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Y a quelque chose qu'hier encore n'existait pas - Keith & Charlie [mai 2025] Sam 16 Jan - 3:49
Y a quelque chose qu' hier encore n'existait pas.
Keith & Charlie
Je ne tiens pas le coup. J’ai passé un long moment dans le déni, me refusant la moindre pensée pour ma famille décédée, mais la douceur, la facilité, elles n’ont pas duré. Peu à peu, mon esprit commence à accepter la mort de mes parents et de ma petite sœur. Je m’en suis rendu compte doucement, jusqu’à ce que je sois incapable de retenir mes larmes. Je crois que Keith ne comprend pas tout de suite ce qui m’arrive. Je mets plus d’une heure à me reprendre, je crois, pendant qu’il reste là, sans rien dire, près de moi. Je ne sais pas ce que je ferais sans lui. Quelque chose a changé entre lui et moi. Il râle toujours, il me crie dessus même parfois, mais je n’ai plus l’angoissante impression qu’il va m’abandonner à la première occasion. J’ose fermer les yeux sans me demander s’il sera toujours là la seconde d’après. J’ai moins peur, je crois que je lui fais confiance. Alors après avoir arrêté de pleurer, je finis par lui dire ce qui ne va pas d’une voix tremblante. Il lève les yeux au ciel en soupirant, mais ça me fait presque rire. J’angoisse, alors je parle, parle et parle encore pour évacuer tout ce que j’ai sur le cœur et finalement, nous nous retrouvons devant mon ancienne maison. C’est très bizarre de me retrouver ici sans eux, en sachant que nous ne reviendrons jamais. La tristesse me prend à la gorge et je retiens difficilement mes larmes. En silence, je vais chercher un peu tout ce que je peux prendre. Des souvenirs, quelques photos, et aussi des trucs utiles comme des vêtements. Je n’arrêterai pas de me battre pour vivre, jamais. Pour eux. J’approche d’une photo de famille dans un cadre et je l’attrape pour la montrer à Keith avec un petit sourire. « C’est ma grande sœur elle. Elle est reloue comme toi, et elle était pas avec nous dans le camp. Je sais pas où elle est maintenant. » Ma voix peine à tenir jusqu’au bout de ma phrase alors je repose le cadre un peu brutalement et j’essuie mes yeux d’un revers de la main. Elle a beau être la sœur la plus chiante du monde, elle reste une des personnes qui me sont le plus cher. Je donnerais tellement pour la retrouver en vie, pour courir me blottir dans ses bras. Je me souviens de son parfum, je lui piquais tout le temps avant, quand elle vivait encore avec nous chez mes parents. Je voudrais tellement fort avoir de ses nouvelles…
Et finalement, je ressens le besoin de partir d’ici. Je crois que je me rends bien compte à présent de la situation, et cette maison ne m’apporte plus que de la tristesse. Il faut avancer pour survivre, on ne peut pas se permettre de s’apitoyer pendant des jours entiers, alors je prends sur moi. Je fais un effort qui me semble surhumain pour abandonner mon ancienne chambre, mes affaires, cet endroit que je connais par cœur et qui renferme tant de souvenirs. Il faut tourner la page. « On peut se casser ? » En fait je n’attends même pas que Keith réponde pour sortir de là. J’ai besoin d’air pour ne pas craquer à nouveau, et besoin de temps pour que la douleur s’apaise. En attendant, je ferai juste des efforts pour aller de l’avant. Ca passera, j’en suis certaine. D’autant plus que Keith aussi a décidé qu’il voulait retourner chez lui finalement. J’accepte sans hésiter, ça aura au moins le mérite de m’occuper l’esprit. Nous nous dirigeons vers son quartier comme si on avait trois ans pour y aller, mais rien ne nous attend nulle part alors on a bien le temps de traîner un peu, je crois. J’observe ces rues que je n’avais pas trop le droit d’emprunter parce que ma mère avait peur que je me fasse agresser – ce qui aurait été possible vu ma chance – je découvre un peu ce quartier que je n’ai vu que de loin. Je suis Keith dans le dédale des rues, je suis perdue évidemment, et finalement on entre dans un immeuble. Il est étrangement vide de zombies, silencieux. Je n’ose pas ouvrir la bouche, je ne sais toujours pas où est passée la famille de Keith. Je ne sais même pas s’il en a une en fait, mais je n’ose pas lui demander. Nous entrons dans son appartement et pendant que j’attends sagement sur le canapé, une voix retentit dans le couloir. Une voix qui appelle Keith.
Re: Y a quelque chose qu'hier encore n'existait pas - Keith & Charlie [mai 2025] Sam 16 Jan - 5:19
Aujourd'hui, Charlie ne chante plus, Charlie ne parle plus, Charlie pleure. Je n'ai jamais été bon pour consoler les gens, et je le suis encore moins maintenant. Bien sûr, je me sens désolé pour elle, mais je vois bien qu'elle a besoin d'extérioriser toute cette tristesse qu'elle a retenu si longtemps. Alors je reste silencieux, sans pour autant m'éloigner. Elle peut bien pleurer si elle veut, ça m'est égal, je reste avec elle pour lui montrer qu'elle n'est pas seule. Qu'il faut qu'elle se console, et qu'elle continue malgré tout. Mais pour l'instant, la douleur est trop forte. Alors on marche en silence, je reste attentif pour nous deux parce que la princesse blonde n'est pas vraiment en état de faire attention à où elle mets les pieds, et je m'arrête lorsqu'elle en a besoin. Aujourd'hui je ne juge pas. Elle a besoin de ce moment, alors je la laisse s'effondrer jusqu'à ce qu'elle n'en puisse plus. Bien sûr, je préfère la voir souriante en pleine de vie, et c'est dans ces instants que je regrette presque son côté relou qui me fait habituellement soupirer de désespoir. Mais finalement, elle réussit à s'arrêter et à articuler quelques mots d'une voix tremblante. C'est sa famille, sa famille lui manque. Bien sûr qu'elle lui manque. La mienne me manque aussi, c'est tout à fait normal. Seulement ils sont morts, et il n'y a plus rien que l'on puisse faire pour changer ça. Alors je soupire et je me relève. Si elle y pense trop souvent, elle n'arrivera jamais à tourner la page. Maintenant qu'elle les a pleuré, il faut qu'elle continue. Cependant, je ne saurais trouver les mots exacts pour lui redonner courage. Moi-même je partage la douleur qui l'accable et si mon esprit n'était pas concentré sur la petite blonde, j'aurais probablement craqué plusieurs fois déjà. Je refuse d'y penser. La solitude, il n'y a rien de plus effrayant, alors je pose une main compatissante sur l'épaule de Charlie et je l'invite à se relever avec moi pour continuer à avancer. Soudainement, elle se met à parler sans s'arrêter. Elle me raconte tout, de son enfance à l'apocalypse en passant par les anecdotes les plus drôles. Patiemment, je l'écoute en silence, parce que je comprends que ça fait aussi partie de son deuil. Il faut qu'elle dise au revoir à son ancienne vie, et j'accepte docilement le rôle que j'ai à y jouer.
Lorsqu'enfin on entre chez elle, je reste à l'affût en cas de zombie égaré mais je la laisse seule faire le tour des pièces. Je me sens presque comme un intrus dans sa visite de son chez-elle fantôme alors je m'efface dans un coin de la maison en l'observant de loin, jusqu'à ce qu'elle revienne vers moi avec une photo. Elle me montre sa grande soeur et tente même de m'envoyer un petite pique. Un demi-sourire traverse brièvement mon visage avant qu'elle ne repose la photo. Je ne sais pas si elle attend de moi que je lui assure qu'elle la retrouvera. Que je l'aide à se mentir pour se rassurer. Mais à quoi ça servirait ? Autant faire face à la réalité une bonne fois pour toute. J'ai toujours été pragmatique, et ce qui est fait est fait. Même si au fond, elle a encore une chance si elle n'était pas dans la ville. Cette ville, il faut la fuir comme la peste. Il n'y a plus rien qui peut nous sauver ici. Et c'est de là que me vient l'idée de retourner chez moi, moi aussi. Je pourrais peut-être y retrouver les clé du hangar à bateaux où je travaillais occasionnellement. Je pourrais peut-être y trouver un bateau à piloter ou à retaper brièvement pour pouvoir se casser d'ici par la mer. Il ne doit pas rester grand chose et l'espoir est très incertain, j'en suis conscient, alors je garde mon idée pour moi. Ce n'est pas le bon moment pour donner un faux espoir à Charlie je crois.
Finalement on s'en va. Une nouvelle fois je la suis docilement à l'extérieur, et c'est là que je l'informe que je devrais repasser chez moi aussi. Je ne prends pas la peine de lui exposer la totalité de mon idée, mais elle ne cherche pas à en savoir plus de toute façon. Alors nous nous mettons en route, puisque nous n'avons rien de mieux à faire. Lorsque les rues redevienent familières autour de moi malgré les marques évidentes de l'apocalypse qui a frappé la ville, mon coeur se serre à mon tour. Charlie a assez pleuré pour nous deux, alors je n'en suis pas au point de craquer, mais je me mure dans un silence douloureux. Je me souviens que trop bien de la dernière fois où j'ai poussé ces portes, la peur au ventre, désespéré de ne trouver personne à la maison, à l'école ou au travail. J'ai attendu quelques jours, à en devenir presque fou, et puis je me suis fait une raison. Je suis partit sans me retourner. Jusqu'à aujourd'hui. Et je suis presque surpris par l'angoisse qui me saisit alors que nous montons les marches jusqu'à mon appartement. Mes mouvements se font plus lents et plus pénibles, comme si j'allais briser un dernier espoir caché bien au fond de moi. L'espoir qu'ils aient pu survivre et revenir un peu plus tard, une fois que j'étais déjà partit. Non. Je me suis toujours intedit cet espoir ridicule, et je continuerais de le faire sans relâche. Ils sont morts et c'est comme ça. Mon regard s'assombrit lorsque je pousse la porte de l'appartement et que je constate que rien n'a changé. Tout est tel que je l'ai laissé avant de partir. Visiblement, les survivants ne sont pas encore venu pillé le quartier. Peut-être que sa réputation fait toujours trembler les habitants de la ville, même après l'épidémie ? L'idée me fait doucement sourire, et je laisse Charlie s'effondrer dans le canapé pendant que je me dirige vers ma chambre. J'ai à peine le temps de farfouiller mon bureau que je me fige. Quelqu'un a prononcé mon prénom, et ce n'était pas la voix de Charlie. Brutalement, mon coeur se met à battre à cent à l'heure. Je n'ose pas y croire. Est-ce que je deviens fou ? Je lutte contre une force invisible qui me retient et j'ai l'impression que ça me prend des heures pour retourner dans le salon. Mais c'est là que je la vois. Je me fige un instant en ouvrant de grands yeux parce que je n'ose pas y croire. Ma bouche s'ouvre mais je reste désepérement muet. C'est lorsqu'elle prononce à nouveau mon prénom en se jettant sur moi que je me reprends. "Oh mon dieu ! Emily ?!" Je la serre contre moi même s'il s'agissait bien de la dernière personne que j'imaginais pouvoir croiser ici. Néanmoins, je m'étais tant répété que je ne croiserais personne que je suis plus qu'heureux de la voir. "Mais c'est pas possible ! Est-ce que ça va ? Qu'est ce que tu fais ici ?" Mille questions me viennent en tête parce que j'ai encore du mal à croire qu'elle est ici, en chair et en os, devant moi. Elle m'explique qu'elle a survécu dans le quartier tant bien que mal depuis le début mais qu'elle est restée seule et cachée après avoir vu des survivants en agresser d'autres. Je hoche gravement la tête en lui affirmant qu'elle a bien fait, et je lui assure qu'elle n'est plus seule maintenant. D'ailleurs, ça me rappelle la présence de Charlie qui a observé la scène sans vraiment comprendre je crois. Alors je la présente brièvement. "Au fait Emily, c'est Charlie. Charlie, c'est Emily." Je les désigne l'une après l'autre et je laisse Emily lui serrer la main en la saluant rapidement avant de la voir se tourner à nouveau vers moi en plissant les yeux d'un air investigateur. "Et d'où vous vous connaissez ?" Je hausse les épaules et me contente de répondre le plus normalement du monde. "On s'est rencontré il y a quelques semaines dans un camp de survivants. Longue histoire." Sale histoire surtout, et comme je n'ai pas très envie de lui narrer ce moment pénible de ma vie, j'enchaîne sans lui laisser de m'interroger à nouveau. "Bon je reviens, il faut que je retrouve un truc. Bougez pas j'en ai pour deux secondes." Je retourne dans ma chambre en soulevant tout mon bordel. Je suis sûr qu'elles sont quelques part pars là. Finalement, c'est en faisant les poches de mes vestes que je finis par tomber dessus. "Yes je les ai !" Je les informe à haute voix en glissant les fameuses clés dans ma poche, et puis j'attrape quelques affaires comme l'a fait Charlie avant de rejoindre les filles dans le salon. Je leur montre les clés avec un sourire victorieux en les faisant tourner autour de mon doigt. "Les clés de la liberté ! .... J'espère." Je m'empêche de nous donner trop d'espoir, parce que l'échec n'en sera que plus décevant si l'on se met à rêver d'une fuite parfaite avant même d'être sûr de pouvoir mettre la main sur quelque chose de navigable. Après tout ce temps de passé depuis le début de l'épidémie, je suis sûr que nous ne sommes pas les premiers à avoir eu la brillante idée de se tirer d'ici par la voie maritime.
