est pas Keith, pas celui que je connais du moins. Il a l’air tellement énervé que ça ne m’étonnerait pas qu’il me balance par la fenêtre. Mais sa rage n’apaise en rien la mienne. J’en ai marre de toujours devoir la fermer pour ne pas l’emmerder, marre d’en prendre plein la tronche sous prétexte que c’est plus facile quand c’est moi. Aujourd’hui, j’ai envie de me défendre, parce que je peux faire des millions d’efforts pour Keith, je peux comprendre qu’il soit au plus mal après avoir tué Emily, mais je ne me transforme pas pour autant en un sac de frappe. Et puis d’ailleurs, je ne vois pas comment j’aurais pu l’emmerder puisque je ne parlais même pas. C’est lui qui a commencé à s’énerver tout seul, à me gueuler dessus comme si j’étais la responsable de toute l’apocalypse, et je crois qu’il a mérité la baffe que je lui ai mise. Face à lui, je parais toute petite, minuscule, je sais bien que physiquement je n’ai aucune chance avec Keith, pourtant je reste là, plantée devant lui, les mains sur les hanches. Je ne comprends même plus de quoi il parle, j’ai l’impression que c’est moi qui ai bu à sa place. Je l’écoute en fronçant les sourcils pour essayer de comprendre où il veut en venir, mais c’est d’autant plus compliqué que j’ai le cœur qui bat comme un fou et qui m’empêche de me concentrer. Alors dans un premier temps, je m’énerve encore un peu. « C’est ça, t’aurais du laisser faire le destin et moi j'aurais du te dire d'aller te faire foutre ! Ça t’aurait évité de m’entendre faire la princesse à longueur de journée, puisque ça t’es tellement insupportable ! » Des larmes de colère perlent à nouveau dans mes yeux mais elles n’ont plus d’importance. J’explose sans pouvoir me retenir, profitant de son silence pour enchaîner. « J’en ai marre de tes humeurs ! Je t'ai même pas parlé, si t'avais pas envie de discuter t'avais qu'à manger en silence et aller dormir bordel ! » C’est n’importe quoi, je dis n’importe quoi. Je ne réfléchis plus un seul instant, il n’y a que la colère qui parle. Tout ce que je dis, c'est juste le résultat de la fatigue, de l'incompréhension et de la tristesse. Je ne pense pas le moindre mot de ce que je crie, et je finis par m’en rendre compte brutalement.

D’un coup, je saisis le ridicule de cette scène. La haine de Keith, la mienne, elles n’ont aucun sens. Quand il s’approche de moi à nouveau, ses yeux sont plus noirs que la nuit et c’est ma conscience qui se met à crier dans ma tête. Tout cela va trop loin, beaucoup trop loin, et si ça continue il sera trop tard. Je ne veux pas ça, surtout pas. Je me souviens bêtement d’une scène des Aristochats où la petite dit que les dames ne commencent pas les disputes, mais savent les finir, et ça doit être ça qui déclenche une réaction chez moi. Il faut qu’on se calme avant de faire ou dire des choses que nous regretterons vraiment. Je regrette déjà ce que j’ai dit, en fait. Il faut que je calme les choses, parce qu’il a trop bu pour y penser. Il n’est pas comme ça d’habitude, je le sais au fond. Alors je l’attrape par les poignets et je le pousse un peu. Doucement mais fermement, je le force à reculer de quelques pas parce que je n’aime pas la façon dont je suis coincée entre lui et le mur. « Arrête Keith, t’as trop bu.. » Je le lâche dès qu’il est assez loin de moi et je profite d’une seconde pour rejeter mes cheveux qui cachent ma vue et respirer un coup. Keith ne bouge plus, il ne dit rien et je suis incapable de dire à quoi il pense. Je n’arrive pas à savoir s’il comprend lui aussi que nous sommes allés trop loin, ou s’il rêve de me fracasser la tête avec sa batte. Il faut que nous parlions, mais il faut que nous parlions calmement et ce n’est pas possible maintenant. « Laisse moi s’teuplait. » Je crois qu'il faut qu'il sorte, qu'il reste seul un moment pour réfléchir et évacuer l'alcool qu'il a bu, pourtant je n'ai aucune envie qu'il s'en aille. J'ai toujours peur quand je suis seule, je n'ai jamais cessé d'avoir peur depuis ce jour où j'ai failli me faire dévorer par un zombie. Alors au lieu de rester toute seule, je voudrais qu'il reste là et me serre fort dans ses bras.


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Re: I have no tolerance for nonsense - Charlie Dawkins   
Lun 15 Fév - 22:44
Charlie est à ma merci, et pourtant elle continue de hurler. Un sourire mauvais étire mes lèvres alors qu'elle confirme ce que je viens de suggérer en se remettant à pleurer. Oh oui, ça c'est bien vrai, elle est carrément insupportable. Je serre la machoire et je ne sais même pas ce qui me retient encore. Peut-être le fait que même en colère elle ait l'air si fragile ? Pourtant même si je la casse, je n'en ai pas grand chose à faire. S'il faut que je l'assomme pour la faire taire, je crois bien que je serais capable de m'y résoudre. En particulier lorsqu'elle reprend la parole pour m'accuser d'être responsable de toute cette scène en plus. Mais je rêve ! Est-ce que ça n'est pas elle qui est venu traîner dans mes pattes et me faire chier en me demandant encore pourquoi je suis venu la chercher ce jour où elle a fugué ? Est-ce que ça n'est pas elle qui part ce geste a été la cause de toutes nos souffrances de la journée ? Je crois bien que si. Et qu'elle ose me prétendre le contraire, ça me fera bien rire. Si nous en sommes là, c'est uniquement parce que ce jour là, elle a décidé de faire la sale gosse en manque d'attention. Parce qu'elle a jalousé cette fille qui lui faisait un peu peur, et qu'elle a préféré fuir en espérant fort que je viendrais la chercher. Mais qu'est ce qu'elle aurait fait si je n'avais pas été là ? Hein ? Je serais bien curieux de la voir se débrouiller seule face au danger. Mes yeux pétillent de colère alors que je me rappelle cette fois où elle s'est glissé dans mon lit en avouant qu'elle avait peur de dormir seule à cause d'un misérable zombie. C'est ça, elle serait probablement blottie dans un coin de chambre en chouinant jusqu'à ce que mort s'ensuive, noyée dans les larmes et la morve de ses sanglots.

Je m'approche à nouveau, curieux de voir ce qu'elle va faire, seule face au danger que je représente. Je m'amuse de la voir inquiète et impuissante alors qu'elle se croit capable de me hurler dessus et de me frapper sans problème. Seulement elle n'a pas saisi que je ne suis pas le prince charmant de ses films disney. Je suis loin d'être le gentil petit garçon qui se plie à tous ses caprices en lui répétant nuit et jour qu'elle a de beaux yeux. Non, moi je meurs d'envie de la voir admettre qu'elle a eu tort de me faire chier.

Néanmoins, quand je ne suis plus qu'à moins d'un pas d'elle et que je la domine de toute ma hauteur, elle attrape mes poignets pour me pousser en arrière. Je ricane doucement lorsqu'elle me repproche d'avoir trop bu. Sans déconner ? Et pourquoi est-ce que j'ai trop bu si tu es si brillante mh ? Je meurs d'envie de lui poser la question, de la voir pleurer encore, jusqu'à ce qu'elle se taise enfin et qu'elle comprenne que je n'ai pas envie de lui parler et qu'il ne vaut mieux pas pour elle qu'elle me force. Elle ne peut pas me provoquer et s'en sortir si bien après. Pourtant, lorsqu'elle me demande brutalement de la laisser, un nouveau sourire mauvais étire mes lèvres. Puisque c'est ce que nous voulons tous les deux, je lève les mains en l'air pour faire mine de me rendre. "T'as raison. Je vais te laisser." Je lui lance un regard moqueur alors je me recule sans la quitter des yeux. Je suis bien curieux de voir ce qu'elle fera quand je lui aurais obéi mot pour mot. Je suis bien curieux de la voir dormir toute seule sans crier. De la voir se débrouiller dans la rue. De la voir se battre à coup de poêle avec le prochain zombie qu'elle croisera. "Bonne chance.. !" Je lui glisse en rigolant à moitié, et puis je disparais derrière la porte. Je lance aussitôt mon sac sur mon dos, j'attrape la bouteille que j'ai laissé sur la table, et je marche d'un pas décidé vers la porte.

