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 Why should I worry ? [Keith et Charlie]
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Keith Harrison
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Re: Why should I worry ? [Keith et Charlie]   
Lun 4 Jan - 3:03
Cette sale gamine elle entreouvre la porte et elle me répond comme si j'allais lui jeter un truc à la tronche. Je hausse un sourcil parce qu'elle me donne juste envie de sortir un briquet et de brûler la robe devant elle, mais une fois encore, je me la serais trimballé pour rien. Alors je prends sur moi, je soupire et je lui met le morceau de tissu sous le nez. "Tiens, j'ai récupéré ça avant que tu ne décides de t'enfuir torse-nu." Elle se fige un instant et une fois encore je m'impatiente. Bon elle la veut sa robe ou quoi ? Je commence sérieusement à regretter de lui avoir apporté - d'ailleurs je ne sais même pas ce qui m'a pris - et je suis sur le point de lui balancer à la tronche pour obtenir une réaction lorsqu'enfin elle tend une main timide pour attraper le vêtement. Elle me remercie d'une petite voix, alors je lui jette un regard encore plus blasé que la normale pour ne pas lui montrer qu'elle a l'air mignonne. Elle a beau être la plus débile et la plus reloue du monde, elle est aussi terriblement innocente et incroyablement naturelle. C'est certain, elle n'est pas faite pour l'apocalypse, mais son petit air surpris et touché m'arracherai presque un sourire. "Mh." Alors je ne prends même pas la peine de répondre, et je suis sur le point de faire demi-tour pour la laisser se changer qu'elle me prend de court et s'avance vers moi.

Elle m'embrasse doucement et brièvement sur la joue avant de se réfugier dans la salle de bain en claquant la porte. Je n'ai même pas le temps de réagir et je reste un instant stupéfait devant la porte, sans bouger comme un débile. A un autre moment, j'aurais pu trouver ça juste niais et ridicule, mais cette fois je me prends à sourire comme un con devant la porte, attendri sans m'y attendre par cette petite princesse de la reloue attitude. J'imagine que ma soeur aurait été un peu pareille que Charlie. Complètement perdue, fidèle à ses habitudes à la noix et trop terrifiée pour accepter tout à fait la réalité. Cette pauvre fille, elle n'a rien demandé à personne. Elle subit cette horreur et elle fait ce qu'elle peut. Je soupire en me laissant retomber dans le canapé, parce que je sais que je n'arrive à l'apprécier que lorsqu'elle est loin de moi. Dans quelques instants, elle réussira avec brio à trouver un truc à faire pour me casser les couilles. Pour ça je peux lui faire confiance. Au moins cette fois elle ne va pas se mettre à hurler comme une folle. Je souris encore en y repensant, et je me perds dans mes souvenirs en énumérant toutes les conneries que la petite blonde a pu faire depuis que je l'ai rencontré. Et il y en a déjà un paquet.

C'est cette même petite blonde qui m'interrompe dans ma réflexion lorsqu'elle sort enfin de la salle de bain pour venir se planter droit devant moi. Je lui jette un coup d'oeil et mon regard se fait naturellement plus doux en remarquant qu'elle a même pris le temps de se coiffer. Je lui aurait presque fait un sourire, mais elle m'interroge brutalement en me proposant de manger. "Ouais, j'ai plein de conserves dans mon sac, t'as qu'a en prendre une ce sera moins lourd." Je lui désigne mon sac à côté du canapé et je me redresse juste après sans cesser de l'observer. C'est assez étrange de voir Charlie agir comme si l'apocalypse n'existait pas alors que nous venont d'entrer par effraction dans un appart' qui nous est totalement étranger. J'ai l'impression de me mentir à moi-même en la regardant faire, et je sais que le déni nous pousse seulement à faire des erreurs. Pourtant, je ne peux m'empêcher de profiter de cet instant. Ce court instant, où j'oublie encore d'être sur mes gardes sans arrêt, où j'oublie la mort qui nous entoure et nous menace à tout instant, et où j'oublie d'être le rabat-joie pessimiste qui râle dès que Charlie fait quelque chose d'inconscient. Pour une fois, je la laisse m'emporter dans ses illusions et je me permets de rêver à une vie meilleure avec elle. Après tout, quoi de plus normal que de cuisiner lorsqu'on a faim ? Nous sommes des gens normaux, dans un appartement normal, et nous allons passer une soirée tout à fait normale aussi. Je sais que je ne devrais pas sombrer autant dans ces idéaux de retour à la normale, mais maintenant que j'ai commencé, j'ai l'impression que tout va mieux.

Le retour à la réalité sera rude, mais pour ne pas y penser, je me lève et je m'approche de Charlie. "Tu veux de l'aide ?" Elle ne s'y attendait peut-être pas, mais cet élan d'espoir m'a redonné des forces. J'observe une nouvelle fois la petite blonde en silence, un peu pensif, et je me dit que, peut-être, un jour elle pourra marcher comme ça, en robe, dans la rue, comme avant sans risquer sa vie à chaque instant. Et puis je vais jeter un coup d'oeil à la cuisine pour trouver des couverts. C'est une cuisine américaine, ouverte sur le salon, alors je surveille Charlie du coin de l'oeil. L'endroit est plutôt grand, on a bien choisi notre refuge pour y passer le reste de la journée. Soudain en ouvrant un placard au pif, je tombe sur une petite boîte blanche. En l'ouvrant par curiosité, je remarque avec surprise qu'il s'agit d'une trousse de secours. Je ne comprends pas vraiment ce que ce truc faisait ici, mais je suis plutôt content de ma trouvaille, alors je la montre au docteur en chef en l'interpellant depuis là où je suis. "Tiens, regarde ce que j'ai trouvé. C'est pas de la bouffe mais c'est toujours utile." Surtout lorsqu'on repense à la méchante blessure que je me suis faite au flanc en tombant il y a quelques temps. Ca va mieux maintenant, mais on n'est jamais à l'abri. Le voilà, le dur retour à la réalité.


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Re: Why should I worry ? [Keith et Charlie]   
Jeu 7 Jan - 2:46
Why should I worry ?
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Je n’attends pas, j’essaie d’agir naturellement. J’ai presque l’impression d’être nue avec cette robe de malheur, et je crois que ça m’intimide un peu. Alors je m’occupe les mains et l’esprit, j’attrape le sac de Keith pour en sortir de la nourriture, les conserves dont il m’a parlé. Heureusement pour nous, la plupart des appartements sont encore équipés de gazinières, et celui là en fait partie. Nous pourrons manger plus ou moins chaud et c’est déjà beaucoup. J’aurais presque envie de faire chauffer de l’eau pour me laver les cheveux, mais je crois que Keith me tuerait si je lui faisais le coup encore une fois. Alors je me contente d’ouvrir – un peu laborieusement – la boîte de conserve en chantonnant. L’appartement est vide, la porte est bloquée, on peut bien se détendre un peu non ? Surtout que nous avons déjà été dans des situations bien pires que celle-ci. Je fouille un placard en essayant d’être discrète, pour trouver une casserole afin de chauffer les petits pois que je viens d’ouvrir. Je n’arrive pas à rester tout le temps sur mes gardes, je ne sais pas comment il fait, Keith. D’ailleurs je ne l’avais pas entendu approcher, alors je sursaute quand il s’adresse à moi, en manquant de peu de renverser la boîte que je tiens dans les mains. Pour être sûre de ne pas tout foutre par terre, je pose la conserve sur le plan de travail avant de me retourner vers Keith, un peu surprise par son envie de m’aider à la cuisine. « Ben euh ouais si tu veux.. ? T’as qu’à sortir des couverts, ça va pas mettre longtemps à chauffer ! » Je lui souris doucement avant de vider les petits pois dans la casserole et de les mettre à chauffer. C’est pas le repas le plus dingue de toute notre vie, mais on va finir par mourir si on passe notre temps à ne manger que du chocolat alors…

Pendant que le repas chauffe, je retourne dans le salon et je m’applique à dégager la table basse près du canapé. Je vire tous les bibelots dessus pour les mettre un peu plus loin et j’attrape de quoi essuyer un minimum la poussière de la table, histoire de manger un peu proprement. Je donnerais n’importe quoi pour juste un peu de confort de temps en temps, simplement me doucher, manger et dormir. Mais en ces temps maudits, il semblerait que ce soit un peu compliqué, alors pour une fois que nous avons l’occasion de se poser un peu, je veux en profiter à fond. J’ouvrirais même bien un peu la fenêtre histoire d’aérer, mais là encore, je crois que Keith me tuerait. Alors je me contente d’allumer les deux bougies près de la télé en espérant qu’elles sentent bon, et je reviens vers Keith pour voir ce qu’il a trouvé. J’attrape la petite trousse blanche avec précaution et j’en examine le contenu. Evidemment, ce n’est pas du matériel de chirurgien, mais il y a de quoi faire avec ce qu’il a trouvé. Je ne peux pas m’empêcher de songer un instant à mes études que je ne finirai pas, à mes rêves que je n’atteindrai jamais. C’est con, mais je crois qu’il ne vaut mieux pas trop y penser. L’espace de quelques secondes, j’ai comme le sentiment que cette apocalypse ne cessera jamais, qu’il nous faudra toujours courir ou mourir. Et finalement je range tout dans la petite trousse de secours avant de la rendre à Keith. « Tu peux faire plein de trucs avec ce qu’il y a là-dedans.. » Et puis d’un coup je me souviens, moi aussi j’ai trouvé quelque chose. « Oh, tiens regarde ce qu’il y avait dans la salle de bain aussi. » Je le laisse un instant dans la cuisine pour aller chercher mon sac, et je sors le petit taser pour le lui donner. « Tu crois que ça peut servir ? Ça m’étonnerait que les zombies soient sensibles à ça mais bon… » Je fais une moue un peu déçue, parce qu’entre ma poêle et ça, je dois vraiment être la fille la moins bien équipée de toute la ville.

