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Re: Alone is no together - mai 2025 Dim 20 Sep - 23:42
Alone is no together
Ils sont morts les autres. Alors c’est ça. C’est bien ce que je me disais. Alex est mort. J’ai l’impression que mon cœur s’arrête. Je m’étais promis de ne pas le perdre, pas après tout ce que j’ai perdu et pourtant, c’est bien ce que le type par terre me dit. Mort. Je n’arrive pas à me rendre compte, je ne peux pas. Je veux qu’il arrête de parler, je ne peux pas entendre ça plus longtemps. Des larmes dévalent mes joues, je ne pensais même pas pouvoir pleurer autant et pourtant. J’ai mal au bras, il saigne toujours je crois et je commence à avoir la tête qui tourne un peu. Je ne veux pas tuer le mec en face de moi, je ne crois pas être capable de tuer un homme, mais je voudrais tellement qu’il se taise. Le cœur battant, je m’approche un peu. Je ne sais plus vraiment ce que je fais, la seule chose qui résonne dans ma tête est que je veux l’empêcher de parler. Je voudrais le bâillonner ou l’assommer, quelque chose dans le genre, pour ne plus l’entendre dire que mon ami est mort et que j’ai tué d’autres personnes.
Je ne fais plus trop attention à ce que je fais, j’ai oublié la prudence depuis un bon moment. Et ça doit être pour ça que dès que j’arrive à portée de mon interlocuteur, je prends un nouveau coup dans le bras, là où le couteau a déjà entaillé ma chair. La douleur me fait crier, je grogne en me mordant les lèvres pour ne pas attirer tous les zombies du coin. Un nouveau flot de larmes m’assaille, des larmes de douleur cette fois, alors que je tombe dans la terre. Mon corps roule, j’ai l’impression d’être une poupée de chiffon. J’ai mal, et quand un arbre arrête ma folle descente, une nouvelle plainte m’échappe. Je serre toujours mon hachoir dans ma main, je me suis un peu coupé d’ailleurs, mais je ne suis plus à ça près. Entre le tenir lui et tenir mon bras, je ne sais plus trop quoi faire. Et voilà que le fou de la forêt arrive à nouveau. Il court, je le vois venir mais je n’arrive pas à me lever. J’essaie de le frapper, de l’éloigner avec mes pieds mais il est en forme, il a plus de force que moi. Je sens ses pieds heurter mon corps, j’ai mal. J’essaie de bouger, de me relever et je n’y arrive pas. Les coups dans mon ventre me coupent la respiration à chaque fois et vient un moment où du sang remonte dans ma bouche. Je crache mon sang quand à nouveau, le couteau frappe ma peau. Au niveau de l’épaule cette fois, mais moins profondément que la première fois. Un cri m’échappe et je resserre mon hachoir, parce qu’il ne me reste plus que ça.
Je le lève, j'essaie de frapper, mais il est plus rapide. L'homme frappe dans mon bras encore mobile un grand coup et je lâche mon arme. Comme ça c'est réglé. J'ai mal et les coups ne cessent de tomber. Lentement, mais indéfiniment. Je les sens tous, un par un. J'étouffe, je sanglote, c'est pitoyable. Cette fois je le sais, je vais mourir ici, seul comme un con, sous les coups d'un inconnu. Alex est mort. Je ferme les yeux pour revoir les visages que je connais par cœur, ceux que j'aimerais voir près de moi. Je crache mon sang par terre. Que ça s'arrête.
Re: Alone is no together - mai 2025 Lun 21 Sep - 1:42
Alone is no together
Willou & Alexou
Je reste un long moment assis là, comme un abruti, au milieu de nul part. Le regard perdu dans le vide, je crois que mon âme s'envole pour ne laisser qu'une coquille. Je suis en état de choc. Mon corps est immobilisé dans la douleur, je ne suis plus capable de rien. Doucement, je sens la fraîcheur me prendre alors que la nuit tombe. Je ne sais pas ce que je fais, je ne sais pas quoi faire en réalité. Je devrais peut-être attendre que l'autre se réveille et me libère de cet état. Mon regard évite obstinément le cadavre qui gît pas loin de moi.
Soudain je remarque le sang sur mes mains. Je referme mes poings comme pour essayer de camoufler mon meutre, mais je peux sentir la présence du corps encore chaud de ce dénommé Chris non loin de moi. Je frotte mes mains tremblantes sur mon pantalon, mais tout ce que je fais c'est me tâcher davantage. J'ai l'impression que je ne pourrais jamais m'en débarasser. Au fur et à mesure, les tâches grossissent. Je crois que je vais finir par me noyer dedans. Je frotte mes mains au sol mais je vois tout ce sang remonter doucement mes bras. Fatalement, il s'approche. La culpabilité me ronge, et je vais me noyer dedans. Je le sais. Finalement je tente de m'en débarasser dans de grands gestes. Je frotte mes mains dans la terre sans véritable résultat. Finalement j'abandonne, secoué par un nouveau sanglot. Je ne pourrais jamais fuir mes remords. Jamais plus.
Je suis tellement fatigué que je cesse de lutter, replié sur moi-même. Je me fiche du froid, de la douleur, de l'obscurité, du danger. Je ne mérite pas mieux. Je ne mérite même plus de me battre pour vivre. Je ne suis même pas sûr de mériter la libération de la mort. Hanté par le visage de William, je ferme une nouvelle fois les yeux comme pour espérer lui échapper. C'est une perte de trop, la douleur est trop forte. Je ne suis même plus capable de pleurer. La tête posée sur les genoux, j'observe distraitement une fleur à mes pieds. D'un doigt timide, je la touche en prenant garde de ne pas l'abimer. Ca doit être tellement paisible d'être une fleur. Je regrette de ne pas avoir eu cette chance. Alors en silence, je ne la quitte plus du regard, comme si je pouvais faire qu'un avec elle et échapper au décor qui m'entoure.
