Comme chaque dimanche de chaque semaine depuis près d'un mois, je m'étais rendu dans cet hôpital.

J'essayais toujours, par tous les moyens de voir ma mère, cobaye pour le vaccin sensé guérir du cancer. Ils étaient tous coupés du monde, même de leur famille... Mais je persévérais. J'avais tout tenté: Draguer les petites minettes de l'accueil, jouer aux agents secrets, me déguiser... Jusqu'à aujourd'hui, rien n'y avait fait, j'avais toujours échoué lamentablement.

Mais, il fallait croire que c'était mon jour de gloire. Lorsque j'avais mis les pieds dans le hall vers 10 heure, il n'y avait personne à l'accueil. Prenant mes jambes à mon coup, j'avais monté l'escalier central quatre à quatre et avais déboulé dans un couloir à fond la caisse.

Lorsque la grosse voix avait retenti, je me baladais dans un couloir, l'air détaché, blanc comme neige.
Tout le monde s'était arrêté, intrigué. La panique avait pris certains au coeur, d'autres avaient semblé sceptiques. Moi, j'avais continué. Quitte à être coincé dans ce bâtiment, autant y être avec ma mère. Mais, je n'avais pas vraiment eu le temps d'y arriver.

Au détour d'un couloir, je m'étais retrouvé seul. Ou presque. Une silhouette étrange était apparue au croisement, trainante. La tête penchée sur le coté, des cheveux filasses entouraient son visage et son regard vide, qu'il venait de poser sur moi. Sa bouche était secouée de tics nerveux, faisant sourire la créature de façon machiavélique. Je l'avais hélée d'un petit "Tout va bien?", puis m'étais enfui tel un couard lorsque la personne avait entreprit de courir (?!) vers moi.

Et j'étais à présent enfermé dans ce qui semblait être un placard étriqué. Assis sur un sot renversé, la tête dans une serpillière, j'essayais de calmer mon souffle. La porte n'avait pas de verrou et j'étais en train de chercher désespérément un moyen de la bloquer lorsque la poignée de celle-ci pivota...

Rien ne vas plus.
Les tests à l'hôpital ont échoués. Il y a eu plusieurs nouveaux morts depuis hier. Une femme assez vielle, ainsi qu'un jeune garçon. Tout cela me térorisé. Mais je n'alais pas être au bout de mes surprises. Car une autre nouvelle, bien plus horrible que les précédentes, alait faire surface.
Cette nouvelle...
J'étais désormais en quarantaine, avec une centaine d'autres personnes. Au début, je n'y croyais pas trop. Mais quand j'ai vu un infirmier courir comme un malade dans les couloirs, j'ai commencé à me poser des questions. Pourquoi nous ? Ok, les tests avaient été lamentables. Tout avait foiré. Mais quelles en étaient les conséquences ?
Je n'étais au courant de rien.
Il faut l'avouer : je suis une apprentie, je connais bien les lieux ainsi que la médecine, mais je ne sais pas pourquoi on nous a mis en quarantaine. Et je déteste ne pas savoir. Je me suis mis à marcher tranquillement vers le bureau du docteur le plus proche. Je voulais savoir.
Savoir. Pourquoi ?
Soudain, un bruit retentit.
Un bruit métallique. Un sot ? Non. Si. Peut-être. Et puis, à quoi bon ? Un bruit naturel, comme tant d'autres. Cependant, ce bruit me semblait étrange. Il eut un autre bruit semblable. Ainsi qu'un silence de mort.Je me dirigeais vers ce bruit.
Cela ne pouvait venir que des cagibis.
Ces petits placards étroits, ou été rangé toutes sortes de produit de nettoyage. Qui pouvait bien s' afférer là-bas alors que la panique regnait ?
L'un d'eux était entrouvert. Je me rapprochais, pour y entendre un souffle. Un souffle régulier. Quelqu'un était à l'intérieur. J'ouvris la porte doucement.
Un homme.

- Euh, bonjour, monsieur. Articulais-je.