Charlie a raison, j'ai trop bu, je ne sais pas ce que je fais, je ne comprends même pas pourquoi je le fais. Pourtant je ne peux pas m'arrêter de le faire. Ma colère est si profonde que même si elle n'a aucun sens, je me sens obligé de lui obéir. Peut-être que le meurtre d'Emily m'a transformé en monstre incontrôlable. Peut-être que je ne serais plus jamais capable de faire preuve de sérénité. Peut-être bien. J'en ai marre des peut-être. J'en ai plus rien à foutre. Je claque violemment la porte derrière moi, et je descends les escaliers sans m'attarder, puisque Charlie a insisté pour que je la laisse. Je ne me retourne pas, parce que la colère continue de bouillir en moi. Je n'arrive pas à émettre la moindre pensée rationnelle et ça m'énerve encore plus. J'ai l'impression d'être encore plus perdu que je ne l'ai jamais été. J'arrive dans la boutique et comme je me rappelle qu'il fait désormais nuit dehors, je balance la bouteille à l'autre bout de la boutique dans un geste rageur irréfléchi. Je n'aurais pas dû boire. Je passe une main dans mes cheveux et j'essaye de respirer pour lutter contre les sanglots qui menacent de me prendre. J'ai l'impression de perdre complètement pieds. Je ne sais plus ce que je fais, je ne sais plus quoi faire. Alors dans un dernier réflexe, je me glisse dans un coin sombre où je peux me caler entre deux bordels, je replie les jambes sur ma poitrine et j'enfouis ma tête entre mes genoux pour laisser le temps passer. J'oublie tout, j'oublie tout le monde, et ainsi replié sur moi-même, caché aux yeux du monde, je me laisse aller un instant à mes larmes malgré moi. Et même si c'est douloureux d'admettre que je ne vais pas bien, je crois qu'au fond ça fait du bien aussi.


Dernière édition par Keith Harrison le Lun 15 Fév - 23:47, édité 1 fois
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Lun 15 Fév - 22:44
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Re: I have no tolerance for nonsense - Charlie Dawkins   
Ven 19 Fév - 1:32
Keith semble toujours totalement hors de lui. Il me fixe avec un air mauvais qui me déstabilise beaucoup plus que ce que je crois montrer. J’ai presque peur en vérité, parce que l’alcool a l’air de l’avoir changé en une toute autre personne. Il n’y a rien de bon dans le Keith en face de moi, simplement un pauvre connard qui se croit malin à gueuler comme un fou. Il lève les mains cependant, et il recule encore un peu alors je crois que je respire. Je n’arrive pas à m’empêcher de me demander si oui ou non il aurait fini par me frapper. Est-ce qu’il aurait été capable d’aller aussi loin ? J’ai envie de me dire que non, parce qu’il a cédé facilement quand je l’ai poussé, et qu’il aurait eu cent fois l’occasion de m’en coller une. Il ne l’a pas fait, c’est ce qui compte je crois. J’ai presque l’espoir qu’il va admettre s’être comporté comme un con, jusqu’à ce qu’il se mette à rigoler à moitié en me souhaitant bonne chance. Bonne chance pour quoi ? J’ouvre de grands yeux quand il sort en claquant la porte, alors que mon cœur se met à battre à toute vitesse. Il n’a quand même pas compris que je voulais qu’il parte vraiment ? Je reste figée dans l’horreur, pétrifiée d’angoisse, et je l’entends qui quitte l’appartement. Non il n’a pas fait ça. Il n’a pas pu. Si ? C’est comme si je venais de prendre une grosse claque dans la tronche, un peu comme celle que j’ai mise à Keith. Je finis par retomber assise sur le lit. Quel con. J’ai envie de courir dehors pour aller le chercher, lui dire de ne pas partir. Pas maintenant alors qu’il fait nuit, ni jamais. J’ai besoin de lui, je suis sûre qu’il le sait au fond, mais surtout je l’aime beaucoup trop. Je ne veux pas qu’il parte, je veux qu’il reste avec moi. Pourtant j’ai l’intime conviction que si je lui cours encore après, tout cela recommencera encore et encore, sans jamais changer. Et j’en ai marre de devoir toujours me justifier d’être en vie alors que je ne suis pas assez fort pour l’être. Je panique en hésitant entre ma fierté et cet amour qui menace de voler en éclats, mais un bruit retentit à l’étage du dessous. Je sursaute et j’arrête presque de respirer pour essayer d’identifier ce que je viens d’entendre. Je crois que c’était une bouteille. Alors Keith est toujours là ? Je ne bouge plus d’un millimètre et je ferme les yeux pour me concentrer sur mon ouïe. Il me semble que je l’entends, mais pour être sûre, je colle mon oreille contre le plancher. J’ai un peu l’air débile, mais puisque personne ne me voit ça m’est égal.

Ce qui compte, c’est que Keith soit là. Je me sens terriblement soulagée de savoir que même dans sa colère, il est quand même resté. Alors je peux espérer que demain ça ira mieux, que nous pourrons au moins parler de tout ce qui le tourmente. Ou ne pas en parler, si c’est ce qu’il veut. Quoiqu’il en soit, je serai là pour lui. Je me le promets parce que c’est tout ce que je peux faire, puisque je suis si inutile face aux zombies et aux autres dangers. J’attendrai donc jusqu’à demain matin, et pour ça je m’allonge sur le lit et je fixe le plafond. Impossible de dormir malgré la fatigue qui accable mon corps, je ne veux pas risquer de manquer Keith si jamais il change d’avis. S’il part, je l’entendrai, alors il ne faut pas que je m’endorme. Je reste attentive au moindre bruit, les yeux grand ouverts dans la nuit. J’ai trop peur sans lui, je ne sais pas quoi faire contre cette angoisse terrible qui me ronge le ventre quand je ne peux pas me blottir dans les bras de Keith. Est-ce que c’est si mal que ça ? Ca a l’air de le faire chier plus que tout. Je sombre peu à peu dans mes réflexions, perdue au cœur de la nuit. Mes paupières se font de plus en plus lourdes et je me dis qu’il faudrait que je me redresse, pourtant j’en suis incapable. Je suis bien, dans la chaleur de ce lit confortable qui n’appelle qu’au sommeil…

Et soudainement, un bruit. Un vacarme épouvantable même, quelque chose qui tombe au rez-de-chaussée. Je sursaute comme jamais, je bondis presque hors du lit en fait, à tel point qu’un vertige me prend au moment où je me redresse. Qu’est-ce que c’était ? J’arrive à peine à calmer mon cœur réveillé brutalement que des grognements me répondent. Merde ! Merde merde merde ! Je me précipite sur mon sac pour attraper ma poêle, cette poêle à la con qui n’est vraiment pas une arme acceptable, et je sors rapidement de la chambre pour regagner la table du salon. J’y ai laissé des tonnes de bougies, j’en ai besoin maintenant ! J’en prends autant que je peux et je les allume en courant des l’escalier pour gagner la boutique. Je crois que je manque de tomber mais je n’y fais pas attention. Il y a un zombie et je ne sais toujours pas si Keith est vraiment parti. Il faut que je me débrouille. La lumière des bougies danse autour de moi, rendant les ombres mouvantes, terrifiantes. Heureusement, la lune aussi éclaire un peu l’intérieur de la boutique, me permettant de mieux voir. Je ne trouve pas tout de suite le zombie, alors je ferme les yeux un instant pour l’entendre. Il est là, sur ma droite, je plisse les yeux et finalement, je capte un mouvement dans l’obscurité. Il se débat entre des étagères, je crois, c’était ça le bruit. Mais ce con va finir par en attirer d’autres ! Il se libère finalement, il a vu la lumière de mes bougies et ça a l’air de lui plaire pas mal. Je vois ses yeux briller dans le noir, se rapprocher de moi sans rien d’autre que ma poêle pour me protéger. Je n’ai pas l’avantage ici, je ne vois rien, je ne sais pas comment me déplacer ici pour fuir. Je n’aurai qu’une chance. J’entends mon cœur battre à l’intérieur de ma tête, si fort que j’ai l’impression de ne plus rien entendre autour de moi. Il faut que je frappe à deux mains, je n’ai pas le choix si je veux pouvoir tuer cette saleté. C’est le choix le plus difficile de ma vie je crois. Je m’approche un peu d’un rayon, et finalement je lâche mes bougies. Je les dépose là et je me force à ne pas paniquer. Il faut que je reste calme surtout. Je serre fort ma poêle dans mes mains et j’attends. J’attends que le zombie vienne à moi, je me concentre sur ses yeux pour ne pas faire attention à la peur qui coule dans mes veines comme un poison. Et quand il arrive à ma portée, je frappe.