Mais alors que mon esprit s'endors doucement, un cri retentit au loin. Mes muscles se figent. Seul mon regard quitte la fleur et scrute les alentours. Je ne suis pas sûr de bien avoir entendu. Je crois que j'invente beaucoup de choses. Néanmoins, instinctivement, tous mes sens sont en alerte. Je ne peux me concentrer sur autre chose que sur la recherche d'indice. Etait-ce Beth ? Elle s'est peut-être faite attaquer par des zombies. Je soupire. Je n'ai même plus la force d'être triste. C'est peut-être mieux pour elle aussi. J'ai transformé sa vie en enfer, comme certains ont boulversé la mienne en s'en prennant à Mary. Je ressers un peu plus mes jambes contre moi. Ce n'est pas le froid qui me fait frissonner ni l'obscurité de la nuit qui m'inquiète, mais plutôt ces ténèbres des cauchemars de ma responsabilité. Elles m'enveloppent peu à peu, en silence, mais sans faiblir. Soudain un nouveau cri retentit. Cette fois je n'ai pas rêvé. Je refoule un nouveau sanglot en reconnaissant cette voix. "William ?" Ma voix s'étrangle. J'ai à peine murmuré. Je suis presque sûr que mon esprit me joue des tours. Que c'est le cadavre de mon ami qui m'appelle. Mais au fond de moi, je ne peux m'empêcher d'espérer. C'est une dernière petite lumière qui subsiste en moi. Ma seule et unique chance de rédemption.
Lorsqu'un nouveau cri retentit, je me mets à courir comme un fou. William. Je ne peux penser à autre chose. Je dois le retrouver, il hurle, il a besoin d'aide. Et si j'arrive trop tard ? Les larmes ne trouvent même plus le temps de couler sur mes joues. La panique me prend, je sais que je vais manquer de temps. Je maudis cette forêt pour être si grande et la nuit pour tomber si vite. Je manque de tomber à plusieurs reprises mais je n'y fait même pas attention. J'hurle à mon tour. J'hurle son prénom. De toutes mes forces. Je n'y croyais pas. J'y crois maintenant. William. Je veux le retrouver. Le serrer contre moi. Lui dire que tout ira bien. Que tout est fini. Il est ma seule chance de m'en sortir. Il est réel. Il doit l'être. Il le doit.
Les cris se rapprochent et j'ai terrible impression que je vais arriver trop tard. Le temps s'écoule en accéléré. Chaque pas me prend une dizaine d'années. Je suis désespéré. Mon regard fouille la forêt comme un fou. Il est là. Quelque part. Bientôt j'entends la voix d'un autre homme, qui hurle lui aussi. Et l'horreur me prend. Non. Non non non non !!! Ils y en avaient plus ! Ils ont trouvé William !! Mon impression devient brutalement une intime conviction. Je me bats contre la fatalité, impuissant. Mais je me débats comme un fou. Je hurle une nouvelle fois son prénom à m'en briser la voix, désespéré. Où est-il ? Où est-il ? Je crois que je fais plusieurs fois un tour sur moi-même, complètement perdu, affolé, sumbergé par la peur de le perdre. Il est juste là !! Je dois le trouver ! Maintenant !!
Et soudain je les vois ! LA ! Une silhouette debout, à quelques mètres de moi. Je n'y crois pas. Mes yeux s'ouvrent dans un air stupéfait. Je suis figé par l'horreur de ma vision. William gît aux pieds d'un homme enragé. Il ne bouge plus. Il ne bouge plus. "William." L'homme me jette un regard noir. Il semble mécontent que je l'interrompe. Il me faut un instant pour réaliser qu'il se dirige vers moi. Je tente de le contourner pour aller voir William. Je dois m'assurer qu'il est réel. Qu'il est bien là. Il doit être vivant. Il le doit. Mon être tout entier se brise à la simple idée de ramasser son corps sans vie. Je tends une main vers lui mais l'homme m'arrête dans mon geste en pointant un couteau vers moi. "EH ! J'te parle !! Putin mais vous êtes tous complètement tarés !! Pourquoi vous cherchez les emmerdes comme ça ?!" Comme si je venais d'émerger d'un long sommeil, je sursaute et pose enfin mon regard sur lui. Qui est-il ? Que veut-il ? "Hein ?" Je l'interroge du regard d'un air complètement perdu. Je ne comprends pas. Je veux juste William. Pourquoi est-ce qu'il ne me laisse pas ? POURQUOI EST-CE QUE PERSONNE NE ME LAISSE ??
[Lancer dé de la réussite pour la compétence CàC : 13 + 7 = 20 (réussite totale)]
L'homme m'attrape par la veste et me foudroie du regard en levant son couteau vers moi. Je lui renvoie le même regard, serrant la machoîre, et je bloque sa main avant que son couteau ne m'atteigne. Je ne laisserai RIEN ni PERSONNE m'empêcher d'avoir William. Je le repousse de toutes mes forces et tire à mon tour mon couteau déjà plein de sang. "Vous me faites vraiment chier !" Je gronde entre mes dents avec un air fou, et alors qu'il se jette à nouveau sur moi en criant, je bloque une nouvelle fois son arme d'une main, et plante mon couteau en plein dans son abdomen de l'autre. Il se stoppe dans son geste et semble hésiter un instant, sans doute surpris par la douleur qui doit le déchirer. Il me geste un regard d'incompréhension auquel je répond par un simple froncement de sourcils. Finalement, je retire ma lame brutalement et le repousse d'une main alors qu'il tombe au sol sans un mot. Pendant quelques secondes, je le regarde agoniser sans rien ajouter. Une nouvelle fois, j'échappe à la réalité et je ne sais pas combien de temps il me faut pour reprendre mes esprits.
William. Il n'y a que William qui compte. Une petite voix au fond de moi me rappelle à la raison. Je l'entends remuer dans mon dos. Aussitôt j'ai l'impression que l'univers tout entier cherche à m'écraser, qu'il me faut des milliénaires pour me retourner, et que le sol cède sous mes pieds et m'entraîne dans un puit sans fond d'où je ne pourrais jamais revenir. Et pourtant, je lutte contre cette force cosmique pour faire un pas, puis deux, et ce jusqu'à atteindre ce petit corps qui ose à peine bouger. Je titube, mais une fois que j'ai posé mon regard sur lui, je ne le quitte plus. Une fois à sa hauteur, je me laisse tomber à ses côtés, et pose timidement une main sur lui. Il est bien là. Pour de vrai. Je crois. Comme il ne disparaît pas, je me penche sur lui et remarque qu'il n'est pas bien. Il n'est pas bien, mais il est en vie. Le soulagement est tel que j'ai l'impression d'imploser. Une libération si violente, que je suis presque persuadé que je vais en mourir. En fait, c'est même certain. Mais je ne prête plus attention à la douleur qui irradie dans tout mon corps. Je le prends dans mes bras et je le serre. Je ne le lâcherais plus jamais. J'éclate en sanglot en enfouissant ma tête contre lui. "William.. William je suis désolé.. Je suis là.. Je suis là.. S'il te plaît.." J'ai peur de le perdre. Il ne peut pas partir comme ça, pas dans mes bras. Ni comme ça, ni jamais. Il doit vivre. C'est ma propre vie que je serre contre moi. Et je prie le destin avec tant de force, que je crois que je vends mon âme au diable pour acheter la survie de mon plus cher ami.