Lorsque la porte s'ouvrit, je me retournai d'un bloc, tous les sens en alerte. Une jeune femme me fit alors face. Elle semblait normale... Sans plus réfléchir, je l'attrapai par le bras et la tirai à l'intérieur du cagibis dans le noir, sans ménagement.
Je n'avais pas vu la créature de près, mais tout me disait que cela n'était pas bien grave... Au contraire.

Je lâchai la jeune fille et repoussai la porte. Dans une ambiance très sombre, je m'adossais à la porte. Sans préambule, je m'adressai à la personne me faisant face.

“ Vous avez vu ce qui traine dans les couloirs ? ”

Ma voix ne tremblait pas, bien que je sois quelque peu sous le choc. Mon cœur cognait beaucoup trop fort contre ma cage thoracique, cela n'allait pas du tout. Je m'efforçai de respirer lentement, calmement, attendant que la jeune femme m'éclaire.

Il se passait quelque chose de vraiment pas net par ici. Peut-être cela avait-il un rapport avec la quarantaine?

Ce type était malade ! -certe, il n'y a que ça dans l'établissement-
Il l'avait tirer par le bras pour l'entraînée avec lui dans le petit placard sombre. Je copmençais à me demander s' ils n'étaient tous pas fous ici. 3 secondes plus tard, il m'avais lâcher et me dit :
- Vous avez vu ce qui traine dans les couloirs ?
Je n'avais rien vu. Rien fait.
Mais lui, visiblement, avait peur. Pas énormément,  mais il avait peur quand même. Soudain, un bruit de pas retentit. Il était lent. Très lent. Et il se rapprochait. De plus en plus.
Je me suis mise à regarder par les petits trous de la porte.
Un homme.
Il avait l'air tout a fait normal. Seulement,  il était son dos été fort courbé,  et son regard été...vide. Il faisait très peur. Ce n'était pas un homme. Et quand un infirmier traversa le couloir, la chose se mit a baver, et à le poursuivre.
Il traversa le couloir assez lentement. Et une lumière me ttaversa la tête. Si cette horreur été la cose de la quarentaine ? Je n'était pas très sur, mais...
Quand il disparu au croisement, je pris le garçon par la main pour le faire sortir du cagibis.
- Ecoutez, monsieur. Je ne sais pas qui vous êtes, ni pourquoi vous êtes là, mais si cette...chose que je viens de voir est la cause de cette folie, nous devons aller la choper avant qu'elle ne fasse quelque chose à ce pauvre infirmier.

Adossé contre la porte pour que ce truc ne puisse pas l'ouvrir, Je me décalai légèrement lorsque la jeune fille s'approcha pour regarder par la serrure. A priori, elle découvrit à ce moment là la créature dont je venais de lui parler.
Elle ne semblait pas effrayée, loin de là. Drôle de dame.
Elle resta quelques instants silencieuse, comme pensive, puis elle se redressa. Je me décalai pour la laisser passer.

Lorsqu'elle ouvrit la porte, j'écarquillai les yeux, ne sachant trop si elle était folle. Je n'étais pas un froussard, mais il y avait tout de même des limites. La porte toujours ouverte, elle me tendit une main pour m'aider à me relever.
Je me tapai sur les fesses pour y enlever la poussière.

Elle voulait aller secourir l'infirmier... Allons bon. Je soupirai fortement, tout en observant à ma droite et à ma gauche, vérifiant que les alentours étaient bien vides.

“ Bon, on va aller voir... Mais je vous préviens, si ce truc a genre, une GRANDE FAMILLE, on déguerpit ! ”

Je tournai de nouveau la tête de droite à gauche. Mon regard se posa sur une toute petite hache, près d'un extincteur. D'une main, je m'en empara. La tenant fermement, je m'avançai dans le couloir, prêt à frapper, fort, s'il le fallait.