[Dé de CàC : 19 + 1 = 20. Réussite p-a-r-f-a-i-t-e.]

A ma grande surprise, l’adrénaline fait des merveilles en moi. Je frappe fort, rapidement, en plein sur le crâne du zombie qui m’asperge de sang sous le coup. Je crois que j’en ai sur le visage, je crois que je vais vomir, mais je suis en vie. Je m’essuie la tronche d’une main tremblante, sans oser encore lâcher ma poêle. Je jure que je ne dirai plus de mal d’elle à partir de maintenant ! Je n’en reviens pas d’avoir réussi un coup pareil. Je m’en remets à peine qu’un nouveau bruit, plus discret cette fois, résonne dans la boutique. J’attrape mes bougies par réflexe et j’essaie d’aller dans l’allée principale. « Keith ? » J’espère que ce n’est pas un autre zombie, parce que je ne pense pas réitérer cet exploit une deuxième fois. Néanmoins aucune réponse ne me parvient, pas le moindre grognement, alors j’imagine que c’est réellement l’autre idiot. Je l’espère très fort aussi, parce que bourré dehors, il ne survivra pas. Quelle conne j’ai été de le laisser partir ! Mais je crois qu’il est resté là, il n’est pas si bête hein ? Et si le zombie l’a mordu avant que je ne descende ? Je cours dans la petite boutique, j’ai besoin de savoir que Keith va bien, de le voir juste une petite seconde et après, promis, je le laisse tout seul. Enfin peut-être, parce que quand je le trouve enfin, il est recroquevillé dans un tout petit coin, le visage enfoui dans ses genoux. « Keith… »

[Dé de diplomatie : 9 + 2 = 11. Réussite de justesse fais pas chier]

Je ne peux pas m’en empêcher, je m’approche rapidement de lui et je m’agenouille à ses côtés. Je dépose mes bougies sur un carton, parce qu’elles commencent vraiment à m’encombrer, et j’essuie mes mains sur mon pantalon avant de les poser sur lui. J’ai envie de le serrer dans mes bras parce que même dans l’obscurité ambiante, j’ai l’impression de voir son air d’enfant perdu et vulnérable. Le même qu’il avait le jour où il m’a demandé de ne pas partir sans lui. Je sais qu’il va mal, pourtant je ne peux rien faire pour lui s’il ne veut rien me dire, s’il ne veut pas me laisser l’aider. J’imagine à quel point c’est dur d’accepter d’avoir tué Emily, mais à chaque fois que j’essaie d’aborder ces sujets-là, il me crie dessus. Alors je me retiens à nouveau de lui parler de ce qui le mine tellement. « Ça va, t’es pas blessé ? Le zombie t’a pas touché ? » Je caresse son bras tout doucement, comme si j’avais peur de me faire mordre, et j’attends patiemment qu’il relève la tête. J’attendrai des heures s’il le faut, mais je ne repars pas sans lui. Quand il m’assure enfin qu’il n’a rien, il a la même voix que mon père quand il était trop bourré aux repas de famille, alors je sais qu’il n’y a plus qu’une chose à faire.

Je me relève et je l’aide à en faire de même. Il titube, il tangue, mais je le retiens près de moi. Je ne lui laisse pas le choix, je l’entraîne dans les escaliers pour regagner l’appartement en le portant presque. C’est un enfer, il pèse une tonne sur moi et j’ai l’impression que je vais m’écrouler à chaque marche que je monte. Je me souviens l’avoir déjà fait en plus, le jour où il était passé par la fenêtre, mais ce soir je lui en veux un peu plus parce que c’est entièrement sa faute s’il a bu comme un trou. Enfin, nous gagnons l’appartement et je le traîne encore jusqu’à la chambre. Quand il tombe sur le lit, je n’ai pas la force de le retenir et de toute façon, c’était là que je voulais l’emmener. Alors maintenant que je le sais plus ou moins en sécurité, et que je sais qu’il ne partira pas dans la nuit, je respire. Je glisse mes doigts sur sa joue avec un sourire tendre que je m’empresse d’effacer quand je m’en rends compte, et finalement je me recule. « Bonne nuit. » Pour de vrai cette fois. Je le laisse tout seul dans la chambre, parce que même si j’ai eu la peur de ma vie pour la millième fois, je ne dois pas céder à cette douce tentation. Il a été horrible ce soir et il mériterait même que ce soit lui qui dorme sur le canapé. Mais moi, je suis trop gentille, alors je ferme doucement la porte de la chambre et je me laisse tomber sur le canapé du salon. Tout à coup, c’est comme si je n’avais pas dormi depuis des jours et j’ai à peine le temps de me rouler en boule que je m’endors.


Dernière édition par Charlie Dawkins le Ven 19 Fév - 2:03, édité 1 fois
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Re: I have no tolerance for nonsense - Charlie Dawkins   
Ven 19 Fév - 1:32
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#2 'Dé de Réussite' : 9
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Re: I have no tolerance for nonsense - Charlie Dawkins   
Lun 22 Fév - 0:34
Mes forces me quittent en même temps que mes larmes coulent, et pourtant je ne décolère pas. Je m'en veux de craquer comme ça. J'ai fait ce que j'avais à faire bordel ! Pourquoi je ne m'en remet pas ?! Je m'énerve contre moi-même maintenant qu'il n'y a plus Charlie dans les parages, et ça me dépasse de ne pas réussir à me comprendre moi-même. Moi qui ai toujours dit qu'il n'y avait pas le temps pour chouiner en pleine apocalypse, voilà que je suis inconsolable depuis plusieurs jours. Je n'en reviens pas d'avoir pu tuer Emily, et surtout de l'avoir fait si violemment, sans avoir cherché à comprendre. C'est vrai, les circonstances ont fait que la situation n'était pas vraiment ouverte à la discussion, mais je ne pensais pas être capable d'une telle démonstration de violence en un jour. Je suis entré dans une colère si folle et déraisonnée ce jour là, que je n'arrive pas à me calmer tout à fait depuis. Je ne peux pas et je ne veux pas réaliser ce que j'ai fait. Cinq morts. J'ai tué cinq personnes sans me poser la moindre question. Je m'enferme encore dans le déni et je me replie un peu plus sur moi-même. Mes larmes ont cessé, mais je refuse encore de bouger le moindre muscle. Je m'isole de ce monde fou qui me fait dérailler complètement et je tente tant bien que mal de vider mon esprit pour profiter d'au moins quelques minutes de répis. Je crois que le taux d'alcool qui m'embrouille l'esprit m'aide à plonger plus rapidement dans une somnolence profonde. Cette solitude forcée est écrasante, mais je crois que le silence qui règne m'aide à retrouver un peu mon calme. Je sens seulement la fraîcheur de la nuit m'envelopper doucement et je serre un peu plus mes jambes contre moi pour chercher à me réchauffer tout seul avant que je m'enfonce bientôt dans un demi-sommeil où je ne suis plus vraiment conscient de ce qui m'entoure.