Re: Alone is no together - mai 2025 Mar 22 Sep - 0:15
Alone is no together
La douleur me déchire le corps, je n’arrive plus à bouger. J’essaie pourtant, j’essaie de toutes mes forces de me relever, de rouler, de courir, mais ça ne fonctionne pas. J’ai mal. L’air que j’arrive à aspirer ne me sert qu’à tousser. Je crache à nouveau du sang, j’essaie de faire des phrases dans ma tête pour essayer de convaincre l’homme d’arrêter de me frapper, que je n’ai pas agressé sa foutue Beth. Mais je n’arrive pas à les dire, ni même à me les formuler. Je n’ai pas le temps. Tout ce que j’arrive à faire, c’est grincer, gémir, crier de douleur en fonction de ses coups. J’ouvre les yeux l’espace d’un instant en entendant une voix, comme si elle venait de tout au fond de moi. Mais comme je n’entends rien d’autre, je crois que c’est une hallucination, une invention de mon esprit. Je ferme les yeux à nouveau. Je ne veux pas voir le visage de l’homme. Je ne veux pas l’entendre non plus et pourtant, il crie comme un fou. Il me hurle à quel point il veut que je souffre, que je souffre longtemps. Il raconte en criant tout ce qu’il veut encore me faire et je n’arrive pas à me boucher les oreilles. Cruauté humaine. Je déteste cet homme, je déteste tous les hommes. Je veux mourir, maintenant. Mon corps en position fœtale, j’essaie d’arrêter de respirer. C’est stupide je sais, mais j’essaie quand même. Evidemment, j’inspire un grand coup quand l’air vient à me manquer un peu trop. Je m’obstine à fermer les yeux, je vais m’endormir voilà, ça je pourrais le faire. Je me force à ignorer ce qui se passe autour de moi, la douleur, les cris. Je respire lentement et profondément, j’imagine que je suis loin, très loin, dans un lit tiède et moelleux.
Je ne sais pas combien de temps tout cela dure, peut-être que j’ai réussi à m’endormir. En tout cas, je suis comme enveloppé dans un nuage, je ne comprends plus ce qu’il y a autour de moi. Tout mon corps est engourdi, mes nerfs doivent en avoir marre de me faire ressentir toujours la même douleur. Je mets un instant avant de me rendre compte que les coups ont cessé. J’ouvre les yeux. J’ai survécu. Ou alors il fait une pause, un peu lassé et un peu fatigué. Mais je suis en vie. Je ne sais pas si je dois m’en réjouir ou pleurer. Dans le doute, je pleure. Silencieusement, je ne sanglote même plus. Les larmes coulent simplement le long de mes joues, brouillant un peu plus ma vue. J’ai des vertiges alors que je suis allongé. J’ai froid, j’ai chaud. J’ai froid. Je tremble. Je resserre un peu mon bras autour de moi pour essayer de garder la chaleur. J’entends des voix, lointaines. J’ai peur de ce qui va m’arriver, si le mec a ramené un de ses compagnons. Je bouge un peu, j’essaie de me retourner, je veux me lever, aller mourir plus loin s’il faut. Je ne veux pas rester avec ces gens-là. Ceux que j’aime, ils sont loin, bien loin de moi. J’aurais tellement aimé les voir une dernière fois, leur dire tout ce qu’on ne pense jamais à dire. Je crois qu’il est trop tard. Alors je les imagine, un par un. Par la pensée, je leur dis tout ce que j’aurais voulu qu’ils sachent, à quel point ils comptent pour moi. Il faut que je parte d’ici. Quitte à choisir, je préfère être seul, même si j’en meurs de peur. J’appuie un peu sur mon bras, et puis avec toute la force qui me reste. Pendant un instant, un tout petit instant, j’ai l’impression que je vais y arriver. Je me redresse de quelques millimètres et puis je retombe sur le sol dans un bruit mat.
Je reste là. J’ai perdu. Je fixe le vide devant moi sans plus bouger d’un poil. Une main se pose sur moi et je sursaute. Moi qui voulais me déconnecter complètement, j’ai raté. Je serre les dents, prêt à prendre un nouveau coup. Pourtant, la main posée sur moi ne frappe pas. Elle console, elle protège, elle réchauffe. De nouvelles larmes coulent sans que je sache pourquoi et cette fois, c’est une étreinte. Je ne comprends pas, je me laisse faire parce que je ne peux rien faire d’autre. Le corps serre, j’ai un peu mal mais ça fait quand même du bien. Je n’arrive pas à arrêter de trembler, sans savoir si c’est à cause du froid, de la peur ou de la douleur. Peut-être les trois. Je pleure dans les bras de cet inconnu et soudainement, j’entends sa voix. L’inconnu devient quelqu’un que je connais, Alex. Je ne comprends rien, je le croyais mort. Un sanglot me secoue alors que je passe mon bras valide autour de son corps pour le serrer contre moi. Il est là. Il est là ! Je le serre de toutes mes forces pour être sûr qu’il soit vraiment là, si c’était un rêve je ne le sentirais pas de la sorte. Il pleure lui aussi, et l’entendre sangloter me brise le cœur. Je n’arrive pas à parler, je suis trop sonné. Mon cœur s’est remis à battre, je respire à nouveau, trop rapidement même. Tout ce que j’ai pensé un peu plus tôt, j’aimerais le lui dire et pourtant, ma voix se brise quand je prononce son prénom, transformant mon début de phrase en une longue plainte rauque. Tout reste au bloqué au fond de moi, j’ai l’impression que je n’arriverai jamais à me lever ou à parler, alors je m’accroche de toutes mes forces à Alexander. Il est tout ce qui me reste, ma seule chance de sortir en vie de cette forêt.
