Le temps était passé vite depuis que Max avait rencontré ses compagnons de (més-)aventure. Très vite, une sorte d'accord tacite avait été passé et ils avaient commencé à s'organiser à trois. La bibliothèque était devenue leur quartier général, en quelques sortes.

Leur priorité avait été de la barricader, de se créer un endroit où ils se sentiraient en sécurité, ou presque. Les baies vitrées avaient toutes été renforcées de planches prises des étagères, tout comme les portes et les fenêtres. Ils avait aménagé les pièces à l'étage, et avait même trouvé une issue de secours: s'ils se retrouvaient acculés dans la librairie, ils pourraient toujours s'échapper.


Cela faisait donc près de 3 semaines qu'ils (sur-)vivaient ensemble, et aujourd'hui Max et Eden étaient en "Mission Ravitaillement Médicament". Ayant concentré leurs effort sur l'endroit où ils vivaient, leurs vivres s'étaient peu à peu amenuisés et il était à présent réellement nécessaire de renflouer le réfrigérateur, ainsi que de penser à faire des réserves de médicaments (Max avait un sacré rhume le faisant éternuer et se moucher continuellement). Chacun avait donc attrapé son arme, certains étaient partis chercher de la nourriture tandis que les deux jeunes gens avaient quitté la planque. Henry, lui, était resté sur place pour surveiller l'endroit et continuer à aménager l'espace.

Après réflexion, ils avaient décidé de se diriger vers La pharmacie près du Lac Merritt, ne souhaitant tout deux en aucun cas retourner à l'hopital. Ils avait marché quelques temps avant de se retrouver à quelques rues de leur lieu de destination. Une légère fumée emplissait les rues, signalant la présence d'un feu non loin. Les yeux pleurant, Max éternua, la fumée lui piquant la gorge et lui chatouillant les narines.

"La vache ! Je sais pas d'où vient la fumée, mais on s'en serait passé !"

Il remonta le col de son pull sur son nez, tentant de le garder ainsi pour réduire la quantité de fumée pénétrant dans ses voies respiratoires...

Max suivit l'intrépide Eden sur quelques mètres, les rapprochant peu à peu de l'origine de la fumée qui les aveuglait, lourde et acre. Max, lui, aurait préféré ne pas s'en approcher et continuer leur mission tranquillement.
La voix étouffée de la jeune fille parvint à ses oreilles.

« On fait quoi ? C'est pas très loin...»

D'un signe de tête, Max lui fit signe de continuer à avancer. Son pull cachant toujours son nez, il lui passa devant et lâcha au passage :
"On jette un œil et on continue !"

De toutes manières, Eden n'était pas vraiment du genre à "passer à coté" ou "faire comme si de rien n'était" et ça le jeune homme l'avait appris à la fois à son dépend et avec joie au cours des dernières semaines.

Il se dirigea donc d'un pas ferme vers le croisement qui se trouvait devant eux, derrière lequel semblait provenir l'épaisse fumée. Lorsqu'ils passèrent l'angle la fumée obstrua complètement leur vision. Une drôle d'odeur pouvait à présent se distinguer, qui fit froncer les narines de Max, malgré son pull.
La chaleur se faisait également ressentir, et les deux jeunes gens restèrent sans bouger quelques instants, tentant de se protéger les yeux.

Puis, la ruelle fut balayée par un léger vent qui s'engouffra à l'une de ses extrémités avant de ramener une bonne partie de la fumée à l'opposé. Le vent arrière faisant onduler les vêtements de Max lorsque la scène se révéla à lui.

Quelques voitures en feu cramait dans un coin, ainsi qu'un espèce d'amas un peu en avant. L'air un peu dégagé, ce n'est qu'en s'en approchant que Max sentit à nouveau cette drôle d'odeur qui chargeait la fumée, et qu'il comprit ce qu'était ce tas inerte. Des membres se chevauchaient et la peau par endroit rosissait à vue d’œil, se racornissant sous la chaleur. Vivants, zombies, infectés... Cela n'avait pas d'importance. Il se retourna vivement en essayant de calmer sa respiration, attrapa doucement Eden par le bras qu'il tira en dehors de la ruelle.

"Viens, y a rien à voir."

Il ne souhaitait pas lui infliger ce spectacle là, inutile et cruel. Alors, sans lâcher, d'une main douce, il avança en direction de leur but : la pharmacie.