C'est un bruit violent qui me sort de ma torpeur. Je mets un moment avant d'émerger, et je me demande même un instant si je n'ai pas rêvé. Mes muscles endormis sont douloureux à force de rester immobile, et je ne trouve que la force de relever péniblement la tête pour jeter un coup d'oeil sur la pièce depuis ma cachette. Je peux entendre d'où je suis les grognements agacés du zombie qui se débat un peu plus loin. Je ne le vois pas, mais je me doute qu'il est coincé. Il fait un bordel d'enfer et je soupire parce qu'une petite voix agaçante me hurle d'aller lui exploser la tête pour le faire taire avant qu'il attire ses copains. Pourtant je ne trouve pas la motivation suffisante pour bouger. J'ai l'impression de dormir éveillé et que si je fais le moindre mouvement je vais vomir les quelques bouchées que j'ai avalé dans la soirée. Je reste bien calé dans mon coin pour éviter de m'effondrer alors que le sol tangue dangereusement. De toute façon le zombie ne m'a probablement pas vu. Il s'en ira dès qu'il aura réussi à se relever cet abruti. Je ne peux pas tuer ce soir, j'en ai assez fait pour le mois tout entier je crois. Alors je relaisse ma tête tomber sur mes genoux, au moment même où Charlie sort des escaliers. Je la repère depuis ma cachette parce qu'elle fait de la lumière avec ses bougies. D'ailleurs je ne suis pas le seul à la repérer, et le zombie finit par se décoincer je crois. L'angoisse me prend soudainement et me serre l'estomac si fort que je suis à deux doigts de tout vomir lorsque je m'accroupis en posant une main sur ma batte à côté de moi. Ma tête tourne dangereusement et je ne sais pas comment je résiste par miracle au haut-le-coeur qui me prend brutalement. Je m'immobilise imméditamment en fermant les yeux pour me forcer à respirer avant que mon corps tout entier ne se mette à convulser. Il y a un gros bruit, et puis plus rien. Plus de grognements, et la petite voix de Charlie qui m'appelle. Putin quelle reloue à me faire des peurs pareilles ! Je soupire et je me laisse tomber en arrière comme si toutes mes forces m'abandonnaient soudainement. C'est un peu le cas d'ailleurs. Je me sens si mal que je laisse tomber ma tête sur mes genoux et je ferme les yeux dans l'espoir de calmer la torture que l'alcool m'inflige. Je n'ai plus qu'une hâte, c'est de me rendormir, alors j'ignore les appels de Charlie en espérant qu'elle lâchera l'affaire si je ne répond pas. C'était sans compter sur la princesse la plus reloue du monde qui fini par me mettre la main dessus.

Je la sens s'accroupir près de moi mais mon corps pèse une tonne. C'est beaucoup trop lourd pour que je trouve la force et la motivation pour réagir. Et puis lorsque je repense à notre discussion un peu plus tôt, je me sens si con que je n'ai même pas envie de la voir s'inquiéter pour moi. Pourtant elle pose ses mains douces sur moi, et je me force à relever au moins la tête à son contact. Je croise rapidement son regard et l'inquiétude et la compassion qui brille dans ses petits yeux noisette me brisent un peu plus le coeur. Je baisse presque aussitôt les yeux parce que maintenant la culpabilité vient s'ajouter à mon fardeau du jour. Elle est incroyable, toujours à se faire du soucis pour les autres avant de s'inquiéter pour elle. Je me demande comment elle peut-être encore en vie en étant si gentille et je ne peux pas m'empêcher de la trouver extrêmement stupide tout en l'admirant à la fois. Je me sens encore plus minable de m'en être pris à elle, alors je me dépêche d'enfouir à nouveau ma tête dans mes genoux, comme si j'allais pouvoir échapper à son jugement en me cachant comme un enfant qui cherche à échapper à la punition inévitable pourtant. Je me déteste. Quoi que je fasse j'ai l'impression d'empirer les choses à chaque fois. Je vais me laisser mourir là, et ce sera bien je crois.

L'idée me semble parfaite, et pourtant Charlie intervient encore. Elle insiste pour que je réagisse et me demande si je ne suis pas blessé. Un léger rire moqueur me secoue brièvement, et comme je n'arrive pas à l'ignorer tout à fait en sentant sa main glisser sur mon bras, je finis par marmonner, toujours replié sur moi-même. "Nan, encore un jour ou deux à vivre malheureusement." Je soupire en m'enfonçant un peu plus, parce qu'il faut mourir pour que les choses aillent mieux, je crois que je m'en fiche. Je n'ai plus vraiment la motivation pour me battre et je baigne en pleine désillusion. Je ne vois pas pourquoi je continuerais de faire des efforts pour survivre alors que rien ni personne ne m'attend après toute cette connerie. Je suis tout seul, et puisque je ne suis capable que de faire tout foirer, autant que j'arrête tout maintenant. Je ferais mieux de me casser loin d'ici. Ca serait probablement mieux pour tout le monde, et pour Charlie surtout. Charlie qui se relève et qui m'attrape pour me forcer à me relever. Je grogne, je râle, je pèse de tout mon poids sur le sol, mais elle lutte de toutes ses forces contre ce désespoir intense qui me maintient au sol. Charlie elle est chiante, incroyablement têtue, et incroyablement perséverante. Alors je finis par lui céder. Je mets plus ou moins habilement un pied devant l'autre, je prends appui sur les étagères parfois, et je m'écroule une ou deux fois sur la princesse qui ne faiblit pas. J'ignore d'où elle tire toute cette force si soudainement parfois – et je suis trop épuisé pour y réfléchir – mais c'est assez admirable. Une fois encore, elle prend soin de moi alors que je suis au fond du trou. Je me déteste pour la forcer à s'occuper de moi comme ça, à prendre des risques et à s'inquiéter. Alors j'essaye de me redresser, d'escalader l'escalier étroit comme je peux. Mais je n'ai pas monté trois marches que je trébuche. Je manque de m'éclater la tronche sur les marches et c'est Charlie qui me rattrape de justesse. Je grogne parce que ça me retourne encore l'estomac. J'ai une violente envie de me laisser tomber là et de faire un coma, mais la petite blonde continue de me tirer. J'en arrive presque à la détester, et j'envisage sérieusement l'idée de lui vomir dessus pour me venger. Mais enfin, elle me laisse tomber. Je rencontre le matelas avec un soulagement intense. Presque aussitôt, je me roule en boule en espérant calmer mon estomac tumultueux et je ferme les yeux pour m'enfermer dans un sommeil refuge loin de toute souffrance physique et de toute torture psychologique qui m'épuisent depuis quelques temps. Je suis au bout du rouleau, je veux juste qu'on me laisse tranquille. Alors je me laisse sombrer sans même m'en rendre compte.

Quand j'ouvre enfin un oeil, la lumière du jour illumine déjà complètement la pièce. J'ignore l'heure qu'il est, mais je n'ai aucune envie de me lever. Je mets un moment à capter où je suis et il m'est impossible de me souvenir comment j'ai atteri dans le lit. Ma tête tembourine méchamment et quand je me retourne en cherchant Charlie d'un oeil, mon estomac proteste si fort que je m'immobilise aussitôt et que je m'empresse de me rendormir. Je ne suis clairement pas en état de me lever maintenant. Et comme le silence plane encore sur la pièce, rien ne me pousse à émerger complètement.

C'est quand j'ouvre les yeux pour la seconde fois que ma conscience parvient à s'activer malgré la gueule de bois intense qui fusille mes neurones un à un à chaque tentative de réflexion. Je me souviens plus ou moins ma dispute de la veille avec Charlie, et après un moment à fixer le plafond en soupirant, je me souviens aussi du zombie et de la peur qui m'a prise à cet instant. Le reste est trop flou pour mon pauvre cerveau en semi-décès, mais je peux aisément l'imaginer. Charlie a du me traîner jusqu'ici, mais je m'inquiète de ne pas la voir. Je me sens con, terriblement con. D'avoir bu, d'avoir traité Charlie comme ça, et d'avoir cru que tout ça résoudrait mes problèmes. Je n'ai fait que tout empirer. Je suis vraiment trop con, un abruti fini, il n'y a pas d'autre mot, sauf les plus méchants. Je soupire et je compresse ma tête entre mes mains comme si ça allait soulager le tintamarre qui m'empêche de réfléchir. Il faut que je boive de l'eau. Putin comme si ça coulait par les robinets ! Je suis vraiment le roi des cons même ! Je n'en finis plus de m'insulter alors que je me redresse péniblement avec la lenteur d'un escargot handicapé. Je dois faire pitié à voir, ainsi assis sur le bord du lit, à moitié ramassé sur moi-même, le regard dans le vide et le visage marqué par une nuit trop courte et trop agitée. Je reste un certain temps immobile, jusqu'à ce qu'un semblant de vie revienne à moi. Je suis pitoyable, mais je me bat contre mon propre corps pour tenir sur mes pieds. Un léger haut-le-coeur me prend encore, mais au moins je tiens sur mes pieds. Alors je me traîne en dehors de la chambre, pour aller chercher de l'eau dans mon sac, et surtout pour voir où est passé Charlie.