Charlie Dawkins MdJ sadique & Maniaque du capslock
Re: Y a quelque chose qu'hier encore n'existait pas - Keith & Charlie [mai 2025] Dim 17 Jan - 19:27
Y a quelque chose qu' hier encore n'existait pas.
Keith & Charlie
Je me redresse instantanément sur le canapé et j’attrape mon taser. C’est un réflexe maintenant je crois, je le serre dans ma main en fixant la porte d’entrée. Et finalement, je vois une fille entrer. Elle ne me regarde même pas, elle se poste au milieu du salon pour appeler Keith encore et encore. Et je ne sais pas quoi dire ni quoi faire face à cette inconnue qui vient d’arriver comme si de rien n’était. Je me contente de la fixer avec des yeux arrondis par la surprise. Elle est belle, elle est vraiment trop belle, et je ne peux pas m’empêcher de me demander qui elle est. Elle ne ressemble pas vraiment à Keith, est-ce qu’elle fait partie de sa famille ? Il débarque à son tour dans le salon alors je le regarde toujours sans rien dire. Il a l’air content de la voir, la fille, alors j’attends patiemment, et il finit par nous présenter rapidement. Enfin, il balance nos deux prénoms et c’est tout, il faudra que j’attende pour en apprendre plus sur cette fille. Je me lève pour m’approcher un peu puisqu’il s’est enfin décidé à faire comme si je n’existais pas et je serre la main que la fille me tend en me lançant un regard critique. Je me sens mal à l’aise face à cette fille, plus grande, plus belle, mieux foutue que moi, alors je ne soutiens pas son regard, je détourne le regard avec un sourire timide et forcé. Sourire auquel elle ne répond pas. Elle se retourne tout de suite vers Keith pour le questionner sur ma présence et j’en suis encore plus gênée. J’aimerais qu’elle ne soit pas là, avec son air méprisant pourri et son visage beaucoup trop beau. J’ai envie de courir après Keith quand il nous laisse toutes les deux dans le salon, pourtant je ne peux pas. Je me laisse tomber à nouveau sur le canapé et je ramène mes genoux contre ma poitrine pour entourer mes jambes de mes bras. Emily reste debout, elle a l’air tranquille. Le silence pèse un bon moment sur le salon, je n’entends que le bruit que Keith fait en fouillant je ne sais où. Et puis finalement je craque, j’essaie de prendre un air assuré pour m’adresser à la nouvelle venue. « Toi, tu le connais d’où Keith ? » Je regrette immédiatement d’avoir parlé. Elle me dévisage un instant l’air de dire que ça ne me regarde pas, et finalement elle sourit. « On était ensemble. » Ah. Ah d’accord. Là, je me sens vraiment conne. Il n’a jamais parlé d’une quelconque copine pourtant. Mais pourquoi il m’en aurait parlé hein ? J’hoche la tête doucement en me répétant qu’il faut avoir l’air calme et normale.
Keith me fait sursauter quand il revient pour nous montrer sa trouvaille. Des clés ? Je le regarde sans trop comprendre ce qu’il entend par clés de la liberté. « C’est les clés de quoi ? » Les clés du hangar à bateaux. Ah bah oui. Evidemment c’est une bonne idée. Je lui souris en affirmant qu’il a raison et que ça vaut le coup d’essayer. Alors maintenant qu’il a récupéré tout ce qu’il voulait, nous quittons son ancien appartement pour retrouver les rues infestées de zombies et prendre la direction du port. Emily, elle n’arrête pas de parler, j’ai l’impression qu’elle est presque pire que moi. Elle ne cesse de rappeler des souvenirs à Keith et de me poser des questions sur ma vie, avec un air bien plus gentil que quand elle est arrivée. Alors je me laisse prendre, je réponds tranquillement à ce qu’elle me demande, je lui retourne ses questions parfois. Je n’ose pas chanter, je n’ose rien ajouter de plus que mes réponses. Je sais que je ne devrais pas agir comme ça, mais je ne l’aime pas. Emily, elle m’énerve, je voudrais qu’elle ne soit pas là. Je vois bien son regard sur Keith, comment elle le touche à chaque fois qu’elle s’adresse à lui. Est-ce qu’ils ont rompu un jour ? Est-ce qu’ils étaient encore ensemble au début de l’épidémie ? Je demanderai à Keith quand on sera tous les deux, si un jour elle le lâche. Bordel Charlie ! Je ne vais pas commencer à être jalouse des filles qui l'approche.. Si ?
Re: Y a quelque chose qu'hier encore n'existait pas - Keith & Charlie [mai 2025] Dim 17 Jan - 19:38
Y a quelque chose qu' hier encore n'existait pas.
Keith & Charlie
Un grognement m’arrête dans mes réflexions. Nous nous arrêtons tous les trois d’un même coup et je me tourne vers l’origine du bruit. Un zombie seul traîne la patte, il se dirige vers nous assez vite malgré sa jambe tordue. Je bug un moment, parce que je ne sais pas si Keith va s’en occuper, s’il faut que je le fasse, ou si ce sera Emily ? Elle a bouleversé la petite entente que nous avions construite pendant nos semaines de vie en duo et ça m’énerve un peu plus que de raison. J’essaie de me dire qu’une autre personne est bénéfique, qu’à trois on pourra être moins tendus qu’à deux, dormir plus longtemps, mieux se défendre. Pourtant je n’arrive pas à me réjouir de la venue de cette fille. Ils étaient ensemble, mais quand ? Putain. Je jette un regard discret à Emily pour me confirmer encore une fois que oui, elle est vraiment belle. Au secours. Alors je ne sais pas ce qui me prend, j’attrape ma poêle et je fais un pas vers le zombie. « Je m’en occupe. » Est-ce que je crois qu’en faisant la maline face à un zombie je vais me sentir mieux ? Je ne sais pas, mais je le fais quand même.
[Dé de CàC : 6 + 1 = 7. Raté de justesse oupsy]
Je m'approche du zombie en serrant bien fort ma poêle dans ma main. Seulement quand j'approche du gros mort vivant, je me rends compte qu'il est aussi plus grand que ce que je pensais. Il me dépasse largement en taille et probablement en poids - je ne crois pas avoir mangé tant de chocolat - alors la peur commence à s'insinuer doucement en moi. Pourtant j'ai un avantage sur le zombie, il avance rapidement mais n'a apparemment aucun réflexe. Il a la vivacité d'une limace écrasée et je crois que c'est ça qui me sauve. Je frappe comme je peux pour atteindre sa tête, ça fait un grand bruit mais le zombie ne tremble pas. Il tend les mains vers moi et tout ce que je peux faire, c'est reculer et frapper dans son bras pour éviter de me faire attraper. Peut-être que j'ai besoin d'aide finalement...
Re: Y a quelque chose qu'hier encore n'existait pas - Keith & Charlie [mai 2025] Dim 17 Jan - 22:24
On finit par quitter l'appartement et je m'empêche de regarder derrière moi pour ne pas me rappeler de souvenirs trop douloureux comme a pu le faire Charlie. Le passé c'est derrière moi maintenant, il faut que je m'accroche au présent pour ne pas déconner et creuver comme un con. Heureusement, l'apparition d'Emily me garde dans cette bonne voie. Je n'en reviens pas qu'elle ai pu nous tomber dessus comme ça, ça relève presque du miracle ! J'ai presque encore du mal à y croire. Je ne m'attendais carrément pas à la recroiser un jour, mais je suis content de la voir en vie et en bonne santé. On se débrouille tous comme on peut en ces temps incertains, et Emily a l'air de s'en être plutôt pas trop mal tiré. Il faut dire qu'elle est maline, peut-être même un peu manipulatrice. Et puis elle sait user de ses charmes, ça aide, certainement.
Je l'écoute nous raconter ses aventures pendant que l'on se met en route vers le port, et nous lui racontons les notres en même temps. Je reste évasif sur mon faux procès du campement, mais elle comprends vite que le sujet est sensible. De même lorsqu'elle affirme que ces abrutis ont eu ce qu'ils méritaient en se faisant attaquer par une horde, je lui fais un discret signe de la tête en désignant Charlie pour répondre à son air interrogateur. Bien sûr que je ne leur pardonnerait probablement jamais de m'avoir condamné aussi facilement. Mais je ne ressens pas non plus un besoin excessif de les maudire en présence de Charlie, qui a tout perdu dans cette attaque. Et comme Emily comprends plus ou moins qu'elle doit changer de sujet, elle finit par se tourner vers la princesse blonde - étrangement bien silencieuse pour une fois - et lui fait passer une sorte d'interrogatoire. Je lève les yeux au ciel en souriant doucement parce que ces deux là se sont bien trouvées. Au moins je peux carresser le doux espoir de ne plus avoir a me taper les monologues relous de Charlie quand elle s'ennuie de trop. J'espère seulement qu'elles ne se mettront pas à me chanter de disney en choeur dans les oreilles. Le cauchemar.
Et puis alors qu'on progresse tranquillement à notre rythme, un zombie croise soudainement notre route et se dirige droit vers nous avant qu'on ai le temps d'envisager de le contourner. Je murmure un juron en cherchant mon couteau dans ma poche, mais Charlie fait un pas en avant en affirmant qu'elle s'en occupait. Ca ne m'empêche pas de sortir mon arme, et lorsque je la vois reculer en s'acharnant avec sa poêle sur le zombie plus grand qu'elle, je finis par m'avancer à mon tour pour m'interposer.
[Lancer de réussite : 4+7=11 (réussite de mégajustesse omg)]
Seulement il est vivace le salaud. Il m'attrape par la veste et me tire vers lui dans l'espoir de planter ses petits crocs dans mon cou. Je suis obligé d'arrêter mon geste pour le repousser avant d'y passer avec lui. Il me hurle dessus et l'odeur de sang et de pourri qu'il dégage me donne une féroce envie de gerber. Il faut que je me grouille de le buter lui. Sinon il va vraiment finir par m'avoir, ou au mieux par attirer ses copains. Alors je le pousse de toutes mes forces et je le frappe pour qu'il me lâche enfin. Il manque de s'écrouler avec sa jambe boiteuse mais il tient bon. J'ai tout de même le temps de me jeter sur lui avant qu'il ne retrouve son équilibre et je lui plante la lame dans sa boîte crânienne toute vide. Putin il était relou celui là ! J'essuie brièvement ma lame sur les habits du mort bien mort avec une grimace de dégoût, mais j'ai à peine le temps de me redresser en soupirant que j'ouvre de grands yeux. Ils sont trois ! Trois putins de zombies juste derrière les filles. Ils viennent de sortir d'une rue perpendiculaire, et j'ai juste le temps de pointer un doigt vers eux et de sortir un mot "Courrez !" Ils se précipitent déjà sur nous.
Dernière édition par Keith Harrison le Dim 17 Jan - 22:36, édité 1 fois
Re: Y a quelque chose qu'hier encore n'existait pas - Keith & Charlie [mai 2025] Lun 18 Jan - 0:35
Y a quelque chose qu' hier encore n'existait pas.