C'était très étrange...
Lui, était étrange, mais tout ce qui se passait ici l'été également. Je l'entendais soupirer.
C'était quoi son problème ? Attendre gentiment les bras croisés que cette personne se fasse dévorer ou je ne sais quoi d'autre ?
Franchement,  les hommes resteront un grand mystère.  
Bien sûrs,  si cette chose revien avec son groupe, il vaut mieux dégager.
Déjà, la chose immonde, seule, me faisait peur. Pas énormément,  je ne suis pas froussarde. Loin de là.
Mais si en plus, elle est avec son "groupe", là, il y a de quoi flipper. Surtout si le groupe nous court après.
Mon coeur se serra quand je vis l'homme à côté de moi prendre une hache trouvée à l'improviste. Je n'aimais pas me battre. Ce n'est pas glorieux,  se battre. C'est juste faire son devoir. Encore et encore.
Et mon sang se glaça quand un grand : "Aaaaaaaaarg" se fit entendre.
Je saisis un petit couteau suisse posé sur le rebord d'une des fenêtres,  que j'avais repéré depuis longtemps. Je le braquais devant moi.
Puis, je me retournai vers l'homme avec une lueur d'espoir dans les yeux :
-Vous me suivez ou pas ?

Hache à la main, je me retournai vers la jeune fille. Elle se saisit d’un couteau suisse, en sorti une lame qu’elle brandit devant elle. J’esquissai un pas en arrière.

“ Wow… Du calme, c’est dangereux ces choses là ! ”

Elle semblait pressée d’en démordre. Peut-être était elle le genre de fille qui aimait la bagarre ? Allez savoir.
Personnellement, je n’avais jamais fait parti des téméraires. Sauter à pieds joints dans les emmerdes, non merci. Je n’étais pas fou. Mais, il était également hors de question de laisser cette jeune femme y aller seule. J’avais beau être un piètre combattant, l’union faisait la force, c’était scientifiquement prouvé (oui oui).

Un bruit à vous glacer le sang retentit, non loin de nous. Je frissonnais tandis qu’une grimace me tordait le visage. Ca ne devait pas être la fiesta du siècle par là bas.

Je m’écartais et lui faisait une révérence, un sourire moqueur aux lèvres.

“ Après vous… ”

Lorsqu’elle me dépassa, je me redressai, et la suivit de très près. J’avais beau faire des blagues, la laisser passer devant n’était pas prévu au menu.

Lorsque l’on dépassa l’angle, un affreux spectacle s’offrit à nous. Le… Truc était penché sur l’infirmier donc elle m’avait parlé auparavant et il semblait le… Dévorer. ?!
Je laissais échapper un joli “ Ah mais c’est dégueulasse ! ” qui me valut deux paires d’yeux braquées sur moi.
Oups. Le monstre se redressa.

Il faut l'avouer : j'étais assez contente qu'il me suive. Je ne serai peut-être pas y aller seule. Après tout, l'union fait la force !

Et je n'ai pas pu m'empêcher de laisser échapper un petit rire quand il me faisait une révérence. Un petit peu raté,  d'ailleurs. Je commençais à bien l'apprécier. Je veux dire : une blague de ce genre de temps en temps, ça ne faisait pas de mal. Même si la situation semblait désepérée, il ne la prenait pas souvent au sérieux. Cool ! Une personne un peu comme moi. Je lui rendis sa blague avec le même sourire moqueur.

-Merci, monsieur le gentleman.

Et je le dépaca pour aller me fourrer dans le coin. Et ce que je vis m'horrifia. Le sourire que j'avais grâce à la blague du jeune homme tomba. Le monstre.

La chose était en train de dévorer le pauvre infirmier (qui n'était plus vivant). Je voulais crier, mais je ne voulais pas. Non, je ne POUVAIS pas. J'étais là, debout sans pouvoir bouger. Mais, visiblement,  le jeune homme n'avait pas la langue dans sa poche. Et quand il laissa échapper un cri de dégoût,  la...chose se retourna, un bras dans la bouche, le corps en sang (celui de l'infirmier, je suis pose).

Je pris l'homme violament par la main pour l'entraîner avec moi dans une course folle. Au non, je ne fuyais pas. Au contraire.J'avais un plan. On traversa quelques couloirs déserts à toute vitesse, le monstre toujours derrière nous. Je tournais et me retournais, cherchant le bon couloir. Le voici !