Charlie elle est là, roulée en boule sur le canapé, elle a encore les yeux fermés. Je ne m'approche pas trop pour ne pas la réveiller, parce que je crois qu'elle dort encore, et comme je suis soulagé de voir qu'elle va bien, je m'accroupis près de mon sac et j'en sors une bouteille. Ca fait un bien fou lorsque j'avale plusieurs grosses gorgées. J'ai l'impression de revivre. Je soupire et je me laisse tomber doucement contre le mur. Maintenant que j'ai un peu moins cette étrange sensation d'avoir été écrasé encore et encore par un camion énorme, mon regard se pose à nouveau sur la princesse endormie. Quand je ferme à nouveau les yeux, je peux presque entendre sa respiration tranquille. Je m'en veux d'avoir hurlé sur un petit ange comme elle. Je sais pas ce qui va pas avec moi, mais il va vraiment falloir que je me soigne bordel. Je fronce les sourcils parce que je m'inquiète moi-même, et je finis par me relever avant de sombrer dans des réflexions un peu trop pessimistes. Je tourne en rond parce que je cherche désespérement à m'occuper au lieu de trop réfléchir. Et puis comme Charlie a l'air d'avoir encore besoin de se reposer, je finis par retourner rapidement dans la boutique pour aller jeter un nouveau coup d'oeil. Il faut dire qu'hier je n'étais pas vraiment en état de fouiller quoi que ce soit. J'ai honte rien que d'y repenser. Alors je ferme doucement la porte derrière moi et je redescends les escaliers.

[Fouille : un pistolet]

J'enjambe le cadavre du zombie que Charlie a merveilleusement bien achevé et je me dirige tout droit vers le comptoire. J'ouvre les quelques tiroirs, et j'en force un de verrouillé. Après quelques manipulations savantes, il finit par s'ouvrir et dévoiler son contenu. J'hausse un sourcil en mettant la main sur un pistolet, et même si je ne suis pas friand de ce genre d'arme, on ne peut pas dire qu'en ces temps compliqués je ne suis pas content de tomber dessus. Je crois bien que c'est même inespéré. Alors je fais tourner l'arme entre mes mains pour vérifier son état et je jette un coup d'oeil au chargeur. Elle a l'air bien chargée, et le carton de balles et aussi dans le tiroir, alors j'embarque le tout parce que même si ça fait un boucan d'enfer et que ça peut tuer d'une balle, ça peut aussi nous aider à sortir de situations sacrément merdiques en une pression. On ne va clairement pas cracher dessus, en particulier lorsque je repense à la poêle de Charlie. Pas étonnant que les autres survivants se croient tout permis quand ils voient son petit corps tout chétif armé d'une poêle et sa petite gueule angélique qui leur sourit malgré leur débilité consternante. Voilà une arme qui pourra l'aider à tous les calmer et les refroidir d'un geste si nécessaire. Finalement, je suis même content de ma trouvaille, et je ne prends même pas le temps de continuer à fouiller l'endroit que je retourne déjà en haut chercher Charlie. Quand j'ouvre la porte, elle est déjà réveillée. J'ai à peine croisé son regard que je lui montre le flingue avant de commenter d'une voix un peu désolée. "Tiens j'ai trouvé ça pour toi. Fait moi plaisir la prochaine fois que je suis con comme hier, flingue moi." Et je lui colle l'arme entre les mains sans lui laisser le temps de répondre en tentant de lui faire un petit sourire désolé un peu maladroit. Je m'en veux tellement que je ne sais pas comment m'excuser. Je suis un abruti parfait c'est tout, c'est ce que je me tue à vous dire depuis le début. Pendant un instant, j'espère même qu'elle prendra ma petite plaisenterie sérieusement.
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Charlie Dawkins
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Re: I have no tolerance for nonsense - Charlie Dawkins   
Mer 24 Fév - 4:05
Si je m’endors rapidement, je ne dors pas bien pour autant. Je m’agite, je tourne et je tourne sur moi-même tant j’ai l’impression de ne pas être en sécurité. Je crois que je fais des cauchemars, encore, qui me réveillent régulièrement. C’est presque comme si mon corps et ma conscience faisaient exprès de me réveiller pour que je tende l’oreille, pour que je vérifie si Keith est toujours là. Je suis trop dépendante de lui, je le sais, mais je crois qu’au fond je l’accepte. J’ai besoin de ce lourd débile plus que de n’importe qui. C’est lui qui calme mes peurs et mes angoisses, juste lui. Je l’aime si fort, même si nous nous connaissons depuis peu de temps, je crois que la situation dans laquelle nous sommes pousse les gens à se rapprocher plus vite. Ou à se détruire plus vite, mais j’espère que ce ne sera pas notre cas. Quoiqu’il en soit, à chaque fois que j’ouvre un œil, je vérifie nerveusement que j’entends toujours Keith, qu’il dort toujours là où je l’ai laissé pour décuver. Peut-être que dans le fond, il a besoin de moi lui aussi. J’avoue que cette idée me plaît un peu, et même si je crois que c’est un peu exagéré, elle me fait sourire. Le jour se lève à peine et il est trop tôt pour que mon corps accepte de se lever, alors je finis par me retourner sur ce canapé qui me bousille le dos pour me remettre en position fœtale. Je suis un peu plus sereine alors que le soleil commence à éclairer timidement le ciel. J’adorais cette période de la journée avant, je me réveillais parfois exprès pour voir le lever de soleil, entendre les oiseaux s’éveiller et commencer à chanter. J’essaie de les imaginer, de me souvenir de leurs noms et de leurs chants que ma grand-mère m’apprenaient quand j’étais petite. Et c’est dans d’agréables souvenirs que je finis par me rendormir pour finir ma nuit dans un sommeil plus doux.

C’est un bruit qui me réveille à nouveau. Le bruit de la porte d’entrée. Elle s’ouvre et se referme doucement, mais l’apocalypse nous a donné des instincts de survivants et à présent, le moindre bruit un peu suspect réussit à me réveiller. Surtout quand je dors seule, à vrai dire. J’ouvre brusquement les yeux et l’espace d’un instant, je me demande si je n’ai pas rêvé. Je fixe la porte d’un regard endormi qui se veut suspicieux, comme si elle allait me dire si oui ou non, Keith est parti. Il me faut un moment pour émerger complètement, et je finis par me redresser un peu sur le canapé. Je me sens vulnérable, un peu perdue depuis notre dispute d’hier, et puis j’ai froid. J’ai l’impression de n’avoir dormi que deux heures alors que je suis persuadée d’avoir fait une nuit complète, et je n’ai qu’une envie, c’est de me recoucher. Pourtant je me lève, parce que l’angoisse dicte mes gestes et me pousse jusqu’à la chambre où j’ai laissé Keith hier. Vide. Mon ventre se tord à l’instant même où je pose le regard sur le lit et je me précipite jusqu’au salon. Il n’a pas pu partir, pas comme ça. Je ne veux pas qu’il parte, je ne veux pas mourir toute seule… Les larmes me piquent les yeux et je lutte de toutes mes forces pour les retenir. Je ne suis même pas encore pleinement réveillée, j’ai l’impression que je vais devenir folle, et finalement, je m’apaise. Je respire en voyant que son sac est toujours posé dans le salon. Arrête de paniquer pour rien Charlie bordel ! Cette journée est déjà trop longue pour moi. J’ai l’impression que mon corps entier tremble et je ne sais pas si c’est parce que j’ai dormi sans la moindre couverture ou si c’est l’angoisse de perdre Keith. Un peu les deux sûrement. Je n’en peux plus d’avoir toujours peur qu’il parte, qu’il m’abandonne, mais j’ai tellement l’impression de n’être qu’un boulet à ses yeux que je ne peux pas m’empêcher d’y penser. Mes jambes ne me portent plus, alors je me laisse tomber lourdement sur le canapé. Elles aussi elles abandonnent. J’aimerais tellement que l’angoisse me quitte juste pour une petite heure de répit. A nouveau repliée sur moi-même, je frotte mon visage avec mes mains, j’attends que Keith revienne. Et je n’ai pas beaucoup à attendre parce qu’il passe rapidement la porte.

