Les fast-food. Si ça c'est pas de la saloperie. Et pourtant, les gosses adorent. Même les ados. Et les adultes, des fois. Henry y emmenait sa fille avant... avant d'être enfermé.

Il avait décidé de faire un tour du périmètre, pour trouver de la nourriture et -qui sait- une arme meilleure. Mais ce balader seul, c'était du suicide. Il avait pris un homme avec lui. Le seul d'ailleurs. Maximilian. Il ne connaissait rien de lui, mais sa hache pouvait être utile. Et puis, après tout, il falait bien faire connaissance. Puisqu'ils allaient vivre ensemble pendant un petit temps.

Il s'était donc rendu le plus discrètement possible au "restaurant". La figure joyeuse du clown était ensanglantée, et les vitres cassés du bâtiment annonçaient une émeute passée. La porte  était cassée, et ce ne fut pas un problème d'entrer. Un cadavre était couché sur un banc, les bras ouverts, et une balle dans la tête. Une lumière grisâtre entrait dans la pièce, et la nature avait commencée a reprendre ses droits.

Putain j'aurais jamais cru revenir dans un endroit comme ça, après l'hosto.

Le rythme de vie de Maximilian était étrange. Lorsqu'il y pensait, il avait parfois l'impression d'être comme dans un rêve un peu trop réel à son gout. Jamais il n'aurait cru qu'un jour il se retrouverait à habiter une bibliothèque avec deux (presque) inconnus, armé d'une hache et d'un fusil à pompe, arme dont il ne savait pas se servir d'ailleurs, mais qu'il portait en bandoulière depuis qu'il l'avait trouvé avec Eden, quelques jours plus tôt. Cela le rassurait étrangement.

Alors, lorsque ce matin Henry lui avait parlé d'aller faire un saut au Mcdo, Max avait sauté sur l'occasion. Eden resterait à la bibli' et eux, ils iraient se faire un bon vieux Quarter Pounder entre mecs. Et accessoirement, Henry essaierait de trouver une arme un peu plus... efficace que sa bombe de peinture. Ils avaient marché durant plusieurs dizaines de minutes, discutant doucement de choses et d'autres. Henry était bien plus solitaire que ses deux compagnons, Max s'était donc naturellement rapproché d'Eden, bien qu'il ne souhaita en aucun cas le mettre à l'écart.

Lorsqu'ils arrivèrent devant le Macdonald, ils firent une pause durant chacun observa les lieux. Le restaurant faisait peine à voir entre les bouts de verre et les cadavres. Si Max avait pensé se changer les idées, c'était raté...

"J'aurais jamais cru revoir quoi que ce soit, après l'hosto..."

Max lui adressa une grimace, souhaitant dédramatiser l'effet de ses paroles. Même si elles étaient vraies.

"Bon, tu veux commencer par quoi ?"

"J'aurais jamais cru revoir quoi que ce soit, après l'hosto..."

Bah... T'as pas l'air trop con, et t'es armé. Tu t'en serais sorti. Tout le monde peut pas en dire autant.

Il repensait aux autres patients, aux docteurs ,au peu de personne sympathique pendant sa détention. Il en avait vu une bonne partie mourir, et ne savait toujours pas ce qui était arrivé à sa famille. L'idéal serait de trouver un émetteur radio, pour communiquer avec le monde, voir si c'est pareil dans les autres pays... Et s'il reste de la vie sur terre.

"Bon, tu veux commencer par quoi ?"

Faut vérifier les lieux. Tu sais te servir de ce truc?

Henry désigna l'arme à feu qu'il portait. Il avait dû le trouver en fouillant un autre endroit, car il l'avait pas avant.

Max sourit à Henry, presque las, avant de poser son regard sur sa fidèle hache, qui ne l'avait pas quitté depuis e début de cette aventure. Il l'aimait tellement qu'il pourrait presque lui donner un nom ! Presque.

"Faut vérifier les lieux. Tu sais te servir de ce truc?"