« Tu sais Max... enfin... j'sais qu'c'est pas le moment mais... en fait j'cherche mon frère. J'sais pas où il est et ça m'obsède. On a quasiment jamais été séparés, j'suis pas grand chose sans lui. Il était pas dans la ville quand tout ça s'est passé et j'ai peur de jamais pouvoir le retrouver... Ce qu'il s'passe ici... tout ça c'est horrible... ... ... J'ai peur d'crever dans ce trou et de jamais le revoir...  »

Max tenait toujours Eden par le coude lorsqu'elle se confia à lui. Alors qu'il avait reporté son attention sur le chemin qui se déroulait devant eux, il tourna le visage pour la regarder au fur et à mesure que les mots sortaient de sa bouche. Eden qui fanfaronnait toujours parlait presque naturellement de la peur qui lui tenaillait le ventre. Une peur qu'il comprenait, sa propre soeur et son père étant quelque part à Oakland morts ou vifs. Il l'attira à lui pour déposer un baiser sur ses cheveux, sur le coté de son crâne avant de la lâcher et de s'éloigner pour retrouver une distance dite "normale" entre eux.

"Ne t'inquiètes pas. S'il te ressemble ne serait-ce qu'un tout petit peu, il doit être quelque part en train de mener la vie dur à ces bestioles."

Il lui dédia un sourire se voulant rassurant alors qu'ils continuaient d'avancer vers leur but. Une main sure sur son arme, Eden enfouit l'autre dans une de ses poches et en ressortit une barre de céréales dans laquelle elle croqua vigoureusement avant de donner la fin à Maximilian qui la remercia d'un sourire et d'un signe de tête. A présent, ils devaient se faire discret...

Une fois arrivés devant la pharmacie, Eden tenta d'ouvrir la porte, sans succès. Le verrou semblait enclenché et Max partageait ses craintes au sujet d'une quelconque alarme. Le mieux serait qu'ils aient le temps de farfouiller un peu dans le local, ne serait-ce que pour se souvenir des médicaments qu'ils laisseraient derrière eux, au cas où.

Machinalement, il porta sa main libre à son crâne et la passa dans ses cheveux emmêlés. Un de ses quatre, faudrait qu'il les coupe, cela serait tout de même foutrement plus pratique...

"Et si j'essayais de détruire ou d'enfoncer la porte ? Au moins, si une alarme se déclenche et que ces trucs rappliquent, on sera moins à découvert... "

Il s'approcha de la porte et l'observa en se grattant la tête. Elle ne semblait pas être toute neuve et peut-être aurait-il la force de la défoncer.

Inspirant profondément il se recula de quelques pas avant d'avancer pour prendre son élan et de taper violemment dans la porte avec son pied droit. La porte émis un craquement sinistre, sans s'ouvrir. Il réitéra l'opération encore une fois, puis le verrou céda et la porte s'ouvrit d'un coup et alla claquer contre le mur.
Max leva les bras en l'air en signe de victoire. Après tout, il avait vu faire de nombreux agents de polices, dans les séries, mais de là à ce que cela marche en vrai...

C'est en pensant à l'alarme et en espérant que celle-ci soit hypothétique qu'il franchit le seuil de la pharmacie, la hache au poing.

" Bon, on cherche en priorité des médicaments qui pourraient nous servir si quelqu'un tombe vraiment malade ou si on se blesse... "

Maximilian entra le premier dans la pièce peu éclairée et très vite il parcourut la pièce des yeux. Ses petites étagères permettaient une vision d'ensemble claire et le doute n'était pas permis : aucune créature ne rodait ici. A moins qu'elles ne se soient découvert un cerveau et qu'elles aient pensé à se cacher et à arrêter de grogner...

« J'm'occupe du magasin, j'te laisse la réserve ? Fais pas l'con, hein...»

Max leva sa main libre, le pouce en l'air tout en lui adressant un " Ca roule ma poule ! ". Par acquis de conscience, il avait tout de même jeté un coup d'oeil sur toute la partie de gauche alors qu'il s'approchait du comptoir et qu'Eden refermait la porte derrière eux. Les volets métalliques étant baissés, l'ombre s'installa sur la pièce. Préférant tout de même les lumières blanches des néons, Max s'arrêta devant une sorte de petit placard blanc, qu'il ouvrit, celui-ci renfermant les différents interrupteurs. En quelques secondes, Max ne put que se résigner: la lumière était belle et bien coupée dans tout le quartier... Le jeune homme pu retourner à sa mission : la réserve.