Je lui tenais toujours la main. Ça me faisait bizarre, d'ailleurs. Je le pris pour l'adosser contre un énorme clou qui dépasser du mur. Nous étions deux pauvres imbéciles,  adossés a un clou géant.

Le clou datait de la fondation de l'hôpital. Une erreure de fabrication. Pourquoi ici ? Je n'en avais aucune idée.

-Écoutez, monsieur, lui chuchotais-je, quand le monstre se pointera, je donnerais un signal. À ce signal, vous vous écarterez du clou avec moi. Ok ?

Pas le temps de lui expliquer plus : la chose nous a vu et courait droit vers nous.

D'un mouvement brusque, la jeune fille me choppa la main et me tira violemment. Je ne savais pas trop où elle comptait m'emmener. En tous cas, pour quelqu'un qui se la jouait il y a peu longtemps, elle avait déguerpi fissa...
Après quelques dizaines de secondes à peine, elle se stoppa, et j'en fis de même. La chose était au bout du couloir, nous étions arrêtés devant le mur.

Cool. Et après ?
En tous cas, je découvrais avec plaisir que ce truc était lent. Quitte à ne plus être le prédateur suprême, autant que nous soyons aptes à nous enfuir !
Une excroissance sortait du mur, bizarre. Elle me chuchota quelque chose. J'hochais la tête, bien que son plan soit bancale. Il allait un peu trop lentement pour... S'empaler sur ce clou, si c'était bien ce qu'elle comptait faire.

Mes méninges tournant à toutes vitesses, lorsque la chose fut presque sur nous, elle poussa un cri et se jeta sur le coté.
Je ne suivis pas tout à fait ses consignes et me mis en boule, faisant une roulade avant... Droit dans le zombie.

Je sentis ses chaires flasque sur mon crane, et un gros crac se fit entendre dans mon dos. Rois des galipette, je me redressais, les bras en l'air. Il ne manquait plus qu'un petit "tadah" à la scène pour qu'elle soit parfaite.

Me retournant aussitôt, je vis que la corrélation de nos plans avait fonctionné : Le corps inerte de la chose était planté dans le clou. Je soufflais un bon coup.

“ Bon, c'est déjà ça... ”

Je me tournais vers la jeune femme, toujours à terre et lui tendis une main secourable.

“ Ca va ? ”

Ça y est. La bête était à 2 pas... 1....

-GO ! Criais-je.

Je me jetais au sol. Toutes les espérances sur ce médiocre plan. Il fallait que ça marche. Mon corp heurta violament le sol. Mon cerveau allait exploser. Mais neurones aussi. Mon regard se dirigea vers celui du jeune homme. Mes yeux s' écarcillèrent.

Il n'avait pas respecté le plan ! C'était pourtant simple : à mon signal, il fallait se jeter à terre. Mais non, monsieur préfère jouer aux "galipettes". Après s' être remis de cette splendide roulade, il me regarda. Et je vous jure, je voulais lui foutre ma main dans son large sourire. Je l'aurais fait s' il n'y avait pas eu ce bruit. Ce bruit flasque.

Le monstre été tomber dans le panneau. Son corps inerte pendait au bout du clou. On avait réussi ! J'étais folle de joie. On avait tuer ce zombi !

Car oui, j'ai beaucoup réfléchi,  malgré le peu de temps dont je disposais. La chose était humaine.  Du moins, avant qu'elle ne se décompose. De plus, elle était cannibale. Quelle éspèce est humain-cannibale-en-décomposition ? Le sombi. Je voulais en parler au jeune homme. Mais je ne voulais pas. Je lui en reparlerai plus tard.

Il me tendit la main, et me demanda si ça allait. Je lui pris la main en disant :

-Ouais, tout vas bien. He, t'sais  quoi ? T'as assuré !