Max baissa le regard sur son arme fraichement acquise en compagnie d'Eden. Ca avait été vraiment top de trouver une arme comme ça ! Mais... Il ne savait pas s'en servir. Tranquillement, il retira la sangle de son épaule et tendit l'arme à Henry.

"Tiens. Moi je sais pas encore m'en servir, alors autant que ce soit le plus expérimenté de nous deux qui ait l'arme !"

Il lui sourit à nouveau tandis qu'Henry se saisissait de l'arme. Max aurait peut-être du se méfier, mais ces dernières semaines passées avec lui & Eden avait comme signer un contrat de confiance entre eux, qu'ils s'apprécient, se connaissent ou non. Max attrapa sa hache, prêt à contrer les problèmes.

"bon, j'vais jeter un oeil aux cuisines !"

Max désigna l'endroit d'un signe de tête et partit faire son inspection.

Le jeune survivant tendit le fusil a Henry.

"Tiens. Moi je sais pas encore m'en servir, alors autant que ce soit le plus expérimenté de nous deux qui ait l'arme !"

[color:ecb8=00CC00]Ça me va. dit il en attrapant l'arme.

Il l'inspectait un peu, et remarqua qu'elle n'avait pas été très utilisée. Il tira sur la pompe pour charger l'arme, puis jeta un oeil aux alentours. dans un endroit comme ça, valait mieux éviter de faire trop de bruit, pour éviter de ramener les malades aux alentours. Il s'en servirait qu'en cas d'extrème nécessité.

"bon, j'vais jeter un oeil aux cuisines !"

Ok. Moi je vais fouiller les corps, les comptoirs, enfin... Tout ça quoi.

Il commença sa recherche par les fauteuils et les tables. Le silence le rendit mal à l'aise. Il ne savait rien de la personne avec qui il était. Et il allait devoir faire le premier pas.

J'ai une fille. Elle a 14 ans. A chaque fois qu'on passait devant un truc comme ça, elle me... Il eu un petit rire nerveux. Il ne savait pas ou elle était actuellement ni même si elle était vivante. Elle me prenait la tête pour qu'on s'arrête. "Papa, j'ai faim, on va manger?" Alors je lui disais... "Non, je te ferais un truc à la maison, tu va aimer." Et elle me... Il avait du mal à parler. Les souvenirs faisait mal. Elle faisait la tronche, et mettait ses écouteurs pendant tout le trajet. Sa mère, elle s'en sortait toujours mieux. Elle ramenait des pizzas, l'emmenait ici... Elle faisait ce que je faisais pas. Moi j'étais le grand méchant, elle, la bonne poire.

Il se surprit à lâcher une larme, en pensait à elles. Il se reprit et dit en se relevant:

Bon. Et toi? Famille... petite amie... Un mec peut être qui sait. Tu sait, si c'est ça ton délire, sache qu'il y a aucun problème hein, tu fais ce que tu veux. Ça me regarde pas. Tiens, tu faisais quoi avant comme taf?

Les cuisines donnaient directement sur la salle, comme dans tous les Mcdonald's, permettant ainsi aux 2 zigotos de continuer leur discussion. Contre toutes attentes, ce fut Henry qui engagea la discussion.
Max l'écouta jusqu'au bout, surpris. Ainsi il avait une fille ? Il avait beaucoup de mal à l'imaginer avec des enfants, lui qui donnait l'impression d'être un ours mal léché. Mais, ses paroles étaient touchantes, souvenir d'un moment "normal" pour lequel Henry donnerait surement tout aujourd'hui...
Max aussi d'ailleurs : il aurait beaucoup aimé être papa... Mais cela était à présent sans espoir. Les trémolos de la fin de la tirade l'attendrirent.