Keith & Charlie
Je recule en essayant d’éviter les horribles griffes du monstre, et je l’évite plutôt bien il faut l’avouer. Même si je n’ai pas les compétences pour me battre, au moins j’ai l’agilité pour éviter les coups rageurs de cette sale bête. Et alors que je commence à me fatiguer, à m’essouffler à force de sauter en essayant de frapper la tête du zombie, je trébuche un peu. Et c’est le moment que choisit Keith pour me venir en aide. Je le laisse se glisser entre le zombie et moi, je recule un peu plus pour reprendre mon souffle mais je ne le lâche pas des yeux. J’ai toujours peur pour lui, parce qu’il a quand même réussi à s’ouvrir le torse, le bras et à passer par-dessus un balcon. Alors je le surveille sans rien dire, en restant un peu en retrait mais prête à me jeter sur le zombie avec lui si jamais ça commence à sentir trop le roussi. Emily ne fait rien, je crois qu’elle observe la scène encore plus en arrière que moi. Pourtant je l’entends murmurer, probablement pour elle-même, que je suis un boulet. Je manque de me retourner pour lui coller un coup de poêle dans la tronche à elle aussi, mais Keith se fait attraper par le zombie et ça me bloque immédiatement. Keith galère, il se bat difficilement avec le monstre et j’hésite à m’approcher à nouveau pour l’aider. Mais finalement, il prend le dessus et lui explose la tronche. Un sourire soulagé s’affiche sur mon visage, j’ai déjà oublié le commentaire désagréable de l’autre. Pourtant Keith nous offre un regard affolé. Je me retourne rapidement pour regarder à mon tour l’origine de sa panique et mon sang se glace. Trois zombies. Fait chier. Quand on voit comment on se débrouille avec un seul, ce n’est même pas la peine de penser à se battre contre trois d’entre eux.
[Dé de fuite : 2 + 8 = 10. Échec de justesse encore bordel]
Fuir. Il faut fuir et vite. Keith exprime par la parole ce que nous pensons tous, j’imagine. On ramasse tous nos affaires pour courir dans la direction opposée aux trois zombies qui nous confondent probablement avec leur dîner. Nous parcourons une bonne distance en courant, le souffle commence à me manquer mais je tire sur tous mes muscles pour ne pas ralentir la cadence. Les monstres derrière nous n’arrêtent pas de hurler leur mécontentement et je crois que ça me fait peur. Je suis même terrorisée en pensant à ces sales bêtes derrière nous, alors il ne faut surtout pas s’arrêter. Pourtant je crois que j’ai un peu trop peur et je jette un tout petit regard derrière moi. Juste pour voir où ils sont, à quelle distance. Et je n’aurais pas du. Je le sais, je suis vraiment trop conne ! Je le vois si près, je ne comprends même pas comment il a pu courir aussi vite. Les deux autres sont largués, ils traînent trop les pieds pour nous suivre, mais celui là il court comme nous. Peut-être qu’il est transformé depuis peu ? Aucune idée. Mais quand je le vois si proche de nous, mon cœur fait un bond dans ma poitrine et je trébuche un peu. Ca me ralentit, je vois Keith et Emily prendre une petite longueur d’avance, je panique. Il faudrait que j’aille plus vite encore pour les rattraper, mais au lieu de ça je me vois ralentir. Je n’en peux plus, je ne peux pas continuer comme ça. Je crois que je ralentis encore à mesure que l’air quitte mes poumons, et tout bascule. Une force attrape mon sac et me tire en arrière. Je résiste comme je peux, je tire vers l’avant pour ne pas m’arrêter. Je n’arrive même pas à crier, à appeler Keith. Tout ce que j’arrive à faire, c’est dégager mes épaules de mon sac. Le zombie n’a plus de prise sur moi mais le changement brutal me fait basculer en avant. Il n’en faut pas plus pour que je tombe à genoux, et cette fois je crie. Heureusement pour moi, cet abruti de sale zombie s'est à moitié emmêlé avec les bretelles de mon sac et a été obligé de ralentir lui aussi.
Re: Y a quelque chose qu'hier encore n'existait pas - Keith & Charlie [mai 2025] Mar 19 Jan - 0:49
Il parait que la peur donne des ailes, alors comme pour donner raison à la théorie, je file tout droit sans me poser plus de questions. Ils sont trois, nous aussi, on va creuver si on reste planté là. Je ne sais même pas si Emily est armée, mais elle n'a pas l'air. C'est la galère, notre seule option c'est de se tirer en vitesse, il n'y a pas à réfléchir davantage. Alors je fonce, comme si j'avais les flics au cul. Je ne me retourne pas un seul instant pour voir où est-ce que les monstres en sont, tant que je les entendrait grogner derrière moi, je continuerais de sprinter.
Par chance, j'ai l'avantage de connaître le quartier. Je connais la moindre ruelle qui peut nous servir de raccourci, la moindre impasse qui peut nous coûter la vie aussi. Désespérement, je tente de chercher un endroit dans ma mémoire qui pourrait nous offrir une échappatoire certaine. Il y a bien cette ruelle un peu plus loin qui est fermée par un grillage. Si on y arrive à temps pour sauter par-dessus, les zombies seront peut-être retenus par la barrière le temps que l'on se casse loin d'ici. La vérité, c'est que je mise tout là dessus. Il suffit que la porte soit ouverte ou que l'un de nous ne parvienne pas à escalader le grillage pour que tout s'arrête, ici et aujourd'hui. Cours, Keith ! Cours ! Putin cette petite voix paniquée dans ma tête a raison, ça n'est carrément pas le moment de penser à ça maintenant ! Sauve ta vie mec ! J'improviserais plus tard si ça merde. Alors je ne pense plus qu'à inspirer cet oxygène si précieux pour mes petits poumons en feu en continuant d'avancer toujours plus vite. C'est bientôt là, on y est presque, encore un petit effort !
Et soudain un cri. Mon coeur rate un battement et je jette un regard en arrière par réflexe. Cette voix je la reconnais, c'est Charlie ! Nouveau battement raté lorsque je la vois à terre. "On a pas le temps Keith !" Emily s'est arrêté avec moi et je comprends son regard terrifié alors qu'elle me tire par le bras pour continuer d'avancer. Mais étrangement je lui résiste. Je sais, ça ne me ressemble pas. Je devrais sauver ma vie d'abord au lieu de me jeter dans la gueule du loup, parce que si je veux creuver rapidement alors je m'en sors plutôt pas mal. Mais pourtant, pourtant le regard désespéré de Charlie me brise le coeur, et je suis retenu par cet espoir incertain mais terriblement tentateur que je peux encore la sauver. Il n'y a qu'un zombie sur elle, les deux autres sont encore un peu plus loin. J'ai le temps de faire demi-tour jusqu'à elle et d'atteindre ce putin de grillage avant qu'il ne soit trop tard. J'ai le temps !! Je ne l'aurais plus si j'attends une seconde de plus, alors je me dégage de l'emprise d'Emily et je lui explique le plus rapidement du monde en courant déjà vers Charlie. "Prend la prochaine à droite, y'a un grillage !"
[Lancer de réussite CàC : 15+7=22 (réussite like a boss)]
Je l'entends crier mon nom dans mon dos mais je ne me retourne pas. Je n'ai pas le temps de négocier. Mon coeur s'emballe et j'ai l'impression qu'il ne va pas tarder à me lâcher. L'adrénaline coule à flot dans mes veines et c'est peut-être ça qui me permet de heurter le zombie avec une telle violence. Il vole un peu plus loin, contraint de lâcher Charlie, et lorsque je lui balance un coup de pied dans la tête, j'y met toute ma force, toute ma détermination et toute ma colère. J'en ai plus qu'assez de devoir me battre avec autant de hargne pour sauver ma vie. Comme on dit, la violence engendre la violence, et je suis pris d'une euphorie étrange en entendant sa boîte crânienne craquer sous le coup. Je ne prends pas le temps de vérifier s'il se relève parce que les deux autres tarés sont en train de nous rattraper. J'attrape le sac de Charlie d'une main et Charlie de l'autre, et je la force à repartir en courrant. "Allez on y est presque !" Je suis à bout de forces, et pourtant dans la panique je trouve encore le moyen de courir comme un fou. Je tire Charlie avec moi pour l'empêcher de ralentir, et je fonce sans quitter des yeux l'intersection qui sauvra nos vies - je l'espère. On se reposera quand on sera débarassé de ces deux bâtards, ou quand on sera mort.
[Lancer de réussite fuite : 15+6=21 (réussite like a boss)]
Par chance et surtout par miracle, la porte du grillage est bien fermée par son verrou habituel. Emily est déjà passé de l'autre côté et a pris le temps de jeter une benne à ordure contre le grillage pour nous permettre d'escalader plus rapidement. Alors je jette le sac de Charlie par-dessus le grillage pendant que Emily nous hurle de nous dépêcher. Les zombies ne sont plus qu'à quelques mètres de nous. Je pousse Charlie pour la faire monter sur la benne, mais je n'ai plus de temps. Les zombies sont là, j'entends leurs grognements par-dessus mon épaule et d'un instant à l'autre je sentirais leurs mains froides et pourrissantes sur moi. Alors je ne prends même pas la peine de grimper sur la benne. Avec le peu d'élan qu'il me reste, je me jette directement sur le grillage pour passer par-dessus. Les monstres se précipitent sur moi en même temps et me manquent de peu. Ils se prennent le grillage dans la tronche alors que j'atteris sur mes deux pieds de l'autre côté. "Putin j'ai eu chaud !" "T'es complètement taré ! Qu'est ce qui t'a pris de faire demi-tour ?!" Emily est en colère, elle pleure presque et me tape l'épaule parce qu'elle s'est sans doute imaginée le pire. Je ne sais pas ce qui m'a pris, mais je ne pouvais pas juste abandonner Charlie derrière moi. Je crois qu'on a passé trop de temps ensemble, que désormais je ne peux pas juste la regarder mourir et continuer ma route, parce que je l'apprécie de trop pour sauver ma vie avant la sienne. Je lui lance un petit regard et un bref sourire en constatant qu'elle va bien. C'est tout ce qui compte, même si on est tous les deux à bout de souffle. "Ca va ?" J'articule à peine en reprenant mon souffle. Et puis pour calmer Emily, je finis par me redresser et je passe un bras autour de ses épaules en prenant un ton un peu moqueur. "Allez t'as quand même pas cru que j'allais me faire attraper par ces deux limaces ? Vas-y on ferait mieux de se casser avant que le grillage ne cède." Parce que je ne serais clairement pas capable de me retaper un sprint pareil dans deux minutes.
Dernière édition par Keith Harrison le Mar 19 Jan - 1:14, édité 3 fois
Re: Y a quelque chose qu'hier encore n'existait pas - Keith & Charlie [mai 2025] Mar 19 Jan - 22:39
Y a quelque chose qu' hier encore n'existait pas.
Keith & Charlie
Je me suis défoncé le genou sur le sol. Je crois que ça saigne un peu, mais ça va finir par saigner beaucoup plus si je me laisse trop approcher par le zombie. La peur prend possession de tout mon corps même si je sais parfaitement que je ne dois pas la laisser faire. Il faut que je me relève, il faut que je me remette à courir, mais je n’y arrive pas. Je reste figée devant ce zombie. C’est la première fois que je manque de me faire croquer, et la vérité c’est que je suis terrorisée. Je ne suis pas préparée à faire face à ça, je ne suis pas faite pour être dehors et je m’en rends compte encore une fois. Je ne suis pas comme Emily qui a pu survivre par ses propres moyens depuis le début de l’épidémie. Moi je chante et je me balade en robe. J’ai peur des zombies, j’ai peur d’être toute seule. J’ai besoin de Keith comme j’avais besoin de ma famille. Même s’il doit en avoir marre parfois de m’avoir accrochée à lui, je n’ai plus confiance qu’en lui. Je l’aime, voilà.
