Scout voyait la pancarte au loin des soins intensifs. Personne ne s'était montré et quelque part, cela rassurait la jeune femme, elle ne voulait décidément pas retombé sur un mordant. Pour l'instant, ce qui la préoccupait le plus était de savoir si ces amis allaient bien. Assez optimiste, elle savait qu'ils n'auraient pas prit de risque inconsidéré surtout avec un nourrisson et que donc, ils devaient être planqué dans leur chambre à attendre les forces de l'ordre. Mais si ça se trouve, Glenn était sortit quelques minutes voir ce qui se tramait et là, les mordants en auraient profiter pour infiltrer la chambre de telle sorte qu'ils s'en seraient pris à sa femme et son enfant. Ne le supportant pas, il serait devenu une sorte de machine à tuer et... Scout ne voulait pas penser à ce genre de scénario, elle allait en rester au fait qu'ils se soient cloîtré dans la chambre. Avançant d'un pas léger aux côtés de Jack, elle jetait des regards inquiets partout autour d'elle. Elle n'était pas dans la position du plus fort face aux mordants mais aussi face à l'Allemand. Elle savait de quoi elle était capable lorsqu'on essayait de lui donner des ordres, même si, en y repensant, tout le monde aurait trouvé son plan logique et sa petite scène n'avait servit à rien. Mais Scout aimait provoquer et cette situation l'a faisait plutôt sourire ; d'ailleurs son portable sonna. C'était un message de l'autre truffe. Sa petite remarque n'était donc pas passer inaperçu. La jeune femme se demandait comment il allait lui rendre la pareille et ce petit pic la fit doucement rire. Jack lui dit de répondre et après lui avoir adressé un haussement de sourcil, elle ouvrit la bouche. « Ecoute, je sais qu'il faudrait pas qu'on se sépare mais j'ai des amis dans une chambre quelque part, à peine plus loin, au service maternité. Il faut absolument que je les retrouve, tu comprends ? Je ne veux pas qu'ils leur arrivent quoique ce soit. » Elle avait décidé de jouer la carte de l’honnêteté avec ce type. Mentir n'aurait servi à rien de toute manière, ils n'étaient pas aux ordres du vieux, du moins Scout ne se sentait pas redevable envers lui. Alors elle pouvait entreprendre de faire, ce qu'elle voulait. Certes, la quarantaine avait plus ou moins foiré et depuis des espèces d'humains à l'appétit vorace cherchait à faire des humains des amuses-bouches mais ça ne signifiait pas la fin du monde. Les forces de l'ordre allaient les faire sortir de là, et même si ce n'était pas le cas, la demoiselle trouverait un moyen de quitter cet endroit avant que ça ne devienne plus dangereux. En attendant, ce qu'elle voulait c'était voir des visages familiers. Des gens en qui elle a confiance. « Je peux te proposer de venir avec moi, mais nous séparer n'est peut-être pas la meilleure des idées. Et tu peux me croire, j'ai eu à faire avec une de ces choses-là et ils sont coriaces. Je ne veux même pas savoir si ce sont des humains ou bien... quelque chose d'autre. » Autant le prévenir tout de suite de qui allait l'attendre derrière cette porte à double-battant. Ils avaient continuer d'avancer et étaient maintenant poster juste derrière la porte menant au service. Scout regarda Jack droit dans les yeux, elle savait ce qu'elle avait à faire. Maintenant, si il voulait l'accompagner, il pouvait mais elle ne le forcerait en rien. Chercher ses amis était uniquement son problème. Mais elle ne cracherait pas sur de l'aide, certes. « Dans tous les cas, j'envoie un message à Franz en lui disant que nous sommes arriver. Je lui parlerais de mes amis uniquement si je les retrouve en vie et que je les ramène dans notre sorte de "planque". Là il saura que j'ai omis de dire que je m'étais éloignée du plan initial mais je n'ai pas d'ordre à recevoir. » Soupir. Elle saisit son portable et écrit à la va vite un sms qui ressemblait à we are there, good luck for u. Scout n'allait pas perdre son civisme et cela même si la tension était un peu montée entre Franz et elle. « Tu m'accompagne ou pas ? » Son regard se dirigea alors vers la cage d'escalier qui, s'il venait vraiment, leur permettrait de rejoindre l'étage du haut. L'étage où se trouvait Glenn. Une fois en haut, leurs recherches iraient vite, elle connaissait le numéro de la chambre. Ce ne serait l'affaire que de quelques minutes, après tout les soins intensifs pourraient attendre.