Et... Tu sais où elles sont maintenant ? J'veux dire, ta fille et ta femme ?" Max jeta un léger regard en arrière, comme pour observer la réaction de son interlocuteur, même s'il ne pouvait le voir au travers des meubles. "Ma mere, elle faisait parti des cobayes pour le vaccin contre le cancer. Celui qui a... Déclenché tout ça. Elle doit etre morte, à l'heure qu'il est... " Il marqua une pause et déglutit. L'image de sa petite soeur, Jean, s'imposa à lui. Il espérait que son père avait eu l'intelligence de l'emmener loin, tant que les barricades tenaient. "Au moins, j'avais pas de copine, ça fait une personne de moins pour qui m'inquiéter !" Un éclat de rire fusa, jaune à souhait. "J'étais étudiant en langues étrangères et je devais bientôt partir faire un semestre à l'étranger. Pas de chance, comme on dit... Et toi, tu faisais quoi ? J'suis sur que t'étais ... tueur à gages ! Ou vigile. Un truc impressionnant un peu !" En rigolant de ses propres suppositions, Max continuait de fouiller. Il n'y avait rien, par ici. C'est donc avec désinvolture qu'il ouvrit la porte d'un gros frigo, se disant que malgré la coupure d'électricité peut-être y trouverait-il quelque chose à manger...
Il y trouva effectivement quelque chose, mais cela ressemblait plus à de la chaire en putréfaction.

"Oh, putain !"

De peur, il recula précipitamment et tomba contre une étagère. Dans un gros vacarme il s'étala de tout son long, la chose approchant.



(Plus qu'à attendre l'intervention du pnj )

Si le frigo était fermé, n’était-ce pas pour une bonne raison ? …

Enfermés dans cette pièce sombre depuis plusieurs jours maintenant, les deux rôdeurs étaient affamés. Affamés, et franchement pas au meilleur de leur forme... La chaleur de la pièce dans laquelle ils se trouvaient avait accéléré le processus de détérioration de leur chair et achevé de les défigurer. La seule chose qui n’avait pas changé était leur soif de sang. Après tout ce temps sans rien se mettre sous la dent, tournant en rond dans cette prison à quatre murs, l’ouverture de cette porte sur un humain ne présageait rien de bon. Pour le beau brun, s’entend. Car l’annonce d’un pareil festin était alléchante pour les deux zombies.

D’un pas lent, les deux revenants sortirent du frigo, traînant leur peau putréfiée contre le sol dans un bruit infect. Leur appétit guidait leur pas en direction du jeune homme, le bloquant dans une impasse.

Le jeune homme raconta son histoire, puis poussa un hurlement sans que Henry ai le temps de répondre.

Il sauta par dessus le comptoir, et tira sa batte. Il vu le garçon couché par terre, et deux infectés

Il couru vers le premier avec sa batte, frappant la tête du mort au niveau des yeux. il éclata d'un coup le haut de la tête, qui explosa comme un ballon, ne laissant plus que le bas de la mâchoire au cadavre.

Il recula, en restant face au second, qui dévia sa trajectoire pour changer de cible, se dirigeant vers le batteur.

Alors mon gros t'as faim?

La bête répondu dans un râle et un jet de sang.

On va danser, toi et moi.

Il frappa le zombie dans la jambe, ce qui le fit tomber en arrière, et se cogner l'arrière de la tête contre le carrelage.

Il poussa un grognement de douleur, et continua de cracher son sang. Henry retourna sa batte, et frappa sa tête, au point d'enfoncer le crane dans la cervelle, et tapa jusqu'à ce que le cadavre ne puisse plus prononcer un son. la tête n'était plus qu'un mélange de gelée et de viande.

Il reprit sa respiration, se redressa, puis tira Maximilian pour qu'il se relève.

En l’inspectant, il lui fit le speech classique

T'as rien? T'as été mordu? Tu te sens mal? T'as avalé de leur sang?

Il n'était jamais trop sûr.

Sur ce coup là, Max avait fait fort. Comme un débutant il s'était retrouvé comme un con, allongé, presque mort. A croire qu'il ne devait jamais baisser sa garde... Mais Henry s'en sorti comme un chef, et avec humour en plus. Chapeau, l'asticot ! Il lui tendit une main et l'aida à se remettre debout. Une fois sur ses deux jambes, Max resta immobile le temps nécessaire pour que les objets autour de lui arrêtent de danser puis il porta sa main à l'arrière de son crane. Lorsqu'il observa sa main, un liquide poisseux recouvrait ses doigts.
Il laissa échapper un grognement mécontent. Il ne pouvait même plus se laver, quasiment ! Alors enlever du sang de sa tignasse bouclée...