Les larmes me montent aux yeux quand le cadavre ambulant me grogne dessus et tend les mains vers moi. J’essaie de le repousser d’un coup de pied, il y a toujours mon sac comme dernier rempart entre nous. J’essaie de lui mettre un coup de poêle, mais l’angoisse m’empêche de viser correctement. Je finis par ramper un peu, je recule aussi vite que je peux, mais je sais que je ne fais que retarder la fatalité. Et quand le zombie m’attrape le pied, j’échappe un nouveau cri de terreur. Je n’arrive pas à me contrôler, même si je sais qu’un cri ne fait qu’empirer les choses face à un zombie. Je crie et pourtant, ma voix se bloque dans ma gorge quand un corps que je n’identifie pas tout de suite percute celui du zombie. Je relève la tête instantanément pour voir Keith et je n’en crois pas mes yeux. Il est revenu ? Il a fait demi-tour ? Malgré l’angoisse de la situation, un sourire soulagé s’affiche sur mon visage. Est-ce qu’on restera toujours tous les deux maintenant ? Je crois que je l’espère très fort. Keith attrape ma main et mon sac alors je bondis sur mes pieds. Il me traîne et je me concentre pour le suivre sans tomber, parce que ça nous tuerait. Je cours plus vite que mon corps ne me le permets, mais je ne ralentirais pour rien au monde. Je l’ai déjà mis dans la merde, je ne vais pas continuer en courant comme un escargot. Je serre la main de Keith dans la mienne de toutes mes forces, comme si ma vie en dépendait. Ma vie en dépend.
Et après une course contre la mort, nous arrivons dans une petite ruelle bloquée par un grillage. Keith me jette presque contre une benne à ordure près du grillage et je grimpe dessus rapidement pendant qu’il balance mon sac par-dessus. Plus jeune, j’étais le petit garçon de la famille, je grimpais aux arbres, je courais partout, alors escalader un grillage, ça ne me paraît pas trop compliqué. C’est peut-être bien la seule chose que je sache faire d’utile dans cette apocalypse moisie. En quelques instants, je suis de l’autre côté et je regarde Keith passer juste après moi. C’était moins une pour lui, et je m’en veux terriblement de l’avoir mis dans une telle situation. J’ai les poumons en feu, je n’arrive plus à respirer. Emily crie et je m’en veux encore plus. Oui il est fou, il n’aurait jamais du se mettre en danger comme ça pour moi. Même si dans le fond, j’en suis plus qu’heureuse. Je ne pourrai jamais lui renvoyer la pareille. Il me sourit et je lui rends son sourire. « Désolée.. Oui ça va. » C’est tout ce que j’arrive à murmurer parce que ma voix se brise. Je m’en veux d’être si nulle et de le mettre en danger tout le temps. Je m’en veux tellement. Il attrape Emily par les épaules pendant que je renifle pour me calmer, et je les fusille du regarde pendant une micro seconde. Je crois qu’au fond de moi, je n’ai pas très envie qu’on soit trois. « Bien joué en tout cas. » Le ton de la grande brune me glace. Je me sens moins que rien, plus bas que terre. Elle est si parfaite elle, alors que moi je ne suis rien qu’un boulet. Je la déteste pour ça. Parce que moi je suis nulle, toujours nulle.
[Fouille : un bandit Dé de CàC : 19 + 1 = Réussite totale hinhinhin]
Je n’ajoute rien, je me mure dans un silence coupable et nous reprenons notre route pour ne pas risquer de nous faire attraper par les zombies. Je marche les mains dans les poches et mon sac sur l'épaule, je regarde mes pieds en écoutant Emily raconter encore ses histoires. C'est vrai que c'est chiant d'entendre quelqu'un faire du blabla quand on n'a pas envie de parler. Je cherche le regard de Keith sans grand succès, alors je me remets à fixer le sol. Quand un bruit me fige. Je m'arrête et je fais signe aux deux autres de faire de même. Emily ricane mais je la coupe dans un murmure sec. « Ferme la bordel ! » Je crois que ça faisait un moment que je n'avais pas parlé comme ça. Je ne sais pas ce qui me prend, il faut que je me calme. Il y a un type un peu plus loin, de dos. Pile au milieu de notre seule issue. Qu'est-ce qu'on fait maintenant ? On se regarde tous les trois comme des cons, et on décide de s'approcher en faisant le moins de bruit possible. Je sors mon taser de mon sac et je le montre à Keith en silence pour lui rappeler que nous avons une arme contre les indésirables encore vivants. D'un pas léger et discret, sans vraiment savoir ce que je fais, j'approche dans le dos de l'étranger et j'appuie sur le déclencheur. Je sursaute encore en entendant le bruit de la décharge et je fais un bond en arrière. Le mec s'effondre sans comprendre ce qui lui arrive et je le regarde, sans savoir si je suis fière de moi ou choquée par mon geste. Au moins la voie est libre.
Re: Y a quelque chose qu'hier encore n'existait pas - Keith & Charlie [mai 2025] Mer 20 Jan - 3:09
Charlie semble aussi éprouvée que moi par le sprint forcé, mais elle va bien. Elle aurait pu se faire mal en tombant, ou pire se faire mordre le temps que je vienne l'aider. Ca c'est vraiment joué à pas grand chose, et si j'étais pas encore sous l'effet euphorisant de l'adrénaline, j'en tremblerais probablement. Alors face à la réaction froide et agacée d'Emily, je ricane et je lui dit de respirer un coup. Il n'y a pas eu mort d'homme, c'est le principal !
Je suis étrangement optimiste sur le coup, mais c'est une autre histoire lorsque le calme revient. Je sens la fatigue me prendre et je suis obligé de lutter contre cette envie soudaine de faire une pause pour ne pas m'assoire dans un coin. Si je cède, je crois que je ne me relèverai pas. Alors je me contente de mettre un pied devant l'autre en écoutant vaguement les histoires d'Emily. Pour le coup, je suis surpris de ne plus entendre Charlie mais je mets ça sur le coup du choc de la course-poursuite zombifique. Bientôt elle se mettra à blablater de tout et de rien avec Emily et je vais regretter d'avoir des oreilles. Et puis soudain Charlie s'arrête d'un coup. Elle nous fait signe de se faire discret, et Emily ricane, mais Charlie réagit aussitôt. Je suis même surpris par l'agressivité de sa réponse et je suppose que la menace est toute proche, alors je glisse une nouvelle fois ma main dans ma poche pour en sortir mon couteau. Je serre les dents parce qu'on est vraiment pas assez bien armés pour survivre dans cette ville de tarés. Et puis avant même que j'ai le temps de me rapprocher pour voir ce qui met autant les nerfs à Charlie, je la vois s'avancer toute seule. Putin mais à quoi elle joue ?! Elle est tombée sur la tête ou quoi ?! Je serre mon couteau dans ma main mais je n'ose pas l'appeler ou faire le moindre geste, de peur d'attirer l'attention de l'homme armé vers lequel elle s'avance.
Je retiens même mon souffle jusqu'à ce qu'elle finisse enfin par l'atteindre avec son taser. Je soupire et je respire enfin à nouveau quand je vois l'homme pousser un cri pour s'effondrer juste après. Je bondis sur Charlie pour l'attraper par l'épaule sans vraiment m'occuper du pauvre gars au sol. "Mais t'es folle qu'est ce qu'y t'as pris ?!" C'est mon tour de m'agacer parce qu'elle m'a fait peur cette idiote ! Si elle cherche à s'attirer des ennuis, elle peut bien le faire toute seule, sans compter sur mon aide à chaque fois ! J'en ai assez de la surveiller tout le temps et de m'inquiéter de tous ses faits et gestes parce qu'elle joue tout le temps les irresponsables.
En vérité, elle n'a en cet instant pas du tout l'air d'une enfant qui n'a pas réfléchi aux conséquences de ses actes. La façon dont elle a répondu à Emily et dont elle s'est approchée de l'homme ne lui ressemble juste pas. Elle a fait ce qui devait être fait, et c'est tout. C'est en réalisant ce simple état de fait que je finis par me taire en la relâchant aussitôt. Je la fixe un instant silencieusement, parce que je ne vais quand même pas m'excuser. Elle m'a foutu la trouille, parce que même si ça me fait chier de l'admettre, je ne veux pas qu'elle meurt. Je sais que chaque vie à laquelle on tient en plus de la sienne est un boulet supplémentaire dans cette apocalypse cauchemardesque, mais je ne vais pas non plus m'obliger à la détester. Alors j'espère simplement qu'à l'avenir elle fera plus attention à elle, et je reprends ma marche alors qu'Emily récuppère le couteau du type.
Je reste silencieux la plupart du reste de la balade. Emily continue de raconter des trucs que je n'écoute presque jamais et je lui réponds vaguement lorsqu'elle s'adresse directement à moi. Elle me demande comment ça se passait au port avant le réveil des morts et j'évite d'entrer dans les détails. Je n'ai pas envie de parler d'avant, c'est ridicule d'essayer d'échapper au présent en s'enfermant dans des souvenirs qui ne nous aideront de toute façon pas à survivre. Pourtant lorsqu'on arrive enfin au port, c'est par les souvenirs que je me laisse guider. L'endroit est dévasté et les traces de fuite hâtive des habitants de la ville sont partout. La plupart des embarcations sont déjà parties et l'endroit ressemble à un port fantôme, ça m'en donne presque des frissons. Je n'aurais jamais souhaité voir cet endroit où j'aimais tant venir avant dans un tel état. Néanmoins, je reconnais le chemin et je guide les filles à travers les ruines de la ville, parce que c'est tout ce qui reste ici, il faut le dire. Les corps pourrissent en masse dans les rues et l'odeur est difficilement supportable, alors je presse le pas. Le hangar n'est plus très loin. On dépasse la place du marché qui ressemble à une scène de massacre pourrissant, et on atteint enfin l'endroit. "C'est là-bas, il faut passer par cette passerelle et on y sera directement." Je leur désigne le chemin du bout du doigt, et j'ouvre la marche parce qu'après un tel spectacle, j'ai hâte d'arriver. Malheureuseent, en me dépêchant je baisse ma garde et, comme un con, je glisse. Le sol se dérobe sous mes pieds et je n'ai même pas le temps de me rattraper à la rampe de la passerelle. Je me sens tomber dans le vide, et j'atteris un étage plus bas sans comprendre ce qui m'arrive. Je grogne un instant, le temps de me remettre du choc, et je finis par me redresser alors que les filles s'inquiètent au-dessus de moi. "Oui, oui, ça va." Je réponds sur un ton un peu agacé, mais c'est après moi-même que je suis énervé. Je suis vraiment trop con ! "Continuez, on se rejoins là-bas, je connais le chemin. C'est le hangar 9. Et faites gaffe....ça glisse." Je me sens doublement con lorsqu'en me relevant, la douleur me fait serrer les dents. Putin en plus d'avoir lamentablement glissé, je me suis mal rattrapé. Je prends appui sur le mur à côté de moi, je me murmure deux-trois insultes bien méritées, et je me force à mettre un pied devant l'autre pour rejoindre les filles devant la porte.
Dernière édition par Keith Harrison le Mer 20 Jan - 3:42, édité 1 fois
Re: Y a quelque chose qu'hier encore n'existait pas - Keith & Charlie [mai 2025] Ven 22 Jan - 2:22
Y a quelque chose qu' hier encore n'existait pas.
Keith & Charlie
J’ai un violent mouvement de recul quand quelque chose me saute dessus. Je crois que je retiens même un cri tellement je suis surprise, avant de reconnaître Keith. Il n’a pas l’air content du tout, il m’agrippe un peu brutalement par l’épaule mais je ne me laisse pas impressionner. Je plante mon regard dans le sien. J’ai fait ce qu’il fallait pour une fois, je ne suis pas tombée, je n’ai pas frôlé la mort, non. Tout va bien, j’ai dégagé la voix sans même tuer le pauvre gars qui est un peu sonné par terre. Enfin j’espère juste qu’il se relèvera avant que les zombies ne débarquent… Finalement, je me mets à culpabiliser. Peut-être qu’il faudrait l’aider ? Keith relâche mon épaule et je la frotte un peu, simplement pour en reprendre possession. Je ne quitte pas cet idiot des yeux, pour une fois que je ne fais pas de bêtise il m’engueule encore. Alors quoi ? Je ne suis pas là pour l’aider à passer ses nerfs. Et je crois que je me sens encore plus obligée de prendre de la place et de lui tenir tête à cause d’Emily. Tout au fond de moi, j’ai peur qu’il m’oublie aux côtés de cette fille qui a l’air beaucoup trop parfaite. Je ne peux pas rivaliser avec elle. Tout ce que je peux faire, c’est essayer d’exister à côté, ne pas tomber dans l’oubli. Bordel de merde. Keith ne dit plus rien, je crois qu’il sait que j’ai agi comme une vraie survivante pour une fois, et pas comme la princesse Raiponce.