Et je me suis mise à exploser de rire. J'avais l'air ridicule ? M'en foutais ! Il fallait le dire, ce mec, il est vachement drôle ! Je repris mon souffle quelques minutes plus tard, pour rajouter :

-Ouais. Tu as assuré,  Max. Je peux te tutoyer, Maximilian Carlton ?

J’aidais la jeune fille à se relever, gentleman oyeah. Une fois debout, je lâchai sa main, et reçu un compliment en pleine face.
Sourire aux lèvres, je lui répondis par une boutade.

“ Ouais, il paraît  ” Tout en passant la main dans mes cheveux bouclés.

Je grimaçai en sentant un liquide poisseux contre ma chaire. Mega berk. Il semblerait que mes cabrioles m’aient valu du sang de la créature. Trop de chance. Je fermai les yeux, dégouté, puis soufflai un bon coup. Etant donné la situation, prendre une bonne douche n’était pas de mise, alors autant ne pas s’en préoccuper. (du moins, tenter, car vu l’odeur que dégageait le truc, je préférais ne pas imagine ce que sentaient mes cheveux)

Moi grimaçant, elle riant aux éclats, en tous cas, on s’en était bien sorti.

“ Comment tu connais mon nom ? ”

Le tutoiement était venu tout seul, sous la surprise et son tutoiement à elle. Mais, comment savait-elle qui il était alors que lui ne la connaissait ni d’Eve ni d’Adam ? De plus en plus chelou ce qui se passait par ici. Que se passerait-il ensuite ? Une pluie de grenouilles ?

Ouf. Je ne m' était pas trompé. C'était bien lui, Maximilian Carlton.

Je me souvenais très bien de lui. Enfin, du moins, d'après ce qu'avait raconté sa mère. La vieille dame parlait sans cesse de lui. Qu'il avait les cheveux brin et bouclés, qu'il était très drôle, qu'il était un peu "fou fouf" des fois...En fait, je le connaissais bien. Mais je ne  l'avais jamais vu. Et maintenant voilà,  il se tenait devant moi.

-Je connais bien ta mère. Lianna est très sympa. Elle m'a beaucoup parlé de toi. Donc, je pense que tu es son fils ? Oui, bien sûr que tu es son fils. Vous avez le même visage, et le même regard.

Mon visage s' assombrie aussitôt. Le plaisir de lui dire que sa mère pensait à lui, me chagrina encore plus. J'étais...triste. Et un peu jalouse.
J'aurais tent aimé savoir que ma mère était vivante, pensent à moi, malgré le fait qu'elle soit à l'hôpital. J'aurais aimé qu'elles-mêmes ne parle que de moi à l'infirmière. J'aurais aimé avoir une mère comme la sienne.

Non, il ne fallait pas que je pleure. Je devais me retenir. J'avais apris à me retenir. Je pinçais mes lèvres plusieurs fois. Il ne fallait pas que je pense à elle. Pas maintenant. Une larme faillie couler sur ma joue.

Pour éviter d'éclater en sanglots, j'ajoutais :

-Mais, tu sais, récemment, on a fait une préinjection sur ta mère. Elle a fait d'étranges réactions. Elle est dans le coma. Je suis... désoler.

La jeune femme en face de moi semblait troublée. Je fronçai les sourcils, perplexe. Ca n’aurait pas du être moi, la personne troublée, entre nous deux ?
Quoi que, après avoir affronté une créature cannibale hystérique, elle avait bien le droit d’être perturbée, quand même…

Je réfléchissais encore au pourquoi du comment lorsqu’elle prononça le nom de ma mère. D’où la connaissait-elle ? Au fur et à mesure qu’elle parlait de ma mère, ses traits devenaient tendus.
J’écoutais jusqu’au bout ce qu’elle avait à me dire et restai impassible. Que répondre à cela ? Elle était presque en train de se mettre à chialer devant moi parce que ma mère était dans un sale état. Dans le coma, avec des bêtes horribles qui semblaient roder dans l’hôpital. Normal.

Cela commençait réellement à faire beaucoup pour ma petite tête. Je me passai de nouveau une main dans les cheveux, oubliant le liquide poisseux qui les collait, l’autre pendouillant à mon coté, la hache toujours en main.
Je ne savais pas trop comment réagir. Finalement, je lui posai une main sur l’épaule et lui fit grâce d’un sourire qui se voulait réconfortant.