En attendant le verdict de Keith sur ma nouvelle arme, je termine de préparer à manger. Je trouve même du sel dans un placard, mais impossible de mettre la main sur des assiettes. Keith non plus n’a pas l’air d’en avoir trouvé, peut-être que d’autres les ont prises ? Quoiqu’il en soit, j’attrape les deux fourchettes et la casserole pour tout ramener sur la table basse du salon. Et je m’affale sur le canapé en soupirant avant de me souvenir que je suis en robe, et que par conséquent il faut que je fasse un tout petit peu attention à comment je me tiens. Hum. J’attends que Keith me rejoigne et je glisse à nouveau le taser dans mon sac avant de tendre une fourchette à mon compagnon – un peu forcé - de voyage. « Bon bah.. Bon ap ?! »



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Re: Why should I worry ? [Keith et Charlie]   
Jeu 7 Jan - 22:36
D'après le verdict de docteur Charlie, la petite trousse à pharmacie est plutôt bienvenue alors je la range précieusement dans mon sac pour ne pas l'égarer comme un abruti si jamais on doit quitter l'endroit un peu précipitemment. Il faut penser à tout et envisager le pire. C'est le seul moyen de ne pas passer à côté du danger qui nous coûtera la vie. J'ai à peine le temps de fermer mon sac que quelque chose semble lui revenir à l'esprit. Elle m'affirme qu'elle a aussi trouvé quelque chose et je la regarde disparaître un instant en haussant un sourcil. Elle revient l'instant d'après et me met un taser dans les mains. J'avoue que l'espace d'un instant j'ai douté d'elle, mais pour le coup je suis impressionné par sa trouvaille. Elle n'a pas l'air très contente d'elle pourtant, alors j'appuie sur la détente pour vérifier qu'il est chargé, et je sursaute presque lorsque l'arme envoit une décharge dans le vide. Je ne m'attendais pas vraiment à ce qu'elle le soit. La personne qui a abandonné ça derrière elle est un peu débile. Beaucoup même. Je remets l'objet entre les mains de Charlie et je lui hoche la tête avec un léger sourire un coin. "Ca reste toujours sacrément utile si tu dois faire face à un sale con dans la rue." Parce que je ne serais pas toujours derrière elle pour m'assurer que tout va bien. Ca je me l'interdis. Ca ne m'attire que des ennuis depuis le début, alors je me force à la lâcher du regard de temps en temps. Si elle trébuche, tombe dans un trou ou même dans un piège pendant que je ne regarde pas, ce sera tant pis pour elle. Je ne suis pas sa babysitter comme elle dit. Et en général, pendant que je lui dit de faire attention à la marche, c'est moi qui m'écroule parce que je ne fais plus attention. Alors maintenant, c'est chacun pour sa peau, et si elle s'en sort...tant mieux.

Je soupire en jetant mon sac dans un coin pendant que Charlie se laisse tomber dans le canapé et je la rejoins quand elle me tends une fourchette. Je lui fait un bref sourire avant de plonger la fourchette dans la nourriture chaude. Il ne fait pas spécialement froid, mais le repas chaud et constitué d'autre chose que de gâteaux secs ou de chocolat me fait un bien fou. Je savoure chaque bouchée comme si je n'avais pas mangé de plat plus délicieux de toute ma vie, et lorsque la casserole est vidée, j'abandonne mon couvert dedans et je me laisse tomber au fond du canapé en soupirant. J'ai l'impression que je vais dormir pendant trois jours pour pouvoir digérer ça maintenant. "Ca fait sacrément du bien de remanger un truc chaud." Voilà que ça m'a remis de bonne humeur. J'en oublie presque la course que j'ai dû me taper pour échapper à la mort à cause de Charlie et de son shopping. Je balaye la pièce du regard pour faire un bilan des lieux. Si on fait abstraction de la poussière, c'est propre et rangé. Un endroit plutôt sympa pour passer la nuit en fait. "Je vois pas pourquoi les proprios sont partis, il est plutôt cool cet appart' !." Je déclare avec un petit sourire, parce que je sais très bien pourquoi le lieu est vide. Vu la taille du lieu, il habritait très certainement une riche famille qui a eu les moyens de se tirer d'ici vite fait bien fait quand les choses ont commencé a dégénéré. Est-ce que même en période d'apocalypse, les riches et les pauvres sont inégaux ? En me questionnant, je ne peux pas m'empêcher de me demander si ma petite soeur serait encore en vie si elle avait pu trouver refuge dans un apartement comme celui-ci au lieu de devoir traverser les rues dangereuses jusqu'à notre petit appartement. Je soupire un instant parce que je n'ai certainement pas envie de me prendre la tête avec ça maintenant. Ni jamais d'ailleurs. La seule pensée de ma famille perdue dès le début de l'épidémie me ruine le moral. Alors je fixe un instant le plafond, et puis je me décide à interroger Charlie, parce que je n'ai rien de mieux à faire, et parce qu'il faut que j'empêche mon esprit de disserter sur ces faits plus que déprimants. "Au fait tu habitais où avant ?" Je sais déjà qu'elle étudiait en médecine, mais je ne sais pas grand chose d'autre à vrai dire. Alors pour une fois que l'on est tranquille et que l'on a du temps à perdre, je vais l'immense effort de faire un peu la conversation. Phénomène incroyable, mais il faut croire que l'apocalypse ça change un homme.


Dernière édition par Keith Harrison le Jeu 7 Jan - 23:51, édité 1 fois
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Re: Why should I worry ? [Keith et Charlie]   
Jeu 7 Jan - 22:37
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Re: Why should I worry ? [Keith et Charlie]   
Ven 8 Jan - 23:18
Why should I worry ?
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Je sursaute une nouvelle fois quand Keith appuie sur la détente du taser, et je manque de faire tomber la casserole. Peut-être qu’il n’aime pas les petits pois et qu’il cherche absolument à ce que je les foute par terre ? Comme ça il pourra me gueuler dessus au lieu de passer pour le lourd relou qui fait un caprice ? Hum. Je lui jette un petit regard suspicieux en posant la casserole en sûreté. Je ne le laisserai pas jeter la nourriture à la poubelle, et je me promets d’examiner sa tronche quand il mangera, pour voir si oui ou non il fait exprès de me faire mourir de peur toutes les deux minutes. Cela dit, pour une fois il ne me dit pas que je suis un lourd boulet, je vois même l’ombre d’un sourire sur ses lèvres. Peut-être que l’arme que j’ai trouvée n’est pas si pourrie ? Je récupère le taser quand Keith me le remet dans les mains et je l’observe à nouveau comme s’il allait me mordre. Je ne sais pas pourquoi, je suis persuadée que je vais réussir à me tuer avec cet engin. Je ne sais pas non plus pourquoi je ricane quand Keith me dit que je pourrai m’en servir face à un con. Enfin si, je sais. Je ne peux pas m’en empêcher, je relève la tête vers lui et je fais comme si j’allais lui mettre un coup de taser à lui. La tête qu’il fait est magique et ça me fait rire encore plus. Faut dire qu’il tend le bâton pour se faire battre.

Avant que l’idée ne lui vienne de m’arracher le taser pour me mettre vraiment un coup, je le range et j’attrape notre dîner pour aller trouver refuge dans le salon. Le canapé est tellement confortable que je n’ai même plus envie de manger, juste de m’endormir ici et maintenant. Je ne m’étais pas rendu compte de la fatigue qui pesait sur mes épaules, et maintenant que je suis posée j’ai l’impression que je ne me lèverai plus jamais. Keith prend la casserole et je le regarde un instant sans bouger. Finalement, mon corps me rappelle qu’il faut se nourrir pour survivre, alors je m’approche un peu pour commencer à manger moi aussi. La situation est un peu étrange, on dirait que nous sommes coincés entre la vie passée et notre vie apocalyptique. Je n’ose pas trop parler, je ne sais pas vraiment quoi dire et je suis surtout occupée à ne surtout pas toucher Keith. Comme si j’allais fondre à son contact, comme s’il allait me mettre un coup de pied si je m’approchais un peu trop pour attraper des petits pois. C’est ridicule mais c’est comme ça.