Il recommence à marcher pendant qu’Emily récupère le couteau du mec que je viens d’assommer. Je me sens désolée pour lui, j’espère qu’il survivra. Enfin je crois. J’ai envie de dire à Emily de lui laisser son arme, mais après l’avoir envoyé chier comme je l’ai fait, je n’ose plus vraiment lui dire quoique ce soit. Alors je finis par courir un peu pour les rattraper, et je me glisse l’air de rien entre Keith et Emily. Après tout, c’est moi le bébé, j’ai besoin de protection ! Hinhin. Emily recommence à parler sans s’arrêter et je ne prends la peine que de répondre par des mots simples. Elle me fait chier à parler de sa vie d’avant et de celle de Keith. J’ai envie de tout sauf d’entendre parler du passé, parce que ça me renvoie le mien en pleine tronche. Et enfin, nous arrivons au port. Keith nous montre le chemin que nous allons prendre alors nous le suivons. Les zombies ne se sont pas encore montrés nous sommes tranquilles pour le moment. Et quand je disais pour le moment, je ne pensais pas que ce serait si tôt. Soudainement, Keith disparait de mon champ de vision. Il tombe sans que je ne comprenne comment, beaucoup trop vite pour qu’Emily ou moi n’ayons le temps de faire quelque chose. Heureusement que nous ne sommes pas trop haut. Je me penche sur la rambarde pour regarder que tout va bien, et je l’entends râler. C’est que ça va, non ? Il dit qu’il nous rejoindra mais je crois que je préfère l’attendre. De toute façon, c’est lui qui a les clés alors à quoi ça nous servirait de partir devant ? J’ai peur qu’il lui arrive quelque chose, encore, parce qu’il a beau dire que je suis un boulet, il m’a quand même fait plusieurs belles frayeurs.
Je glisse mes mains dans les poches de mon blouson en cuir en attendant que Keith ne revienne quand Emily s’adresse à moi un peu brusquement. « Tu couches avec lui ? » Je ne suis pas sûre d’avoir bien entendu. Je me tourne vers elle en haussant un sourcil. « Hein ? Mais non ! Bien sûr que non ! » Sans m’en rendre compte, je suis déjà sur la défensive. Putain ça se voit à ce point que je l’aime un peu plus qu’un compagnon de survie ? Pourtant Emily sourit. D’après elle, c’est bien. Je ne comprends pas pourquoi, je l’interroge du regard jusqu’à ce qu’elle se décide à expliquer sa théorie. Et au fur et à mesure qu’elle parle, je crois que je me décompose. Elle parle rapidement parce que Keith arrive – quoiqu’il boite alors il marche à deux à l’heure – et je crois que je n’en perds pas une miette. Elle me raconte avec un air de grande sœur qu’il ne faut pas se laisser trop approcher, qu’il faut poser des barrières avec des mecs comme Keith, pour ne pas souffrir après. Je ne sais pas quoi penser de ce qu’elle me dit, elle que je ne connais pas alors que Keith me sauve la vie tous les jours. Pourtant, elle me fait penser à ma grande sœur. Elle aussi, elle me donnait des conseils comme ça, sur comment il faut se comporter ou non avec les gens. Ça m’énervait, je m’en souviens, je faisais souvent exprès de faire l’inverse de ce qu’elle me disait. Pourtant, le souvenir de ma sœur disparue me force à reconsidérer la question. Elle ne voulait faire que le bien. Inconsciemment, je classe le conseil d’Emily avec tous ceux de ma grande sœur et je finis par hocher la tête sans rien ajouter. Je ne sais pas si je lui fais confiance, pas encore, mais ses mots m’ont touchée malgré moi.
C’est Keith qui arrive enfin pour mettre fin à cette conversation quelque peu étrange. Je lui souris doucement et immédiatement, j’oublie ce qu’Emily a dit. On traverse la passerelle à un rythme moins rapide que précédemment pour ménager Keith, mais une fois que nous sommes au bout, je m’arrête et je le force à s’arrêter et à s’asseoir. J’ai compris au fil du temps qu’il n’aime pas trop se faire assister, mais je suis apprentie médecin, il faut bien que ça serve à quelque chose. « T’as mal où ? » Il râle un peu mais il finit par me désigner sa cheville, alors je lui enlève sa chaussure et je remonte un peu son pantalon pour pouvoir observer l’état de ladite cheville.
[Dé de médecine : 6 + 6 = 12. Réussite de justesse.]
Sa cheville est gonflée et un peu chaude, je pense que de toute évidence, il s'est fait une petite entorse. Et si je me souviens bien, il n'y a rien à faire à part immobiliser son pied. Il me faut un bandage, je n'en ai pas. Alors j'arrache un bout de la chemise que je porte sous mon blouson, ça fera l'affaire. J'affiche un petit sourire amusé, parce que je fais semblant d'être la survivante débrouillarde de base, alors que Keith sait très bien que je suis incapable de me retenir de faire des conneries. Je bande doucement sa cheville en faisant du mieux que je peux avec mon matériel de fortune, et finalement je me mets à chanter la chanson de Raiponce en ricanant. « Voilà t'es réparé..! » Pour ce tout petit instant, j'ai oublié que nous ne sommes plus que tous les deux.
Re: Y a quelque chose qu'hier encore n'existait pas - Keith & Charlie [mai 2025] Sam 23 Jan - 1:41
Putin je suis vraiment un boulet. Je grimace alors que je me force à poser mon pied par terre pour voir à quel point c'est douloureux. Et c'est plutôt moche. Je ne peux pas m'empêcher de boiter, et je peux faire une croix sur la perspective d'un nouveau sprint si l'on doit fuir à nouveau comme tout à l'heure. C'est la merde, on a vraiment intérêt à pouvoir se tirer de là en vitesse. Et putin, même pour naviguer un bateau avec une cheville pareille on a plus qu'à se jeter à la mer tout de suite. Je soupire en secouant la tête et ça n'est que lorsque je suis à court d'insultes que je cesse de me considérer comme le roi des cons. Tant pis, on en est pas encore là, je penserais à une solution le moment venu. Alors en m'appuyant sur tout ce qui passe à ma portée, je rejoins les filles restées seules aussi vite que possible. Au moins je ne croise pas de zombie sur le chemin, les choses auraient pu être pire. Mais vu le bordel que j'ai fait en me ramassant, je préfère tout de même ne pas traîner dans le coin.
Lorsqu'enfin je les retrouve, elles m'attendent bien sagement en papotant du beau temps, de leur chanteur préféré ou que sais-je. Charlie me sourit, mais je me trouve trop con pour lui rendre son sourire. A la place, je hausse les sourcils comme pour lui montrer que je me désespère moi-même. C'est vrai quoi, j'ai glissé sur une putin de passerelle que je connais pourtant bien ! Alors cette fois, je m'appuie sur la rambarde et je prends garde à assurer mes appuis tout en tentant de ménager ma cheville douloureuse. Que con ! Mais quel con ! Je ne cesse de gronder intérieurement, mais je dois tirer une sacrée gueule, parce que Charlie finit par m'arrêter juste devant la porte du hangar. "Qu'est ce que tu fais ?" Je l'interroge en fronçant les sourcils, comme si tout allait bien, mais elle insiste pour que je m'assoie en me demandant où est-ce que j'ai mal. Je la dévisage un instant comme si elle venait de m'insulter, mais ça ne la perturbe pas plus que ça. Elle me sers à nouveau son regard de rebelle warrior qui ne veut pas avoir tort, et c'est Emily qui finit par trancher en me reposant la question. Bien, maintenant que tout le monde sait que je suis un abruti blessé (encore), je finis par grogner brièvement. "Je suis mal tombé sur la cheville, ça va passer." Je m'empresse de me relever pour qu'elles arrêtent de me regarder comme un handicapé, mais Charlie m'arrête à nouveau dans mon geste. Elle s'accroupie et jette un coup d'oeil à ma cheville avec son air de doc' expert. C'est vrai, parfois j'oublie que c'est elle qui m'a déjà soigné par deux fois, aussi à la suite de mauvaises chutes. Alors j'accepte de la laisser faire et je l'observe d'un air attentif. Je grimace un peu lorsqu'elle touche là où ça fait mal, jusqu'à ce que le jugement tombe. Elle décide qu'il faut immobiliser la cheville au maximum avec un bandage, mais le dernier que nous avions a servi à soigner mon bras. Alors soudain elle se met à déchirer sa chemise en prenant une nouvelle fois son air de badass et en m'envoyant un petit sourire, comme si elle était fière d'elle en plus. J'ouvre de grands yeux parce qu'elle va encore finir à moitié à poil si elle continue, mais je me retiens de le lui faire remarquer en sentant le regard d'Emily sur nous. Et lorsqu'enfin elle se redresse en chantant la chanson de Raiponce, je ricane avec elle avant de la remercier en redressant comme si tout allait mieux. "Merci princesse !" Et puis comme on ne va pas camper là non plus toute la journée, je farfouille mes poches à la recherche des clés, jusqu'à ce que je mette la main dessus pour pouvoir ouvrir la fameuse porte. Le moment de vérité est imminent, alors je me mords la lèvre et je prie très fort en poussant la porte.
Vide. Le hangar est vide. Même pas une carcasse à retaper, il ne reste plus rien. Bien sûr qu'il ne reste plus rien, je m'attendais à quoi ? Un ferry tout prêt au départ pour nous embarquer loin de ce cauchemar ? Nooon ! Ca aurait été beaucoup trop facile ! "Quel con !" Je me laisse emporter un instant par la colère de la déception et je shoote au hasard dans le premier objet qui passe à ma portée. Le seau vole un peu plus loin en faisant un barouf d'enfer qui résonne dans tout le hangar. La douleur dans ma cheville m'oblige à me calmer presque instantanément et je regrette mon geste en réalisant que l'endroit est peut-être infesté sans que nous le sachions déjà. Je tends l'oreille alors que je rejoins l'atelier sans décolérer. Je bous intérieurement, je m'en veux d'y avoir cru trop fort pendant un instant. Maintenant je sens la morsure douloureuse de la déception me broyer de l'intérieur et le désespoir de ne jamais pouvoir quitter cette ville de la mort un jour me ruine le moral. Finalement, je me laisse tomber sur un tabouret qui traîne et je finis par déclarer sur le ton le plus fataliste du monde : "Bill est partit avec tout ce qu'il fallait. J'aurais du lui envoyer un sms pour lui demander de nous attendre." Je souris jaune parce que je ne peux pas lui en vouloir d'avoir eu l'idée du bateau avant nous, mais j'avoue que je suis désormais à court d'idées. Il n'y a plus qu'à attendre de voir ce que le sort nous réserve.
Charlie Dawkins MdJ sadique & Maniaque du capslock
Re: Y a quelque chose qu'hier encore n'existait pas - Keith & Charlie [mai 2025] Dim 24 Jan - 3:56
Y a quelque chose qu' hier encore n'existait pas.
Keith & Charlie
Mon cœur s’emballe légèrement quand Keith me sourit en m’appelant princesse comme si de rien n’était. Je n’y peux rien si je craque à chacun de ses sourires, de ses petits mots gentils. Je lui rends son sourire alors que mes joues rosissent un peu, mais le regard réprobateur d’Emily me calme instantanément. Elle me fait presque peur. Je lui sers à elle aussi un petit sourire innocent avant d’avancer un peu vers le hangar que Keith est en train d’ouvrir. Est-ce que c’est derrière cette porte que se trouve la solution à tous nos problèmes ? Est-ce que c’est maintenant que l’apocalypse se termine pour nous ? Je sais qu’il ne faut pas espérer trop fort mais je le fais quand même. Je suis humaine, désespérément humaine, trop d’après Keith. Mais moi, je ne veux pas devenir une machine de l’apocalypse, je veux rester moi-même et c’est tout. Peu importe ce que je risque.
Et voilà que je tombe de haut. Que nous tombons tous de haut. Vide. Le hangar est totalement vide. Je n’arrive pas à retenir la grimace déçue qui s’affiche sur mon visage pendant qu’Emily soupire de toutes ses forces. Mais le plus affecté, je crois que c’est Keith. Il a beau faire semblant de se foutre de tout, cette épidémie à la con nous touche tous. Il fait semblant, mais à ce moment là, c’est comme si tout son masque s’effondrait. Il gueule en donnant un coup de pied dans un seau et je ne peux m’empêcher de lui lancer un petit regard inquiet. Son idée était bonne c’est vrai, on ne pouvait pas savoir avant de venir ici. J’ai brusquement envie de le serrer dans mes bras mais je crois que ce n’est pas le moment. Je crois même qu’il me tuerait pour avoir osé faire ça, alors je m’abstiens. Il s’effondre sur un tabouret en marmonnant, il parle d’un certain Bill et je n’ai aucune idée de qui il peut bien être, alors j’hoche vaguement la tête pour acquiescer sans trop le faire.