Les deux jeunes gens s’engouffrèrent donc dans la cage d'escalier, Scout était en tête veillant à longer le mur. Le cartilage de ses doigts blanchirent sur le manche du couteau, signe d'une extrême anxiété de la part de la demoiselle qui ne tenait absolument pas à retomber sur les Mordants. Elle espérait que Jack savait ce qu'il faisait en la suivant, sa perte ne serait d'aucune utilité ni à elle, ni à Franz. Malgré leur mésentente, il lui semblait que cet esprit fort allait être utile pour sortir d'ici. Scout avançait, lentement, marche par marche quand une odeur nauséabonde parvint jusqu'à ses narines. « Oh putain ! » Elle se pinça le nez et fit signe à son compagnon de continuer. L'origine de cette odeur n'allait pas plaire à la jeune femme, elle le pressentait. Si elle avait déjà travailler dans morgue, elle aurait su que l'odeur appartenait à la dépouille d'un cadavre fraîchement autopsié, les tripes encore à l'air. Mais elle le découvrit bien assez tôt en voyant le dit cadavre, en vrac, occupant deux marches de l'escalier. Scout posa la main sur sa bouche mais c'était trop tard, son petit déjeuner ne tint pas le coup. Elle se tourna vers Jack en grimaçant. « C'est à cause de l'odeur et seulement à cause de ça. » Elle reprit alors l'ascension et alors qu'ils arrivaient sur le palier menant à la maternité, des grognements se firent entendre un étage plus haut. Elle ouvrit de grands yeux et pencha la tête vers le haut pour voir ce qui se tramait. Ils étaient cinq, sept au plus et plusieurs allaient bientôt atteindre le palier. La jeune femme choppa le bras de Jack et poussant les battants de la porte, pénétra dans le couloir du service maternité. Elle referma brusquement la porte, les râles de l'enfer se rapprochaient et bientôt des apparurent contre la vitre floutée laissant de longues traces rougeâtres. « Ça va derrière ? » tenta la brune. Les choses qui se tenaient derrière la porte remuèrent alors. Comme si le son de sa voix les avaient énervé. Scout se jeta contre la porte pour la maintenir fermée. « JACK ! Trouve un truc à glisser entre les poignées ! » Elle n'allait pas tenir longtemps, ils étaient beaucoup trop nombreux de l'autre côté et même si elle forçait sur ses petites jambes sportives, ce n'était pas Wonder-Woman, sa force ne pouvait être dupliqué.

« Merci » s'exclama la jeune femme tout en réajustant ses vêtements débraillés. Il s'en était fallu de peu, quelques secondes trop tard et ils auraient servi de repas aux Mordants derrière la porte. Mais Jack assurait et Scout devait bien l'admettre. Son regard quitta le jeune homme qu'elle n'avait cessé de fixer depuis que la porte tenait d'elle-même pour aller se prommener autour d'eux. Le couloir semblait vide, laissé à l'abandon cependant ça ne signifiait pas que le danger ne pouvait pas se pointer. « Bon, la chambre ne doit pas se situer très loin ! Là on est au... » L'inscription sur la porte de chambre portait le numéro « 5 ! Et nous on cherche le 8. » Scout se demanda alors combien de temps leur verrou fait maison tiendrait. Les mordants de l'autre côté ne semblaient pas se décourager alors elle se mit à trottiner dans le corridor aux murs jaunes pastels à la recherche de Glenn. Au fond d'elle, elle sentait qu'il se portait à merveille, que lorsqu'elle entrerait dans la chambre, il l'attendrait tout sourire sur le lit aux côtés de sa femme et son enfant. Elle sourit d'avance à cette perspective réjouissante. « Je l'ai trouvé ! » La brune aussi fière qu'une gamine de six ans ayant trouvé le trésor de la chasse au trésor sautilla presque sur place oubliant ce qui se passait autour d'elle depuis la mise en quarantaine. Quand elle reprit ses esprits, elle posa la main sur la poignée qu'elle tourna délicatement en regardant Jack, le regard pétillant. La porte s'ouvrit et ce qu'ils y entrevirent ne fit pas plaisir à Scout. Personne ne l'attendait : c'était vide. Soupirant, elle se permit de faire une pause en s'asseyant sur le lit froid mais douillet. « Il n'y a personne ici Jack » Son timbre de voix retomba à la fin de sa phrase. « Mais si ça se trouve ils... » Elle s'arrêta net et tendit l'oreille. Il lui semblait entendre un couinement. Tout en faisant signe à son coéquipier de ne pas faire de bruit, elle parcourut la chambre jusqu'au landeau où elle trouva un enfant. Emerveillée, elle se dit soudain que les parents n'avaient pas pu partir bien loin sans lui. Elle le saisit et le berça doucement contre son coeur. Il était beau, mais quand même très pâle. Cependant la jeune femme ne le remarqua pas tout de suite, elle sentait surtout l'émotion lui picoter les yeux. « Regarde comme il est beau » Elle releva la tête vers Jack et c'est là que tout dérailla.