Finalement je balance ma fourchette sur la table et je m’effondre à nouveau sur le canapé. Je crois que je me sens bien, par rapport à la situation dans laquelle nous sommes. De toute manière je refuse de me laisser abattre. Je ferme les yeux un instant et je ris un peu à la petite blague de Keith. Je ne peux pas m’empêcher de les imaginer, les proprios justement. Et finalement je crois que je ne souris plus. Morts, zombies, terrorisés quelque part. Ce n’est pas très joyeux mais c’est tout ce qui me vient. Pourtant, pour une fois que Keith essaie d’être positif, je n’ai pas envie de gâcher son effort alors je prends sur moi et je me redresse un peu. Je prends le même air que d’habitude, avec de grands yeux ébahis, comme s’il passait à côté de l’évidence de la réponse à sa pseudo-question. « Mais parce que c’est les vacances voyons ! » Je me tape sur le front comme si j’étais désespérée par sa bêtise, et puis je m’écroule à nouveau. Ou peut-être pas. Je sens l’énergie me revenir progressivement alors je me lève et j’entreprends d’explorer le salon. Je crois qu’il me suffit de me forcer un peu à être positive pour aller mieux. Même si je ne sais pas pendant combien de temps je vais pouvoir me mentir à moi-même comme ça. Je chantonne et en même temps, je réponds à Keith. « J’habitais dans Oakland Downtown, près de la grande bibliothèque. » Un sourire traverse mon visage à l’évocation de notre petite maison. Elle doit être dévastée maintenant, sûrement habitée par des gens comme nous dans cet appartement. « Et toi, tu vivais où ? » Je continue de regarder tranquillement les babioles sur les étagères, les livres dans la petite bibliothèque, et finalement je tombe sur un genre de placard. Alors évidemment je l’ouvre. Et le placard se trouve être un bar. « Woooh ! » Disons que ce n’était pas tout à fait ce que je pensais trouver, mais je ne vais pas cracher dessus quand même. Il y a une jolie bouteille de vodka, pleine en plus, alors je ne me fais pas prier pour l’attraper et la ramener vers Keith. « C’est pour ton petit-déjeuner de demain ! » Promis, un jour j’arrêterai avec ça, mais pas maintenant. Je souris d’un air innocent et je pose la bouteille sur la table avant de m’asseoir à nouveau sur le canapé. Je suis calmée je crois. Du moins pour le moment. « Tu faisais quoi toi, avant l’épidémie ? T’as quel âge d’ailleurs ? »

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Keith Harrison
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Re: Why should I worry ? [Keith et Charlie]   
Sam 9 Jan - 4:01
Je vois Charlie quitter le canapé pour faire le tour de la pièce et je la suis du regard sans avoir la force de me lever à mon tour. La bonne humeur est revenue, et maintenant que nous sommes théoriquement en sécurité, la petite blonde se remet à chantonner. Pour une fois, je n'ai même pas l'envie de soupirer. Je souris même discrètement, parce qu'il y a des choses qui ne changeront jamais. Le jour où la princesse ne chantera plus, rien n'ira plus. C'est un peu mon signal. Alors je l'écoute d'une oreille pendant qu'elle farfouille la pièce et je me mets presque à somnoler jusqu'à ce qu'elle interrompe sa chanson pour me répondre. Uh, Oakland downtown. Je garde un instant le silence et je tente de me rappeler les rues du quartier. Je crois bien que c'est le premier à être tombé aux mains des zombies. Les habittants du coin n'ont eu aucune chance de s'échapper. Ceux des alentours au moins ont eu le temps de commencer à se douter que quelque chose ne tournait pas rond avec cette histoire d'épidémie. Alors je ne fais aucun commentaire. Je me contente de hocher la tête pour montrer que j'ai bien reçu l'information. Je ne sais même pas pourquoi je lui ai demandé ça en vrai. Au moins en discutant on ne rumine pas tout seul dans son coin.

Et puis Charlie me tire de mes réflexions. Inévitablement, elle me retourne la question. "Dans le quartier de Ghosttown." Je marmonne brièvement. Je n'aime pas qu'on m'interroge, mais c'est la moindre des politesses de répondre à la question que j'ai moi-même posé. Et puis soudain, Charlie pousse un petit cri de surprise. Je me retourne vers elle pour savoir ce qui lui prend, parce qu'au début je crois que c'est ma réponse qui lui arrache cette réaction. C'est vrai que mon quartier n'était pas réputé pour être le plus fréquentable, mais de là à s'exclamer comme ça... En réalité, elle me colle bien vite une bouteille de vodka sous le nez et je comprends mieux son exclamation. Elle me ressort une énième fois la blague du petit-déjeuner alors je lui fais mon air blasé préféré. "Je te signale que c'est toi qui a bu la première. Je n'ai fait que t'accompagner." Non je ne lui donnerai jamais raison sur cette histoire. Si on s'est retrouvés complètement déchirés dès le matin ce jour là, c'était pour qu'elle reprenne ses esprits après la mort de sa famille. Ca avait été une journée sacrément merdique d'ailleurs. Pour nous deux.

Mais je n'ai pas le temps d'y penser, parce que Charlie s'est à peine à nouveau laissée tomber dans le canapé à côté de moi qu'elle reprend l'interrogatoire que j'ai débuté en me bombardant de questions. Immédiatement, je regrette de ne pas l'avoir bouclé comme j'ai pourtant l'habitude de le faire. Je soupire, j'hésite un instant, mais comme je croise le regard intrigué de Charlie, je finis par lever les yeux au ciel en me forçant à répondre. "Je travaillais au port, pour retaper des bâteaux la plupart du temps. Des fois je pilotais aussi." Bon ok, je ne suis pas tout à fait honnête avec elle, mais je ne mens pas non plus. Je ne dis juste pas toute la vérité, c'est complètement différent. Je repense un court instant à tout ces bons moments que j'ai pu passer avec le marin qui m'a quasiement servit de père dans mon enfance, mais je me reprends vite pour ne pas oublier le présent. "Et j'ai 24 ans. C'est pas vieux, c'est juste toi le bébé." J'enchaîne immédiatement avec ma réponse pour la doubler sur sa réflexion débile. A force de la cotoyer 24h/24 je commence à anticiper son humour plus que relou. "Toi t'as quoi ? 17 ? 18 ans ? Allez, avec ta robe sexy je t'en donne 20." C'est elle qui a commencé les moqueries avec la vodka, alors je n'ai aucune pitié.

Mais la guerre est raccourcie par un cri soudain. Il déchire le silence qui nous entoure et me glace le sang. C'est un cri inhumain, un cri de monstre, de possédé. Un cri qui signifie que les ennuis sont tout prêts aussi. Je sursaute et je bondis sur mes pieds lorsque je vois le zombie se jetter sur la fenêtre. Comment a t-il pu nous échapper ? Il y a un putin de zombie sur le balcon !! Merde !! Il se jette encore et encore sur la fenêtre. Ca lui a pris un moment pour nous voir, mais maintenant qu'il nous a repéré, il est même en train d'attirer tous ses copains avec sa crise de colère. Alors je ne réfléchis pas, je me précipite sur la fenêtre, je l'ouvre et comme le zombie se jette sur moi, je le repousse aussi fort que je peux. Malheureusement pour moi, il s'agrippe et je bascule par-dessus le balcon avec lui, sans avoir le temps de comprendre ce qui m'arrive. Je me sens tomber et j'ai l'impression que ça dure une éternité. J'entends Charlie crier mais j'ai l'impression qu'elle est déjà loin. Je ferme les yeux et je serre les dents, parce que je sais que le choc sera rude. Nous sommes tout de même au premier étage.

Lorsque je percute enfin le sol, je remercie le ciel de ne pas m'avoir donné la brillante idée de monter au second. Le choc me coupe violemment le souffle et tout devient noir. J'ai l'impression que ça me prend une éternité pour ouvrir à nouveau les yeux. Je suis complètement sonné, je ne comprends rien à ce qui m'entoure et tout ce que je sais, c'est que j'ai les poumons en feu. Pourtant ça me demande encore un sacrément bout de temps avant que je ne parvienne a aspirer un micro-peu d'oxygène pour soulager mon pauvre petit corps en asphyxie. Putin qu'est ce qu'il vient de se passer ? Je laisse tomber ma tête sur le côté et c'est là que je le vois. Le zombie, à quelques mètres de moi seulement. Le sang coule doucement de sa tête explosée sur un bloc de béton qui traînait au bon endroit au bon moment. Quand à moi, alors que tout mon corps hurle de souffrance, je pose machinalement une main sur mon bras qui me brûle atrocement. Il ne me faut pas longtemps pour remarquer que le précieux liquide rouge coule d'une méchante plaie tout le long de mon bras droit. Je serre les dents et je gémis, parce que j'en ai franchement marre de ce destin qui s'acharne contre moi à chaque moment de répis que je m'accorde avec Charlie. Pour la peine, je referme les yeux et je décide de me laisser mourir ici, sans bouger. De toute façon je ne suis même plus capable de remuer le petit orteil après une chute pareille. J'ai probablement de la chance d'être encore entier - pas comme le zombie relou du balcon - mais j'aurais apprécié davantage si je n'avais pas eu à quitter le confortable canapé de l'appartement où j'ai laissé Charlie.