[Fouille : une casquette de capitaine]
Il ne faut pas se laisser abattre, on ne peut plus se le permettre de nos jours. Doucement, j’attrape Keith par l’épaule pour le relever. « Allez on peut pas rester là, il va bientôt faire nuit. » J’exagère un peu quand je dis bientôt, mais il ne vaut mieux pas traîner. On sait tous ce que ça implique, la nuit. On est plus vulnérables, tous incapables de se défendre correctement, d’autant plus que l’on n’a pas de lampe. Alors il nous faut un abri pour passer la nuit et il est hors de question que je reste dormir dans ce hangar qui pue la marée et l’essence. Je reprends le chemin de la porte et je m’arrête dans mon élan d’intelligence parce que sur un établi, je vois une super casquette de capitaine de bateau. Je me demande un peu ce qu’elle fout là, mais je l’attrape et après l’avoir regardée sous tous les angles, je finis par la mettre sur ma tête. « Tous à vos postes, moussaillons ! » Je crois que je ne fais rire que moi, mais ça n’est pas la première fois que ça m’arrive, je n’en tiens pas compte un seul instant et je cours à l’extérieur du hangar.
Re: Y a quelque chose qu'hier encore n'existait pas - Keith & Charlie [mai 2025] Dim 24 Jan - 16:26
Le désespoir me passe vite mais fini par se transformer en déception amère et en colère froide. J'ai la terrible impression d'avoir été dupé par le destin, qu'on s'est foutu de ma gueule depuis le début en me laissant espérer tout ces longs mois que j'allais pouvoir fuir ce cauchemar. Mais ça ne s'arrêtera jamais. Pas jusqu'à ce que je lâche enfin prise et que j'accepte la triste fin qui nous attend tous. Je m'effondre un peu plus sur moi-même en retenant difficilement une envie de hurler après tout et tout le monde. Je m'enferme dans une sorte de léthargie pour fuir cette douloureuse réalité, mais c'est sans compter sur Charlie qui ramène sa fraise comme une fleur. Je lui lance un sale regard pour la prévenir qu'il ne vaut mieux pas me faire chier maintenant, et sa réflexion ne me fait pas quitter mon siège pour autant. J'en ai rien à foutre que la nuit tombe. A quoi ça sert de continuer à se trouer le cul pour survivre comme des animaux dans la rue si ça n'est que pour retarder l'inévitable ?! Je suis fatigué, j'en ai assez vu et assez fait. Je voulais juste que ça s'arrête..
Et puis alors que Charlie s'éloigne, c'est au tour d'Emily de venir me faire chier. Putin c'est toutes les mêmes, faut que je parle en quelle langue pour qu'on me foute la paix dans ce pays de merde ?! "Allez Keith, on peut pas rester là steuplait." Trop c'est trop, et je finis par craquer à nouveau. Je repousse sa main qu'elle approche de moi d'un geste, et je lui hurle dessus comme si tout était de sa faute. "Me touche pas ! Si tu veux tant continuer de courir en rond jusqu'à l'épuisement comme une débile, fait toi plaisir, mais moi j'en ai assez qu'on me prenne pour un con !" Elle se fige et fronce les sourcils, mais j'en ai rien à foutre. Tout m'est égal maintenant. J'ai même tellement envie de lui en coller une pour la faire fuir que je suis obligé d'abandonner mon siège pour balancer une bouteille vide qui traîne dans le bureau de Bill. Ils me font tous chier !! Même si mon geste n'aura pas beaucoup d'effet sur l'avenir, il a au moins le don de me soulager un petit peu. Je sais bien que Bill n'y est pour rien et que ma colère est complètement injustifiée, mais je ne peux pas empêcher ce ressentiment terrible de m'habiter en cet instant. Je lui en veut d'être responsable de la fin de nos espoirs, même s'il n'a fait que sauver sa vie et que j'aurais fait strictement la même chose à sa place.
Je suis juste déçu. Terriblement déçu. Si déçu que je n'accorde même pas un regard à Charlie lorsqu'elle parle avant de s'enfuir à l'extérieur. Je la déteste d'être si joyeuse alors que notre sort est scellé. Comment peut-elle être aussi aveugle à ce qui nous attend ? Elle doit être complètement débile, c'est obligé. En fait, ça ne m'étonnerait même pas. Je lance un dernier regard amer sur le hangar et je finis par quitter les lieux à mon tour sans me retourner. Cet endroit m'inspire beaucoup trop l'échec pour que j'y reste un instant de plus.
Une fois à nouveau dehors, j'essaye de respirer pour me calmer, mais tout ce que notre situation m'inspire c'est la colère et la peur. Nous sommes coincés ici pour je ne sais combien de temps encore, et sans espoir de fuite, je ne sais pas combien de temps il me faudra pour péter complètement les plombs. Deux jours ? Une semaine ? Un mois maximum. Je ne sors pas un mot du reste de la journée et je me contente de mettre un pied devant l'autre pour trouver un endroit où reposer ma cheville en paix. Le destin se rit de nous en retardant notre destinée. Notre agonie sera lente et douloureuse. Ainsi soit-il. Nos pas nous guident jusque dans un petit hôtel pas loin des quais. L'endroit a l'air relativement deserté par les zombies et il ne nous faut pas longtemps avant de choisir une chambre où poser nos affaires. Pourtant je ne suis pas d'humeur à me laisser tomber dans un canapé et à attendre que le sommeil me prenne. Alors j'abandonne mon sac dans un coin pour libérer mes épaules de ce poids permanent et je marmonne à peine. "Je vais faire un tour."
Le silence et l'isolation me font du bien, je crois. Doucement la colère qui me faisait bouillir s'apaise même si la douleur de ma cheville continue de m'agaçer. Je laisse mon instinct me guider au hasard, et lorsque je pousse une porte qui m'inspire, je tombe sur une piscine intérieure. Je m'arrête un instant en vérifiant que l'endroit est désert, et je m'approche finalement de l'eau. L'eau punaise. C'est devenu une denrée si précieuse que ça fait presque bizarre d'en voir autant d'un coup. Prudemment, religieusement, je m'accroupis au bord et je tends une main timide comme si j'allais réaliser qu'il ne s'agit que d'un mirage. Mais l'eau est bien là, et elle est toujours belle. Je ne sais pas par quel miracle d'ailleurs. Un générateur de secours a peut-être continué de faire tourner la pompe jusqu'à ce qu'il s'épuise. Alors soudain un sourire étire à nouveau mes lèvres. Cette découverte incroyable chasse toutes mes mauvaises pensées, au moins pour un temps. Je me redresse et je farfouille encore un peu la pièce jusqu'à trouver savon et peignoire dans les vestiaires. La vie est trop belle. Les douches ne marchent pas, mais ça m'est égal, j'abandonne mes vêtements sur le bord et je saute dans l'eau sans plus attendre. J'ai l'impression de revivre. Je passe un moment à patauger, nager et mettre la tête sous l'eau, parce que ça fait si longtemps que je ne me suis pas immergé complètement que ça ressemble à un rêve. Je profite du savon que j'ai trouvé pour me laver aussi, et je crois bien que mon corps tout entier m'est reconnaissant. Je replonge encore une fois pour me rincer et je ne peux pas m'empêcher de rire tout seul tant je suis heureux. Finalement, je finis par regagner le bord, je jette mes cheveux trempés en arrière et je m'enveloppe dans un peignoire tout doux en soupirant de bonheur avant de récupérer mes affaires. Et c'est avec un large sourire sur les lèvres que je regagne finalement la chambre. "Hey les filles, un bon bain ça vous tente ?" Je sais que le changement d'humeur brutal leur fait bizarre, mais je leur lance un peignoire à chacune avant de me moquer de leur tronche surprise. "Il y a une piscine parfaite en allant à droite au rez-de-chaussé. Ca vous fera pas de mal de laver vos tronches." Je ricane un peu tout seul parce que c'était clairement inespéré et je les laisse courir à l'endroit indiqué pour voir par elles-même alors que j'ai soudainement juste envie de me laisser tomber dans le canapé pour somnoler le temps qu'elles reviennent.
Charlie Dawkins MdJ sadique & Maniaque du capslock
Re: Y a quelque chose qu'hier encore n'existait pas - Keith & Charlie [mai 2025] Lun 25 Jan - 1:50
Y a quelque chose qu' hier encore n'existait pas.
Keith & Charlie
Qu’est-ce qu’on pourrait faire d’autre hein ? Déprimer ? Faire la gueule ? Est-ce qu’on va attendre de crever sans bouger le petit doigt ? Ce sera sans moi. Si on doit mourir bouffés par des zombies, je préfère vivre une fin de vie joyeuse. Du plus qu’on peut en tout cas. Alors cette stupide casquette de marin, je me l’enfonce sur la tête avant de jouer au capitaine. Je me fous d’avoir l’air d’avoir six ans, je ne laisserai pas cette apocalypse de merde me ruiner le moral. Et même si pour ça, il faut que je fasse semblant très fort par moments. Quand je sors du hangar, j’entends Keith gueuler sur Emily et ça me donne encore plus envie de faire n’importe quoi. Je crois que pour chaque pensée négative qu’il a, je suis obligée de faire une nouvelle bêtise, pour équilibrer. Pour ne pas sombrer avec lui. Les souvenirs, les pensées sombres, je n’en veux pas. Jamais. Il n’y a que comme ça que je peux avancer. Que nous pouvons tous avancer.
Je m’approche de la mer, je la regarde avec envie, cette étendue infinie. Elle était belle, l’idée de s’échapper d’ici par bateau. Je souris un peu tristement en observant le ciel commencer à prendre une teinte légèrement rosée et finalement, Keith et Emily me rejoigne sur le quai. Je ne leur accorde pas un sourire, juste un petit regard en coin. Alors ça y est, il a fini son sitting ? Qu’est-ce qu’il peut être con quand il s’y met. Je suis Keith et Emily quand ils se mettent à marcher. Je reste un peu en retrait parce qu’ils m’énervent tous les deux. Je reste les mains dans les poches, je fixe le sol en avançant. Finalement, ils décident qu’on va s’arrêter dans un petit hôtel qui devait être connu pour avoir la vue sur la mer. Ça devait être un endroit sympa avant. Pourtant je ne leur dis rien, je me contente d’hausser les épaules quand ils proposent d’entrer là, et je les suis à travers les couloirs. Nous entrons dans une petite chambre claire et je balance mes affaires dans un coin avant de m’affaler sur un fauteuil près de la fenêtre. Je n’ai pas envie de leur parler, il m’énerve Keith à gueuler comme ça. Alors je crois que ça me détend un peu quand il se casse. Enfin je crois seulement, parce que je m’inquiète aussi beaucoup.
Me voilà seule à nouveau avec Emily. Elle me met mal à l’aise, je ne sais toujours pas si je dois lui faire confiance ou pas. Je ne vois pas pourquoi je ne le ferais pas cela dit, alors quand elle vient s’asseoir près de moi, je lui souris tranquillement. Elle tire un fauteuil à côté du mien et elle se remet à me parler de tout et de rien. Je lui réponds un peu, je ne sais pas pourquoi je n’arrive pas à lui parler beaucoup. Je fais tout de même l’effort de faire la conversation, et c’est ça qui est peut-être étrange. Avec Keith, je ne peux pas m’empêcher de parler, je crois qu’un jour il va m’assommer. Un long moment passe et je crois qu’Emily passe en revue toute ma vie. Elle me force un peu à lui parler de ma famille, à leur dire où ils sont maintenant et je finis par le faire pour qu’elle me foute la paix. Elle aussi, elle me raconte où sont passés tous ses proches. Peut-être que finalement, ça fait du bien d’en parler. Et puis Keith finit par revenir, avec un grand sourire sur sa sale tronche. J’ai encore plus envie de le frapper. Et puis qu’est-ce qu’il fout en peignoir ? Je le regarde avec un air un peu boudeur et il nous balance d’autres peignoirs. Ça y est, il a perdu les pédales. Pourtant il annonce avec un air trop fier de lui qu’il a trouvé une piscine, et je crois que ça m’adoucis un peu. J’échange un regard avec Emily avant de me décider à aller voir s’il y a effectivement une piscine qui nous attend. Je vais pour sortir de la petite chambre, et finalement je m’arrête devant Keith avec un sourire moqueur. « Un peignoir ? Tu veux pas un pyjama et un doudou aussi ? » Ça lui apprendra à s’être foutu de ma gueule le premier soir que nous avons passé ensemble. Et aussi d’avoir été chiant aujourd’hui.