"Ces merdes ont pas eu le temps de me toucher... Mais, ma tête à bien cognée contre cette étagère de mes deux..."

Max avança doucement vers le lavabo le plus près et se pencha par dessus, tentant tant bien que mal de mettre sa tête sous l'eau. Lorsque le liquide froid s'écoula sur sa plaie, Max sentit sa blessure s'engourdir, avec bonheur. Il braqua son regard sur Henry.

"Vraiment, cimer vieux... ! Heu, Henry. Hum."

Il ferma les yeux, appréciant la sensation de frais sur son crane, avant de couper l'eau. Il choppa un gros rouleau d'essuie tout et s'enroula le crane avec, se séchant les cheveux et absorbant par la même occasion le sang qui serait amené à couler de sa plaie à nouveau. Il devait avoir l'air fin. Vraiment.

"Tu m'as pas répondu ! Tu faisais quoi avant ?"

"Vraiment, cimer vieux... ! Heu, Henry. Hum."

La remarque amusa Henry.

Si j'étais si vieux, tu serais plus là pour en parler.

"Tu m'as pas répondu ! Tu faisais quoi avant ?"

Ah merde. Le fameux sujet du travail. Il y a bien longtemps qu'Henry n'avait pas travaillé, après l'affaire des jeunes filles.

Max s'était bandé la tête, et se tenait devant l'autre comme un piquet, attendant une réponse.

Eh bien je... Il chercha ses mots un instant, avant de prendre une grande inspiration. Je suis resté longtemps à l’hôpital. J'ai pas travaillé pendant longtemps. Avant ça, j'ai été... je bossais dans la criminologie.

C'était pas un truc super impressionnant comme Max l’espérait.

La criminologie. En fait, c'était... Parfait. Il l'imaginait déjà interroger les criminels en leurs foutant la trouille, façon Les Experts. Mais tout ça n'était surement que des spéculations, la réalité étant certainement moins... Romancée et clichée.

"La criminologie... Ca colle bien aussi, je trouve !" Max lui adressa un grand sourire. "Mais du coup, tu faisais quoi exactement ?"

Après tout "criminologie" c'était vague... Max, lui, avait toujours aimé les polars, les livres où il fallait réfléchir pour connaitre l'identité du tueur. Le premier livre qu'il avait apprécié s'était d'ailleurs avéré être 'Les dix Petits Nègres'. En revanche, à présent, il détestait définitivement les histoires de zombies...

"Bon, puisqu'on est là... Et si on se faisait péter le bide ?"

Max avait l'impression de ne pas avoir fait de réel repas depuis des lustres. Ils mangeaient plus ou moins à leur faim, mais de façon erratique... Maximilian avait envie de salé. D'un repas, un vrai, de quelque chose qui différait drastiquement des haricots en boite et des barres énergétiques.

Il retourna en cuisine, à la recherche de nourriture potentiellement comestible. Mais, la question était : est-ce que ces restes de hamburger à l'apparence encore intacts pouvaient être ingéré sans risque ? Tout le monde avait vu ce à quoi ressemblaient les produit du Mcdo après plusieurs semaines, mais personne n'avait dit si cela pouvait etre mangé ou non...
De toutes manières, Max n'était pas vraiment prêt à prendre le risque : ce n'était définitivement pas le moment d'être malade.

Pedro de Santa, 34 ans, manager à Mcdonalds.