Pourtant quelque chose me vient. Je suis incapable de bouger et avec tout le bruit que nous avons fait, les zombies ne vont pas tarder à arriver. Il faut qu’il sauve sa vie, qu’il retourne voir les autres. Je veux qu’il vive, il ne peut pas se permettre de rester avec moi ici. Il ne peut pas me porter, nous y passerions tous les deux. Il faut qu’il s’en aille, je n’arrête pas de me répéter ça. J’ai eu ce que je voulais, je l’ai vu une dernière fois. Je suis en paix, je peux mourir en paix, réellement. « Alex, il faut que… » Que tu partes, que tu te sauves. Vis pour moi, vis pour nous deux. Pour Mary, pour Rose, pour Setsuna et pour tous les autres. Un nouveau sanglot m’assaille alors que je resserre ma prise sur mon ami. Je suis faible, beaucoup trop faible. « Me laisse pas… »
Re: Alone is no together - mai 2025 Jeu 24 Sep - 21:54
Alone is no together
Willou & Alexou
Je sens sa main dans mon dos et je l'entends pleurer à son tour. Je le serre un peu plus fort alors que je sens son corps se contracter sous les sanglots. Je ne sais pas combien de temps de reste ainsi sans bouger, à le sentir respirer contre moi, sans doute une éternité. J'ai eu tellement peur. Tout la douleur, la fatigue, la colère et la peur s'en vont. Il ne reste plus que le soulagement. Sublime. Suprême. Providentiel.
Je ne le lâcherai plus jamais. Rien ni personne ne me l'enlèvera. Je le protège de mes bras pour former un bouclier invincible. Persuadé que rien ni personne ne pourra venir nous faire du mal maintenant, je savoure la chaleur de William contre moi, les yeux fermés. Je sombre dans une sorte d'état second en écoutant sa respiration rapide mais régulière. Je suis ailleurs, loin de cette forêt maléfique, loin de cette apocalypse, loin de mes démons. Il ne reste que William et moi.
Soudain sa voix faible parvient à mes oreilles. "Jamais." Je deserre doucement mon étreinte pour plonger mes yeux bleus dans son regard. "Plus jamais." J'insiste lourdement sur les deux mots, comme pour sceller une promesse ultime. J'ai tué pour lui. Plus rien ne pourra m'arrêter. Plus rien. Mon regard un peu fou mais insistant se perd un instant dans le sien. Je crois que pour lui, je peux accepter d'être un monstre. Ma conscience oscille dangereusement sur l'extrême limite de la tolérence, mais il n'y a rien de plus précieux que la vie de mon ami. William, c'est un trésor inestimable. Le salvateur d'une vie détruite et gâchée, la mienne. William, c'est tout ce qui compte. Doucement, je me pardonne. J'oublie le sang sur mes mains, sur mon visage, sur mon âme. J'oublie et je l'enterre au plus profond de moi, ce secret le plus sépulcral qui ne m'ai jamais hanté. J'ai été un assassin.
De retour dans cette douloureuse réalité redevenue à peu près supportable, je parcours le corps de William. Mon regard inquiet fait le bilan. Il n'est pas très bon. J'essaye de positiver en me répétant qu'il est en vie, et que c'est tout ce qui compte. Je tire mon couteau ensanglantée et me lève un instant pour rejoindre le cadavre de l'autre homme un peu plus loin. Je déchire un morceau de tissu dans ses vêtements avec mes mains encore tremblantes et retourne aussitôt vers William. Je grimace un peu en voyant l'entaille de son bras, mais je me rappelle notre trouvaille à l'aquarium. L'avantage c'est qu'on devrait avoir de quoi soigner cette vilaine plaie pour l'empêcher de s'infecter. "Attends, laisse moi attraper un truc pour soigner ça." Je l'aide à se redresser en essayant de lui faire le moins mal possible et je récupère son sac à dos en espérant trouver de quoi le soulager. [Lancer de dé pour la compétence Médecine : 17 + 3 = 20 (réussite totale)]
Avec le morceau de tissu découpé, j'essaye de lui faire un garrot pour arrêter le saignement. Je m'improvise médecin mais les circonstances obliges. Je répète les mouvements que j'ai appris dans une formation aux premiers secours. Les souvenirs sont flous mais je fais avec. William m'aide un peu aussi, il à l'air plus au courant que moi, alors je m'exécute lorsqu'il m'explique comment faire pour nettoyer sa plaie et la panser correctement. Je lui faire boire de l'eau aussi, pour compenser la perte de sang. Il faut qu'il regagne des forces, il faut qu'on se tire d'ici. Rapidement. La nuit nous enveloppe et je sors ma lampe mais ne l'allume pas toute suite. Les zombies doivent se diriger par ici maintenant. Il ne s'agit pas de les attirer. Eux ou d'autres chasseurs. Une sueur froide me saisit à cette pensée, mais je tente de la chasser rapidement. Il suffit de se barrer en vitesse. "Prend ton temps, reprends tes esprits. Tu me dis quand tu es prêt, ok ? Je ne pars pas d'ici sans toi." Je lui répète en posant une main sur son épaule. Et puis je me détourne un instant pour aller fouiller le sac du mort. Faisant abstraction de tout sentiment perturbateur, mon côté survivaliste a repris les commandes. Guidé par la logique, je me déplace avec calme et rapidité. J'ouvre le sac sans éprouver le moindre remord, et j'en extirpe son contenu. Deux paquets de gâteaux apéros. Au moins nous ne reviendrons pas les mains vides. Je glisse le contenu dans mon propre sac, et jette un coup d'oeil discret à William.
Je suis tellement soulagé. Il a beau l'air brisé, dans tous les sens du terme, je ne peux m'empêcher de sourire doucement en l'observant. Un sourire un peu triste, mais bienveillant. On s'en est tiré, on a réussi, on est en vie, tous les deux. Il n'y a pas de mot pour décrire comme je suis heureux et reconnaissant envers le destin. Finalement, je retourne vers lui. Je ne supporte pas d'être trop éloigné, comme si une force invisible était encore capable de l'attirer au loin, dans l'obscurité de la forêt. Je m'assoie à côté de lui pour lui tenir chaud dans la fraîcheur du crépuscule. Je passe mon bras sur ses épaules comme pour le garder près de moi, et je murmure avec un mince sourire. "On sera bientôt à la maison." Je ne sais pas si c'est pour le rassurer lui, ou moi, mais j'imagine le regard inquiet de Kaitlynn et de River nous voyant revenir. Leur réaction outrée et horrifiée lorsqu'on leur raconterait l'attaque. Et puis le soulagement de constater que nous sommes à nouveau tous réunis. Il me tarde de leur dire que tout va bien maintenant. Que le pire est passé, que tout est fini.