J’ai à peine relevé la tête vers lui qu’il s’approche de moi pour me coller un flingue dans les mains. Qu’est-ce qu’il veut que je foute avec ça ? Je lui lance un regard plein d’incompréhension, et un peu blasé peut-être, avant qu’il ne me dise que c’est pour lui coller une balle dans la tronche la prochaine fois qu’il se comportera comme le pire des connards. Parce qu’il y aura une prochaine fois ? Seigneur, c’est moi que je vais flinguer en fait ! Je baisse les yeux vers l’arme et je la retourne entre mes mains. S’il croit qu’avec sa blague pourrie, il va me faire rire, il peut toujours courir. J’ai peut-être besoin de lui, je l’aime peut-être mais ce n’est pas une raison pour me parler comme il l’a fait. Je lui en veux toujours très fort et c’est pour ça que je prends un ton glacial quand je m’adresse à lui en lui rendant le pistolet. « Je sais pas m’en servir. » Ce qui est vrai, d’ailleurs. Je n’ai jamais utilisé d’arme, alors je ne vois pas trop comment je pourrais me servir de ce flingue. En fait, je serais même capable de me tirer dessus sans faire exprès, j’en suis sûre ! Alors autant qu’il le garde. Je me détourne de lui dans un soupir, parce que je suis un peu plus énervée que ce que je croyais. Peut-être parce que c’est trop facile de revenir avec un flingue et un sourire. Je traîne les pieds jusqu’à mon sac pour en sortir de quoi soigner nos bras blessés et alors que je refais mon bandage rapidement, je reviens vers Keith. « Ça va ton bras aujourd’hui ? » Je reste froide, mais je n’en reste pas moins pro. Ce serait con qu’il crève à cause de la blessure qui se referme lentement mais sûrement j’espère. Si je suis énervée, je ne le suis pas au point de souhaiter sa mort, alors je l’attire à moi pour vérifier sa plaie et lui faire un nouveau bandage.

[Dé de médecine : 19 + 6 = 25. Réussite parfaite #SAVEKEITHOU]

Il ne dit rien pour une fois quand je touche à son bras. En même temps, je crois que s'il fait la moindre remarque, je lui balance tout à la tronche et je me tire. J'enlève l'ancien bandage en essayant de ne pas lui faire mal parce qu'il a un peu collé à la blessure. Faut dire que niveau matériel, on n'est pas au top du luxe. On est obligés de se content d'un t-shirt propre que je déchire chaque jour un peu plus pour faire de nouvelles bandes, mais c'est toujours mieux que rien. Heureusement qu'on a du désinfectant. Désinfectant que j'applique sur la blessure sans trop appuyer. Les tissus ne sont pas encore entièrement recollés, la lame a taillé profond dans son bras, mais je crois que c'est sur la bonne voie. Il aurait sans aucun doute fallu recoudre une plaie pareille, mais je ne vois pas trop comment nous aurions pu faire ça ici. Alors je continue de serrer un bandage autour de son bras, en espérant très fort que le corps de Keith sera assez malin pour se réparer tout seul. Une fois le bandage terminé, je reprends tout le matériel pour le balancer à nouveau dans mon sac, que je referme un peu brutalement d'ailleurs, et j'attrape mon blouson en cuir pour l'enfiler avant de marmonner : « 'Vais faire un tour en bas. »

Cette fois, c'est à mon tour d'avoir besoin d'air. Je crois que je suis énervée de ne pas entendre la moindre excuse de sa bouche. J'enfonce mes mains dans les poches de ma veste et je sors de l'appartement en fermant la porte sans douceur. Il m'énerve putain ! Je rage intérieurement en me dirigeant vers les escaliers pour descendre vers la boutique. Au moins, je trouverais peut-être quelque chose d'intéressant ? Voilà, et puis ça m'occupera l'esprit. Je me fais tout un plan dans ma tête, sauf que je ne prévois pas ce qui m'arrive juste après. Je suis au milieu de l'escalier quand je sens soudainement le sol s'affaisser sous moi. Quoi, je ne suis pas si lourde quand même ? Je ris presque en y pensant, et j'accélère un peu le pas en croyant presque que j'ai rêvé, mais l'instant d'après c'est les escaliers entiers qui cèdent sous mon poids. Mon pied passe à travers une marche quand je le pose dessus, et l'instant d'après, je crois que je me retrouve à l'étage d'en dessous. Je n'ai même pas le temps de crier tant la chute est rapide. J'ai à peine le réflexe de mettre mes bras devant mon visage pour le protéger, et je me retrouve à moitié ensevelie sous les décombres de l'escalier. Ma cheville me fait un mal de chien et je suis coincée je crois. Quelle journée de merde, j'ai vraiment la poisse ! Quand je pense que ça fait même pas une heure que je suis réveillée, j'aurais mieux fait de rester allongée sur le canapé. J'aurais du me tirer une balle avec le flingue de Keith tiens. J'échappe un gémissement de douleur en essayant de bouger, et la fatigue m'assaille à nouveau. J'en ai marre d'en prendre tout le temps plein la tronche alors que je ne demande rien à personne. J'ai mal, je suis fatiguée et j'ai toujours froid, alors je me laisse tomber sur le dos parce que ce n'est pas si mal de crever ici.


Dernière édition par Charlie Dawkins le Mer 24 Fév - 4:23, édité 2 fois
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Re: I have no tolerance for nonsense - Charlie Dawkins   
Mer 24 Fév - 4:05
Le membre 'Charlie Dawkins' a effectué l'action suivante : Lancer de dés

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#2 'Dé du Destin' :
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Re: I have no tolerance for nonsense - Charlie Dawkins   
Lun 29 Fév - 0:29
Je lui ai à peine tourné le dos pour aller chercher mon sac que Charlie m'arrête sur un ton plus glacial que l'hiver. Mon coeur se serre parce qu'elle confirme ainsi toutes mes craintes : j'ai merdé, et elle m'en veut. Je ne vais pas le lui repprocher d'ailleurs, parce que les quelques souvenirs que j'ai de la soirée d'hier ne sont franchement pas brillants. Je me souviens la baffe violente que j'ai prise, la colère avec laquelle j'ai cogné la porte et hurlé sur Charlie... Je baisse silencieusement les yeux sur le pistolet qu'elle me tend et je finis par le reprendre pour le poser sur la table la plus proche. Tant pis si elle n'en veut pas, je crois bien qu'il faut que je lui laisse du temps pour me pardonner. Mon regard se perd dans le vide alors que j'observe pensivement l'extérieur à travers la fenêtre. Ca n'est pas l'activité qui règne dehors, ou alors mon cerveau marche trop au ralentit pour que je m'en rende compte. Je lutte contre cette somnolence écrasante parce qu'au fond je sais bien que je devrais dire quelque chose. Que je suis désolé, que je regrette et que je ne pense pas un mot de ce que j'ai pu dire hier soir. Pourtant mon corps ne réagit pas. J'ai l'impression de flotter au-dessus de moi-même, condamné à observer mon inactivité en total spectateur. Je regrette de ne pas avoir plus d'eau avec moi pour tenter de me sortir de cette torpeur étrange.