Tout le monde avait perdu la boule quand Francis s'est relevés. Ethan avait réussi à l'enfermer dans le frigo, mais il est pas ressortit. Nadia avait fermée la porte avant. La dernière chose qu'on a entendu, c'était ses hurlement, ses supplications et les grognement de Francis. Après ça, le silence complet. Nadia a couru dehors, juste au moment ou l'armée a rappliqué. Elle leur a expliquer toute l'histoire, en hoquetant, les suppliant de faire quelque choses, ce qu'ils ont fait. Le soldat a qui elle parlait pointa son arme vers elle, et ne lui laissa pas le temps de réaliser qu'elle était déjà morte. Après ça, le reste de gars sont sortit du camion, et nous ont tiré dessus. C'était le chaos complet. Je me suis réfugié dans mon bureau, en attendant que ces types s'en allèrent. Ils sont resté 20 minutes, le temps de vérifier que tout le monde était bien mort, et de piller de la nourriture. Quand à moi? Je suis resté ici. Caché. Ils n'ont même pas prit la peine de me déloger. Je suis resté ici pendant 2 semaines, mangeant ce qu'il restait, ce que les soldats n'avaient pas pu prendre et ce qui n'était pas pourrit. Les bruits provenant du frigo m’empêchent de dormir la nuit. Jusqu'à aujourd'hui.

J'étais dans mon bureau, comme d'habitude. je regardais mes bras squelettiques, affamé, attendant quelque chose. Un miracle? non. La mort? Non plus. Moi même, je ne sais pas ce que j'attendais. Peut être que d'un coup, je me réveille, dans mon lit, aux coté de Matilda, avec ma petite suzie, qui viendrait sauter sur le lit, nous criant de nous réveiller, avec son sourire jusqu'aux oreilles. Mais tout ce que je trouvais à mon réveil, c'était mon bureau, des grognements, et un horrible sentiment de culpabilité.

Ce qui me ramena sur terre, c'était le bruit d'ouverture du frigo. Je me trouva pris de sueurs froides: Ces choses savaient elle ouvrir les portes? Avec cette idée, mais minutes étaient comptées, avant que Francis et Ethan viennent me faire la peau. Mais des hurlements se firent soudainement entendre. J'ouvris délicatement la porte, trouvant un jeune homme à terre, Ethan s'avançant vers lui, suivit de près par Francis.

Par...

Je n'eu pas le temps de finir ma phrase qu'un second personnage fit son apparition, et asséna un coup fatal a Ethan. Voir la tête de mon ami se détacher de son corps me donna un haut le coeur. Je n'eu pas le temps de me remettre que l'homme mit Francis à terre, et le battu à mort. Je referma délicatement la porte, terrifié par ce que je venais de voir. Ce type n'avait pas hésité une seule seconde, et tua mes deux employés. J'étais terrifié. J'avais l'impression d'avoir trouvé du secours, mais ce qui vint à moi n'était rien d'autre que des assassins ignobles. J'avais déjà vu ce type. Le plus âgé. Son visage me revenait. Quand je retrouva qui il était, ma peur ne fut que décuplée.

A mes heures perdues, les tueurs en série me distrayais. Ainsi, je regardais fréquemment le journal, dans la rubrique "fait divers", ainsi que les reportages sur les malades mentaux. Ce type, c'était plus qu'un fait divers. Il avait marqué l'histoire de notre génération. Il avait tué des dizaines de jeunes fille, de la manière la plus ignoble possible. Il avait tué 37 femmes avant de se faire arrêter. Il les pendait par les pieds, leurs ouvrait le ventre, et laisser pendre les tripes, les laissant se vider de leur sang. Sa plus jeune victime n'était même pas majeure. Un témoignage d'une femme ayant survécu dit que de temps à autre, il amenait deux autres femmes, qu'ils les prenaient toutes les 3, et que seule une revenait. Quand se fut son tour, Ils fit comme d'habitude, il en prit 3, les plaça dans une camionnette, et les amena dans une forêt. Il les faisait sortir, leur disait de se barrer, et tirait avec un fusil de chasse. Celle qui courait le plus vite revenait. Mais elle, elle est pas revenu. Elle a couru, couru de toutes ses forces, et réussi à s'en sortir. Sans elle, ce type n'aurait jamais été arrêté. Cela lui à valu le nom de tueur en série que tout le monde a Oakland connait: "Le chasseur".