“ Ca va s’arranger. ”

Je ne parlais pas seulement pour ma mère, mais aussi pour la situation actuelle.

Je laissai quelques secondes ma main sur mon épaule puis lâchai prise.

Je ne pouvais pas laisser ma mère, seule, étendue quelque part dans cet hôpital. J’en fi part à ma coéquipière.

“ Bon, écoute… J’vais essayer de trouver ma mère, j’peux pas la laisser comme ça… Tu ferais peut-être bien d’aller dans le hall. Si t’es discrète, tout devrait bien se passer. ”

Et bien que dangereux vu ce qui rodait, ça l’était toujours moins que de se balader au hasard dans cet hôpital à la recherche d’une dame dans le coma.

Il avait l'air troublé.

Évidemment, c'était normal. Le fait de savoir que sa mère était dans le coma. Mais je savais qu'il pensait à autre chose. Peut-être que la situation le préoccupait. Un peu comme moi. Tout était bizarre, en ce moment. Les zombis qui rôdes, mais aussi les gens.

Vraiment, c'était un mec bien. Quand il me réconforta avec un "ça va s'arranger", je savais que notre petite aventure se terminer là. Et quand sa main se posa sur mon épaule, je sentit un gars qui brûlait d'envie de revoir sa mère. Je le comprenait. Mais je savais que, si j'avais un problème, il serait là pour me réconforter en me faisant rire. J'avais hâte de le revoir.

Mais, en attendant, j'avais des tas de trucs à faire. Me rendre dans le Hall. Ensuite, réfléchir. Réfléchir à la situation. Et peut-être que je trouverais quelqu'un. Quelqu'un aussi sympas que Max. Quelqu'un que je n’oublierais jamais.

-Bon. Bah, je sais qu'on se reverra. Mais d'ici là, essaye de survivre. Lui dis-je avec un petit sourire narquois.

Je m'en aller déjà en prenant la direction du Hall. On se reverra. Je l'espère. Mais en attendant, je devais m'en aller. Découvrir le mystère qui planait sur cet Hôpital. je lui fit un signe de la main pour lui dire au revoir. Pas adieu, juste au revoir.

La jeune fille en face de moi avait choisi de ne pas me suivre. J’avais eu peur, l’espace d’un instant qu’elle veuille me suivre, trop intrépide. Mais, elle avait fait le bon choix. Moi-même, je n’étais pas sur que d’aller chercher ma mère au hasard était ce qui était le plus intelligent question survie, mais je ne pouvais décemment pas au moins tenter de la mettre à l’abris.

Alors qu’elle s’éloignait, prudente, je la hélais une dernière fois.

“ Hé au fait ! C’est quoi ton nom ? ”

La situation était bien inégale, et je me devais d’y remédier.

Quand il me demanda comment je m'appellais, je lui répondit :

-Myriam. Myriam Trokland. Mais je dois partir.

Je devais m'en aller. Trouver la question à cette quarentaine. Aider ceux qui sont perdu. Ces "au revoir" étaient plus longs que prévu. Et puis, je savais qu'il ne voulais pas que je l'accompagne.

-Bon, tu veux que je t'aide à chercher ta mère ou pas ?

La jeune femme avait l'air irritée. Allons bon !

Je ne cherchais pas plus loin et lui répondis avec un sourire affable.

“ C'était juste histoire de savoir comment s'appelait la fille qui s'occupait de ma mere. ”

Puis, je lui tournai le dos et m'éloignai, signifiant ainsi que l'on s'en tenait au plan initial. Ma question, qui nous avait d'ailleurs à peine retardés de quelques secondes, n'était que curiosité, pas un retour en arrière.

Une main dans les cheveux, l'autre tenant toujours la petite hache, je m'aventurai alors au hasard dans les couloirs, le plus silencieux possible (donc, silencieux comme une otarie), des frissons dans le dos.