Il fit tournoyer sa hache en approchant de la porte blanche du fond, se préparant au pire. Il apposa sa main sur la poignée et la porte s'ouvrit sans un bruit, débouchant sur une salle sombre encombrée de cartons et d'étagères en ferraille sur les cotés. Pas un bruit n'émanait de la salle et Max n'hésita pas une seule seconde lorsqu'il pénétra dans la pièce. Très vite il en fit le tour, observant les étiquettes à la va vite. Seuls les pas d'Eden cassait le silence lorsqu'il commença à remplir son sac avec tout ce qui lui semblait utile. Il trouva sans difficulté du TYLENOL, pour la fièvre et les douleurs qu'il recouvrit à la hâte de désinfectant et d'antibiotiques en cas de grippe ou d'angine. Lorsque son sac fut presque plein, il retourna dans la salle principale en prenant soin de referme soigneusement la porte derrière lui.

" J'ai trouvé un peu de tout. Des antibiotiques, du Tylenol, des bandages et j'ai même du MYOFLEX ! Comme ça au moins la prochaine fois que l'un de nous aura mal quelque part on pourra faire quelque chose. "

Max faisait référence au moment où, quelques semaines plus tôt, il avait eu le cou bloqué à force de s'agiter dans tous les sens pour protéger la bibliothèque. Il adressa un sourire enjoué à sa compagne et s'approcha d'elle, voir ce qu'elle était en train de récupérer.

Eden était quelqu'un de vif d'esprit qui avait souvent de bonnes idées. En cela, ils faisaient une bonne équipe : Eden avait les idées et Max la suivait, trop content de pouvoir aider. Et cette fois-ci n'échappait pas à la règle...

« Ici, y'a d'quoi pour des dizaines d'années au moins ! Faudra vraiment faire attention à c'qu'aucun contaminé de puisse entrer à l'intérieur... et puis j'me disais qu'on pouvait laisser un p'tit message si jamais quelqu'un d'autre vient s'servir ici. Histoire que la pharmacie soit pas dévalisée puis saccagée par un petit con qui aurait laissé ouvert en partant tu vois. »

Elle avait lâché ses paroles tout en terminant de remplir son sac et très vite elle était partie en direction du comptoir. Elle laissa choir son sac sur son épaule alors qu'elle fouillait les différents tiroirs. Max la suivit tout en l'écoutant puis il s'accouda au comptoir, tout en la regardant retourner ces pauvres tiroirs. Très vite elle dénicha un bon gros marqueur dont elle apposa la mine sur un bout de carton de déménagement qui trainait. Max la regarda tracer les lettres soigneusement :

Eden a écrit:

SVP NE PRENEZ QUE LE NECESSAIRE + BLOQUEZ LA PORTE EN PARTANT

Max lui prit le marqueur des mains et combla le petit trou qu'il restait dans un coin en bas d'un smiley souriant. Il gratifia la jeune fille du même sourire que sur son dessin tout en l'écoutant continuer son monologue.

« Ça sert peut-être à rien, mais au moins j'l'aurais fait ! » dit elle avec un petit sourire. « Bon, maintenant 'faut s'occuper de l'entrée. Peut-être que si on pousse quelque chose devant la porte depuis l'extérieur ça suffira... sont pas très malins les rôdeurs. Et puis comme la porte est défoncée on a pas vraiment l'choix.»

Une grimace apparut sur le visage du garçon. Cimer pour le reproche, mademoiselle ! Il était vrai qu'il n'avait pas réellement pensé à cela, son esprit étant bien trop préoccupé par d'autres questions (y a-t-il une alarme? des zombies?).

" Okay, ça c'est un boulot pour un homme ! "

Il dirigea la jeune fille et son attirail vers l'extérieur (il la laissa même sortir la première, la gratifiant d'un petit " Mademoiselle " poli au passage et d'une petite courbette) avant de refermer la porte tant bien que mal.

" Bon, j'commence par la barricader et après t'y met ta pancarte. "

Très vite il regarda aux alentours à la recherche d'un meuble ou quelque chose qui pourrait lui permettre de bloquer la porte. A quelques pas reposaient différentes poubelles, seules souvenirs du temps d'avant. Sans aucune hésitation Max se dirigea vers elle et effectua plusieurs aller-retours afin d'en ramener plusieurs et de les entasser proprement.
A présent, un beau tas d'ordure se déversait à coté de la porte et les poubelles formaient un beau tas en plastique à l'odeur peu ragoutante. Au moins, elles étaient propres à l'extérieur.