Et il était en liberté. Avec un pauvre jeune homme. Il fallait que je fasse quelque chose: qui sait ce que ce malade pourrait lui faire. J’entrouvris la porte, attendant que "Le chasseur" s'écarte. Puis j'appelais discrètement le jeune homme.


Psssst gamin... Fais aucun bruits, Ok? Ce type... C'est pas celui qu'il te fait croire.

Le gamin joua le jeu, mais ne semblait pas comprendre.

T'as jamais entendu parlé du "chasseur"? Bien sûr que si, tout le pays en a parlé! Ce malade, qui avait tué 37 femmes, comme le font les chasseurs... C'est lui. C'est "le chasseur". Faut que tu t'écarte de ce type, met lui un coup sur la tête, et barre toi en courant si tu tiens à ta peau! Il fera qu'une bouchée de toi! Je t'en supplie quoi que tu fasse, ne le laisse pas tuer encore! il faut l'arrêter... Et vite!"

Il avait dans son regard toute l'honnêteté du monde. Il ne mentait pas, il fallait que ce gamin s'en aille.

Dans le fond, le tueur racontait sa vie en parlant d'un soit disant job de flic. Des conneries. Mais ça lui permettait d'avoir une excuse, si le gamin en parlait: il pourrait dire qu'il connaissait tout les dessous de l'enquête, puisqu'il avait commit ses crimes!

T'as trouvé un truc? Dit-il en s'approchant dangereusement.

Ne lui dis pas que je suis là! le suppliais je.

Puis je refermais la porte. J'allais attendre que ces types se barrent, puis je partirais. Plus rien ne me retenais ici.

Max avait beau fouiller, il ne trouvait rien de bien alléchant... Du congelé décongelé, du pourri, du non identifié... Mais il avait faim, bordel ! Alors qu'il s'approchait du fond des cuisines, une petit porte s'ouvrit, et une tête y apparut. D'instinct, Max brandit sa hache, et l'écouta avec des yeux ronds, perdus. Hein ?

Bien entendu qu'il connaissait l'histoire du chasseur, tout le monde en avait entendu parler. L'histoire avait fait la une de tous les journaux télévisés, écrits, radiophoniques... Mais Max n'avait jamais fait très attention à sa tête. A vrai dire, ce qu'il retenait réellement de l'histoire c'était que ce mec était horrible et qu'il avait du raccompagner sa mère tous les soirs du boulot jusqu'à ce qu'on l'arrête, "au cas où".

Mais... Qu'est-ce que ce gars lui racontait ?! Henry, "le chasseur" ? S'il avait vraiment été un malade, il aurait surement agressé Eden depuis un moment, non ? Et, pourquoi l'aurait-il sauver ? A moins que... Max restait con, les sourcils froncés à regarder le mec sans savoir quoi répondre alors que ces yeux le pressaient d'agir. Agir, oui, mais comment ? Pour faire quoi ? Dire quoi ? Quoi penser... ?

Ce qui était sur, c'est que si ce mec disait vrai Max était dans la merde : il avait filé son fusil de chasse à Henry quelques minutes auparavant, son "arme de prédilection". Il ne pouvait pas le confronter comme ça, c'était trop bizarre ! Quand Max ouvrit la bouche pour répondre à l'inconnu, Henry le coupa dans son élan en s'approchant.

"T'as trouvé un truc?"

Max resta la bouche a moitié ouverte pendant que l'inconnu disparaissait comme il était apparut. Il se tourna vers Henry, toujours incrédule.

"Heu... Non. Tout semble périmé..."

Il observa ainsi son acolyte quelques instants, provoquant l'étonnement de son interlocuteur. Que dire ? Pouvait-il lui faire confiance ? Max savait qu'il avait cette tendance naïve à voir le meilleur en chacun, à pardonner, à croire. Mais, est-ce que dans un monde pareil tous ces sentiments avaient leur place ? Est-ce que faire confiance à Henry ne revenait pas à signer son arrêt de mort...? Mais, est-ce que ne pas lui faire confiance ne marquerait pas la fin de tout ce en quoi il avait cru ? Il ne voulait pas devenir un mec méfiant qui ne donnait pas de chance aux gens. Ca, ce n'était définitivement pas lui... Il tenta le tout pour le tout.