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Re: Why should I worry ? [Keith et Charlie]   
Dim 10 Jan - 22:17
Why should I worry ?
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Keith répond à mes questions et je l’écoute d’une oreille, pendant que je fouine dans l’appartement. Il habitait à Ghosttown alors ? Je me souviens que mes parents ne voulaient pas que j’aille traîner par là, même si j’y suis déjà passée quelques fois, parce que je n’habitais pas très loin. C’était un quartier réputé pour être mal fréquenté, mais ça ne me perturbe pas particulièrement d’entendre qu’il habitait là. Ce qui me perturbe en revanche, c’est cette bouteille de vodka encore fermée. Je l’attrape avant de rejoindre Keith sur le canapé, et je m’affale à côté de lui en faisant une nouvelle blague sur le petit-déjeuner alcoolisé qu’il m’a servi la dernière fois. D’ailleurs, je prends un air outré quand il ose dire que c’est moi qui ai bu la première. « Heeein ? Tu as trouvé la bouteille, tu as bu le premier ! » Je ne le laisserai jamais tranquille avec cette histoire, jusqu’à ce qu’il admette que c’est lui le lourd alcoolique qui nous a sorti du rhum une heure après notre réveil. Mais soit, puisqu’il ne veut pas parler de ses problèmes d’alcool, je change de sujet et je commence à poser d’autres questions. Parce que ça m’intéresse vraiment de savoir ce qu’il faisait. Je le regarde avec insistance jusqu’à ce qu’il se décide à ouvrir la bouche. Je replie mes jambes sous moi et je m’appuie sur le dossier du canapé pour l’écouter attentivement. « Tu pilotais quoi comme bateaux ? C’est classe ! » On devrait prendre un voilier pour se tirer d’ici, et devenir des pirates ! Hinhin. Il me répond vite fait pour finir par me donner son âge. J’hausse un sourcil quand il ajoute précipitamment que 24 ans, ce n’est pas vieux, et que je suis un bébé. Qu’est-ce qui lui prend encore ? Je fais une petite moue quand il demande si moi, j’ai 17 ans, mais avant même que je puisse râler il parle de ma robe, et ça me fait rougir bêtement. Je mets un petit instant pour me reprendre et lever les yeux au ciel. « J’ai 20 ans, presque 21 ! Enfin, en février… »

J’offre mon meilleur sourire à Keith mais il n’a même pas le temps de répondre, parce qu’un cri abominable déchire le silence extérieur. Je sursaute une nouvelle fois et alors que mon cœur se remet à battre à toute vitesse, je me retourne pour essayer de voir d’où vient le hurlement, qui me paraît vachement près de nous. C’est Keith qui voit le zombie en premier. Je le vois se lever et je me lève à mon tour pour le suivre. Le zombie se jette sur la fenêtre, il cogne, il griffe. Il hurle sa colère de nous voir de l’autre côté de la vitre en essayant de la fracasser. Heureusement la fenêtre tient bon, mais à gueuler comme ça il risque d’attirer tous ses copains. Je me tourne vers le grand brun pour lui demander ce qu’il pense qu’on devrait faire, mais je le vois se précipiter sur la fenêtre pour l’ouvrir. Il a pété les plombs ? J’attrape ma poêle pour rejoindre Keith, et quand je me redresse j’ouvre des yeux horrifiés. Je n’ai pas le temps de parcourir les quelques mètres qui me séparent de la fenêtre, juste le temps de crier. Je vois Keith basculer par-dessus le balcon avec le zombie, et je me précipite jusqu’à la porte sans réfléchir. Je ne prends pas la peine de mettre mes chaussures, j’attrape juste le sac de Keith où il a rangé la trousse de secours. La panique coule dans mes veines alors que j’imagine des centaines de scénarios différents. Je dévale les marches pour retourner au rez-de-chaussée, sans m’imaginer une seconde que je pourrais tomber sur d’autres zombies. Tout ce qui compte, c’est de retrouver Keith. Je cours comme je peux jusqu’à la sortie du bâtiment, j’ai peur, terriblement peur. Parce qu’il est forcément sonné, mais je ne sais pas si le zombie sera affecté lui aussi par leur chute. Putain je ne veux pas le voir mourir lui aussi. Je cours un peu plus vite et je manque de tomber. Je fais le tour du bâtiment, et finalement je vois le corps de Keith sur le sol. Il ne bouge plus, il ne bouge plus ! Je ne vois pas tout de suite le zombie et je ne comprends pas vraiment où il est, jusqu’à ce que je m’approche.

Je m'agenouille près du corps inanimé de Keith et je jette un coup d’œil rapide autour de nous pour vérifier que rien ne s'approche. Le zombie mort ne me rassure pas, je m'attends à le voir se relever pour se jeter sur nous même si sa cervelle coule sur le sol tiède. « Keith tu m’entends ? » C'est le médecin qui parle, j'attrape ses mains et je le sens réagir, alors je continue de lui parler pendant que je prends son pouls. Il est régulier, je crois, même si sa respiration a l'air un peu difficile. Il est en meilleur état que ce que je craignais, même s'il lui faudra un petit moment pour se remettre. Je n'arrête pas de parler pour garder son attention, pour qu'il ne perde pas connaissance, même si au fond de lui ça doit le faire chier de m'entendre déblatérer des conneries. Je raconte absolument n'importe quoi, je crois que je lui parle même de ma grande sœur à qui il me fait penser quand il me crie dessus. Et en même temps j'examine son corps, j'essaie d'évaluer les dégâts. Je glisse mes doigts dans ses cheveux pour chercher une éventuelle plaie sur son crâne mais je ne sens rien. La seule blessure sérieuse que je trouve, c'est celle qui traverse son bras. Le sang coule et ça me fait grimacer. C'est une méchante plaie qu'il a là, je me demande même s'il n'aurait pas besoin de points de suture.

Pourtant je n'ai pas le temps de continuer à l'examiner, parce que je relève la tête en entendant du bruit. Il y a des gens plus loin, ou des zombies, je ne sais pas. Je dirais zombies vu leur démarche, mais ils sont encore trop loin pour que je sois sûre. Il ne faut pas traîner ici. « Faut qu’on retourne à l’intérieur, ça craint trop ici. » Je ne sais pas s'il capte ce que je dis. Je l'attrape par les épaules pour l'aider à se redresser et je le maintiens assis un moment, jusqu'à ce que je le sente réagir. Il ouvre un peu les yeux, alors je lui souris. Ça va aller, je vais le ramener et le soigner. Je souffle doucement et je le force à se lever. On n'a pas le choix, même si ce n'est pas très bon pour lui. Je ramasse nos affaire et je le traîne à l'intérieur. Il pèse sur moi de tout son poids et je ne sais même pas comment j'arrive à le ramener dans l'appartement au premier étage. Pourtant j'y arrive, et j'ouvre rapidement la porte d'une chambre avant de le lâcher sur le lit. Il s'effondre comme une masse mais je suis incapable de le rattraper pour amortir sa chute. « Merde, pardon ! Désolée.. »

[Dé de médecin : 11 + 6 = 17. Réussite totale hihi]

Je cours jusqu'à la salle de bain pour attraper une serviette, afin qu'il ne flingue pas tout le lit avec son sang. Je la pose sous son bras avant de l'aider à enlever sa veste et son t-shirt. Le sang coule lentement, je ne crois pas qu'il aura besoin d'être recousu, d'autant plus que nous n'avons rien pour le faire, je crois. J'attrape de l'eau dans mon sac pour me laver les mains et la plaie de Keith. Je nettoie les contours avec un bord de la serviette, en faisant bien attention de ne pas y toucher directement. Je sens encore mon cœur cogner fort contre ma poitrine, j'ai peur de faire des bêtises, mais je suis obligée de faire quelque chose. Alors j'ouvre la trousse de secours et j'en sors des compresses et tout ce qu'il faut pour faire un pansement. Pas de panique. Je respire et je crois que je lui fais du mieux que je peux, avant de reposer son bras avec douceur. « J'ai fait ce que j'ai pu. Tu devrais te reposer un peu.. »



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Re: Why should I worry ? [Keith et Charlie]   
Lun 11 Jan - 3:07
J'ai mal. Tout mon corps est en souffrance et la moindre tentative de mouvement m'arrache un grognement. Alors je ne bouge pas. Je ferme les yeux et je reste allongé là, à attendre que la douleur passe avec le temps. Je m'enfonce doucement dans le sommeil pour fuir la douleur alors que l'endorphine se met doucement à couler dans mes veines. Je tente d'ignorer mon bras blessé qui me brûle comme si je venais de tomber sur un barbecue. Le silence de la ville est imposant. J'ai l'impression qu'une force invisible m'écrase et m'empêche de me relever, alors je ne cherche même pas à lutter. S'il faut que je traverse le sol, alors ainsi soit-il. Je me concentre surtout sur mes poumons qui hurlent à chaque inspiration. Je crois que j'ai le dos en miettes. Je vais creuver ici putin.