Et soudainement je réalise. Si je me sens si bien, c'est parce que j'ai chassé mes peurs. Ce cauchemar, je le transforme peu à peu en victoire, et doucement mon âme entame sa guérison. Une cicatrisation apaisante qui me permet de profiter d'une sérénité toute nouvelle. Pour la première fois depuis longtemps, je crois que la nuit se lève. Je vois un futur éclairer l'horizon. Je crois au futur. "On va s'en sortir." J'ai murmuré ces mots s'en vraiment m'en rendre compte, le regard perdu au loin. Mais mon visage est détendu, dépourvu de toute trace d'incertitude. Oui, on va s'en sortir. Ensemble.
Re: Alone is no together - mai 2025 Ven 25 Sep - 1:58
Alone is no together
Les bras d’Alexander me lâchent peu à peu et je m’éloigne de lui à contrecœur. Peut-être a-t-il compris qu’il faut qu’il parte pour vivre ? Pourtant il dit que non. Ses yeux me fixent et je n’arrive plus à détacher mon regard du sien. Plus jamais… Ma main tient toujours un coin de son t-shirt, je refuse de le lâcher entièrement. J’ai eu tellement peur. Je sens mes nerfs lâcher, je sens mon sang couler le long de mon bras mais je suis heureux. Je ne suis pas capable d’arrêter de pleurer, pas maintenant, mais je souris. Un sourire faible certes, mais un sourire quand même. Nous restons un moment comme ça, je n’ose pas bouger. J’ai peur qu’un simple mouvement le fasse disparaître, alors je continue de le fixer, sans lâcher son t-shirt. Même s’il a dit qu’il ne partirait plus, j’ai eu beaucoup trop peur. Peur pour lui, surtout. Parce que j’aurais volontiers continué à prendre les coups s’ils donnaient à Alexander le temps de s’échapper. Mais l’idée qu’il soit mort m’est insupportable. Mes yeux toujours plongés dans les siens, je ressens plus fort que jamais ce lien étrange qui nous a uni peu à peu depuis notre rencontre. J’ai besoin de lui près de moi, c’est tout. Et je sais que la réciproque est vraie, sinon il ne serait pas là. Sinon il n’aurait pas tué cet enfoiré. Je crois que j’ai arrêté de pleurer. Je renifle comme un gamin. Quand j’arriverai à nouveau à parler, il faudra que je lui dise, qu’il ne faut pas qu’il s’en veuille pour la mort du type. J’imagine qu’il s’en veut peut-être un peu, parce que tuer un homme ce n’est pas rien, mais il m’a sauvé la vie. C’est égoïste mais qu’est-ce que j’y peux ? Personne ne l’a forcé à me planter un couteau dans le bras.
Je perds le regard d’Alex et j’en sursaute. Il regarde mes blessures et j’essaie de les minimiser un peu. Je souris à nouveau, je veux que ça aille bien. Alors les ecchymoses, les quelques égratignures, peu importe. La seule plaie que je ne peux pas ignorer, c’est celle de mon bras. D’ailleurs, elle continue à laisser couler mon sang. J’ai la nausée. Mon ami se lève et je me retiens de me jeter dans ses bras pour ne pas qu’il s’éloigne. Rester calme. J’inspire profondément et pose ma main sur la blessure. J’appuie un peu, j’essaie de compresser. Le sang me dégoûte, même après tout ce temps. J’essaie de ne pas penser au bras de Rose quand elle s’est fait mordre. Nouveau vertige. Je me force à garder les yeux ouverts, à ne surtout pas cligner pour ne pas avoir de nouveau ces images devant les yeux. Je sais que cette journée est incrustée sous mes paupières mais ce n’est pas le moment d’y penser.
Heureusement, Alexander revient vite. Je me redresse avec son aide et le laisse examiner mon bras. Je détourne les yeux en enlevant ma main et essuie cette dernière sur mon pantalon. La tâche que je laisse me fait grimacer. Mais je n’y prête plus attention. Je tends mon bras à Alex et, puisqu’il apparaît que je m’y connais mieux que lui en médecine, je le guide dans ses gestes. Je ne pensais pas que la formation de mon frère pourrait me servir un jour. C’est lui qui m’a appris comment faire des soins comme ça. On ne sait jamais, qu’il disait. En effet, on ne savait pas. Mon cœur se serre à nouveau en pensant à lui. J’aimerais bien savoir où il est à présent, comment il va. Et comme mon bras est finalement bandé, je souris. Nous arrivons à tout surmonter, je retrouverai mon frère et tout ira bien. Je passe mon bras comme je peux dans mon t-shirt pour essayer de l’immobiliser plus ou moins et on verra bien. De toute manière je ne m’attends pas à une guérison miraculeuse, j’aurai mal pendant un moment. Je crois même qu’il aurait fallu recoudre en temps normal. J’ai eu de la chance que ça ne touche pas… Un tendon ? Un nerf ? C’est possible ça ? Je n’en sais rien, mais je remercie le ciel et le destin pour que son couteau ne m’ait touché que dans la chair. Même si c’est dégueulasse. Je bois l’eau qu’Alexander me donne, comme si c’était la première fois de ma vie que je buvais. Je ne m’étais pas rendu compte à quel point j’avais soif. Ma tête tourne toujours mais je n’ai plus l’impression que je vais mourir allongé par terre. Par contre je ne sais pas si c’est le simple fait d’avoir retrouvé mon ami. Qu’il m’ait retrouvé.