" Bon aller on se magne, j'suis pas sur d'apprécier l'odeur ! "

Il se posta à coté des poubelles et lui tendit la main pour l'aider à grimper et la stabiliser lorsqu'elle serait debout pour accrocher son écriteau.

Très vite, Eden déposa sa pancarte et la fixa tan bien que mal. Max l'observa faire tranquillement, aux aguets, comme toujours ces derniers temps. Lorsqu'elle descendit de son perchoir, Max ne la suivit pas du regard, détaillant leur œuvre. On pouvait aisément passer à coté si on ne faisait que passer, en revanche si une personne voulait s'aventurer dans la pharmacie, il ne pourrait que tomber nez à pancarte avec la belle écriture d'Eden.
Il vérifia une dernière fois que leur pyramide tenait le coup si l'on tentait de pousser un peu les poubelles, comme pourraient le faire les zombies, puis il reporta son attention sur la jeune fille.
Il accueillit ses remarques avec un enfantin
" Nyanyanya " avant de lui tirer la langue et de lui emboîter le pas.

« Sinon... on est pas loin du département de police... On pourrait p't'être trouver des trucs intéressants, non ? »

Tout en marchant, Max passa sa main dans ses boucles brunes, pesant le pour et le contre. Il était vrai qu'ils n'étaient franchement pas très bien équipés et qu'une arme ou 2 de plus, cela ne ferait définitivement pas de mal.

" Ouais, viens c'est pas là. " il tourna dans une rue sur la gauche, entrainant Eden en direction du département de police. " Mais je crois que y avait une armurerie plus près... Le département de police j'le sens pas trop avec tous les gens qui ont du paniquer, aller demander de l'aide là bas, voire même ceux qui ont du aller chercher des armes... Et puis, ça serait con qu'on ce fasse attaquer par ces machins là et qu'on se retrouve à abandonner nos provisions de médocs. "

Chercher des armes, oui, mais toujours avec prudence.

Lorsqu'ils arrivèrent devant la petite armurerie du quartier, le rideau de fer était encore tiré, supposant que personnes n'étaient encore passés par ici, tout comme pour la pharmacie. Eden le releva, le rideau grinçant bruyamment. Les sens en alerte, Max regardait dans tous les sens, ne sachant trop où donner de la tête : la menace pouvait autant venir de l'intérieur que de l'extérieur...

Lorsque le rideau fut entièrement remonté, de traces de pas et un bordel évident se montrèrent, révélant les passages précédents d'autres personnes. L'armurerie semblait vide. Max murmura dans sa barbe,

" Rha, fait chier ! "

Max referma la grille derrière eux le temps qu'ils effectuent une petite fouille. Après tout, on ne sait jamais... Chacun prit un coté de l'armurerie, ouvrant tous les placards et sacs qu'il trouvait et regardant dans tous les recoins. Ils restèrent ainsi 5 bonnes minutes à tout retourner avant que Max ne tente sa chance dans la petite réserve derrière le comptoir. Et lorsqu'il ouvrit la porte... Ce fut la caserne d'ali-baba. Il tomba nez-à-fusil avec deux fusils à pompe, flambant neufs.

" Oh putain, Eden, vient voir !!"

Il attrapa l'un des fusils, tentant de savoir quel type cela pouvait bien être (Max et les armes, cela avait toujours fait 10...) et en tendit un à Eden lorsqu'elle le rejoignit.

" J'y connais rien en fusil, mais ç a l'air plutot efficace, non ? "

Il lui fit un sourire. Leur expédition avait clairement été efficace !

Eden n'avait jamais montré autant d'enthousiasme pour une seule de leurs découvertes, ce qui fit sourire Maximilian. Le jeune homme savait déjà que sa découverte était plutôt pas mal, mais de voir sa coéquipière aussi excité le rendait content.

" Au moins, si on a une percée dans la barricade on pourra les tenir en respect ! "

Durant les explications d'Eden, le garçon lui dédia ses oreilles tout en s’attelant à une autre tache : trouver des munitions en rab. Tout était bon à prendre et ces fusils ne leurs seraient plus d'aucune utilité une fois déchargés. Rapidement il mit la main sur plusieurs petites boites remplies qu'il enfourna dans son sac, comblant le peu de place restante. Eden, elle, semblait peu sure de ses explications.

" On demandera à Henry en rentrant ! P't'etre qu'il sait s'en servir ? "

Il lui sourit avant de la suivre à l'extérieur, le fusil sur l'épaule. A présent, ils n'avaient plus qu'à retourner à la bibliothèque sans embrouille et tut serait parfait <3.

[RP TERMINE]