Je m'enfonce dans le sommeil et je crois que je me mets à divaguer. J'ai froid, j'ai des fourmis dans les mains. J'ai bien envie de me replier sur moi-même pour essayer de me réchauffer mais mon corps ne réagit pas. Alors tant pis j'abandonne alors que mes forces me quittent. Pourtant, une petite voix proteste. Elle m'appelle et me secoue. Elle m'empêche de sombrer tout à fait et s'empare de ma main. J'ai l'impression que ça me demande tous les efforts du monde d'ouvrir les yeux, mais je reconnais Charlie lorsque j'entrouvre les paupières. Elle se met à me raconter sa vie en parlant si vite que je ne comprends que la moitié, sinon un quart. Je soupire et je ferme à nouveau les yeux alors que je sens ses mains se poser sur moi. Je ne sais pas ce qu'elle fabrique et je m'en fiche, jusqu'à ce qu'elle passe une main dans mes cheveux. Je me contracte subitement alors qu'un frisson me parcourt de haut en bas. Je grogne un peu pour protester et pourtant lorsqu'elle se redresse je ne veux plus qu'elle parte. Je me force à ouvrir à nouveau les yeux pour voir où elle est passée et je cligne un instant des yeux parce que je la vois en double. Ca ne va pas bien dans mon cerveau.

Mais lorsqu'enfin je me crois un minimum stabilisé, Charlie m'attrape par les épaules pour me tirer en avant. Je grogne à nouveau parce que je n'arrive toujours pas à faire des mots, mais c'est assez pour lui faire comprendre que je ne suis pas encore prêt à quitter mon lit douillet qu'est le sol dur et froid. Pourtant elle insiste et me force à m'assoir en affirmant que ça craint trop dehors. Je ne vois pas pourquoi ça craindrait. Le zombie à côté de moi est mort, la ville est silencieuse et tranquille, elle aurait pu me laisser tranquille encore un peu. Je somnole encore un peu assis en penchant en avant alors que ma tête cogne comme un tambour. Ca tangue fort là-haut. Mais après quelques minutes de vide intersidéral aux commandes de mon cerveau, l'existence des zombies me revient en mémoire. Putin de merde Keith, il faut que tu te bouges, allez. J'ai bien envie de me baffer pour faire taire mon instinct de survie qui se met à hurler dans mes oreilles. Le mal de tête ne passera donc pas, il va falloir que je me résolve à faire avec. Alors finalement j'ouvre à nouveau les yeux et je m'accroche à Charlie lorsqu'elle essaye de me relever. Je manque de m'effondrer à nouveau lorsque je suis sûr mes pieds et c'est la petite princesse blonde qui me retient. Aussitôt debout, je regrette mon geste. Il n'y a pas un centimètre de mon corps qui ne me fasse pas mal. Et encore, j'ai eu de la chance de ne pas mal tomber. Je ne crois pas m'être cassé quoi que ce soit - mis à part que mon bras est en feu.

L'escalier est une épreuve. L'épreuve de ma vie même. A chaque marche, je soulève ma jambe avec la lenteur de l'escargot le plus lent du monde. J'ai l'impression que mon corps pèse des tonnes et arrivé au milieu du périple je m'effondre à moitié sur les marches. C'est Charlie qui me tire et me traîne jusqu'à l'appartement. Je ne sais pas par quel miracle j'atteins enfin ce lit, mais je me laisse tomber dedans comme dans une piscine. Je pousse même un grognement content alors que je m'empresse de fermer à nouveau les yeux. Je suis à bout de force, sur le point de vomir mes petits-pois et mon bras est toujours aussi douloureux. Je le replie sur moi et je balance mes nouvelles chaussures dans un coin avant de m'effondrer complètement sur le matelas avec la ferme intention de ne plus en bouger avant 3 siècles. Mais Charlie revient et n'a pas encore l'intention de me laisser tranquille. Elle me soulève à nouveau pour me débarasser de ma veste et de mon T-shirt. Je frissone à nouveau mais je ne saurais dire si c'est à cause de la température de la pièce ou du sang que j'ai déjà perdu. Je n'arrive pas à réflechir de toute façon, alors je me laisse faire sans poser de questions. Lorsqu'enfin elle me laisse me rallonger, je soupire et j'enfonce ma tête dans le coussin moelleux. L'envie de vomir est un peu passée mais mes muscles sont encore douloureux. J'ai l'impression qu'un camion m'a roulé dessus. Putin de zombie de merde. Je serre les dents pour ne pas grogner trop fort lorsque Charlie tripote mon bras et lorsqu'enfin elle me conseille de me reposer, je replie mon bras sur moi pour le protéger de tout nouveau choc. Heureusement, maintenant que la plaie est proprement emballée dans un bandage bien posé, la douleur est un peu moins forte. C'est à cet instant précis que je récupère un peu mes esprits et que je réalise à quel point je suis chanceux d'être avec la princesse blonde. Sans elle je serais probablement encore en bas, à me vider de mon sang comme un con, et à la merci des zombies du coin. Mon regard va alors de mon bras bandé à Charlie qui s'en va et je l'interpelle avant qu'elle ne passe la porte. "Eh Charlie..." Quand elle se retourne, je me sens un peu con, alors j'hésite un instant en voyant son regard se poser sur moi. Je me redresse un peu et je grimace, mais une fois calé avec le coussin, je continue. "Hum... Merci. De m'avoir sortit de là." Je ne sais pas quoi ajouter d'autre, mais je n'ai étrangement pas envie de rester seul dans cette pièce trop vide de vie. "Où..où tu vas ?" J'ai l'air un peu con avec cette question, mais c'est tout ce qui m'est passé par la tête pour la retenir. "Fait attention si jamais il y a d'autres zombies dans le coin." Je rajoute rapidement pour tenter de justifier mon interrogation. "On devrait rester ensemble." Je suggère en tentant à nouveau de me relever mais je reste assis sur le lit sans me sentir capable d'aller plus loin. Finalement, Charlie a peut-être raison, je devrais me reposer. Mais après la chute que je viens de faire, je ne suis pas tranquille. Ce zombie est sortit de nul part. Et si je m'endors et qu'un autre surgit entre temps ? Et si la petite blonde m'appelle à l'aide alors que je dors bien profondément ? Ces angoisses sont probablement infondées, en particulier parce que j'ai déjà fait le tour de l'appartement et que la porte est barricadée. Mais c'est plus fort que moi, j'ai manqué le zombie du balcon, et si jamais j'en avais manqué un autre ? Je ne peux pas m'empêcher de m'inquiéter, sans vraiment savoir si j'ai peur que Charlie tombe sur un zombie ou que je me retrouve à nouveau seul si jamais elle disparaît. C'est dur à admettre, mais en ces temps de chaos, de peur et de mort, la petite princesse blonde m'appporte un certain réconfort, malgré son grand côté relou. Alors sans vraiment m'en rendre compte, je la fixe comme si j'allais pouvoir l'influencer par la pensée. Hors de question que je lui demande clairement et distinctement de rester avec moi, je ne suis pas encore tombé si bas.
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Charlie Dawkins
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Re: Why should I worry ? [Keith et Charlie]   
Mar 12 Jan - 1:46
Why should I worry ?
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Keith a l’air de s’endormir, alors je souris doucement et je lui rends son bras. Je fais attention qu’il le mette bien pour ne pas risque de s’abimer encore, et finalement je lui balance la couette un peu sur lui. Je ne veux pas qu’il ait froid mais je ne m’autorise pas non plus à trop m’inquiéter pour lui. J’ai déjà failli mourir en le voyant tomber du balcon, il faut que je reste calme maintenant. Il faudrait que j’arrête de trop m’attacher à lui alors que ça ne va pas dans les deux sens. Je vais sortir et aller faire autre chose, voilà. M’affaler sur le canapé et attendre qu’il se réveille, retourner le voir de temps en temps et c’est tout. Peut-être. Je me fais donc violence pour le laisser un peu tout seul, comme si je lui disais qu’il est assez grand pour se débrouiller seul, sauf que je suis incapable de prononcer ces paroles. Je crois qu’il s’endort alors je me lève pour filer. Et c’est la voix de Keith qui m’arrête, alors que je suis prête à passer la porte. Je me fige un instant, et puis je me retourne vers lui avec une expression qui se veut neutre. Qu’est-ce qu’il veut encore ? Je me mords très fort les lèvres pour me retenir de sourire et je pose mon regard sur Keith, sans revenir vers lui. Pourtant, dès qu’il me remercie pour ce que je viens de faire, j’affiche un petit, un tout petit sourire. « Je te fais chier depuis le début alors.. Comme ça je me rattrape un peu. » Et je fais demi-tour pour sortir.