Lorsqu’il me parle, je le fixe. Sa main sur mon épaule me fait fermer les yeux et je hoche la tête. Il ne partira pas sans moi. J’ai l’impression que toute la tristesse du monde pourrait s’envoler rien qu’avec ces paroles. Mon cœur bat fort, je crois qu’il essaie de rattraper un peu tout le désastre qui vient de se dérouler. Il faut remonter la pente maintenant. Alex s’éloigne et je lutte pour ne pas retomber sur le dos. J’attrape mes chevilles avec ma main libre pour rester assis et je fixe le sol sous moi. Il faut respirer. J’ai l’impression que si je ferme les yeux, je vais m’endormir sur l’instant. Il faut que je me batte. La nuit est tombée maintenant, il faut que nous partions vite d’ici avant d’être encore plus dans la merde. Il faut que je me lève pour ne pas mettre Alex encore plus en danger. Je me répète ça encore et encore, pour me donner de la force. Et pourtant, je n’arrive pas à me lever. J’essaie pourtant, je m’appuie un peu sur ma main, je gigote, mais mes jambes ne me portent pas. Alors j’arrête de me débattre dans le vide et finalement, je me dis qu’il vaut mieux attendre un peu et garder mon énergie pour une seule tentative. La bonne.
Quand il revient, je veux croire que je peux me lever, mais je sais au fond de moi que ce n’est pas le cas. Je crois qu’il comprend parce qu’il s’assoit à côté de moi. Son bras autour de moi est le plus grand des réconforts. Je me laisse aller contre lui, pour profiter de la chaleur qu’il dégage. C’est peut-être idiot mais cette douceur me redonne du courage. Je souris à l’évocation de la maison et me plaît à nous imaginer, vivant à quatre dans une jolie maison que nous aurions choisi d’habiter ensemble pour je ne sais quelle raison. Sans zombies, sans avoir peur de mourir tous les jours. Kaitlynn et River doivent s’inquiéter comme des fous d’ailleurs. Il faut que nous rentrions. Il a raison, Alex. On va s’en sortir. Je médite un long moment sur ce qu’il vient de dire, sans me détacher de lui. Je veux qu’il reste près de moi. Je ne le lâcherai plus jamais. Et nous allons vivre tous les deux, avec les deux autres qui nous attendent dans notre maison. D’ailleurs, je me sens mieux. Oui voilà, je me sens beaucoup mieux. « Je veux essayer de me lever, je crois que ça ira. Je veux rentrer… »
[lancer de dé de juste réussite c'est légal ? Pour savoir s'il arrive ou non à se lever - réussite de justesse]
Un regard appuyé à mon acolyte pour lui confirmer que oui, je suis prêt. Il faut que nous partions maintenant alors que les zombies ne sont pas encore là. S'ils arrivent ça ne fera qu'empirer les choses. J'inspire un grand coup et roule pour me retrouver à genoux. Je vacille un peu mais je n'y prête pas attention. Je fixe Alexander en me répétant ce qu'il a dit. On va s'en sortir. Je jette mon sac sur mon dos et j'attrape sa main, salvatrice encore une fois. Je m'y prends à plusieurs reprises avant de réussir à lever une jambe pour poser le pied par terre. Dans cette position un peu ridicule, avec la main d'Alexander dans la mienne, je ne peux m'empêcher de ricaner. « Veux-tu m’épouser ? » Ok, ça n'a rien de drôle mais je suis sonné, j'ai le droit de perdre un peu le contrôle non ? Pour la peine je retombe à moitié sur le sol, retenu uniquement par la main de mon ami. Et puis finalement, à force de longues inspirations pour calmer mes vertiges, me voilà debout. J'ai l'impression d'avoir explosé un record olympique. Je souris et, toujours un peu appuyé sur Alexander, je mets un pied devant l'autre. Maintenant il ne nous reste plus qu'à... Sortir de cette forêt ?
Re: Alone is no together - mai 2025 Sam 3 Oct - 3:19
Alone is no together
Willou & Alexou
Nous restons un court moment côte à côte, assis par terre, le regard dans le vide. La fatigue m'assomme alors que l'adrénaline quitte doucement mon organisme. Alors que le silence a reprit son droit dans la forêt, je me surprends à sombrer. Je passe ma main sur mon visage pour lutter contre la lourdeur de mes paupières et secoue doucement la tête comme pour me réveiller. Mais je suis autant épuisé physiquement que mentalement. Je me retrouve incapable de penser à quoique ce soit, et je crois que mon esprit n'a finalement jamais été plus paisible. Je suis trop achevé pour trouver la force de réfléchir à ce qui vient de se passer, à ce que je viens de faire, et aux vies que j'ai pris. Je soupire doucement, concentré sur le présent. Sur ce qu'il faut faire. Trouver un abri, assurer sa sécurité, dormir. C'est tout ce dont j'ai besoin maintenant. Je ne peux me concentrer sur rien d'autre. Et dans un certain sens, c'est tant mieux. Je n'ai clairement pas l'envie de me battre avec ma conscience maintenant. Ni plus tard d'ailleurs.
Soudain William parle d'une voix faible. Il est prêt, il veut se lever. Aussitôt je saute sur mes pieds, comme si je venais de prendre une décharge. Il est la seule raison pour laquelle je me permets de rester encore en vie. Je ne peux ignorer la moindre de ses requêtes. Je lui tends la main pour l'aider à se redresser et pose un regard inquiet sur lui, comme s'il risquait de se briser comme du cristal d'un moment à l'autre. Mais d'un regard, il me confirme qu'il est prêt et je tire sur son bras valide pour le soulever. Il s'agenouille d'abord et semble prendre un instant pour ne pas tourner de l'oeil. Je ne lâche pas son bras et guette un signe avec attention. Il est peut-être trop faible pour se déplacer sur le champs... Ca ne me rassure pas de traîner dans le coin après le bordel que j'ai fait, mais il ne sert à rien de faire paniquer William. Et puis il sait aussi bien que moi qu'il ne faut pas s'attarder ici. Et puis soudain il lève les yeux vers moi et me demande en mariage.
Je bug un peu en plissant les yeux d'un air interrogateur parce que je ne suis pas sûr d'avoir bien entendu, et puis finalement la proposition de William à même le don de m'arracher un petit rire. Qu'est ce que c'est que cette question dans un moment pareil ? "Pour le meilleur et pour le pire, oui." Je réponds avec un sourire même si l'on sait que ce serait surtout pour le pire. Et finalement, je le tire vers moi alors qu'il se relève péniblement. Je serre les dents en constatant combien il est amoché. Une brève sensation d'horreur me serre l'estomac alors que j'ose imaginer une fraction de seconde ce qui se serait passé si je ne l'avait pas trouvé à temps. Le fou furieux qui l'attaquait l'aurait probablement battu à mort. Il n'avait pas l'air de vouloir se stopper quand j'étais arrivé. Alors que j'aide William à marcher, ma main se serre sur sa veste, comme pour m'assurer qu'il resterait bien prêt de moi cette fois.