Une morsure. Une simple morsure et c'était fini. C'est à ça que pensait la jeune femme alors que son monde venait de basculer. Elle avait vu pas mal de films traitant ce même sujet, à savoir les zombies. Et même si elle ne savait pas avec certitude que ce qui se passait dans l'hôpital, elle savait que le sang dégoulinant de sa plaie n'allait pas arrêter de sitôt sa macabre descente le long de ses vêtements. Incapable de faire le moindre mouvement, la jeune femme essayait de reprendre son souffle. Elle ne se débattit pas lorsque Jack fracassa l'enfant afin de le faire lâcher. En tant normal, elle se serait jeter sur le jeune homme pour l'en dissuader et qu'importe si ce dernier avait des envies cannibales. Mais là, ce n'était pas rien. Elle ne savait pas ce qui allait arriver et soudain elle frissonna. Jack venait de la saisir par le bras pour l'entraîner hors de la chambre. Elle se laissa faire, ne sachant plus où donner de la tête. Elle n'aperçut pas non plus la mère de l'enfant s'extirpant de la salle de bain, bien amochée elle aussi. En réalité, elle aurait juste voulu rentrer chez elle, faire couler une bon bain chaud et dormir pendant deux jours. Mais elle sentait sa plaie la picoter alors elle mit sa main dessus pour essayer d'arrêter l'hémorragie. « Merde » Elle entreprit d'enlever son écharpe pour avoir de quoi éponger le liquide qui ne s'arrêtait pas de s'écouler le long de ses bras, pour descendre sur son pantalon gris. La porte de la chambre qu'ils venaient à peine de quitter venait justement de recevoir un coup brutal. La mère la martelait de coups pour pouvoir atteindre les deux survivants. Scout soupira, elle venait de reprendre ses esprits. Ce n'était décemment pas le moment de craquer et d'abandonner, si ça se trouve l'enfant avait un appétit vorace dès le premier jour de sa naissance. La jeune femme en doutait fortement mais l'espoir l'habitait. Elle ne pouvait pas mourir comme ça, cet endroit regorgeait de médecin, elle en trouverait forcément un qui sache recoudre la plaie et elle s'en sortirait. Comme toujours. « Bon, on ferait bien de filer. Y a un escalier de secours par là, suis moi ! » Et elle trottina jusqu'à l'escalier. Son thorax la faisant incroyablement souffrir mais l'envie de survivre dominait ses pensées. Elle referma la porte juste à temps car le mordant, son ancienne amie, parvint à se libérer au même moment et sûrement atteinte d'une saloperie, cherchait à retrouver les survivants pour imiter son enfant. Soudain son portable vibra. « C'est Franz, ils ont trouvé un mec qu'à été mordu lui aussi. Merde, merde, merde. Tu crois que c'est grave ? Tu crois que c'est comme dans ces putains de films de zombies où quand tu te fais mordre tu deviens l'un d'entre eux ? » C'était pas tellement le moment mais la jeune femme s'assit sur une marche d'escalier, la tête lui tournait. « Tiens, tu peux lui répondre. Lui dire qu'on est un peu dans la merde, que moi aussi j'ai été mordu et qu'on sait pas ce qui va se passer. J'ai plus la force, là. »