Encore une fois, c’est Keith qui me retient. Je me tourne vers lui pour la énième fois en haussant un sourcil. C’est quoi cette question ? Je ne sais pas s’il délire à cause de sa chute, s’il se fout de moi ou s’il est sérieux, alors je mets un temps avant de lui répondre. « Bah je vais dormir ? Pourquoi ? » J’écarte les bras pour marquer l’évidence de ma réponse et finalement, je lui souris à nouveau quand il me dit d’être prudente. Je crois que je lui cède un peu trop vite. Pourtant je ne peux pas m’en empêcher, à chaque fois qu’il a un petit mot gentil, j’oublie qu’il peut être un gros con insupportable. Je mets une main sur mon cœur et je lève l’autre, avec un air faussement sérieux. « Promis, je ferai attention. » Et cette fois, avant même que je n’aie pu bouger d’un pouce, il reprend. Peut-être qu’il essaie de me faire passer par toutes mes expressions de visage. En tout cas il y arrive bien, parce que je le regarde avec des yeux ronds. Je ne crois pas un seul instant qu’il pense réellement que nous devrions rester tous les deux, alors je ris un peu. Je ris bêtement parce que je ne sais pas quoi faire, et finalement je sors.

J’ai à peine fermé la porte que je me traite de débile. Sérieusement Charlie ? Quelle conne. Je soupire et je me tape sur la tête, non mais que quelqu’un m’achève ! Je ne peux pas revenir d’un coup comme ça, une seconde après être partie, si ? Non. Alors j’essaie de faire autre chose. J’ai tâché la robe avec le sang de Keith et ça me rend un peu triste. C’est con de l’avoir bousillée comme ça. Je profite d’être seule dans l’appartement pour l’enlever et la déposer sur le canapé. Encore une fois, il est hors de question d’utiliser de l’eau pour pouvoir enlever les tâches du tissu orange, tant pis. J’enfile mon pyjama, avant de faire une nouvelle fois le tour de l’habitation. J’ai confiance en Keith, mais je voudrais tout de même vérifier que tout va bien partout. Hinhin, pour une fois que c’est lui qui fait des bêtises. Je traîne toujours pieds nus dans l’appartement et finalement, je tombe sur une chambre d’enfants, avec des lits superposés. Je souris comme si j’avais six ans et j’entre dans la pièce pour fouiller un peu dans les affaires. Il y a une tonne de peluches et je trouve un petit renard trop mignon que je glisse dans le col de mon t-shirt. Mais j’arrête de m’occuper des peluches quand je remarque une étagère qui croule sous les DVDs. Je saute presque sur ladite étagère parce que je les reconnais bien, ces DVDs. Tous, ce sont des Disney. Je crois que des étoiles brillent dans mes yeux tellement ça me fait plaisir de tomber sur quelque chose que j’aime dans ce monde apocalyptique. En fait, j’échappe un petit cri de joie quand je vois même qu’il y a un lecteur de DVDs portable qui devrait me permettre de regarder un film. Ou nous permettre. J’ai d’un coup une pensée pour Keith, tout seul dans son lit et incapable de protester… Je me demande pourquoi je l’ai laissé tout seul, lui ce pauvre petit qui ne connaît même pas Disney…

Ni une ni deux, j’embarque le lecteur et quelques films, le renard en peluche et je me précipite vers la porte de la chambre où j’ai laissé Keith. Je toque doucement parce qu’on ne sait jamais, et puis j’entre. Il a l’air de comater encore, alors je pose tout sur le bord du lit avant de m’asseoir à côté de lui. « Désolée… » Je ne sais pas quoi dire, je ne sais pas quoi donner comme excuse pour l’avoir planté là alors qu’il me demandait clairement de rester avec lui. « J’ai mis du sang sur la robe, j’aurais tout niqué le lit.. ! » Je ne sais pas non plus quoi faire pour qu’il ne change pas d’avis maintenant que je l’ai un peu jeté. Alors je ne lui laisse pas le temps de m’envoyer chier et je me glisse à côté de lui dans le lit, en attrapant les films et le lecteur. « Eh regarde ce que j’ai trouvé ! Tu pourras t’endormir devant un vrai film comme ça ! » Heureusement qu’il est dans les vapes. Je m’installe tranquillement contre un coussin avec la couette et le petit renard, et je me débrouille pour allumer le lecteur. Il n’a pas beaucoup de batterie, mais j’espère très fort que ça tiendra pour au moins un.

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Re: Why should I worry ? [Keith et Charlie]   
Mar 12 Jan - 10:37
Elle me fixe un instant avec ses grands yeux ronds surpris et ça me fait froncer les sourcils parce que j'ai l'impression d'avoir sortit une lourde connerie. Pourtant je ne vois pas ce qu'il y a de si choquant dans ce que je viens de lui proposer. Ca me semble même tout à fait logique. Pourtant, elle, elle se met subitement à ricaner doucement, et puis elle disparaît d'un coup. C'est à mon tour d'ouvrir de grands yeux. Cette fois j'ai n'ai même pas le temps de la retenir que la porte s'est déjà refermée sur elle. J'y crois pas ! Je reste immobile et je fixe la dite-porte, comme si Charlie alllait ressurgir soudainement et riant aux éclats. Ce serait une blague ma fois fort stupide mais venant de cette reloue numéro 1, ça ne m'étonnerait presque pas. Pourtant la porte reste bel et bien fermée. Je finis par me relaisser tomber dans le coussin et je soupire en fixant le plafond. Après tout, je n'ai que ce que je mérite. Depuis le début je ne cesse de lui imposer des barrières et de la menacer de me casser si elle fait trop son boulet. La vérité c'est que je suis bien trop lâche pour lui avouer que j'ai besoin d'elle. Qui n'aurait pas peur de la solitude dans un monde pareil ? C'est à en devenir fou ! Des zombies ! Des putins de zombies ! Sortis de nul part, ravageant tout sur le passage, égorgeant nos proches sans nous laisser le temps de réaliser ce qu'il venait de se passer. Dans un monde pareil, le moindre geste pacifique envers l'autre devient rapidement synonyme d'un grand soulagement, mais aussi d'une grande rareté. Combien d'hommes et de femmes seraient prêts à pousser les autres à la mort pour se sauver en premier ? Oh je ne peux pas les blâmer, je ne vais pas dire que je suis différent, mais au moins je ne me mens pas, je l'accepte avec cynisme et antipathie. Je me met à détester tout le monde parce que jusque là je n'ai vu que l'égoïsme et l'indifférence, tout le pire de l'être humain, alors qu'on devrait oublier nos différences et se serrer les coudes, non ? Pourquoi j'ai l'impression d'être le seul à penser ça ? Moi, qu'on accusait et qu'on accuse encore de manquer de morale ! Voilà qui me fait doucement sourire. L'humanité échoue lamentablement à ce test de besoin de solidarité immédiat, et je la regarde couler avec amertume et déception. J'ai perdu tout espoir.

Merde ! Voilà que je deviens philosophe ! Ca ne me va vraiment pas de rester tout seul dans mon coin. Mes pensées reviennent à Charlie alors que je chasse ces réflexions bien noires. J'ai beau lui râler dessus la plupart du temps, je ne peux pas nier que je me suis attaché à elle. Elle comble ce vide qu'a laissé la perte brutale de ma famille, de mes amis, et de ce camp qui - je l'ai cru - aurait pu me servir de nouvelle communauté. Mais non, là encore il a fallu que ce troupeau d'abrutis me déçoivent lamentablement. Une grimace de rancoeur se dessine sur mon visage alors que je sens la colère me serrer la poitrine. Je ne pourrais jamais leur pardonner, même après leur mort. Et puis inévitablement, je me demande si Charlie m'en veut comme je m'en veux parfois. Il n'y en a pas eu un pour s'opposer à mon exil, mais il y avait des enfants. Charlie aurait pu être parmis eux si elle n'avait pas eu le courage de s'enfuir pour se lancer à ma poursuite. Avec un bref sourire, je me rappelle cette soirée où elle m'était apparue pour la première fois, poële en main, prête à l'aventure malgré son petit air inquiet. Et doucement je sombre. Trop de réflexion tue la réflexion. Je finis par m'endormir en laissant mon corps douloureux peser sur le matelas. La lumière filtre encore timidement à travers la fenêtre mais ça ne m'empêche pas de fermer les yeux pour céder à cette fatigue soudaine. L'inquiétude et la douleur s'envolent alors que les ténèbres s'emparent doucement de moi. Je ne pense plus, je veux juste qu'on me laisse tranquille. Voilà un moment que je n'ai pas dormi à poings fermés dans un bon lit comme celui-ci. Alors dans un dernier effort, je m'enroule complètement dans la couette et je finis par m'endormir tout à fait, le coeur serré et solitaire.