Mais finalement, c'est Charlie qui parvient à attirer à nouveau mon attention en m'interrogeant à propos de mon bras. Il faut croire qu'elle accepte tout de même de me parler un minimum. Je jette un coup d'oeil à mon épaule blessée et je hoche vaguement la tête. "Ca va." Je suis tellement dans le paté que je n'ai même pas vraiment mal quand j'essaye de bouger un peu le bras. Je suis trop concentré pour éviter de vomir le peu que j'ai dans l'estomac. Elle me fait signe de venir jusqu'à elle et je traîne péniblement les pieds pour venir docilement m'assoir sur le bord du canapé. Je me penche un peu en avant pour essayer de calmer les crampes d'estomac pendant que Charlie défait habilement l'ancien bandage qu'elle m'a fait. Ca pique, ça tire, ça brûle, mais je suis trop à moitié endormi pour avoir la force de réagir. Je la laisse s'occuper de moi, et dans un sens même si c'est douloureux, ça reste réconfortant. Je me sens perdu, midérable et vulnérable. Pourtant Charlie continue de s'occuper de moi comme si tout était parfaitement normal. A un moment, j'ose lui jeter un petit coup d'oeil pour voir quel genre de tête elle fait, mais elle ne m'accorde même pas un regard. Je trouve son petit air concentré adorable, mais si je regrette un peu que ses petits yeux noisette ne croisent pas les miens pour qu'enfin je trouve le courage de m'excuser.

Elle se redresse si soudainement que je n'ai même pas le temps de formuler une phrase qui a du sens dans mon esprit. Je la regarde s'éloigner de moi avec un air un peu perdu, et quand elle jette son sac sur le sol après avoir abandonné tout son matos dedans, je referme la bouche alors que je n'étais plus qu'à deux doigts de sortir un mot. Finalement ça n'est peut-être pas le bon moment. Elle l'affirme elle-même lorsqu'elle jette sa veste sur son dos en affirmant qu'elle va faire un tour dans la boutique. Je me retiens de lui dire d'être prudente, parce que j'ai bien compris qu'elle n'a pas envie de me voir maintenant. Alors je me laisse tomber complètement dans le canapé, et je laisse mon cerveau se noyer un peu dans cette couche nuageuse opaque qui empêche mes neurones de fonctionner correctement. Ce n'est peut-être pas plus mal que Charlie fasse un tour, je vais en profiter pour faire une petite pause. Je commence même à regretter de m'être levé tout à l'heure, mais au moment même où je me laisse doucement glisser sur le canapé pour m'allonger en boule, un bruit terrible me fait sursauter. Je m'arrête dans mon geste et un haut le coeur horrible me prend. Pourtant je n'y prête pas attention parce que mon coeur s'est arrêté de battre. Je tends l'oreille en me redressant brutalement, et j'entends un vague gémissement. Je bondis aussitôt sur mes pieds et j'appelle d'une voix un peu tremblante alors qu'un vertige me fait légèrement tituber. "Charlie ?" Je cherche les meubles autour de moi avec mes mains pour y trouver un semblant d'équilibre, et je fonce vers la porte qu'elle vient de claquer. Qu'est ce qui a bien pu se passer ? Elle vient juste de sortir, et il n'y avait aucun danger quand je suis descendu avant elle. "Charlie ?" Je l'appelle encore en me lançant dans l'aventure des escaliers étroits. Je m'accroche à la rambarde pour m'assurer de ne pas rater de marche, mais il ne me faut pas plus d'une seconde de plus pour remarquer l'énorme trou qui se trouve en plein milieu.

J'ouvre de grands yeux horrifiés devant le spectacle, et je m'approche prudemment en appelant d'une voix plus inquiétée. "Charlie !" Les marches émettent un grincement menaçant sous mon poids, mais comme la princesse ne me répond pas, je tends le cou aussi loin que possible pour tenter d'apercevoir jusqu'où va le trou. Elle ne répond pas en plus cette saleté ! Est-ce que c'est parce qu'elle boude ou parce qu'elle ne va vraiment pas bien ? Mon coeur s'affole alors que je refuse de faire des conclusions trop hâtives. L'effondrement a soulevé un petit nuage de poussière mais je finis par l'apercevoir, allongée et à moitié sous les débris. "Eh Charlie ! Ne bouge pas, je vais te sortir de là !" La panique et l'alcool ne font pas bon ménage parce que je n'ai aucune idée de l'endroit où je vais trouver la force de la sortir de là. J'ai l'impression de piétiner sur place sans même réussir à piétiner pour de vrai parce que je n'ai pas la foi de bouger le petit doigt. Et puis enfin une petite voix prend les commandes dans mon cerveau laissé hors de contrôle. "Ok.." Je murmure tout seul pour m'encourager comme on ne peut compter que sur soi même dans cette apocalypse décidement trop reloue, et je me glisse le plus prudemment qu'il m'est donné de le faire dans le trou. A peine ai-je touché le sol que je m'accroupis près de Charlie pour vérifier qu'elle est encore consciente. Je glisse une main sur sa joue et une autre sur son épaule pour la secouer doucement en espérant lui arracher une réaction. Elle peut bien m'insulter si elle veut, tant qu'elle me répond tout me va. "Allez, tu peux pas rester là." Comme elle ne semble pas très motivée à bouger, je dégage comme je peux les quelques débris qui sont tombés sur elle et je reviens m'accroupir à côté d'elle. J'ai l'impression d'être soudainement complètement vidé de mes forces et je suis obligé de lutter férocement contre une brutale envie de me laisser tomber en arrière pour m'allonger à côté de la princesse et mourir avec elle.

[Lancer de réussite : 11+6=17 (Réussite parfaite #SAVECHARLIE)]

Pourtant mon instinct de survie lutte férocement. L'inquiétude continue de m'envoyer sa dose d'adrénaline, et tant que Charlie sera allongée dans ce trou je ne serais pas pleinement capable de m'apaiser. Alors je l'attrape par les épaules et je la force à se redresser. "Tu peux te relever ? Je vais te récupérer en haut ok ?" Oubliés la colère, la rancoeur et l'embarras. Je pose un regard inquiet sur la princesse et j'insiste en la forçant à plonger ses yeux dans les miens pour m'assurer qu'elle a bien compris. Je finis par la lâcher et je réescalade un peu maladroitement mais rapidement le trou dans lequel nous sommes tombés. Je grimace parce que ça n'est pas très pratique en évitant de tirer sur mon bras blessé, mais je finis par me rouler en dehors du piège. J'ai la tête qui tourne et je prends une courte seconde pour retrouver mon souffle avant de me pencher à nouveau sur le trou de la mort en tendant une main à Charlie. "Allez Charlie, vas-y." J'insiste avec un air un peu désolé, et dès qu'elle est à ma portée je l'attrape pour l'aider à se tirer de là sans trop solliciter son bras et sa cheville. On fait vraiment une équipe de bras cassés. Pourtant loin de me laisser abattre par cette idée, je soulève la princesse dès qu'elle est presque sortie et je l'éloigne aussitôt de ce piège terrible. Elle ne pèse presque rien et malgré mon état un peu lamentable, je n'ai aucun mal à la sortir de là. Maintenant que je l'ai dans les bras, prêt de moi, je regrette presque de poser les yeux sur cette chaise qui traîne dans un coin de la boutique. Je la relâche un peu à regret et je la laisse s'assoir pour se remettre de sa chute. Mais comme elle garde le silence, je passe une main dans mes cheveux dans un geste un peu gêné, et je finis par me lancer avant de sentir mon coeur exploser. "Je suis désolé. Tout ça, c'est de ma faute." Je lui jette un coup d'oeil un peu timide mais comme je vois qu'elle m'écoute, je m'empresse de regarder ailleurs. Je n'ai jamais été doué pour ça, mais je sais que je suis allé trop loin hier pour y échapper aujourd'hui. "Je sais pas ce qui m'a pris.. Je..Je ne voulais pas que ça arrive. J'ai été trop con... Je ne pensais pas tout..tout ce que j'ai dit.." Je bégaye un peu et je me trouve terriblement nul, pourtant maintenant que j'ai commencé j'ai envie de finir. J'ai envie de tout lui dire, parce qu'elle le mérite. Alors je prends un peu plus d'assurance, et je relève les yeux sur elle. "Je n'aurais pas dû m'en prendre à toi. Tu es tout ce que j'ai, et tu ne peux pas savoir comme je m'en veux.." En réalité je me déteste même. Je réalise combien je ne la mérite pas, et pourtant j'espère encore qu'elle me pardonne lorsque je plonge une dernière mon regard dans le sien en la suppliant malgré tout ce que je lui ai fait subir. En même temps, je me promets solennellement que si j'obtiens son pardon, les conneries c'est fini. J'en ai assez de tout foutre en l'air comme si je pouvais me venger sur elle parce qu'elle a toujours été là pour moi. La vérité c'est qu'en cet instant précis, où je reste suspendu à ses lèvres, je suis terrifié par l'idée qu'elle puisse me repousser.