Je le plante là avec un petit rire, et je suis Emily jusqu’au rez-de-chaussée. La première porte que nous ouvrons est une espèce de buanderie, mais nous tombons finalement sur la piscine. L’eau est claire, je crois que l’endroit sent encore une forte odeur de Javel et Keith a laissé du savon sur le bord de la piscine. Emily n’attend pas une seconde de plus pour balancer tous ses vêtements et plonger dans l’eau alors que j’ouvre de grands yeux. Alors… la pudeur, ça disparaît avec l’apocalypse ? Enfin je sais que je suis un peu mal placée pour parler vu le nombre d’incidents que j’ai eu avec mes vêtements, mais quand même. Je vire mes chaussures, mes chaussettes et mon pantalon pour m’approcher de la piscine et m’asseoir sur le bord. Emily a déjà de la mousse partout sur la tronche alors que je trempe à peine le bout de mes orteils dans l’eau. Elle crie à l’aveugle que je devrais arrêter de faire la prude et venir dans l’eau aussi, mais c’est facile pour elle, elle ressemble à une sirène. Elle est tellement belle, je n’ose même pas enlever mon t-shirt. J’attends sagement sur le bord qu’elle ait fini de se laver et qu’elle sorte enfin de l’eau, mais elle n’a pas l’air décidée à me foutre la paix. « Je vais remonter sans toi hein ! Tu seras toute seule ici. » Elle me regarde un peu comme si j’étais une demeurée. Elle croit quoi ? Que je vais me noyer dans la piscine si elle n’est pas là pour me surveiller ? « C’est bon je devrais retrouver le chemin de la chambre, t’inquiète ! » Je me force à prendre un air un peu joyeux et finalement, elle se décide à sortir. Enfin, je peux virer mes vêtements sales pour me laisser glisser sous l’eau. Je me lave et je reste dans l’eau jusqu’à ce que la peau de mes doigts ne commence à friper légèrement et finalement, je me décide à sortir à mon tour. Je m’enveloppe dans le dernier peignoir qui reste et je remonte jusqu’à la chambre sans prendre la peine de remettre mes chaussures.
Je ne trouve ni Keith, ni Emily dans le petit salon, alors mon cœur s'emballe instantanément. J'espère qu'il ne leur est rien arrivé mais je m'interdis de paniquer tout de suite. Je pose mes vêtements dans un coin et je les appelle en priant dans ma tête pour que tout aille bien et qu'ils soient juste partis explorer un peu l'endroit.
Re: Y a quelque chose qu'hier encore n'existait pas - Keith & Charlie [mai 2025] Lun 25 Jan - 5:08
J'ai presque complètement sombré lorsque la porte de la chambre s'ouvre à nouveau. Je n'émerge pas tout de suite et je reste encore un instant immobile, les yeux fermés, calé dans le canapé et emmitouflé dans le peignoire confortable. Ca n'est que lorsque j'entends la voix d'Emily au-dessus de moi que je me décide enfin à ouvrir un oeil. "Charlie est encore en bas, elle voulait se laver toute seule. Elle est mignonne." Elle ricane et je devine qu'elle se moque gentillement. Je hoche brièvement la tête pour montrer que j'ai reçu le message et je m'apprête à sombrer à nouveau lorsque Emily reprend. "Ca fait sacrément du bien le bain hein ?" Une nouvelle fois je hoche la tête silencieusement et je ferme à nouveau les yeux pour lui faire comprendre que je n'ai pas vraiment l'intention de discuter du beau temps avec elle. Pourtant, elle ne se laisse pas impressioner. Ca n'est pas la première fois qu'elle me force la main pour casser la glace. Après tout elle me connait mieux que la plupart des gens.
Elle me force à lui faire une place sur le canapé en me poussant doucement et après un court instant de silence, elle finit par faire remarquer : "On serait mieux dans un lit, pourquoi tu ne profites pas de la chambre d'hôtel pour te mettre à l'aise ?" Je finis par saisir qu'Emily n'a pas l'intention de me laisser dormir tranquillement, et si il y a une chose que je sais de cette fille, c'est qu'elle ne lâchera pas l'affaire jusqu'à avoir ce qu'elle veut. Alors je finis par me redresser en soupirant et je lui demande directement, droit dans les yeux. "Qu'est ce que tu veux Emily ?" Elle a l'air ravie que je pose la question et je le regrette presque lorsque je la vois afficher son petit sourire charmeur avant d'hausser les épaules en prenant son air faussement innocent. "Profiter de nos retrouvailles, c'est tout. Tu m'as manqué..." Elle murmure à peine ces derniers mots en jouant avec le bout de mes doigts, et je la laisse faire un court instant, parce que mon coeur se serre en repensant à nos moments ensemble, avant toute cette galère. Néanmoins, je finis par reprendre ma main pour me relever. C'est vrai, ses caresses sont agréables, mais je ne peux pas me laisser séduire si facilement. Alors sans passer par quatre chemins, elle me fixe à son tour droit dans les yeux et m'interroge. "Quoi ? Me dit pas que tu craque pour cette Charlie ?" Elle essaye de rester neutre, mais je capte son petit ton agacé malgré tout. J'ai toujours appprecié son honnêteté claire et directe, mais je ne peux pas la laisser m'approcher si rapidement. Elle vient juste de surgir au milieu de cette apocalypse et déjà voilà qu'elle fout le bordel. "Je sais pas. Peut-être." Je jette un coup d'oeil pensif par la fenêtre parce que moi-même je suis surpris par ma réponse. Est-ce que je suis en train de craquer pour Charlie ? Je suis incapable de dire non, pas encore assez sûr de moi pour dire oui. Le doute persiste, et Emily saisit l'occasion. Elle soupire et s'approche à nouveau de moi. "C'est dommage, et ça ne te ressemble pas." Je souris doucement à sa remarque, mais je l'arrête une nouvelle fois pour l'empêcher d'espérer, parce que je vois clair dans son petit jeu, elle est en train de me tester. "C'est ça l'amour." Voilà qui la coupe net dans son élan. Elle fait une petite moue boudeuse mais s'empresse de la chasser en m'attrapant par la main pour changer de sujet. "Tu veux bien m'aider à me coiffer, comme avant ?" Et comme elle me sort son plus beau sourire en me suppliant, je soupire et je finis par accepter en la laissant m'entraîner dans la chambre après qu'elle ait mise la main sur une brosse dans la salle d'eau.
Je lui brosse doucement les cheveux alors qu'elle se laisse faire silencieusement, et l'instant me parait si paisible que j'ai l'impression de revenir brutalement en arrière. Je tresse attentivement ses cheveux comme j'ai appris à le faire avec ceux de ma soeur, et lorsque j'ai enfin terminé j'observe mon oeuvre d'un air satisfait. Les zombies sont à des années lumières de moi maintenant, et je ne sais plus quoi répondre lorsqu'elle se blottit contre moi en me remerçiant. Mes bras entourent un instant ce corps que je connais bien pour le serrer contre moi, et cette étreinte silencieuse me réchauffe le coeur malgré moi. Après que l'apocalypse m'ait arraché toute ma famille, j'avais l'impression d'avoir tout perdu. En cet instant j'ai l'impression d'en récuppérer une partie et d'envoyer chier le destin, alors je la serre un peu plus fort.
C'est à ce moment que retentit la voix angoissée de Charlie. Presque immédiatement, je relâche Emily et je me redresse. Elle me sourit mais je l'ignore, parce que je sais ce qu'elle veut dire indirectement. Comme pour lui donner tort, je quitte la pièce pour rejoindre Charlie. Il est toujours trop tôt pour céder à Emily. "On est juste à côté, pas de panique." Je lui réponds d'une viox tranquille en frottant mes cheveux encore mouillés, et je lui lance un petit sourire en la voyant emmitouflée dans son peignoire. "Finalement le doudou c'est pas si mal hein ? L'eau était bonne ?" Je me moque doucement et c'est le moment que choisit Emily pour nous rejoindre à son tour. "Ah ! Tu es déjà là ? Tu as été rapide !" A son tour elle lui sourit doucement et finis par se diriger vers son sac. "C'est dommage je n'ai pas de vêtements propres. Dit, tu en aurais pas pour moi Keith ?" Elle me jette un petit regard suppliant, et je soupire avant de lui balancer un T-shirt à la tête. Elle l'enfile aussitôt avant de tournoyer en rigolant. "Ca me fait presque une robe !" Je lui souris brièvement avant d'attraper à mon tour des vêtements propres pour aller me changer. Mais je m'arrête juste avant la porte et je me tourne vers Charlie. "Et toi tu as ce qu'il faut ou tu vas encore te balader en soutif partout ?" Je ricane fier de moi avant de disparaître à nouveau un court instant.
Charlie Dawkins MdJ sadique & Maniaque du capslock
Re: Y a quelque chose qu'hier encore n'existait pas - Keith & Charlie [mai 2025] Mar 26 Jan - 1:41
Y a quelque chose qu' hier encore n'existait pas.
Keith & Charlie
Je m’inquiète comme une folle pour une toute petite absence de réponse de dix secondes, et évidemment je m’inquiète à tort. La voix de Keith retentit juste après et je le vois apparaître derrière une porte, les cheveux encore mouillés. Je souris, attendrie malgré moi par cet idiot, et je resserre un peu mon peignoir autour de moi. Il est tellement doux, j’en oublierais presque que nous sommes au milieu de l’apocalypse. J’accord un regard amusé à Keith quand il évoque encore une fois mon doudou. Je crois que ma colère s’est noyée comme la sienne dans la piscine. Je suis même à deux doigts de lui sortir pour la énième fois une remarque sur son petit-déjeuner alcoolisé, juste parce que la tête qu’il fait à chaque fois me fait mourir de rire. Je me retiens pourtant quand Emily arrive à son tour, elle aussi toujours dans son peignoir. On dirait des vieux en thalasso. Enfin, sauf que les vieux en thalasso ne se mettent pas à poil devant les autres pour enfiler leurs t-shirts. Je crois qu’Emily n’a aucune notion de la pudeur, mais peut-être que j’aimerais bien me balader à poil partout si j’avais le même corps qu’elle. Hum. D’ailleurs, au lieu de prendre un t-shirt gigantesque à Keith, j’aurais pu lui en donner un. Je lui propose tranquillement en fouillant dans mon sac mais elle refuse en prétextant un truc flou. Je n’insiste pas, je m’en tape en fait. Keith part pour se changer dans une chambre alors je m’apprête à aller vers la salle d’eau quand il m’arrête avec une réflexion sur ma… tenue vestimentaire de nos dernières escapades. Un rire m’échappe alors que je resserre encore une fois la ceinture du peignoir autour de ma taille. « Non je m’habille ce soir, ça te ferait trop plaisir sinon, tu serais obligé d'ouvrir une nouvelle bouteille ! » Et je disparais derrière la porte de la petite salle de bain en même temps que lui dans la chambre.