Je ne sais pas combien de temps je dors. Une heure ? Une journée ? Une minute ? J'ai l'impression que je viens juste de fermer les yeux lorsqu'un bruit retient mon attention. Mon coeur panique alors que mon esprit est déjà loin. Je mets un moment à réagir et lorsque j'ouvre enfin un oeil, la porte s'ouvre en même temps. Je cligne plusieurs fois des yeux en me forçant à émerger parce qu'une petite voix dans ma tête ne peux s'empêcher d'être tout le temps inquiète du danger permanent qui rôde. Lorsqu'enfin je reconnais Charlie qui vient s'assoir sur le lit, je l'interroge du regard sans comprendre ce qu'elle fabrique. Je croyais que ma mise en garde la faisait rire ? Qu'elle n'avait aucune envie de rester avec moi et que je méritais ma solitude pour toutes ces fois où c'est moi qui l'ai envoyé chier avec froideur ? Elle me parle de sa robe et je hoche timidement la tête en silence sans vraiment comprendre le rapport. Je me redresse en grimaçant un peu et je me gratte la tête comme si ça allait m'aider à comprendre en voyant qu'elle vient se glisser sous la couette avec moi. Est-ce que j'ai rêvé ce moment terrible où elle a refermé la porte sur elle en me riant au nez ? Le doute persiste. Pourtant je n'ose pas lui poser la question, de peur de la faire fuir. Je la laisse faire sans vraiment comprendre ses intentions, trop fatigué pour y réfléchir, mais simplement heureux qu'elle soit là. Je pose docilement les yeux sur le lecteur DVD qu'elle me désigne et je parviens enfin à articuler quelques mots. "Cool ! Mais il fonctionne au moins?" Je lui accorde même un bref sourire en m'emparant des DVD devant moi pendant qu'elle tente d'allumer la machine. Elle n'a sérieusement trouvé que des dessin-animés ? Je reste néanmoins silencieux, parce que je n'ose plus être méchant sous la menace de la voir fuir à nouveau. Alors je choisis un DVD au pif et je lui tends. Raiponce, le mec a une poêle et la petite blonde me fait un peu penser à Charlie. Ca m'arrache presque un discret sourire. "T'as vu elle te ressemble !" Je ne peux pas m'empêcher de lui faire la réflexion en ricanant doucement. Bon, j'ai essayé d'être gentil, mais comme on dit chassez le naturel et il revient au galop. Et puis il y a quand même pire que d'être comparée à une princesse disney. Non ?


Finalement, la machine a l'air de fonctionner et alors que le film commence, je remonte la couette jusqu'à mes épaules pour ne pas creuver de froid et je me rapproche de Charlie. J'espère qu'elle regarde bien fixement l'écran, parce qu'un sourire un peu bête s'affiche sur mon visage alors que j'ai vraiment l'impression d'être revenu dans une vie tout à fait normal. S'en est presque drôle de se rappeler que nous sommes en pleine apocalypse zombie. Et ça, c'est le superpouvoir de Charlie. En un instant, ce petit être rayonnant a chassé mes sombres pensées. Elle est peut-être en décalage complet avec le monde extérieur, mais au moins j'ai un peu l'impression qu'avec elle on n'oubliera pas ce que l'humanité a été avant tout ça. Je ne sais pas si j'ai de la fièvre, si je me suis cogné la tête ou quelque chose comme ça, mais je lui en suis sincèrement reconnaissant. J'ai presque envie de la serrer contre moi comme un doudou. De là à le lui avouer, il ne faut pas pousser quand même ! Mais je suis si heureux que le film me fait largement sourire, et même rire sans que je ne trouve le temps de me retenir. "Eh mais c'est vraiment toi en fait !" Je pointe l'écran en riant. Une princesse reloue blonde qui court partout avec sa poêle en criant et en chantant, la description est parfaite !
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Charlie Dawkins
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Mer 13 Jan - 3:34
Why should I worry ?
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Je m’installe tranquillement à côté de Keith, je crois que je bouge un peu trop d’ailleurs, jusqu’à ce que je trouve une position bien confortable. Et pendant qu’il regarde les DVDs que je lui ai apportés, je m’occupe d’allumer le petit lecteur qui, par miracle, est en état de marche. Je ferais bien une petite danse de la joie, mais je crois que Keith n’est pas encore prêt pour ça. Alors je prends simplement le film qu’il me tend avec un sourire quand je reconnais duquel il s’agit. Je crois que c’est un de mes préférés, c’est peut-être de là que j’ai eu la brillante idée de me tirer du camp avec une poêle en guise d’arme. Hum. Je lance un petit regard perplexe à Keith quand il dit que je lui ressemble, et finalement je me souviens de la première scène où Raiponce part avec Flynn Rider et ça me fait rire à mon tour. « Hinhin, tu verras toi t’es lui. » Et je lui colle bien la boîte sous le nez pour être sûre qu’il identifie bien son alter-ego, avant de reprendre mon sérieux parce que le film commence. A vrai dire, la petite musique et les douces images roses me remplissent de joie. Pour la première fois depuis longtemps, j’oublie un peu les conditions dans lesquelles nous vivons, le danger omniprésent. Je crois que nous sommes plus ou moins en sécurité et c’est un tel soulagement que je me mets à chanter en même temps que Raiponce. Tant pis pour Keith, il avait qu’à choisir un film que je connais moins.

Le film défile devant nos yeux et je n’arrive même pas à décoller mon regard une micro seconde. J’ai senti Keith s’approcher un peu, mais je n’ai même pas fait attention. C’est pour ça, je crois, que je sursaute presque quand je l’entends rire tout près de moi. Je voudrais faire comme si une telle réaction de sa part ne m’étonnait pas, pourtant je me tourne vers lui avec un air presque choqué. Je le fixe comme ça pendant un temps, mais il continue de se marrer en me montrant l’écran, alors je finis par regarder moi aussi. C’est vrai que, peut-être, j’ai un peu le même style de survie qu’elle. Mais à mon tour, je pose le doigt sur l’écran pour lui désigner Flynn, et je lui souris en mimant son air moqueur. « Tu vois que t’es Flynn ! Tu fais la même tête tout le temps ! » Pour bien appuyer l’air blasé que prend le petit personnage, je mets carrément le film en pause et j’imite la tronche que Keith me sort tout le temps quand je dis ou fais une connerie. Je suis sûre que je la fais super bien à force de la voir ! Et puis je relance le film.

La batterie du lecteur tient probablement en pompant mon énergie vitale, parce que même si je chantonne toutes les chansons, je m’allonge de plus en plus dans le lit. J’ai l’impression qu’une force invisible me tire par les pieds pour me faire glisser au fond du lit. Et cette même force appuie sur mes paupières pour que je les ferme. Mais je veux voir la fin de Raiponce moi ! Enfin peut-être pas, parce que maintenant que j’ai dit que Keith était Flynn et qu’il est tombé amoureux de Raiponce, je me sens un peu bête. Je crois que j’ai rougi comme jamais quand je m’en suis rendu compte. Heureusement qu’il fait noir. Je lutte de toutes mes forces et pourtant, le confort du lit a raison de moi. J’ai atteint un niveau de fatigue trop élevé pour me rendre compte que je laisse tomber ma tête sur l’épaule de Keith dans un petit soupir. Et je crois que je m’endors, ou alors je somnole un peu, parce que j’entends toujours le film au fond de ma conscience… Conscience qui se réveille bien vite quand enfin, je me rends compte de la position dans laquelle je suis. Je ne sais pas combien de temps je suis restée comme ça, mais je sursaute violemment et je me redresse d’un coup. Je ne sais plus où me mettre, je suis vraiment incontrôlable. Mon regard paniqué croise celui de Keith et il me fait rougir à nouveau. « Pardon je m’endormais.. ! » Ma voix tremble un peu, mais je ris un peu pour faire comme si tout allait bien. Comme si ça ne voulait rien dire pour moi. « Ptain c'est presque la fiiiin » Je prends un air boudeur, je change de sujet, mais c'est vrai que ça me fait chier d'avoir raté une bonne partie du film. Je suis bien décidée à voir la fin sans sombrer. Cette fois je fais bien attention, je cale à nouveau mon dos contre mon oreiller et je reste bien droite, même si c'est carrément confortable que de m'écrouler contre Keith. J'espère au moins que je ne lui ai pas fait mal. Quelle nulle je vous jure.