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Re: I have no tolerance for nonsense - Charlie Dawkins   
Mar 29 Mar - 1:24
Je ne bouge plus. Le poids des débris de l’escalier sur moi est beaucoup trop lourd. J’ai mal à chaque mouvement que je tente de faire, écrasée comme un vulgaire insecte. J’en ai trop marre, je voudrais que tout s’arrête. Encore une fois, je me dis que mourir, ça ne doit pas être si terrible finalement, et je ferme les yeux. Est-ce qu’on peut décider comme ça de mourir, simplement parce qu’on n’a plus envie de se battre ? Je crois que j’aurais pu, mais la voix de Keith me fait ouvrir un œil. Allons bon, qu’est-ce qu’il veut encore, celui-là ? Je ne lui réponds pas, parce que ce n’est pas ma chute qui me donne envie de lui parler ou de le voir. S’il s’inquiète maintenant, il avait qu’à s’inquiéter hier et les jours d’avant, au lieu de les passer à boire comme un trou. Je ne bouge pas d’un pouce, je ne fais même pas l’effort d’ouvrir la bouche, pourtant il s’accroche, ce relou. Je l’entends dire qu’il va venir me chercher et si j’avais assez d’énergie pour parler, je lui dirais probablement d’aller se faire voir. Pourtant je reste dans mon silence, et je le regarde descendre dans le trou pour venir près de moi. Comme une grosse gamine, je ferme les yeux quand il arrive à ma hauteur, comme si je ne l’avais pas vu, pas entendu, et j’attends. Il pose ses mains sur moi et le ton inquiet de sa voix me force tout de même à émettre un grognement mécontent pour signifier que je suis en vie. Pour encore un ou deux jours malheureusement, comme il l’a si bien dit hier.

Malgré tous mes efforts pour signifier à Keith que je voudrais qu’il me foute la paix et qu’il me laisse mourir ici, je l’entends se relever et le poids sur mon corps s’allège à mesure qu’il retire les débris. J’en profite pour ouvrir un œil et je l’observe sans rien dire. Je crois que le fait de dépendre autant de lui m’énerve au plus haut point, parce que la vérité c’est que sans lui je n’aurais jamais été capable de me dégager de ces débris. Ou peut-être, en prenant une bonne semaine de sieste avant. Ca m’énerve d’avoir besoin de lui alors que je suis plus que jamais en colère contre lui. J’ai envie de pleurer, parce que je n’en peux plus d’essuyer toujours mille et uns reproches de sa part, de n’exister pour lui que lorsqu’il a besoin de passer ses nerfs ou quand il a trop bu pour réussir à retrouver son lit tout seul. J’en ai marre, marre de tout et je lutte de toutes mes forces contre mes larmes, et contre Keith qui me tire par les épaules pour me redresser. Si j’arrive à retenir mes larmes, je ne résiste pas à la force de Keith et je me retrouve face à lui, mes yeux dans les siens. Je le déteste si fort et pourtant, je hoche la tête pour dire que j’ai bien entendu ce qu’il m’a dit et je le regarde se lever pour sortir du trou. Il est encore blessé, pourtant il fait ça avec une facilité déconcertante. Un soupir traverse mes lèvres et je finis par me relever, parce que ce trou est un peu angoissant maintenant que j’y pense. Ma cheville me fait mal, mon bras aussi, mais je grimpe comme je peux pour sortir d’ici. Totalement valide, je crois que je n’aurais eu aucun problème à me sortir de là toute seule, mais à chaque mouvement que je fais, mon corps crie et je manque de tomber plusieurs fois. Alors même si j’ai envie de remonter toute seule et de dire à Keith de me foutre la paix, je finis par attraper la main qu’il me tend pour m’aider. Avec son aide, je sors rapidement de ce piège et je n’ai pas le temps de réagir quand il me prend dans ses bras. Il m’éloigne du trou de la mort et je me laisse faire. Je suis épuisée, j’en ai marre de me battre contre tout, alors je profite du réconfort de ses bras autour de moi. Keith, il est incroyablement chiant, mais pourtant il a ce pouvoir étrange d'effacer mes peurs et ma douleur. Il y a une douce chaleur qui émane de son corps et qui me force à laisser ma tête sur son épaule, jusqu’à ce qu’il me lâche pour me laisser m’asseoir. Je me m'écroule sur la chaise sans la moindre douceur et je laisse tomber ma tête en arrière. En vrai, je crois que je pourrais m’endormir comme ça.

Il y a malheureusement ma cheville qui me fait toujours mal et m’empêche de sombrer totalement dans le sommeil. Je fais attention de ne pas la bouger quand je me penche, et j’essaie d’évaluer un peu les dégâts. Je pose mes doigts dessus pour constater qu’elle est un peu gonflée, mais je ne crois pas qu’elle soit cassée. La douleur n’est pas assez forte pour ça, même si la couleur rouge qu’a pris ma peau ne me dit rien de bon. Mon regard parcourt la boutique pour essayer de trouver de quoi faire un bandage, mais Keith m’interrompt dans mon inspection en prenant la parole. Il s’excuse et je lui jette un regard presque surpris. Peut-être que je ne m’attendais pas à l’entendre demander pardon. Je crois que je m’attendais surtout à l’entendre dire qu’il avait eu raison de gueuler et que j’étais chiante. Mais non, il continue et je le fixe, attentive à ce qu’il me dit. Je m’y accroche, parce que même si je sais qu’il avait trop bu, il a dit des choses qui m’ont touchée beaucoup trop profondément. Je l’entends encore clairement dire qu’il regrette d’être venu me chercher et j’espère très fort qu’il est sincère quand il dit qu’il ne pensait pas tout ça. Sans le quitter des yeux, j’essaie de comprendre cet idiot en face de moi. Il m’énerve tellement, pourtant le regard désespéré qu’il pose sur moi me brise le cœur. Lui aussi, il est tout ce que j’ai, mais j’en ai marre justement, de ne pouvoir compter que sur lui. J’en ai marre d’avoir tant besoin de lui alors que je suis totalement inutile pour lui. Je ne sais pas quoi lui dire, pas quoi faire. Je ne sais même pas si je lui en veux encore, alors tout ce que je fais, c’est me relever. J’approche de Keith en boitillant un peu avec un air vaguement menaçant – du moins c’est ce que je voudrais – et je me plante devant lui. « La prochaine fois que tu me parles comme tu l’as fait hier je te mets un coup de poêle dans la tronche ok ? » Je marque une pause, pour être sûre qu’il a bien compris, et finalement je me détourne de lui. Je boite dans la boutique, je saute à cloche-pied, jusqu’à ce que je trouve de quoi bander ma cheville. Je le fais rapidement, parce qu’avec le bruit que j’ai fait en tombant, je ne suis pas tranquille. Des zombies pourraient arriver d’un instant à l’autre, et nous ne sommes clairement pas en état de fuir ou de combattre. Il faut qu’on se tire d’ici avant d’être encore une fois dans la OGNON !. Je marche à nouveau jusqu’à Keith en essayant de poser correctement le pied par terre, mais il a l’air si mal qu’il ne me voit même pas arriver. Pour capter son attention, je tapote gentiment son épaule, et je lui accorde un léger sourire quand il lève les yeux vers moi. « On va chercher nos affaires et on se trouve un endroit pour dormir trois jours entiers ? » C’est au moins ça qu’il nous faut, le temps de nous remettre de tout ce que nous venons de traverser, des épreuves les plus traumatisantes à la simple gueule de bois de Keith.
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