J’évite mon reflet dans le miroir. Je sais à quel point j’ai une sale tronche, un corps tout défoncé, je ne veux pas voir ça. Surtout pas après avoir vu Emily jouer les sirènes dans la piscine. Comment elle fait bordel ?! Je finis encore une fois par m’observer un peu après avoir laissé tomber mon peignoir à mes pieds. J’ai maigri, beaucoup même, depuis que je suis partie du camp, pourtant j’ai toujours l’impression d’avoir un bidon et des grosses fesses. Mes seins par contre, ils sont carrément partis en vacances. Eux ils ont du trouver un bateau pour se tirer d’ici, les salauds ! Je ris toute seule de ma propre connerie et finalement, je décide que c’est assez d’auto-torture pour ce soir. Après tout, on est dans l’apocalypse, pas à la fashion week. Je soupire doucement en enfilant mon petit pyjama, que je ne regrette toujours pas d’avoir emporté, et je sors de la salle de bain. Emily est sur le canapé, elle me fait signe d’approcher et la voilà qui se remet à me parler de tout et de rien. C’est comme si je lui avais passé le flambeau de la reloue bavarde ! Je crois que je comprends un peu Keith maintenant. Qu’est-ce qu’il fout d’ailleurs ? Il ne peut pas venir s’occuper de son Emily là ? Oh… Non. Non finalement, c’est bien comme ça. Je suis abominable, affreusement égoïste, mais on était bien tous les deux avec Keith. Ça me fait carrément chier, en vrai, que cette fille ait débarqué. Je n’ai pas envie qu’il s’occupe d’elle, je ne veux pas qu’il m’oublie pour elle. Après tout, je ne le connais pas depuis très longtemps, alors qu’elle fait partie de son ancienne vie. Comme je regrette qu’elle soit là, même si Keith doit être bien content de l’avoir retrouvée.
Il revient finalement avec nous dans le salon, et nous mangeons tranquillement tous les trois avant que la nuit ne tombe totalement. Les bougies que nous avons trouvées parfument un peu la pièce et je crois pouvoir dire qu’en cet instant, je me sens plutôt bien. Assez bien, assez en confiance pour ne me méfier de rien. Emily est la première à aller se coucher. Elle doit être crevée si elle a réellement survécu par ses propres moyens, alors la sécurité d’une chambre et d’autres personnes doit lui faire un bien fou. Je m’en veux presque d’avoir souhaité qu’elle ne soit pas là, parce que la pauvre n’a pas du mener une vie facile ces derniers mois. Je crois que je m’excuse un peu mentalement, histoire d’apaiser ma conscience qui me crie dessus que je suis un monstre de vouloir Keith pour moi toute seule. C’est étrange d’ailleurs, je ne pensais pas que je deviendrais possessive. Avant, c’était moi la chose qu’on possédait. On me prenait, on me baladait un peu, et puis on me jetait. Ça a fait ça avec trois mecs, jusqu’à ce que je me dise que je n’en approcherai plus aucun. Je ne sais pas faire, je finis toujours par avoir le cœur en miettes. Mais Keith, c’est pas pareil. Je ne voulais pas qu’on soit ensemble, je voulais juste qu’il ne soit pas seul. Seulement maintenant, je crois que les choses ont un peu évoluées. J’aime sa présence, j’en ai besoin même. J’aimerais lui être indispensable comme il l’est pour moi, mais je crois là encore que ce ne sont que rêveries d’adolescente attardée.
Keith d’ailleurs, il me sort de mes rêveries en marmonnant qu’il va dormir lui aussi. Je lui souris doucement et je le regarde partir dans une autre pièce, probablement une autre chambre. Et je suis contente, comme la petite connasse que je suis, parce qu’il n’est pas allé voir Emily. Je crois. Je profite d’une minute de solitude pour m’affaler un peu plus sur le canapé, je fixe le plafond et je crois qu’il me faut une demi-seconde pour m’endormir et me réveiller en sursaut. J’ai entendu du bruit ? Un zombie ? Je me relève précipitamment et je vais frapper à la porte de la chambre d’Emily pour lui demander si tout va bien. Je l’entends vaguement râler alors je m’éloigne sans faire de bruit et c’est là qu’une idée me vient. Avant d’aller voir si Keith va bien lui aussi, ce qui est très probablement le cas puisque l’on ne l’a pas entendu hurler, je me dirige droit vers mon sac. Je farfouille un peu dedans et je finis par en sortir le petit lecteur de DVD portable, avec les trois films que j’ai réussi à emporter. Je ne l’ai pas dit à Keith, parce qu’il m’aurait tuée d’alourdir mon sac avec ce genre de conneries, mais maintenant qu’il est là on ne va pas cracher dessus hein ? Dites-moi que non. Je me glisse jusqu’à la chambre de Keith et je frappe à sa porte avant d’entrer avec un petit sourire innocent. « Je te réveille pas ? Regarde ce que j’ai retrouvé dans mon sac par hasard ! » Je m’approche pour lui tendre la machine comme si je ne l’avais pas trimballée exprès et je m’assois sur le bord de son lit. « T’as compris la référence de Raiponce tout à l’heure, il t’en faut d’autres ! » Seulement, il a l’air moins facile à convaincre que la première fois que je l’ai mis devant un Disney alors qu’il était à moitié assommé. Mais je ne veux pas qu’il me vire, je ne veux pas dormir toute seule, pas cette nuit. C’est pour ça, je crois, que j’abandonne un peu ma timidité pour me décider à lui dire une part de la vérité. « J-J’ai un peu peur… Tu sais.. A cause du zombie de tout à l’heure… » Je bafouille un peu alors que je rougis. Je n’ose pas vraiment lui demander de dormir avec lui, même si ce ne serait pas la première fois.
Re: Y a quelque chose qu'hier encore n'existait pas - Keith & Charlie [mai 2025] Mer 27 Jan - 4:16
Charlie me renvoit bien ma petite provocation mais elle disparaît dans la salle de bain avant que je ne puisse rétorquer quoi que ce soit, alors je vais me changer moi aussi dans une des chambres. Une fois tous lavés et habillés, on ressemble presque à des survivants tout frais qui viennent de débarquer en ville. Dieu que ça fait du bien de se sentir tout propre ! J'ai l'impression de revivre, et j'oublie presque la déception monumentale de la journée qui m'a ruiné le moral un peu plus tôt. Pour couronner le tout, nous mangeons tous ensemble et avec l'estomac apaisé je me sens presque complètement détendu. La vie dans l'apocalypse zombie ça n'est pas si dur que ça. Du moins c'est ce que j'essaye de me répéter en boucle pour relativiser. Je réfléchis pensivement à notre situation en digérant lorsque Emily passe une main dans mes cheveux encore humides pour les secouer. "Eh Keith tu devrais sécher tes cheveux ou tu vas attraper froid !" Elle ricane en me voyant sursauter et parcouru d'un frisson, parce qu'elle connait mon point faible cette sale fourbe. Je lui lance un regard boudeur en réarrangeant mes cheveux et en lui grognant après qu'ils sèchent très bien tout seuls. Personne ne touche mes petits cheveux. PERSONNE.
Et puis finalement Emily va se coucher. Ca doit faire un moment qu'elle n'a pas autant parlé, mangé et profité d'un minimum de sécurité, alors je lui souhaite bonne nuit avec un sourire, comme pour lui assurer qu'elle peut dormir sur ses deux oreilles. J'ignore comment elle a pu tenir si longtemps toute seule sans devenir folle. C'est probablement pour cette raison qu'elle a détrôné Charlie dans le débit de paroles aujourd'hui. N'enmpêche, j'espère qu'elle se calmera dans le futur, ou au moins qu'elle n'encouragera pas Charlie à me casser les oreilles avec elle. Oh le cauchemar !
Je me laisse tomber au fond d'un fauteuil en soupirant, et je me met à imaginer nos jours futurs tous les trois. Ca ne pourra pas être si horrible, si ? Pourtant, alors que mon regard se perd dans le ciel à travers la fenêtre, je ne peux pas m'empêcher de ressentir un semblant d'angoisse en me demandant ce qu'il va advenir de nous maintenant. Nous sommes piégés par la mer d'un côté, et les rues sont si encombrées qu'il est impossible de fuir par la route. De toute façon, le moindre bruit de moteur attirerait une horde terrible, il est hors de question de s'enfuir comme ça. Même dans le canyon nous ne sommes plus en sécurité, il n'y a qu'à se rappeler le campement qui m'a gentillement mit à la porte juste avant de sombrer. Ces satanés zombies sont absoluement partout. Néanmoins, je ne peux pas encore me résoudre de vivre avec ça tout le reste de ma vie, caché et traqué comme un animal.
Je soupire à nouveau, et comme je n'arrive décidement pas à positiver, je décide qu'il est temps d'aller prendre un peu de repos. Si cette soirée tranquille ne présage que le calme avant la tempête comme on dit, alors je ferais mieux d'en profiter pour regagner des forces. Je fais un peu tourner ma cheville en grimaçant parce que c'est toujours douloureux, et puis je me relève prudemment en saluant Charlie. Il est l'heure pour moi de sombrer aussi. Je me laisse tomber comme une pierre au fond d'un puit sur le matelas, et il ne me faut pas longtemps pour céder au sommeil.
En tout cas jusqu'à ce qu'un bruit me rappelle brutalement au monde réel. Je me force à redresser la tête pour identifier la menace, les yeux mi-clos et le cerceau encore endormi. C'est Charlie qui s'approche en me tendant un truc que je n'identifie enfin que lorsqu'elle s'assoit près de moi. "Ptin t'es reloue Charlie, va dormir au lieu de me faire chier avec tes disneys !" Je grogne en me laissant retomber sur mon coussin, parce que je ne suis clairement pas d'humeur pour regarder un autre de ses films débiles pour les gosses, mais elle change brutalement de ton. Soudain sa voix se fait tremblante, hésitante, et elle m'avoue avoir peur du zombie qui l'a manqué de peu. Je ne réagis pas tout de suite, parce que je me souviens très bien la scène. Je me rappelle son cri de terreur et son regard terrifié lorsque je me suis retourné. Pourtant je soupire. Elle s'en est tiré, elle est en vie et pas contaminé, alors il n'y a pas de quoi en faire tout un traumatisme. Si elle s'attarde sur chaque fois où elle frôle la mort, alors elle n'aura pas fini d'avoir peur. C'est la vie qui nous attend désormais. Et pour une durée indéterminée en plus de ça. Hors de question que je me doive de la consoler comme une pauvre gamine qui a peur du monstre sous son lit tous les soirs. Alors je roule sur le côté en prenant appui sur mon coude pour lui jeter un de mes regards blasés au possible, prêt à lui expliquer la vie et à la renvoyer à son lit, lorsque je croise son regard.
Sans dire un mot, elle me coupe le sifflet avant même que je ne puisse tenter de protester. Je m'arrête dans mon geste, la bouche à moitié ouverte, et je me perds dans ces yeux terrifiés, suppliants et hésitants à la fois. Elle a presque l'air d'un petit animal blessé qui cherche un abri, et soudainement je n'ai plus le coeur à l'envoyer paître plus loin. Soudainement je me mets à sa place, et je comprends cette peur intense qui la saisit aux tripes parce qu'elle a bien cru qu'elle allait mourir seule pendant qu'Emily et moi on se tirait. Cette peur là, je la connais bien, parce que c'est exactement la même que j'ai ressenti lorsque je me suis retrouvé isolé du campement, sans murs ni amis pour me protéger. Livré à moi-même dans ce monde apocalyptique, persuadé que j'allais mourir dans la nuit après avoir croisé la horde dans la journée. J'aurais pu fondre en larmes pour attendre la mort ce jour là, et puis Charlie était apparue.
Alors je finis par soupirer plus doucement et je me redresse en haussant un sourcil comme si elle venait de dire une absurdité. "Peur ?! Peur de quoi ?" Un mince sourire en coin s'affiche sur mon visage et je me décale pour lui faire de la place. "J'étais là pour te sauver nan ? Alors t'inquiète pas !" Je lui fait signe d'approcher en ricanant doucement comme pour lui assurer que tout va bien. En vérité, je rigole un peu nerveusement, parce que je ne sais pas comment la rassurer. Je suis terrifié moi-même par ce même cauchemar, de se retrouver seul face à la fatalité de la mort. Le danger guette partout et tout le temps, il faut juste faire avec, même si c'est triste, même si c'est inquiétant voire terrifiant, on ne peut pas y échapper. Alors cette peur tenace, je me la cache moi-même derrière un petit sourire moqueur en prenant un air fier quand je lui rappelle que je suis son sauveur du jour. "Avoue c'est juste une excuse pour me piéger et m'obliger à regarder un de tes films.. !" Je change de sujet et repporte à nouveau notre attention sur les DVDs, parce que ce soir je ne veux pas penser davantage à ce qui nous attend dehors. "A moins que ça ne soit pour te taper l'incruste et dormir avec moi ?" Mon sourire s'élargit et je laisse même un léger rire moqueur m'échapper avant de retirer la couette sur moi pour me caler sur mon coussin alors qu'elle ouvre le lecteur.
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Re: Y a quelque chose qu'hier encore n'existait pas - Keith & Charlie [mai 2025]