D'une main, j'éclaire notre chemin avec la lampe torche, de l'autre je soutiens mon compagnon blessé. Je jette régulièrement des coups d'oeil nerveux autour de nous pour m'assurer que rien ni personne ne nous suit. L'obscurité est étouffante, j'ai l'impression que le danger peut surgir n'importe où n'importe quand. Et William n'est clairement pas en position de fuir cette fois. Je ne peux tolérer qu'il lui arrive quoique ce soit d'autre aujourd'hui. Je sens la présence rassurante de mon vieil ami le couteau à ma ceinture, mais ma nervosité ne faiblit pas pour autant. Nous avons été trop négligeant et voilà où ça nous a mené. Il ne manquerait plus que de tomber sur une horde de zombie et notre sort serait scellé. Et puis il y a Beth. Inévitablement, mon propre cri résonne dans ma tête alors que je l'avais poussé à fuir avant que je ne me jette sur elle aussi. Etait-ce une erreur ? Elle était peut-être allée chercher de l'aide. Peut-être même qu'elle avait prévenu l'homme qui avait battu William. Cette pensée m'étouffe et j'ai du mal à respirer. Je refuse d'en arriver à la conclusion que je suis responsable de toutes les souffrances de mon ami maintenant. Je serre les dents. J'aurais peu-être dû la tuer aussi...
Et puis je tente soudainement de chasser ces pensées d'un mouvement de tête, horrifié par mon propre raisonnement. Non, tuer n'est pas la solution. Clairement pas. Beth était en colère parce que j'avais tué quelqu'un. Tuer Beth n'est pas la solution. Je me le répète plusieurs fois alors que je m'effraye de constater avec quelle rapidité mon subconscient a pu faire le racourcci "problème - élimination". Profondément intrigué par la question, je m'acharne à fixer le sol en guettant les racines et les rochers alors que je me demande. Est-ce que je pourrais me pardonner vraiment un jour ? J'hésite à questionner William sur le sujet, mais je me mure obstinément dans le silence. Je ne peux pas en parler. En fait, je ne sais pas si je pourrais un jour. Tant que je n'aurais pas concrétisé l'évènement avec des mots, la réalité de ce moment m'arpparaît toujours comme déformable. Je n'ai pas besoin de l'accepter tout à fait. Je pourrais peut-être croire au souvenir d'un mauvais rêve dans les moments les plus durs. Car au fond, je connais évidemment déjà la réponse à cette question qui me brûle les lèvres. Trouver le pardon ? Impossible, bien entendu. Et pourtant, il y a toujours cet instinct au fond de moi qui me dit que j'ai bien fait, et qui me félicite même. Parce que je suis encore en vie. Parce que j'ai été le plus fort. Et parce que je dois continuer de l'être.
Soudain la lumière de la torche se pose sur un mur et je sens mon coeur s'accélérer immédiatemment. Cette petite cabane peut aussi bien nous servir d'abri miraculeusement sortit de nul part comme de tombe si elle est habitée par le même genre de personnages que ceux qui nous ont tirés dessus. "Attends un instant, je vais voir, ok.. ?" Je n'aime vraiment pas ça, mais je n'ai pas le choix : je suis obligé de lâcher William un court instant pour contrôler la cabane. Je refuse de le laisser s'approcher du moindre risque de danger. Je lui confie la lampe et je tire aussitôt ma lame en m'approchant tout doucement de la porte. Mes pupilles s'agrandissent alors que je m'efforce de percer l'obscurité. J'arrête de respirer au moment où ma main touche le métal froid de la poignée. J'hésite un court instant, mais je sais que William attends dans mon dos. Alors je décide de surgir brutalement. J'ouvre la porte d'un coup et celle-ci n'oppose aucune résistance. Il s'agit d'une petite cabane qui sert de refuge aux promeneurs perdus. Mon regard fouille la pièce et tous mes muscles sont tendus, prêt à se détendre brutalement pour sauter à la gorge de la première chose qui bougerait. Mais l'endroit et parfaitement calme, parfaitement désert. Je fais le tour de l'endroit en faisant de rapides enjambées pour m'assurer que le danger ne s'est pas retranché dans des endroits sombres, mais rien. Je jette un regard à William qui m'a rejoint et hoche la tête pour lui faire savoir que l'endroit est sûr. D'un côté, je suis soulagé d'avoir trouvé quatre murs derrière lesquels me retrancher pour la nuit. William ne peut clairement pas continuer dans ces conditions. Kaitlynn et River se feront peut-être un peu de soucis, mais c'était mieux comme ça. D'un autre côté, je n'arrive pas à me détendre. J'ai toujours cette impression un peu paranoïaque que l'endroit veut nous servir de tombe. Ce n'est qu'après avoir barricadé la porte avec soin et tiré les rideaux que j'ose revenir vers William. "Alors, comment tu te sens ? Tu devrais te reposer." Je le regarde d'un air inquiet. Il a clairement besoin de dormir. J'en suis personnellement incapable. Trop inquiété par cette impression de danger permanant, mais aussi trop effrayé par ce qui m'attends au-delà de la frontière du rêve, je profite de la nervosité pour me maintenir éveillé. Je trouve une vieille couverture sur le haut d'une étagère, je la secoue et j'enveloppe William dedans. J'ignore quelle quantité exacte de sang il a perdu, mais je sais que ça ne provoque rien de bon, alors je veux mettre toutes les chances de rétablissement rapide de son côté. Finalement, je m'assoie à mon tour non loin de lui, rabattant les jambes sur ma poitrine, et je laisse mon regard inquiet errer au hasard dans la pièce. Je balaye chaque recoin pour continuer de m'assurer que rien ne surgit des coins d'ombre, mais surtout pour fuir les fantômes de ma culpabilité. Ceux-ci mmême qui - j'en suis sûr - viendront me hanter dans mon sommeil.