"J'peux récupérer mon fusil ?"

Max lui sourit. Une fois le fusil entre ses mains, il regarda Henry droit dans les yeux.

"Ecoute, heu... Y a un mec derrière cette porte qui dit que tu es "Le chasseur"..."

Max ne crut pas nécessaire de continuer sa phrase. Sa signification était claire comme de l'eau de roche, non ? Cette situation était dingue et improbable.

C'était donc ça qui le tracassait. Eh bien comme ça, il était fixé: personne ne lui ferait plus jamais confiance.

C'était pas moi. C'était une erreur judiciaire, rien d'autre.

Il jeta un coup d'oeil vers la porte ou était sûrement caché le type, et commençait a rassembler les pièces du puzzle.

C'était pour ça le fusil. C'est pour ça qu'il l'a récupéré. Il avait peur. C'est normal. Henry aurait eu peur aussi. Mais lui, il aurait pas réfléchi et lui aurait mit un coup sur la tête. Faut croire que c'était pas le genre de son coéquipier.

Spoiler:

Maximilien se sentait un peu perdu. Henry était le chasseur ? Ou plutôt n'était pas le chasseur même si tous les média l'avaient désigné comme tel ? Cette situation était dingue. Dingue et carrément flippante. Qu'est-ce qu'il allait raconter à Eden quand ils allaient rentrer ? Qu'est-ce qu'il allait faire, à vrai dire ?

Max avait envie de croire Henry... Mais est-ce que c'était une bonne idée ? Est-ce qu'Henry lui disait la vérité ? Lui qui était une personne taciturne qu'ils ne connaissaient que peu...

"C'était pas moi. C'était une erreur judiciaire, rien d'autre."

Max jeta un regard en coin vers la porte, là où devait se trouver le mec qui lui avait révélé l'information. Il s'adossa à elle. Il voilait etre tranquille pour parler à Henry.

"Qu'est-ce qui s'est passé ?"

Il passa la sangle de son fusil à l'épaule, signifiant bien qu'il voulait juste comprendre.

Qu'est-ce qu'il s'est passé?


Ce qu'il s'est passé, personne ne le sait. Pour tout le monde, on a trouvé des corps, on a trouvé un coupable. Point. Rien de plus. Après, c'était bien plus compliqué que ça dans les fait.

D'après toi? La version officielle, c'est que des femmes sont mortes, que j'avais un fusil, donc on m'a pris coupable. Je suis pas flic, c'est vrai. Je suis pas un tueur non plus. J’espérais juste... J'éspèrais te faire croire que j’enquêtais sur cette enquête, et que c'était pour ça que je connaissais les détails. Mais j'ai rien fais. J'ai trouvé une des filles, c'est vrai, mais j'avais rien fais! J'ai aucune preuve de mon innocence, faudra me croire sur parole.

Il regardait le jeune, en espérant que l’honnêteté qu'il lui offrait suffirait.

Max se passa la main dans les cheveux, perdus. Que faire ? Il avait envie de croire Henry, il avait envie de faire confiance, de s'appuyer sur ces nouveaux camarades pour faire face à cet enfer qui était à présent leur quotidien. Avec cette catastrophe, on pouvait penser que tout le monde repartait à zéro, que ce que vous aviez été avant ne comptait plus. Un milliardaire et un caissier étaient à présent égaux, les anciennes conventions sociales ne comptant plus.
Le brun dégluti, le bruit se répercutant dans le restaurant dans ce silence pesant qui s'était instauré entre-eux. Max savait que c'était à lui de répondre, de faire le prochain pas.

"Jusqu'ici on a pu compter sur toi, alors j'ai vraiment envie de te faire confiance. Mais... On ne se connait pas, et la confiance ça se gagne... Je te propose qu'on en parle pas à Eden pour le moment, pour pas l'effrayer."

C'était sa façon à lui de montrer qu'il voulait lui laisser le bénéfice du doute...