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Keith Harrison
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Re: Why should I worry ? [Keith et Charlie]   
Jeu 14 Jan - 2:58
Je lève les yeux au ciel lorsque Charlie se met à chanter les chansons en même temps que Raiponce. Elle les connait toutes par coeur ma parole ! Je la regarde faire sans protester pour autant, parce qu'elle est mignonne avec ses petits yeux pétillants d'innocence et remplis d'une simple joie de vivre. Plus je fais passer mon regard de Charlie à Raiponce et de Raiponce à Charlie, plus je me dis que cette histoire a été écrite pour lui. C'est obligé elle a inspiré le scénariste, il y a trop de concordance. On passe notre temps à pointer l'écran du doight en dénonçant chacun notre tour les similitudes entre la réalité et nos personnages respectifs. Je fais même une moue boudeuse lorsqu'elle prend le temps de mettre sur pause pour mimer mon soi-disant air blasé. C'est n'importe quoi, je ne fais pas du tout cette tête ridicule !

Et puis inévitablement, le disney vire à l'eau de rose. Je somnole doucement en écoutant le film d'une oreille. Ils sont adorables, tout est beau, tout est pailleté, je n'en attendais pas moins pour un disney quoi. Au moins ça me fait sourire quelques fois, et puis je ne me lasse pas de cet air émerveillé que prend Charlie devant le film. Les zombies sont à des kilomètres de nous et le sourire tranquille que j'affiche ne me quitte plus. Mon corps entier est encore douloureux et je suis épuisé par la perte de sang après la blessure de mon bras, mais malgré tout je peux dire que je suis heureux. Je me sens bien, le ventre remplit, le bras bandé, en sécurité, au chaud sous la couette et en compagnie de Charlie. Que demander de plus ? Je sens la tête de la petite princesse glisser doucement sur mon épaule et je ne peux m'empêcher de sourire en constatant qu'elle s'est endormie. Il faut dire qu'on a eu droit à pas mal d'émotions fortes aujourd'hui. Sans compter que c'est elle qui m'a traîné de dehors jusqu'à ce lit. J'ignore encore d'où elle a sortit une telle force. Elle aussi elle doit être épuisée. Et puis elle a l'air si paisible que je n'ai pas le coeur à la réveiller. Je n'ose plus bouger, comme si le moindre mouvement allait la tirer de son doux rêve qu'elle a l'air de faire. On dirait un petit ange et je résiste difficilement à l'envie de décaler la petite mèche de cheveux qui glisse sur son beau visage pour mieux la regarder. A la voir si sereine, j'ai l'impression que la Terre entière connait temporairement la paix. Le monde entier est suspendu à ce sommeil tranquille et j'ai même l'impression que le temps lui même s'arrête pour respecter ce silence universel. J'ose à peine respirer et je ne regarde plus du tout le film. Finalement, le sommeil me gagne doucement à mon tour et je finis par laisser tomber ma tête en arrière pour observer l'écran en laissant mes paupières se fermer doucement. C'est le moment que choisi Charlie pour se relever d'un coup en criant presque. Elle me fait sursauter et son air complètement paniqué me fait ouvrir de grands yeux comme s'il se passait quelque chose de grave mais que je n'avais pas encore réalisé quoi. Elle s'excuse et c'est là que je comprends. Mon air surpris passe et c'est un grand sourire moqueur qui s'affiche désormais sur mon visage. Elle se plait que c'est la fin du film et se redresse en fixant sagement l'écran, mais je ne peux m'empêcher de la fixer en étirant mon sourire alors que je remarque qu'elle rougit encore. "Eh oui, tu as raté le moment où on s'embrasse. C'est dommage hein ?" Je ne quitte plus mon sourire, parce que je vois bien qu'elle panique, et ça me fait mourir de rire. Elle n'avait qu'à pas dire que je ressemble à ce looser de Eugene qui se bat avec un cheval et se fait assommer par une poêle. Ma vengence est parfaite. Adieu zombies, apocalypse et survivants. Ce soir je ne suis plus qu'avec cette fille un peu reloue mais trop mignonne qui fuit mon regard sans oser s'enfuir pourtant. Avec elle, je me rends compte que j'arrive à tout oublier. Les monstres, les agressions, la déchéance de l'humanité. Tout ça n'a plus d'importance. Elle me rend heureux, et je crois qu'elle me plaît, alors je ne peux plus quitter mon sourire, même si je me sens un peu bête.
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Charlie Dawkins
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Re: Why should I worry ? [Keith et Charlie]   
Ven 15 Jan - 1:24
Why should I worry ?
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J’ai les joues en feu et je crois que ça se voit même dans l’obscurité de la pièce. Je dois briller dans le noir. J’ai l’impression d’avoir avalé une flamme ou quelque chose dans le genre, et d’en mourir peu à peu. Je sens le regard de Keith sur moi et cet abruti n’arrange pas les choses. Je le vois sourire du coin de l’œil, j’ai envie de disparaître. Pourquoi je ne peux pas être une fille normale, préoccupée par la bouffe et l’endroit où on dormira demain ? Il faut vraiment que mon plus gros problème soit que Keith ait envie de me buter à chaque fois que je fais quelque chose ? Je crois que je suis en train de devenir folle, que mon cerveau me force à m’inquiéter de choses totalement futiles pour ne pas penser au reste. C’est possible ça ? D’essayer de me protéger comme ça des choses que je n’arrive pas à comprendre et à accepter ? Peut-être que oui. D’ailleurs, ça doit être pour ça que je ne pleure pas la mort de ma famille. Je n’y pense pas, jamais. Ils sont ailleurs, quelque part en sécurité et c’est tout. Pendant que moi je peux prendre le temps de faire comme si l’apocalypse n’existait pas. De toute façon, nous sommes en sécurité dans notre appartement barricadé. Je crois.

Pourtant je manque de mourir là, sous la couette dans le lit le plus confortable du monde, alors que Keith en rajoute encore une couche. Je me sens trop bête d’avoir dit qu’il était Flynn Rider alors que je savais très bien comment allait se dérouler le film. J’ai envie de dire à Keith que j’avais oublié le léger détail de l’histoire d’amour, mais je crois que ce serait encore pire d’essayer de me justifier. Mon cœur bat comme un fou alors qu’il parle de baiser. Est-ce qu’il fait exprès parce qu’il voit que je suis au bord du malaise ? Je suis sûre que oui. Je tente un petit regard vers cet idiot, il sourit encore, c’est certain, il se fout de ma gueule. Je tourne à nouveau la tête vers l’écran en faisant comme si c’était pour voir les dix dernières secondes du film, et j’en profite pour respirer un coup, et tenter de répondre sans me mettre à pleurer de honte. « Fais attention, avant le bisou il se prend quand même un bon coup de poêle dans la tronche ! » Et pour appuyer ma menace terrible, je tente un sourire qui se veut terrifiant, mais je crois que je grimace plus qu’autre chose. Quoiqu’il en soit, si Keith continue de me regarder avec ce sourire moqueur, il va vraiment finir par se prendre un coup de poêle. Ou de taser. Autant profiter qu’il soit handicapé par son bras hinhin.

« Allez c’est l’heure de dormir ! » Je balance la petite peluche à la tronche de Keith pour qu’il arrête de me fixer comme il le fait et je ferme rapidement le lecteur DVD. Au moins comme ça, on ne voit plus mes joues briller rouge et je peux respirer un peu mieux. La lune éclaire encore très légèrement l’intérieur de la pièce, assez pour que je pose le lecteur et les films sur le sol avant de me laisser tomber sur le dos. Je soupire doucement en fixant le plafond. J’ai envie de me rouler en boule contre Keith, j’étais bien sur son épaule. La chaleur de son corps est la plus réconfortante au monde. Je crois que les quelques minutes où j’ai dormi sur lui ont été plus réparatrices que toutes les nuits de la semaine. Parce que j’étais en sécurité, totalement. Pourtant je lutte contre cette envie, parce qu’il me prendrait probablement pour une folle – que je ne suis pas puisque je sais encore me contrôler, hum. J’ai froid aux pieds en plus, j’ai très envie aussi de coller mes pieds contre ses jambes, mais là encore je ne pense pas qu’il apprécierait. Au lieu de tout ça, je roule jusqu’au bord du lit, tout au bord. Je n’ai jamais eu confiance en moi, je n’oserais jamais approcher Keith un peu plus que ce que j’ai déjà fait, mais je suis déjà heureuse d’être avec lui. Même s’il est odieux parfois, j’ai le sentiment de pouvoir compter sur lui, toujours, tout le temps. Je ne veux plus qu’il disparaisse comme un peu plus tôt dans la journée, dans le magasin. Je veux qu’il reste avec moi. Pourtant je ne dirai rien, il en a déjà trop vu. Alors je tire la couette pour la remonter jusqu’à mon nez et je chuchote : « Bonne nuit Keith.. » Là, comme ça, en boule dos à lui et la plus éloignée possible, je suis au moins capable de faire semblant de m’endormir pour ne pas avoir à expliquer ma panique et mes rougissements. Je serre la couette entre mes doigts et je me force à respirer lentement, alors que j’ai toujours les yeux grands ouverts. Toute trace de fatigue a subitement disparu.

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