Re: Alone is no together - mai 2025 Dim 4 Oct - 2:33
Alone is no together
Je souris alors qu’Alexander répond positivement à ma pseudo demande en mariage. Pour le pire, ça c’est sûr. Je crois, j’ose espérer du moins, que le pire est ce que nous vivons maintenant, et ce que nous avons laissé derrière nous. J’aimerais qu’il n’y ait que le meilleur à venir, mais je crois que ce serait trop beau. Je suis peut-être au bord de l’évanouissement, mais je ne suis pas devenu complètement stupide. Il y aura encore de mauvaises choses, mais nous nous en sortirons. Je le sais. La preuve, je suis debout. Mon bras valide agrippe Alex alors que lui aussi m’attrape pour m’aider à marcher. J’ai cette horrible impression d’être un boulet accroché à la cheville de mon ami, mais je suis incapable de marcher tout seul, et incapable de lui dire de me laisser. Je ne veux pas qu’il parte, à cette pensée, je resserre un peu plus ma prise sur lui. Je veux qu’il soit là, qu’il reste, alors je m’efforce d’oublier que j’ai la tête qui tourne. Je me force à mettre un pied devant l’autre, à garder les yeux ouverts. Je ne peux pas me permettre de m’effondrer parce que ça le mettrait en danger. J’ai les jambes en coton, des fourmis dans les doigts et la gorge sèche, mais tout ce à quoi je pense, c’est Alex. Sa main qui tient ma veste, son corps qui empêche le mien de s’écrouler, c’est sur tout ça que je me concentre. Je n’arrive pas à décrocher un mot mais je ne crois pas qu’il m’en tiendra rigueur. Sa torche éclaire notre chemin et je fixe mon regard sur son faisceau, je ne cligne plus des yeux parce que j’ai peur qu’une demie seconde soit suffisante pour que je m’endorme.
Dans la nuit noire, nos pas se perdent. Je n’ai aucune idée de la direction dans laquelle nous marchons et je doute qu’Alexander sache où nous allons. Mais si nous nous arrêtons, nous sommes trop en danger, alors je ne dis rien et je continue, essayant d’éviter les racines qui attrapent mes pieds. J’ai de plus en plus de mal à les lever, je crois, mais je ne sens plus la douleur dans mon bras. Je m’y suis habitué, à vrai dire. Bien sûr, la coupure pique toujours énormément, je pourrais la dessiner au millimètre près, mais je n’y fais plus attention. Je n’ai même pas peur non plus, je suis trop épuisé pour ça. Et puis sans que je ne m’y attende, le faisceau de la lampe remonte à la verticale. Mon cœur fait un bond avant même que je ne comprenne ce que je vois. Un mur. Une cabane. Dans ma tête, j’essaie de me parler pour analyser la situation clairement. Alexander me lâche et je vacille à nouveau, trouvant appui contre un arbre. J’ai envie de crier et de courir derrière lui. Maintenant qu’il m’a lâché, j’ai peur. Je le regarde avancer vers la cabane en bois et je n’ai qu’une envie : que nous partions d’ici. S’il ouvre et que quelque chose lui tombe dessus, si c’est un piège, je m’en voudrais toute ma vie de ne pas y être allé avant lui. « Fais attention s’il te plaît… » Je ne crois pas qu’il m’entende, moi-même j’ai du mal à entendre ma voix. Je tiens sa lampe d’une main tremblante en me demandant pourquoi il ne l’a pas prise avec lui. C’est vrai quoi, il en a plus besoin que moi… D’autant plus que je tremble tellement que l’éclairage tremble lui aussi, me donnant juste un peu plus envie de vomir. Il ne verra rien à l’intérieur, il faut que je l’aide.
Je serre les dents quand il ouvre la porte, terrifié à l’idée que quelque chose ou quelqu’un pourrait s’attaquer à mon meilleur ami sans que je ne sois capable de le défendre. En m’appuyant sur des arbres et en forçant sur tout mon corps comme jamais, j’arrive à l’entrée de la cabane. Alexander est déjà entré depuis un court instant mais au moins, je peux éclairer un peu ses pas pendant qu’il fait le tour de la pièce. Appuyé contre l’encadrement de la porte, je m’efforce de regarder moi aussi si je ne vois pas quelque chose qui pourrait représenter un danger. Mais rien. Alors j’entre, je ferme la porte comme je peux et je titube jusqu’à un coin de la pièce où, enfin, je me laisse tomber. Mon corps tremble, j’ai froid. Mais au moins nous sommes en vie tous les deux. Demain, nous retrouverons notre chemin, nous retrouverons Kaitlynn et River. Tous les deux. Un sourire épuisé traverse mon visage et je relève les yeux vers mon ami. Il a barricadé la porte, sécurisé l’endroit au maximum. Tout ira bien, je le sais. Cette cabane me réconforte, j’aimais bien aller en forêt avant, ces abris sont là pour servir de refuge aux perdus et c’est exactement ce que nous sommes.
Mon ami revient vers moi et je lui souris pour seule réponse à sa question. Tout mon corps semble peser des tonnes, le moindre de mes mouvements me semble demander une énergie folle, même parler. Il sait, il comprendra. Je commence à sombrer dans le sommeil, toujours assis, quand quelque chose se pose sur mes épaules. La couverture sent le bois et je me blottis dedans comme si c’était la meilleure chose du monde. Pourtant il manque quelque chose. Alexander s’assoit à côté de moi mais je sens sa nervosité comme si elle était mienne. Personnellement, je ne suis plus capable du moindre ressenti. Je suis neutre, calme, parce que je n’ai plus la force pour autre chose. Lui aussi, il devrait dormir. Nous sommes en sécurité ici, barricadés comme nous le sommes. Et même si quelqu’un voulait forcer la porte ou quelque chose dans le genre, le bruit nous réveillerait. Nous avons besoin de toutes nos forces pour demain, et nous avons besoin de dormir pour reposer nos nerfs. Doucement, je m’approche d’Alexander en rampant plus ou moins et mets la couverture à moitié sur lui. La chaleur humaine a toujours été plus douce que celle d’une couette de toute façon. Je l’entraîne dans une position plus ou moins allongée et enfouis mon visage dans le creux de son épaule. Le sol de la cabane n’est pas des plus confortables mais je crois que nous avons connu pire. « Il faut que tu dormes. » C’est tout ce que j’arrive à souffler. Et puis je me blottis un peu contre lui en fermant les yeux, parce que j’ai eu la peur de ma vie quand j’ai cru l’avoir perdu et que ça me fait du bien de l’avoir près de moi. Il est encore tendu, sur ses gardes. Il ne dormira pas comme ça. Alors sans vraiment m’en rendre compte, pour essayer de l’apaiser peut-être, je chuchote en essayant de les chanter les mots d’une berceuse dont je ne me souviens plus le titre.